Riposte-catholique
La réinformation catholique au quotidien
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Soulignons d’abord la notion de « mouvement d’Eglise ». Le mouvement d’Eglise, c’est celui
qui jouit de l’approbation explicite des évêques et qui peut porter le label de « catholique ». Ce
label, la Manif pour tous ne l’a jamais demandé, parce que, par définition ce mouvement
prépare un avenir pour tous ; il se bat dans l’intérêt de tous, pour le bien commun. Il n’exprime
pas l’opinion d’un groupe ou d’une tribu, fût-elle catholique. Sa contestation porte sur ce que
l’on fait subir par le moyen de lois à l’humanité de l’homme. L’enjeu est énorme. Comment
les évêques peuvent-ils dire que cela ne les concerne pas parce que le mouvement n’a pas
leur label ? Le motif est bien ténu.
Il faut sans doute chercher ailleurs la raison profonde de la timidité de l’évêque : dans la suite
de son texte par exemple, dans laquelle il appert que, lui, évêque et patron des évêques, il ne
veut pas agir mais réfléchir : « Nous sommes d’avantage engagés dans un processus de
réflexion que dans un combat contre une loi ». Quand on pense aux grands Pontifes qui ont fait
la France au Vème siècle en faisant face aux Barbares : eux n'ont pas eu peur de l'action…
Cette prétention exclusive à l’intellectualité a quelque chose… d’absurde ! Mais puisqu’on est
parti, il n’y a que le premier pas qui coûte : allons aux grands mots pour y trouver les grands
remèdes : « On ne se situe pas sur le plan politique, continue Mgr Pontier, mais sur le plan
anthropologique ». Anthropologique ! C’est parce que l’enjeu est anthropologique qu’il est
indifférent de manifester ou de ne pas manifester, et que l’on peut se contenter de discuter ?
Dans ce dernier trait, il y a un double mépris : mépris envers les manifestants pour tous, qui
sont présentés comme incapables de s’élever à cette hauteur de l’anthropologie, c’est-à-dire
du discours sur l’homme. Qu’en pense François-Xavier Bellamy, manifestant pour tous et
auteur d’un des best sellers de la rentrée, un essai sur les Déshérités (chez Plon) - qui est une
réflexion anthropologique, comme les évêques n'en ont pas encore produite ? Bonjour
tristesse !
Je crois qu’il y a un autre mépris, plus caché, le mépris pour l’anthropologie justement.
Lorsque l’on rencontre une problématique qui va jusqu’à mettre en cause l’anthropologie, on
ne la prend pas à la légère, on n’exclut pas délibérément toute forme d’action, ou alors c’est
que l’on s’enferme dans les prestiges faisandés d’une parole qui n’ordonne jamais l’action.
Parole épiscopale ?
Reste, du point de vue pastoral (eh oui ! du point de vue de l’art du berger) une extraordinaire
gaffe de l’évêque s’arrogeant le souci exclusif de « l’anthropologie » face à ses fidèles qui
peuvent bien marcher... mais qu’il n’encouragera pas."
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