Du TP de hier : Le nombre 53689342192 est divisible par 11 si et seulement si 5 + 36 + 89 + 34 + 21 + 92 est divisible par 11 si et seulement si 5 − 3 + 6 − 8 + 9 − 3 + 4 − 2 + 1 − 9 + 2 est divisible par 11. Expliquer. Réponse : Nous avons 100 ≡11 1, parce que 11|(100 − 1), parce que 99 = 11 · 9. Alors 53689342192 = 5 · 1005 + 36 · 1004 + 89 · 1003 + +34 · 1002 + 21 · 100 + 92 ≡11 5 + 36 + 89 + 34 + 21 + 92 = 5 + (3 · 10 + 6) + (8 · 10 + 9) + +(3 · 10 + 4) + (2 · 10 + 1) + (9 · 10 + 2) ≡11 5 − 3 + 6 − 8 + 9 − 3 + 4 − 2 + 1 − 9 + 2. MAT1500 1 of 35 Règles de divisibilité par 7. Soit b > 0 un nombre tel que b ≡7 1 (par exemple b = 8). Soit le nombre naturel N représenté sur la base b > 0 comme N = [cr , cr −1 , . . . , c1 , c0 ]b . Alors N est divisible par 7 si et seulement si la somme des chiffres est divisible pas 7. Et même : N et la somme de ses chiffres ont le même reste après division par 7 : N ≡7 (c0 + c1 + c2 + . . . + cr ). Preuve : N= r X i=0 MAT1500 ci b i ≡7 r X ci 1i = (c0 + c1 + c2 + . . . + cr ). i=0 2 of 35 Du TP de hier : Supposons que n|3a et qu’il existe deux entiers s, t tels que 3s + nt = 1. Montrer que n|a. Réponse : Une hypothèse est 3s + nt = 1 donc aussi 3as + ant = a. Une autre hypothèse est que n|3a. Il suit que n|3as et n|ant, et donc n|(3as + ant) et donc n|a. MAT1500 3 of 35 Semblable à un exercice du TP de hier : Problème : Soit n = (1327 + 199 · 23 − 311) · (2345 + 115 ). Quel est le dernier chiffre de n dans la représentation hexadécimale ? Réponse : On a n > 0 donc nous cherchons le nombre 0 ≤ r < 16 tel que n ≡ r mod 16. Calculons modulo 16. n ≡16 ((−3)27 + 7 · 7 − 7) · (9 + (−5)5 ) ≡16 ((9)13 · (−3) + 42) · (9 + (25)2 · (−5)) ≡16 ((81)6 · 9 · (−3) + 10) · (9 + (9)2 · (−5)) ≡16 ((1)6 · (−27) + 10) · (9 + (81) · (−5)) ≡16 (−17) · (9 + (1) · (−5)) ≡16 (−1) · (4) ≡16 −4 ≡16 12 Donc le dernier chiffre est C (douze). MAT1500 4 of 35 Du TP de hier : (i) Soient a, c, n des entiers où n > 0. Montrer qu’il existe un entier x tel ax ≡n c si et seulement si pgcd(a, n) divise c. (ii) Trouver un entier x tel que 7x ≡100 1. MAT1500 5 of 35 Du TP de hier : (i) Soient a, c, n des entiers où n > 0. Montrer qu’il existe un entier x tel ax ≡n c si et seulement si pgcd(a, n) divise c. Réponse : Traduction : Il faut montrer qu’il existe un entier x tel n|(ax − c) si et seulement si pgcd(a, n) divise c. Traduction : Il faut montrer qu’il existe un entier x et un entier y tel ax + ny = c si et seulement si pgcd(a, n) divise c. Mais c’est une proposition montrée déjà à l’aide du théorème de Bézout ! ! ! MAT1500 6 of 35 (ii) Trouver un entier x tel que 7x ≡100 1. Réponse : Utilisons les traductions. Trouver d’abord entiers x , y tels que x 7 + y 100 = 1. Par l’algorithme de Bézout : 1 · 100 + 0 · 7 = 100 0 · 100 + 1 · 7 = 7 1 · 100 − 14 · 7 = 2 −3 · 100 + 43 · 7 = 1 Donc 100|((7 · 43) − 1) et 7 · 43 ≡100 1. Donc x = 43 est une solution (Mais 143 et −57 sont aussi solutions par exemple). MAT1500 7 of 35 Conséquences modulo m. Vous voyez que nos algorithmes d’Euclide et de Bézout ont des conséquences "modulo m" aussi. Souvent dans les mathématiques on doit résoudre des équations linéaires "modulo m". Il faut savoir comment. MAT1500 8 of 35 Cet exercice est le théorème suivant ! Théorème Fixons trois nombres entiers a, b, m et supposons m > 0. Mettons d = pgcd(a, m). Considérons l’équation ax ≡m b (ou ax ≡ b mod m). On peut trouver un entier x qui satisfait cette équation si et seulement si d|b. Nous allons le remontrer. MAT1500 9 of 35 Démonstration. Supposons d’abord que pour x ∈ Z on a ax ≡ b mod m. Alors m|(ax − b) et il existe un entier c tel que ax − b = cm. On a que d|a et d|m et on conclut que d|(ax − cm) et d|b. Par contre, supposons d|b. Il existe un entier c tel que b = cd. Par le théorème de Bézout, il existe deux entiers s, t tels que sa + tm = d ; et donc aussi csa + ctm = cd = b. Alors csa − b est divisible par m et csa ≡m b. Alors x = cs satisfait l’équation. MAT1500 10 of 35 Une variation de l’exercice : Peut-on résoudre-modulo-1064 l’équation 1351x ≡1064 21? Heureusement, nous avons déjà calculé que pgcd(1351, 1074) = 7, et 7 divise la partie droite 21 : une solution existe ! Par contre l’équation 1351x ≡1064 29 on ne peut pas résoudre, car 7 ne divise pas 29 ! MAT1500 11 of 35 Pour trouver une solution, on commence par trouver s, t par la méthode de Bézout, tels que s1351 + t1064 = 7. Ce que nous avons aussi déjà fait ! (−63) · 1351 + 80 · 1064 = 7 donc en multipliant par 3 : (−3 · 63) · 1351 + (3 · 80) · 1064 = 3 · 7 = 21 et (−3 · 63) · 1351 ≡1064 21 Donc x = −3 · 63 = −189 est une solution. Si on veut une solution positive on ajoute 1064, c.-à-d., x = −189 + 1064 = 875 est aussi une solution. MAT1500 12 of 35 Corollaire Soit m un entier positif, et a, b, c des entiers. Si ac ≡m bc et pgcd(c, m) = 1, alors a ≡m b. Démonstration. Par Bézout, il existe entiers s et t tels que sm + tc = 1, donc tc ≡m 1. Donc si ac ≡m bc on a aussi atc ≡m btc et a ≡m atc ≡m btc ≡ b. MAT1500 13 of 35 Comparer : Si a, b, c sont trois entiers et ac = bc. On ne peut pas conclure que a = b non plus, sauf si on sait que c 6= 0. Soit m un entier positif, et a, b, c des entiers. Si ac ≡m bc alors on vient de voir a ≡m b, si pgcd(c, m) = 1. On a vraiment besoin de cet hypothèse. Par exemple : 1 · 2 ≡4 3 · 2 mais 1 6≡4 3 (et pgcd(2, 4) = 2 6= 1). MAT1500 14 of 35 Rappelons : Les propriétés considérées essentielles de l’ensemble des nombres naturels N = {0, 1, 2, 3, . . . , n, n + 1, . . .} sont les suivantes : 1. Chaque nombre naturel n a un unique successeur dans N, noté n + 1. 2. Il existe un nombre naturel spécial, noté 0, et 3. chaque nombre naturel n différent de 0 a un unique prédécesseur dans N, noté n − 1. On a (n + 1) − 1 = n, pour tout n ∈ N et (n − 1) + 1 = n pour tout n ∈ N tel que n 6= 0. 4. Si E ⊆ N est un sous-ensemble de N tel que (i) 0 ∈ E et (ii) pour chaque n ∈ E aussi n + 1 ∈ E , alors nécessairement E = N. MAT1500 15 of 35 La discussion sur les propriétés de + et . sur N d’aujourd’hui ne sera pas matière d’examen. On le suppose "connu". À partir de seulement les propriétés essentielles de N nous allons déduire les autres propriétés de N bien connues par vous. Un peu longue, mais pas vraiment dur. MAT1500 16 of 35 La définition de l’addition. Definition Fixons a ∈ N. Nous allons définir pour chaque n ∈ N l’élément a + n ∈ N. Au début a + 0 = a et a + 1 est le successeur de a (qui existe et est unique par une des propriétés essentielles de N). Puis supposons pour n ∈ N on a déjà défini a + n, alors on définit a + (n + 1) comme le successeur de a + n, c.-à-d., par définition a + (n + 1) := (a + n) + 1. Ainsi on a défini a + n pour chaque n ∈ N. Démonstration. En effet l’addition a + n est définie pour n = 0, et si c’est définie pour n alors c’est aussi définie pour n + 1. Par le principe d’induction, l’addition a + n a été définie pour chaque n ∈ N. MAT1500 17 of 35 La définition de la multiplication. Definition Fixons a ∈ N. Nous allons définir pour chaque n ∈ N l’élément a · n ∈ N. Au début on définit a · 0 := 0, a · 1 := a. Supposons pour n ∈ N on a déjà défini a · n, alors on définit a · (n + 1) := (a · n) + a. Ainsi on a défini a · n pour chaque n ∈ N. MAT1500 18 of 35 L’associativité de l’addition : Théorème Pour tous les nombres naturels a, b, c on a (a + b) + c = a + (b + c). Démonstration. Fixons a et b. Nous allons montrer par induction sur n que (a + b) + n = a + (b + n). Début : Si n = 0 c’est vrai : (a + b) + 0 = a + b = a + (b + 0), car par définition N + 0 = N pour chaque nombre naturel N. Étape d’induction. Supposons (a + b) + n = a + (b + n), pour n ≥ 0. Alors (a + b) + (n + 1) = ((a + b) + n) + 1 = ((a + (b + n)) + 1 = = a + ((b + n) + 1) = a + (b + (n + 1)). MAT1500 19 of 35 Lemme Pour chaque nombre naturel n on a 0 + n = n + 0 = n et 1 + n = n + 1. Démonstration. Rappel : par définition de l’addition on a n + 0 = n et 0 + (n + 1) = (0 + n) + 1 pour chaque nombre naturel n. On montre que 0 + n = n + 0 = n par induction. Début : si n = 0 c’est une tautologie : 0 + 0 = 0 + 0. Étape d’induction : Supposons par induction que 0 + n = n + 0 = n. Donc 0 + (n + 1) = (0 + n) + 1 = n + 1 = (n + 1) + 0. On conclut par induction. MAT1500 20 of 35 (suite). Puis, on montre que 1 + n = n + 1 par induction. Début. Si n = 0 on a : 1 + 0 = 1 = 0 + 1, car par définition 1 est le successeur de 0. Étape d’induction : Supposons par induction que 1 + n = n + 1. Alors par L’hypothèse d’inducton et l’associativité : (n + 1) + 1 = (1 + n) + 1 = 1 + (n + 1). Et donc par induction on conclut : 1 + n = n + 1 pour chaque nombre naturel n. MAT1500 21 of 35 La commutativité de l’addition : Théorème Pour tous nombres naturels n et m on a m + n = n + m. Démonstration. Fixons m. Nous allons montrer le théorème par induction sur n. Début : c’est le lemme précécent. Étape d’induction : Supposons par induction que m + n = n + m, pour n ≥ 0. Donc par définition de l’addition, l’hypothése d’induction, l’associativité de l’addition, et le lemme m + (n + 1) = (m + n) + 1 = (n + m) + 1 = 1 + (n + m) = = (1 + n) + m = (n + 1) + m. Donc par induction théorème est vrai. MAT1500 22 of 35 La distributivité : Théorème Pour tous nombres naturels a, b, n on a (a + b) · n = (a · n) + (b · n). Démonstration. Par induction sur n. Début. Pour n = 0 on a : (a + b) · 0 = 0 = 0 + 0 = (a · 0) + (b · 0). Étape d’induction. Supposons (a + b) · n = (a · n) + (b · n).. On a par définition de la multiplication, l’associativité et la commutativité de l’addition, et l’hypothèse d’induction : (a +b)·(n +1) = ((a +b)·n)+(a +b) = ((a ·n)+(b ·n))+(a +b) = = ((a · n) + a) + ((b · n) + b) = ((a · (n + 1)) + ((b · (n + 1)). Donc par le principe d’induction, le théorème est vrai. MAT1500 23 of 35 L’associativité de la multiplication : Théorème Pour tous nombres naturels a, b, n on a (a · b) · n = a · (b · n). Démonstration. Par induction sur n. Début. Pour n = 0 on a : (a · b) · 0 = 0 = a · 0 = a · (b · n). Étape d’induction. Supposons (a · b) · n = a · (b · n). Alors par définition de la multiplication, l’hypothèse d’induction et la distributivité : (a · b) · (n + 1) = ((a · b) · n) + (a · b) = (a · (b · n)) + (a · b) = = a · ((b · n)) + b) = a · (b · (n + 1)). Donc par le principe d’induction, le théorème est vrai. MAT1500 24 of 35 Lemme Pour chaque nombre naturel n on a 0 · n = n · 0 = 0 et 1 · n = n · 1 = n Démonstration. Rappel : par définition de la multiplication on a n · 0 = 0 et n · 1 = n. On montre que 0 · n = 0 par induction. Début : si n = 0 on a en effet 0 · 0 = 0. Étape d’induction : Supposons par induction que 0 · n = 0. Alors par définition de la multiplication, l’hypothèse d’induction, et par définition de l’addition 0 · (n + 1) = (0 · n) + 0 = 0 + 0 = 0. Donc par le principe d’induction, c’est vrai que 0 · n pour chaque nombre naturel n. On montre que 1 · n = n par induction. Début : si n = 0 on a en MAT1500 25 of 35 La commutativité de la multiplication : Théorème Pour tous nombres naturels a, n on a a·n =n·a Démonstration. Par induction sur n. Début : si n = 0 on a en effet a · 0 = 0 = 0 · a par le lemme. Aussi si n = 1 on a en effet a · 1 = a = 1 · a par le lemme. Étape d’induction : Supposons par induction que a · n = n · a. Alors par définition de la multiplication, l’hypothèse d’induction, le lemme, la distributivité a · (n + 1) = (a · n) + a = (n · a) + 1 · a = (n + 1) · a. Donc par le principe d’induction, le théorème est vrai. MAT1500 26 of 35 On arrête ici. Construire Z à l’aide de N est relativement facile, mais pour construire les fractions Q nous aurons besoin de la notion de relation d’équivalence, et classe d’équivalence qui font partie de la matière du cours et donc dans l’examen final. MAT1500 27 of 35 Relations d’équivalence Les humains aiment faire des classifications. Les nombres entiers sont de deux sortes : les nombres pairs et les nombres impairs. Pour les nombres réels on a les classes des nombres positifs, négatifs et 0. Les animaux domestiques sont classifiés dans plusieurs classes : les chiens, les chats, les vaches, les chevaux, les cochons, ... MAT1500 28 of 35 Les symboles sont divisés dans les classes a, b, c, . . . , z, 1, 2, . . . , +, ∗, :, .... Les A, a , a sont dans la même classe "a" etcetera. Idéalement, chaque objet considéré est placé dans une classe, et idéalement dans une seule classe. Nous avons besoin de modéliser cet idée en termes des ensembles. MAT1500 29 of 35 Soit U un ensemble. Nous voudrions diviser les éléments dans plusieurs classes (sous-ensembles), selon une certain classification. Idéalement on ne veut pas permettre un élément dans deux classes différentes. Il y a plusieurs façons de le faire, mais ils sont tous équivalent. Soit à partir d’une fonction propositionnelle, soit à partir d’une partition de l’ensemble, ou une fonction. MAT1500 30 of 35 Relation d’équivalence Definition Nous allons dire que ∼ est une relation d’équivalence sur un ensemble U si pour chaque u, v , w élements de U on a (i) u ∼ u (réflexive) ; (ii) si u ∼ v alors v ∼ u (symétrique) ; (iii) si u ∼ v et v ∼ w alors u ∼ w (transitive). Dans ce cas nous allons dire que u est équivalent à v si u ∼ v . MAT1500 31 of 35 À la place du symbole ∼ aussi autres symboles sont souvent utilisés pour des relations d’équivalence, comme ≡. Mais le petit règlement restera en force : (i) u ≡ u (réflexive) ; (ii) si u ≡ v alors v ≡ u (symétrique) ; (iii) si u ≡ v et v ≡ w alors u ≡ w (transitive). MAT1500 32 of 35 Exemple : Si U = Z et n > 0 un nombre entier. Une relation d’équivalence sur Z est ≡n . Nous avons déjà vérifié les axiomes. MAT1500 33 of 35 Exemple : Si U = {(n, d) ∈ Z2 | d 6= 0}. Nous allons définir (n1 , d1 ) ∼ (n2 , d2 ) si et seulement si n1 d2 = n2 d1 . (i) et (ii) sont facile à vérifier. règle (iii). Supposons (n1 , d1 ) ∼ (n2 , d2 ) et (n2 , d2 ) ∼ (n3 , d3 ). C.-à-d. n1 d2 = n2 d1 et n2 d3 = n3 d2 . En multipliant par d3 respectivement d1 : n1 d2 d3 = n2 d1 d3 = n3 d2 d1 . Parce que heureusement on suppose d2 6= 0, alors on obtient n1 d3 = n3 d1 , c.-à.d. (n1 , d1 ) ∼ (n3 , d3 ). La classe d’équivalence de (n, d) sera une fraction. MAT1500 34 of 35 Soir f : U : V une fonction. Définissons une relation d’équivalence ∼f sur U. x ∼f y si et seulement si f (x ) = f (y ). Le réglement est facile à vérifier. MAT1500 35 of 35