d'enregistrements, et non plus d'approbations. Ainsi, ce sont les
entreprises et le marché qui détermineront l'offre d'actions et le
calendrier d'émission, alors que ces tâches sont actuellement dévolues
au régulateur de la Bourse.
Selon nous, le marché pourrait être soutenu par l'association d'initiatives
politiques diverses (qu'il s'agisse de mesures de soutien à court terme
ou de projets de développement à plus long terme, comme le 13ème
plan quinquennal), ainsi que par l'apparition de nouveaux secteurs
d’activité et par la reprise des bénéfices dans certains domaines
d'activité. Malgré les chiffres décevants des indices de directeurs
d'achats (PMI) en décembre, les statistiques du mois de novembre
avaient donné des signes de stabilisation de la croissance à court terme
et d'amélioration de la demande intérieure grâce au renforcement des
mesures de relance. De plus, les chiffres ont mis en évidence « un
système à deux vitesses » de plus en plus visible au sein de l'économie
chinoise, où les secteurs de la « nouvelle économie », tels que les
services et la consommation, se portent relativement mieux notamment
grâce aux politiques de soutien. D'autre part, alors que l'indice PMI
officiel du secteur manufacturier est demeuré inférieur à 50 pour le
cinquième mois consécutif en décembre (signe d'une contraction de
l'activité), celui des services a atteint 54,4, soit son niveau le plus élevé
depuis août 2014. À noter qu'au sein du secteur manufacturier, les PMI
des secteurs de la technologie et des biens de consommation se sont
tous deux maintenus au-dessus de 50.
Comme tous les ans, les responsables politiques chinois se sont réunis
du 18 au 21 décembre 2015 à l'occasion de la Conférence centrale sur
le travail économique afin de définir les principaux axes et politiques
économiques à mettre en œuvre en 2016. Les dirigeants se sont
engagés à maintenir la croissance économique dans une « fourchette
raisonnable » durant l'année. Outre des mesures pour favoriser une
hausse de la demande globale, les autorités encourageront également
la mise en place de réformes structurelles sur le plan de l'offre. Parmi les
grands chantiers de 2016 figurent la réduction des surcapacités dans le
secteur industriel, ainsi que des stocks dans l'immobilier. En dépit de
possibles impacts défavorables dans l'immédiat, la restructuration et la
réduction des capacités des secteurs et des entreprises en difficulté
devraient avoir des effets positifs sur la croissance à long terme et les
perspectives de marché.
Nous pensons que la politique économique contra cyclique va soutenir
la croissance et faciliter la gestion des risques baissiers ; elle permettra
par ailleurs à la Chine de gagner du temps avant de s'attaquer à ses
problèmes structurels et d'alléger le poids des restructurations et/ou du
désendettement. Le maintien de politique pro-croissance devrait soutenir
le marché actions ; à cet égard, les valorisations des actions offshore
(actions H) sont particulièrement attractives, car selon nous, elles
intègrent déjà une grande partie des risques macroéconomiques. Le
rééquilibrage de l'économie, la libéralisation des marchés financiers et
les réformes structurelles sont autant de catalyseurs à moyen terme
pour le marché actions chinois. Nous prévoyons une accélération dans
les réformes des marchés financiers et de la formation des prix, ainsi
que des avancées régulières dans les domaines des entreprises
publiques (SOE), de la fiscalité et du budget, ainsi que du système de
sécurité sociale.
Les principaux risques qui menaceront les actions asiatiques à court
terme sont la volatilité accrue des taux de change et des actions
chinoises, les perspectives économiques mondiales et chinoises, et
enfin la trajectoire des taux d'intérêt américains. Les actions asiatiques
risquent d'être confrontées à une nouvelle année de croissance
inférieure au potentiel, sur fond de faiblesse des bénéfices des
entreprises et de flux de fonds volatils en 2016. Dans ces conditions, les
marchés actions asiatiques resteront probablement instables à court
terme. Cela étant, les politiques macroéconomiques favorables, la
baisse des prix de l'énergie et des matières premières (impulsion
retardée au niveau de la croissance et des marges des entreprises),
ainsi que le soin consacré aux réformes structurelles et à l'optimisation
des bilans devraient engendrer une reprise modeste de la croissance
économique et des perspectives de bénéfices dans certains secteurs. La
normalisation de la politique monétaire de la Fed constitue un défi, mais
la perspective d'un ajustement graduel devrait se révéler favorable si
tant est que la croissance américaine s'améliore également. Nous
sommes toujours convaincus que l'Asie est dans l'ensemble bien
préparée pour faire face à la volatilité des marchés, grâce à des
fondamentaux externes relativement solides et une marge de manœuvre
possible pour mettre en place des mesures contra cycliques. De plus,
les niveaux de valorisations restent attractifs et les réformes structurelles
peuvent aider à doper davantage le potentiel à long terme.
Jusqu'à présent, la baisse du taux de change du RMB n'a pas trop
affecté les fondamentaux du crédit. Le marché des obligations libellées
en CNH présente toujours des rendements intéressants étant donné sa
duration relativement courte, et nous ne pensons pas que la tendance
baissière du RMB puisse devenir importante ou se prolonger. La
demande en obligations CNH de la part des investisseurs chinois
onshore s'est accrue, car les rendements du marché offshore sont plus
attractifs que ceux des obligations comparables du marché onshore.
Nous pensons que l’impact sur le marché du crédit en dollar (USD), en
particulier le crédit à haut rendement, devrait être plus limité que sur le
marché en CNH.
La dynamique d'offre et de demande des obligations d'entreprise
asiatiques libellées en USD est favorable, car elle bénéficie d'un fort
soutien de la part des investisseurs domestiques et régionaux. En
réalité, la dépréciation du RMB a poussé plus d'investisseurs chinois
onshore à investir dans des obligations asiatiques libellées en USD.
Malgré la suspension temporaire des attributions de nouvelles licences
d'investissement pour les investisseurs institutionnels étrangers (RQFII),
il nous semble que le quota actuel est encore important et que la
demande qui en résulte devrait continuer à soutenir le marché dans un
avenir proche. Les émissions nettes d'obligations asiatiques en USD
devraient diminuer cette année (du fait d'un important volume de dette
arrivant à échéance ou faisant l'objet d'un remboursement anticipé), et
dans le même temps, il est probable qu'un plus grand nombre
d'émetteurs (notamment des grandes entreprises et des promoteurs
immobiliers chinois) recourent davantage au financement sur le marché
onshore. Les obligations à haut rendement offrent un portage et une
prime de rendement intéressants, et sont comparativement moins
exposées aux secteurs de l'énergie et des matières premières.
Certaines entreprises pourraient voir leurs fondamentaux se dégrader à
cause de la volatilité des taux de change, d'une plus faible croissance
de leur chiffre d'affaires et de la faiblesse persistante des prix des
matières premières, mais nous ne prévoyons pas de hausse importante
des taux de défaut cette année.
Les obligations asiatiques libellées en USD continueront d'évoluer au
gré des rendements des bons du Trésor américain, de la volatilité des
devises et de la liquidité. Toutefois, le contexte macroéconomique
global (croissance économique morose à l'échelle du monde et de l’Asie
couplée à une inflation modérée), le cycle progressif de resserrement
monétaire des États-Unis et les dispositifs politiques accommodants
devraient continuer à soutenir les marchés des obligations et du crédit
asiatiques. La sélectivité reste importante et doit s'effectuer au niveau
des fondamentaux sous-jacents, notamment des valorisations.
Actions
Sur le marché actions chinois, la dépréciation du RMB pourrait
davantage pénaliser les secteurs ayant un important volume de dette
libellée en devise étrangère (comme les sociétés papetières et les
compagnies aériennes). Cependant, la performance des actions
chinoises dépendra plus probablement des perspectives de l'économie,
des bénéfices des entreprises et de l’évolution de la politique
macroéconomique, ainsi que de l'avancée des réformes. Plusieurs
facteurs continueront certainement de peser sur le marché, à l'image
d'obstacles sur le plan de la croissance, de la trajectoire des bénéfices,
d'incertitudes quant aux perspectives du RMB et des hausses des taux
de la Fed. En ne communiquant pas assez au sujet des mesures de
soutien des marchés et du régime de taux de change, les autorités
chinoises ont semé la confusion quant à leur objectif ultime, jetant ainsi
un voile sur la crédibilité de leurs politiques malgré des réserves de
change considérables et la grande solvabilité du gouvernement chinois.
Les risques extrêmes de bévue politique ou de nouvelle erreur de
communication vont probablement perdurer, et la volatilité boursière
restera certainement élevée dans un avenir proche.
Toutefois, les mesures prises pour ralentir le rythme d'éventuelles
ventes de titres par les grands actionnaires montrent que les autorités
veulent réduire la volatilité boursière et l'empêcher d'affecter la
confiance des agents économiques. Sachant que les autorités
cherchent à prévenir le risque systémique, nous pensons qu'elles feront
preuve de prudence lorsqu'elles devront retirer les mesures de soutien
des marchés, et qu'elles chercheront alors à mieux communiquer avec
les investisseurs. L'expansion et l'approfondissement du marché actions
font toujours partie des priorités des autorités ; ce faisant, elles
pourraient aider les entreprises à se désendetter en leur permettant de
lever plus de capital sous forme d'actions et de réduire leur dépendance
vis à vis d’un financement par emprunts bancaires.
Les autorités projettent d'instaurer un nouveau système pour les
introductions en Bourse ; celui-ci fonctionnerait sur la base
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