
3
I – Introduction
La cryptographie, art de chiffrer des messages en clair, existe depuis des
siècles parce que l’homme a toujours eu besoin de transmettre des messages
secrets. C’était le cas de Jules César ; ce dernier utilisait la cryptographie
affine pour communiquer avec son état major. Ce codage affine s’explique de la
façon suivante :
- on associe un nombre à chaque lettre de l’alphabet
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K L M
N O P Q R S T U V W
X Y Z
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
22
24
25
- On calcule y= ax+b ; x est le nombre obtenu à partir de la lettre de
départ, a est inversible mod 26 et le couple d’entiers (a,b) est la clé de
codage.
- On calcule r, reste de la division euclidienne de y par 26.
- Puis on associe à r la lettre correspondante par lecture inverse du
tableau.
Par exemple, si on code le mot ROME avec la clé (5, 13) on obtient UFIH
Mot initial R O M E
Code x 17 14 12 4
5x+13 98 83 73 33
r 20 5 21 7
Mot codé U F V H
Jules César utilisait plus précisément un code basé sur un décalage affine c’est-
à-dire un codage avec a=1. Il est bien clair qu’il est facile de retrouver un
message avec ce type de codage parce qu’il y a 312 (12*26) clés à tester .
Il a fallu attendre les années 70 pour que la cryptographie connaisse une
véritable expansion, notamment avec l’apparition de systèmes à clés publiques
tels que le protocole de Diffie-Hellmann, le système El Gamal (de Taher El
Gamal) et le système RSA(actuellement utilisé dans plus de 85 % des échanges
sécurisés mondiaux).
Ayant pour vocation d’assurer la confidentialité des messages, leur
authentification, leur intégrité et leur non-répudiation, cette discipline concerne
maintenant un grand public. Avec le progrès technologique et les techniques
cryptographiques modernes, il est non seulement possible de fabriquer des
cartes bleues, mais aussi d’assurer la protection du copyright, de signer des
documents électroniques et de contrôler des accès, etc.