Cette affiche a été placardée sur
les murs de Londres à la fin de
juillet 1940. Elle reprend les
termes de «l’appel du 18 juin»
lancé par le général de Gaulle,
appelant les Français au combat.
Le 3 septembre 1939, la France a déclaré la
guerre à l’Allemagne d’Hitler qui, après avoir
annexé l’Autriche et la Tchécoslovaquie,
venait d’envahir la Pologne avec la compli-
cité de l’Armée rouge. Pendant des mois, le conflit
se limite à une faible activité guerrière, principale-
ment sous la forme d’escarmouches aux frontières.
Le 10 mai, la Wehrmacht, soutenue par des forces
aériennes et blindées, remarquablement utilisées
en masse et de façon combinée, déclenche une
offensive éclair, en envahissant la Hollande et la
Belgique, pays officiellement neutres. Se rabattant
ensuite sur la France, les unités motorisées per-
cent le front franco-britannique à Sedan et s’en-
gouffrent dans la brèche pour réussir l’encercle-
ment des armées du Nord qui, après une héroïque
résistance à Dunkerque, capitulent. Une partie
importante des forces alliées est cependant éva-
cuée en Grande-Bretagne.
L’armée française, désorganisée, n’est pas en mesure
de contenir les unités allemandes qui entrent à Paris,
déclarée ville ouverte, le 14 juin. Le gouvernement
de Paul Reynaud, replié sur Bordeaux, démissionne.
Dans son gouvernement, un général de brigade à
titre temporaire, Charles de Gaulle, était secrétaire
d’État à la guerre.
Le 16 juin, le maréchal Pétain remplace Paul Reynaud
et, dès le lendemain, le nouveau chef du gouverne-
ment informe les Français de sa demande d’armis-
tice, qui impose la cessation du combat.
Si la France est occupée, l’Angleterre, île séparée
du continent par la Manche, dispose d’une flotte
puissante pouvant s’opposer à un débarquement
sur son territoire. L’Angleterre refuse la paix séparée
proposée par Hitler. La guerre va donc se poursuivre.
Le général de Gaulle, qui n’accepte pas, lui non plus,
la défaite décide de regagner Londres.
De la capitale anglaise, il lance le 18 juin un appel à
la résistance à l’ennemi et prophétise la victoire
parce que «l’honneur, le bon sens, l’intérêt supé-
rieur de la patrie» justifient cette décision.
- L’honneur d’abord. La France et l’Angleterre
s’étaient engagées à combattre ensemble jusqu’à
la victoire et aucun gouvernement français ne pou-
vait renier la parole donnée.
- Le bon sens. La défaite de la France n’était pas défi-
nitive. Les flottes britannique et française domi-
naient les mers. La Grande-Bretagne pouvait donc
résister aux tentatives d’invasion allemande. Les
ressources des Empires coloniaux français et bri-
tanniques étaient intactes. Les États-Unis, avec leur
potentiel industriel, s’étaient engagés à aider les
Alliés qui continueraient de combattre l’Allemagne.
- L’intérêt supérieur de la patrie. Pour défendre sa
liberté, ses intérêts, son avenir, la France devait se
trouver, à la fin de la guerre, dans le camp des vain-
queurs et, par conséquent, prendre part à tous les
combats, jusqu’à la victoire.
Une poignée de volontaires, quelques milliers
d’hommes, militaires et civils, venus de partout,
seuls ou avec leur unité, répondront à cet appel, on
les appellera les «Français libres».
Le 14 juillet, à Londres, le général de Gaulle passe en
revue les troupes dont il dispose en Angleterre,
1500 hommes en tout, répartis dans les différentes
armes, mais composés surtout de combattants
aguerris, revenus de l’expédition de Norvège où
Fondation de la France Libre
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ILS ONT ÉTÉ
LES «FRANÇAIS LIBRES »
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Concours 1 à 3_11OK 3/05/07 12:42 Page 3