Michel Kail
et Richard Sobel
La question anthropologique
Les sciences sociales se sont développées sur la
base d’une double émancipation épistémologique
– l’émancipaqtion de la philosophie et l’émanci-
pation des sciences de la nature –, l’enjeu étant
l’autonomisation d’objets, de problématiques et
de méthodologies propres. Pour nécessaire qu’elle
ait pu d’abord être dans la construction d’une
identité scientifique, cette double émancipation a
conduit à délaisser le chantier d’une anthropologie
générale spécifique aux sciences sociales, voire
à en disqualifier l’exigence, par l’affirmation d’un
constructivisme parfois bien commode et souvent
refuge d’un naturalisme subtil. À quelles condi-
tions et sous quelles formes une anthropologie
générale est aujourd’hui possible, qui ne soit ni la
resucée de la figure abstraite qu’elle prenait dans
la philosophie occidentale, ni la capitulation de-
vant l’anthropologie naturaliste que les sciences
« dures » (neurobiologie, génétique, cognitivisme,
etc.) en tendent lui substituer intégralement ? Bref,
il s’agit d’actualiser la question : « qu’est-ce que
l’humain ? », non pour convoquer à nouveau une
anthropologie de la nature humaine, mais pour
construire une anthropologie de la condition hu-
maine, support indispensable au projet critique
des sciences sociales.
Couverture : Suzanne Durret, Sacré printemps.
ISBN:978-2-296-56835-8
28€
Coordonné par
Michel Kail
et Richard Sobel
La question anthropologique
La question
anthropologique
L’hommeetlasociété
Revueinternationalederecherchesetdesynthèsesensciencessociales
181
L’hommeetlasociété
L’homme
et
lasociété
2011/3
Publié avec le concours du
C.N.L. et du C.N.R.S.
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