Dans ce cours on va parler de la sémiologie de la thyroïde. Il y a quatre parties : l’analyse 
sémiologique des goitres ;  des  nodules  thyroïdiens ; la  sémiologie de  l’hyperfonctionnement de  la 
thyroïde  :  l’hyperthyroïdie  et  la  sémiologie  de  l’hypothyroïdie.  Evidemment  les  choses  peuvent  se 
recouper : au cours d’une hyperthyroïdie on peut avoir un goitre ou un nodule mais dans un soucis 
de clarté le chapitre est découpé ainsi. 
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I. Goitre 
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Un  goitre  thyroïdien  est  une  augmentation  de  la  taille  de  la  thyroïde,  plus  précisément  :  une 
hyperplasie  de  l’ensemble  de  la  glande  thyroïdienne,  une  augmentation  du  volume  thyroïdien  ou 
plus simplement : une grosse thyroïde.  
Nous avions vu  que la thyroïde a une  forme  de papillon avec deux  lobes : droit et gauche  qui 
sont  reliés  par  un  isthme.  La  surface  d’un  lobe  équivaut  à  peu  près  à  la  surface  de  la  dernière 
phalange du pouce. La thyroïde n’est donc pas très grosse. 
A l’échographie le volume thyroïdien est d’en moyenne 18mL chez la femme et de 20 mL chez 
l’homme. 
Ce qu’il faut savoir c’est que normalement, si on n’a pas de problème de thyroïde, si on n’est pas 
enceinte – la grossesse stimulant la croissance de la thyroïde- la thyroïde n’est pas palpable. Ainsi si 
on  arrive  a  palper  facilement  la  thyroïde  c’est  qu’il  y  a  une  anomalie,  en  particulier  une 
augmentation du volume et probablement un goitre. On verra après comment techniquement on la 
palpe. Ce qui est important lors de nos passages dans les services c’est de faire une examen général 
car ce n’est pas facile de palper une thyroïde et c’est important de savoir ce qu’est une palpation de 
thyroïde  normale  (de  la  même  manière  que  pour  le  foie,  le  rein  etc.)  afin  que  le  jour  où  ce  sera 
anormal, irrégulier, on puisse le reconnaître comme étant anormal. 
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Les circonstances de découverte d’un goitre thyroïdien sont multiples :  
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-Déjà il y a « le coup d’œil », le goitre est visible à l’œil nu, bien que les goitres majeurs 
soient exceptionnels dans nos contrées. Dans des pays où on a une carence très sévère en 
iode, par exemple dans  quelques pays d’Afrique, on peut  avoir  des goitres  monstrueux. 
Mais indépendamment de ça il y a des petits goitres, des goitres modérés visible au coup 
d’œil, les gens ne s’en plaignant pas obligatoirement. 
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- A  l’examen  clinique  systématique,  on  a  assez  souvent  des  patients  sont  adressés  aux 
spécialistes pour découverte d’un goitre par exemple par le médecin généraliste. 
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- A  l’occasion  d’une  douleur  cervicale.  Notamment  lors  des  hypertrophie  dues  à  des 
thyroïdes inflammatoires. 
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- Par des signes de compression cervicale, lorsqu’on a fait l’anatomie on a vu qu’il y avait 
des organes de voisinages importants au contact de la thyroïde, en particulier il y en a 
deux  qui  peuvent  êtres  comprimés  et  entraîner  des  signes  cliniques  :  la  trachée  et 
l’œsophage.  Cela  peut  entraîner  une  dyspnée  laryngée  haute  inspiratoire  et  une 
dysphagie. Une dysphonie si c'est une attente du nerf récurent.Ce n’est pas très fréquent 
mais quand on a des signes de compression cervicale c’est que la goitre ou le nodule est 
volumineux et qu’il faut s’en occuper. Cependant cela devient un mode de découverte de 
moins en moins fréquent. 
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