E-santé E-santé des patients stand L 48 Santé des salariés L’« e-santé » est un concept à deux faces. La première d’entre-elles est la « santé » : comprenez-la dans son acception étendue et non dans celle des « soins ». La seconde est « e », c’est-à-dire « à distance ». Deux mutations majeures seraient-elles donc en cours ? L’éditeur Cerner, stimulé par la réforme nordaméricaine de l’« Obamacare » et par ses équivalents à l’international, rappelle comment les services aux patients se développent en cohérence avec les incitations des systèmes de santé. DSIH : Quels sont les premiers services offerts par la suite applicative Millennium® en matière d’e-santé ? Il s’agit d’abord des fonctions qui permettent de prolonger les interactions entre l’équipe de soins et le patient grâce au portail patient et, notamment, sa messagerie sécurisée. L’accès du patient à son dossier médical complet, via le portail patient, constitue le point de départ de ces nouveaux services aux patients. Chez soi ou en déplacement, sur tablette ou ordinateur, le patient accède à son dossier médical et peut interagir avec l’équipe soignante par l’intermédiaire de la messagerie sécurisée. Il peut également, à partir de ce portail, renseigner des formulaires de pré-admission ou de pré-anesthésie, par exemple. L’usage de la messagerie réveille bien sûr la question de la rémunération de cette prestation. Mais si ce « conseil en ligne » constitue une charge sans contrepartie actuellement, d’autres fonctions correspondent à des gains de productivité pour l’hôpital. Tel est le cas des formulaires de consentement, de pré-anesthésie et de pré-admission ou encore les compléments de dossier : leur remplissage en ligne par le patient constitue un gain en temps et en qualité pour l’hôpital. En matière d’e-santé, quelles sont les fonctions de niveau supérieur ? La première gamme de fonctions de niveau supérieur correspond à l’éducation à la santé et à la prévention. Les hôpitaux utilisateurs de Millennium offrent désormais à leurs patients des « services en ligne de santé » ou de « bien-être ». Il peut s’agir ainsi de modifier leurs habitudes de vie, alimentaires et/ou sportives pour prévenir la survenue d’une pathologie chronique ou en modifier l’évolution. Des conseils personnalisés en ligne complètent les informations données à la faveur d’un séjour. Le dossier patient Millennium intègre également, en complément des saisies faites en ligne par les patients eux-mêmes (consentement, compléments au dossier, formulaires de pré-anesthésie…), les données issues de leurs appareils biomédicaux connectés : pèse-personne, podomètres, appareils à pression positive continue… Ces fonctions impliquent des prestations de surveillance à distance et, par suite, des financements. Ils ne sont que pour partie assurés à ce jour. L’« e-santé » peut s’inscrire dans le cadre de la gestion du risque santé par un consortium d’offreurs et requérir une seconde gamme de fonctions de niveau supérieur. Ainsi aux États-Unis, les « Accountable Care Organizations » (ACO), issus de la réforme du président Obama, tendent à promouvoir systématiquement une forme d’e-santé. Le financement par capitation des offreurs rassemblés, et qui agissent de façon coordonnée, conduit à identifier les risques santé de la population affiliée et à prodiguer des conseils santé aux patients. La suite applicative Millennium rend possible ces analyses de santé publique et met à la disposition des patients, acteurs de leur santé, toute la palette des outils d’e-santé. Un « coaching santé » du patient est ainsi effectué par des professionnels grâce aux données saisies par le patient lui-même ou transférées via les appareils biomédicaux connectés que le patient utilise. Et la santé… des salariés des établissements de santé ? La mutation du soin vers la santé ne va pas de soi. Elle dépend des incitations financières des systèmes de santé et de notre volonté de modifier nos vieilles habitudes : nous avons d’abord appris à soigner… Plusieurs hôpitaux dans de nombreux pays ont développé pour leurs salariés des programmes de « bien-être ». Les salariés bénéficient des fonctions d’e-santé avant les patients eux-mêmes. Toute la palette des fonctions de Millennium est mobilisée et mise à la disposition des salariés : diagnostic santé, « défis à relever », témoignages, programme personnalisé, forums, appareils connectés, suivi par coaching, suivi des résultats. Les équipes sont également formées à l’usage des fonctions d’approche populationnelle qui agrègent ces données à l’échelon d’une population donnée et permettent de mesurer l’impact des actions réalisées. Les salariés qui bénéficient personnellement de ces services constituent alors l’une des clés du changement car ils entraînent à leur suite les patients dans cette mutation. n WWW.DSIH.FR | AVRIL 2014 47