LES LIMITES
Il n’est plus concevable, pour un cours comme Débats contemporains, d’arrêter un contenu
déterminé et définitif qui mettrait en scène tous les débats importants (ni même une majorité
d’entre eux) animant aujourd’hui la discipline anthropologique. Cette discipline dynamique est
entrée dans une ère de diversité, de foisonnement, d'éclectisme. L'âge des deux ou trois
paradigmes unificateurs dont se réclamaient la majorité des anthropologues est terminée et la
domination sans partage de l’idée même de métathéorie est venue à sa conclusion naturelle. Un
survol de l’ahurissante variété des thématiques publiées chaque mois dans les revues
anthropologiques à l’échelle internationale suffit pour s’en convaincre.
Car l’évidence s’impose : ce qui marque la réflexion en anthropologie aujourd’hui comme dans la
plupart des sciences sociales est la conséquence directe de trajectoires historiques, culturelles
et intellectuelles localisées conduisant au foisonnement. Il fut un temps où un petit nombre
d’écoles de pensée – toutes issues d’Europe puis du Premier Monde – pouvaient postuler sans y
voir de contradiction qu’une chose telle que ‘la’ pensée anthropologique existait… Fort
heureusement tel n’est plus le cas. Dans un cours comme celui-ci il faut donc faire des choix.
Choix forcément partiaux puisque ce cours s’enracine dans une histoire disciplinaire issue d’un
univers culturel singulier.
LES CHOIX
Cette mise en garde faite, il demeure possible, souhaitable et rentable de réfléchir de manière
transversale et de rechercher non pas des formules explicatives universalisantes mais des liens
et des proximités. Des thématiques ont ainsi un potentiel avéré pour donner une assise à la
réflexion en fin de baccalauréat : environnement, identité, mondialisation, genre, pratiques,
syncrétismes, etc. Il s’agira d’investir dans une recherche de la pertinence sur le plan transversal
(en ouverture: connexions critiques, réflexions organiques) plutôt que de promouvoir une
délibération stylistique fondée sur le creusement vertical, l’hyper-spécialisation et les langages
hermétiques.
Le principe du choix des thèmes pour ce séminaire sera leur pertinence pour la pratique et pour
la réflexion futures des étudiants de 3eme année, ceux qui termineront leurs études avec le bac
– la majorité – autant que ceux qui poursuivront aux cycles supérieures ici, ailleurs, ou dans
d’autres disciplines.