Lille, les 27, 28 et 29 septembre 2013
exemple la possibilité de regrouper les actes. La gestion du tiers payant est chronophage
et peut s’avérer coûteuse.
Par ailleurs, la prescription électronique de médicaments doit respecter trois principes :
le libre choix du patient et du médecin, l’absence de charge supplémentaire et le maintien
d’un exemplaire « papier » pour le médecin. Se pose les problèmes de l’hébergement des
données et de la sécurisation, sachant que l’existence d’une messagerie sécurisée est un
préalable indispensable.
Anne BELLUT estime essentiel de développer la nécessité de développer les outils de
télé-suivi dans la prise en charge des maladies chroniques, alors que la plupart des actions
en cours impliquent davantage le secteur hospitalier que les médecins libéraux.
Cependant, d’après les études existantes, la télémédecine ne permet pas de réaliser des
économies stricto sensu. C’est un outil dont l’utilisation relève du cadre conventionnel, qui
favorisera la coopération autour de la technique et nécessite de prévoir le financement
correspondant.
Quant à Janine AUNAVE-GLESNER, elle met en exergue les enjeux économiques et
de maîtrise des données que recouvre l’optimisation des parcours de soins.
Le patient et le médecin connecté
Véronique FAUCHIER fait état des études existant en Grande-Bretagne sur le patient
expert. Ce dernier organise sa vie autour et en fonction de sa maladie, en connaît les
risques et partage son expérience avec le médecin et d’autres patients. Reste à réussir à
créer une grille d’évaluation des outils disponibles sur internet : l’HAS s’est lancée dans la
certification de sites, sans faire état de ses décisions à ce jour. Il est nécessaire de
communiquer largement sur le label HON.
Stéphane ATTAL constate que la santé connectée devient une réalité quotidienne pour
les praticiens. Elle permet de faciliter la dématérialisation de divers formulaires, et
constitue une aide à la prescription et à la décision (dans le cadre de la gestion des
indicateurs conventionnels). L’expert de l’atelier, Francis MAMBRINI, a préconisé une
externalisation des données de santé à la notion de cloud, qui lui paraît peu fiable.
Pierre-Marie COCQUET rappelle au préalable que la France compte 1,8 millions de
diabétiques, soit 5,5 milliards d’euros de dépenses induites. L’accompagnement à distance
coûte 80 euros par patient, avec un taux de satisfaction de 90 %. Se posent néanmoins de
nombreuses questions comme la confusion des genres, la sous-utilisation de Sofia par les
médecins, l’absence de tableau de bord de suivi des maladies chroniques, etc…
Débat
Eric PERCHICOT souligne le fossé entre le concept de e-patient et la réalisation
pratique, à savoir l’absence d’ergonomie et d’interopérabilité des systèmes et la nécessité
de structuration des dossiers. Frédéric PETRON estime qu’aucun progrès n’a été accompli
en matière de communication des données, faute de coordination entre les acteurs.
Sylvie FONTLUPT soulignant les dangers de la diffusion des données sur internet,
Véronique FAUCHIER confirme que de nombreuses données sont publiées sur internet
par les patients eux-mêmes et leurs proches, sans aucun contrôle.
Marie LUGAND s’interroge sur le financement de la e-santé. Jean-Philippe MASSON
signale que dans 80 % des régions, le blocage du déploiement de la télé médecin est de
nature financière.