
Les personnes atteintes de schizophrénie et la rechute 587
Compliance;
Psychoeducation
Method. — A national survey was conducted among 316 schizophrenic outpatients treated with
antipsychotics, and 82 of their relatives. The survey assessed the following four aspects: disease
history, last relapse history, hospitalization experiences, and relapse prevention.
Results. — Regarding the disease history, the average psychiatric follow-up was 13 years and
patients had been hospitalized five times on average. Relatives reported approximately the
same history. Regarding the last relapse, 9/10 of relatives reported that this relapse led to
hospitalization and 69% of patients understood that their hospitalizations were due to relapse.
4% of patients and 7% of relatives identified the end of the treatment as a precursor to relapse.
While a lack of compliance was found in about four relapses out of 10. It has also been shown
that patients confided primarily in the medical team and the relatives thought to be the first
confidant of patients. Regarding the experience of hospitalization, 87% of patients and 86% of
relatives judged the hospitalization useful. For both, hospitalization represented a solving step
to manifestations of relapse. Regarding the relapse prevention, almost three patients out of four
thought they knew what to do in order to avoid a new relapse, while only 52% of the relatives
thought patients knew what to do for this matter. For more than one third of the patients, the
last relapse (3 years ago) was still a painful event. Avoiding a new relapse was considered very
important or important by 91% of patients and 100% of relatives. Relatives felt that regular
appointments with the medical team helped avoid relapses. Fifty-nine per cent of relatives
have said it was difficult to verify whether or not the treatment was taken by a schizophrenic
patient. Relatives’ opinion on the injectable treatment was favorable and approximately 50%
of the patients declared knowing of injectable treatments. Among these 72% felt that such
treatment was reassuring, 69% said it was simpler than oral therapy, and 67% thought it was
the most suitable to check the compliance. Only 31% considered it restricting for the patient,
against 54% who were considering it not restricting. Finally 57% of patients were willing to take
an injectable treatment in order to prevent further hospitalization.
Conclusion. — This study brings us a better understanding of patients’ and relatives’ experience
of relapse. These results demonstrate the potential impact of relapse on the patients and their
relatives and highlight their motivation to avoid further relapses. Also revealed, the lack of
importance given to the link between compliance and relapse by patients and relatives. These
results underscore the complexity of this disease management in which each player has a key
role.
© L’Encéphale, Paris, 2009.
Introduction
Dans la pathologie schizophrénique, la rechute est un évé-
nement fréquent. Plus de la moitié des patients rechutent
dans les deux ans qui suivent un premier épisode [10]. Les
conséquences délétères sont nombreuses : elles forment un
obstacle à une amélioration durable et à une vraie rémis-
sion, elles constituent pour le patient un véritable retour
en arrière. Enfin, il s’agit également d’un événement très
douloureux et déstabilisant pour les familles. Du côté des
soignants, l’objectif de la prévention des rechutes est une
préoccupation constante et exigeante [1]. Améliorer les pra-
tiques de soins dans l’objectif de réduire la fréquence et la
gravité des rechutes impose de pouvoir s’appuyer sur des
données souvent manquantes. Par exemple, comment mieux
adapter l’information délivrée aux patients et à leur entou-
rage sans connaître leurs représentations et leurs attentes ?
Comment augmenter les ressources et les recours du patient
en cas de rechute ? Comment améliorer l’observance aux
soins et au traitement médicamenteux dont on sait qu’ils
sont une condition nécessaire, sinon suffisante, d’une rémis-
sion durable ?
Alors que de nombreux travaux [3,4] ont porté sur la qua-
lité de vie des patients schizophrènes et leur perception de
la maladie et de leur traitement, peu d’enquêtes ont ciblé
plus précisément le vécu, par les patients et par leur entou-
rage, de la rechute et des effets délétères qu’elle induit.
C’est l’objectif de la présente étude, menée en paral-
lèle auprès de patients schizophrènes et de personnes de
leur entourage. Plus précisément, cette enquête se propose
d’apporter des données sur les conditions dans lesquelles les
patients font une rechute, d’identifier les causes principales
de cette rechute, d’appréhender le vécu de cette phase de
rechute et des mesures thérapeutiques prises et de mesurer
les changements ressentis suite à la rechute. L’une des origi-
nalités de cette enquête est la prise en compte des proches
des patients, que ces derniers avaient eux même désignés.
Méthodologie
Le comité scientifique d’experts qui a construit cette étude
a élaboré les questionnaires proposés aux patients et à leurs
proches, puis les a fait valider par les deux principales
associations de patients et de familles de patients dans le
domaine des troubles psychotiques : l’Union nationale des
amis et familles de malades psychiques (Unafam) et la Fédé-
ration nationale des patients en psychiatrie (FNAPSY).
Les entretiens ont été réalisés sur l’ensemble du terri-
toire par des enquêteurs BVA spécialisés dans le domaine