Contrairement à la charge virale VIH plasmatique, la valeur
de la charge virale du LCR dans le diagnostic et le pronostic
de la démence du sida reste mal connu.
L’étude a été réalisée chez 35 patients atteints de sida, sous
zidovudine et ayant un taux de CD4 inférieur à 200/mm3.
Parmi ces patients, 19 avaient des troubles cognitifs étiquetés
démence du sida (ADC = AIDS dementia complex), 6
n’avaient pas de trouble cognitif, 10 n’avaient pas d’atteinte
cognitive liée au VIH mais présentaient une infection
opportuniste du système nerveux central (7 méningites à
cryptocoque, 3 leucoencéphalopathies multifocales
progressives).
L’évaluation neuropsychologique reposait essentiellement sur
des tests d’atteinte frontale, mais ne permettait pas d’évaluer
l’existence d’une atteinte mnésique, pourtant très fréquente
dans les troubles cognitifs liés au VIH. La sévérité de la
démence était cotée de 0 à 4, selon l’échelle de Price. La
quantification de l’ARN viral a été réalisée par PCR (kit
Roche), à partir de 200 micro-l de LCR stocké à -7°C, avec
une limite de détection de 200 copies par ml. Les résultats
font apparaître une corrélation entre l’intensité de la démence
et la valeur de la charge virale du LCR. Néanmoins, les
valeurs ne sont pas statistiquement différentes entre les
patients sans troubles cognitifs (ADC stade 0) et les patients
ayant un trouble cogntif mineur (ADC stade 1). L’étude
montre en outre une absence de corrélation entre la charge
virale plasmatique et celle du LCR, et entre la charge virale
plasmatique et l’intensité de la démence.
Pour les patients porteurs d’une méningite à cryptocoque, la
charge virale du LCR est élevée en l’absence de trouble
cognitif.
Que penser de l’ensemble de ces résultats? Tout d’abord que
cette étude est certainement intéressante car elle apporte des
données nouvelles dans un domaine controversé. En effet,
certaines études neuropathologiques récentes n’ont pas
montré de corrélation entre la charge virale cérébrale in situ et
l’existence d’une démence VIH.
La faible taille de l’étude doit bien sûr rendre prudente
l’interprétation des résultats, d’autant que les écarts-types
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/60_848.htm (2 sur 3) [24/06/2003 12:04:01]