Centre Salmane Al Farissi DEVOIR SURVEILLE 1 2016/2017
CPGE , Salé, MP2 Donné le : 15 - 10 - 2016 Durée : 4h
Rappels, notations, définitions
Kdésigne l’un des corps Rou C. Soit Eun Kespace vectoriel de dimension navec
n2.
GL(E)dénote le groupe linéaire de E, c’est-à-dire le groupe des automorphismes du
Kespace vectoriel E.
SL(E) = {uGL(E)/det(u)=1}le groupe linéaire spécial de E.
GLn(K)le groupe des matrice carrée d’ordre ninversibles à coefficients dans K.
On appelle involution toute automorphisme udu Kespace vectoriel Etel que u2=
uu= IdE.
On appelle hyperplan de Etout sous-espace vectoriel de Ede dimension n1
On appelle forme linéaire sur Etoute application linéaire de Evers K. On note E
l’ensemble de toutes les formes linéaires sur E, donc E=L(E, K).Es’appelle le dual
de E.
On appelle transvection non triviale de Eun automorphisme tde Edifférent de IdEtel
qu’il existe un hyperplan Hde Etel que :
(D)(1) xH, t(x) = x
(2) xE, t(x)xH
On appelle transvection de Eun automorphisme udu Kespace vectoriel Etel que
u= IdEou uest une transvection non triviale de E.
Partie I
Soit nN, n 2. Pour tout i, j [[1, n]], on note Eij la matrice carrée d’ordre ndont
tous les coefficients sont nuls sauf celui à la ligne iet la colonne jqui vaut 1.
Si i, j [[1, n]] tel que i6=jet αKon note Tij (α) = In+αEij .
1. Que constitue la famille (Eij )1i ,jnpour Mn(K)?
2. Donner, pour (i, j)[[1, n]]2fixé, le terme (Eij )k` de la ligne ket la colonne `de
la matrice Eij , à l’aide des symboles de Kronnecker, pour tout (k, `)[[1, n]]2.
3. Montrer que pour tout i, j, k, ` [[1, n]], on a :
Eij ×Ek ` =δjk Ei`.
Que vaut en particulier E2
ii et E2
ij pour i, j [[1, n]] tel que i6=j?
4. Soit A= (aij )1i ,j 3∈ M3(K).
(a) Calculer explicitement le produit matriciel E23 ×A. Quelle operation sur les
lignes de Acorrespond-t-elle à ce produit ?
1
(b) Même question avec A×E23.
(c) Quelles relations satisfont les coefficients de Asi E23 ×A=A×E23 ?
5. Soit A= (aij )1i ,j n∈ Mn(K),i, j [[1, n]] tel que i6=jet αK.
(a) En s’inspirant de la question ci-dessus, décrire les opérations élémentaires
sur les lignes (rep. colonnes) de Acorrespondant au produit Eij ×A(resp.
A×Eij .)
(b) En déduire les opérations élémentaires associées aux produits Tij (α)×Aet
A×Tij (α)
(c) Quelles relations a-t-on entre les coefficients de Asi A×Eij =Eij ×A?
(d) En déduire que si
X∈ Mn(K)AX =XA
alors Aest une matrice scalaire (A=λInavec λK.)
6. Soit λ, µ Ket i, j, k, h [[1, n]] tel que i6=jet h6=k.
(a) Calculer det(Tij (λ)).
(b) Calculer le produit matriciel Tij (λ)×Thk (µ). En déduire que l’inverse de Tij (λ)
est de la forme Tij (λ0)λ0Kà determiner en fonction de λ.
7. Soit A∈ Mn(K)une matrice de coefficients aij . On suppose de plus que la
première ligne de Aou la première colonne de Apossède un élément non nul.
Montrer qu’il existe deux matrices Pet Qde Mn(K)produits de matrices de la
forme Tij (λ); i, j [[1, n]]; i6=jet λK, telle que la matrice B=P AQ soit une
matrice de coefficients bij telle que b11 = 1 et bi1=b1i= 0, pour 2in.
(Indication : on pourra envisager successivement les cas suivants :
i) a11 = 1.
ii) i > 1tel que ai16= 0 ou a1i6= 0.
iii) a11 6= 1 et i > 1, ai1= 0 et a1i= 0 )
8. Soit A∈ Mn(K)et rle rang de A. On suppose r > 0. Montrer qu’il existe
deux matrices Pet Qde Mn(K)produits de matrices de la forme Tij (λ); i, j
[[1, n]]; i6=jet λK, telles que la matrice B=P AQ soit une matrice diagonale
de coefficients bij telle que :
(i) bii = 1 pour 1i < r .
(ii) bii = 0 pour r < i n.
(iii) br r =davec d= 1 si r < n
d= det(A)si r=n.
(Indication : faire une démonstration par récurrence sur n, en commençant par
envisager le cas n= 2)
9. Montrer que le groupe des matrices carrées d’ordre nà déterminant égal à 1est
engendré par les matrices de la forme Tij (λ); i, j [[1, n]]; i6=jet λK.
10. On suppose dans cette question uniquement que n3. Soit f:Mn(K)Kune
application de Mn(K)vers Ktelle que :
i) (A, B)∈ Mn(K)2f(AB) = f(A)f(B).
ii) Pour toute matrice diagonale Aon a f(A)est égal au produit des coefficients
de la diagonale de A.
2
(a) Montrer que toute matrice de la forme Tαβ (a)avec α, β [[1, n]] et aK
peut s’écrire sous la forme :
Tαβ (a) = Tij (λ)Thk (µ)Tij (λ)1Thk (µ)1.
expression dans laquelle on précisera les valeurs de λ, µ, i, j, h et k,i6=jet
h6=k.
(b) Calculer f(Tij (α)) pour i, j [[1, n]], i 6=jet αK.
(c) En déduire que A∈ Mn(K)f(A) = det(A).
Partie II
Si X, Y ∈ Mn(K), on note [X, Y ] = XY Y X.
Pour tout nN, on note
Hn(K) = {A∈ Mn(K)/tr(A)=0},
et
H0
n(K) = {[X, Y ]/X, Y ∈ Mn(K)}.
On se propose dans cette partie de démontrer que Hn(K) = H0
n(K)
1. Soit Eun Kespace vectoriel de dimension n1et u∈ L(E)tel que (x, u(x))
est liée pour tout xE. Démontrer que uest une homothétie. (On pourra utiliser
une base b= (e1,· · · , en)de Eet le vecteur e=
n
P
k=1
ek)
2. Qu’en est il si En’est pas de dimension finie ?
3. Soit nNtel que n2et A∈ Mn(K)tel que
A=0L
C B avec L∈ M1,n1(K); C∈ Mn1,1(K); B∈ Mn1(K)
Soit QGLn1(K)et P=1 0
0QGLn(K).
(a) Determiner P1sous forme de matrice par blocs similaire à Pci-dessus.
(b) Démontrer que P AP 1=0L0
C0B0B0∈ Mn1(K)et C0, L0à décrire.
Exprimer B0, C0, L0en fonction de B, C, L et Q.
4. Soit Eun Kespace vectoriel de dimension 2et u∈ L(E)tel que tr(u)=0.
(a) Prouver que si uest une homothétie alors uest nul.
(b) Prouver que si un’est pas une homothétie alors il existe une base bde Etel
que matb(u)est de la forme 0α
β0
3
5. (a) Soit Eun Kespace vectoriel de dimension ntel que n2et u∈ L(E)tel
que tr(u)=0. Démontrer qu’il existe une base bde Etel que matb(u)est à
diagonale principale nulle. ( On pourra raisonner par récurrence et utiliser 1)
et 3) ci-dessus.)
(b) Donner une interpretation matricielle du résultat ci-dessus.
6. Soit nN, n 2et
∆ = diag(1,2,· · · , n) =
1
2
...
n
,
la matrice diagonale dont les coefficients de la diagonale sont les entiers naturels
consécutifs 1,2,· · · , n. On fixe B∈ Mn(K)et on considère l’équation
(EB) [∆, X] = B
d’inconnue X∈ Mn(K)et on note SBl’ensemble des solutions de (EB).
(a) Démontrer que SBest non vide si et seulement si la matrice Best à diagonale
principale nulle.
(b) Vérifier que : X, Y ∈ Mn(K),PGLn(K),[P XP 1, P Y P 1] = P[X, Y ]P1.
(c) En déduire que : AHn(K),U, V ∈ Mn(K), A = [U, V ].
(d) Conclure que Hn(K) = H0
n(K).
Partie III
Dans cette partie nest un entier naturel tel que n2. On rappelle que la forme linéaire tr
vérifie tr(AB) = tr(BA), pour tout A, B ∈ Mn(K). Pour simplifier, On notera désormais
H= ker(tr) le noyau de l’application linéaire tr. On pose D=KIn, la droite vectorielle
engendrée par In.
1. Montrer que Hest un hyperplan de Mn(K)et que HD=Mn(K)
2. Soit gune forme linéaire sur Mn(K)telle que : A, B ∈ Mn(K), g(AB) = g(BA).
(a) Calculer g(Eij )pour tout i, j [[1, n]] tel que i6=j.
(b) Comparer g(Eii )et g(Ej j )pour tout (i, j)[[1, n]]2.
(c) En déduite que λK, g =λtr .
3. Pour tout i, j [[1, n]], on note Fij =In+Eij . Calculer le produit matriciel
F1
hk Fi ,j Fh,k , pour tout (i, j, h, k)[[1, n]]4, tel que h6=k.
4. Soit θune forme linéaire sur Mn(K)telle que :
A∈ Mn(K),BGLn(K)θ(AB) = θ(BA).
Démontrer que λK, θ =λtr.
4
Partie IV
Dans cette partie, Edésigne un Kespace vectoriel de dimension finie n2.
1. Montrer que SL(E)est un sous-groupe de GL(E).
2. Soit Hun sous-espace vectoriel de E.
(a) Montrer que si Hest un hyperplan alors, pour tout aE, on a
HKa=Ea6∈ H.
(b) Montrer que Hest un hyperplan si et seulement s’il existe une forme linéaire
non nulle ϕsur Etel que H= ker(ϕ). On dira que ϕdéfinit l’hyperplan H.
(c) Montrer que si ϕ, ψ Edéfinissent le même hyperplan Halors il existe
αKtel que ψ=αϕ. On dit que ϕet ψsont proportionnelles.
3. Montrer que si F1et F2sont deux sous-espace vectoriels de Ealors :
dim(F1+F2) = dim(F1) + dim(F2)dim(F1F2)
4. Soit tune transvection non triviale de E.
(a) On se propose de prouver que l’hyperplan Hqui apparaît dans la définition
(D)de tdans l’entête ci-dessus est unique. On l’appellera alors l’hyperplan
de la transvection non triviale t.
Pour cela on suppose qu’il existe deux hyperplans distincts H1et H2vérifiant
(1) pour la transvection non triviale t. Que peut on dire de H1+H2? Conclure.
(b) Prouver qu’il existe une droite vectorielle unique Dcontenue dans Htelle
que :
(3) xE, t(x)xD,
Dest appelée droite de la transvection non triviale t.
(c) Si ϕest une forme linéaire définissant H, trouver un vecteur ade Etel que :
(4) xE, t(x) = x+ϕ(x).a
(d) Réciproquement, montrer que si ϕest une forme linéaire non nulle sur Eet
aun vecteur non nul du noyau de ϕ, l’application
t:EE;x7→ x+ϕ(x).a
est une transvection non triviale de Edont on déterminera l’hyperplan et la
droite.
5. Montrer que l’ensemble T(H)constitué de IdEet des transvections non triviales
d’hyperplan Hest un groupe pour la composition des applications isomorphe au
groupe additif (H, +).
6. Trouver une condition nécessaire et suffisante pour que deux transvections non
triviales commutent.
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