Créer
organiser et développer
une structure anti-douleur
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Si la date proposée ne lui convient pas, il fera intervenir son médecin traitant qui tentera de faire avan-
cer le rendez-vous auprès du secrétariat, mais aussi contactera directement le médecin du centre qui
n'ayant pas le cahier de rendez-vous sous les yeux, acceptera cette demande quelques jours plus tard
"en fin de matinée". Il s'ensuit une surcharge à la consultation, bien souvent déjà très en retard du fait
d'une programmation trop serrée.
A plusieurs reprises, il a été constaté que ces patients pressés "oubliaient" de venir. Contactés par télé-
phone, ils étaient chez eux et avaient complètement négligés leur rendez-vous. Pour faciliter l'accueil des
consultations demandées en urgence, il est recommandé de ne pas remplir systématiquement le cahier
de rendez-vous et de laisser la dernière plage horaire disponible en fin de matinée. Ceci évite les pertes
de temps pour trouver une place, les discussions plus ou moins orageuses avec le patient, l'intervention
du médecin traitant et surtout la programmation "hors consultation" qui génère de nouveaux dysfonc-
tionnements. Si l'urgence ne se présente pas, il y a toujours une demande de dernière minute qui pour-
ra être satisfaite évitant ainsi "de perdre une place". Il faut pour cela que toutes les secrétaires aient assez
de rigueur pour ne pas céder aux pressions du malade non urgent et du médecin du centre pour com-
bler cette place qui apparaît disponible, ce qui n'est pas toujours le cas. Lorsqu’ aucune possibilité de
programmation rapide ne peut être réalisée, il est proposé au patient de fixer le rendez-vous à la première
date disponible et de l'appeler en cas de désistement. Cette forme d'attente est très bien acceptée par le
patient et le médecin traitant. Il est alors établi une liste mais combien de fois, quand nous appelons les
patients, il nous est répondu : "ah, non, je ne peux pas venir, je vais manger chez ma fille", "non, ce n'est
pas possible, je serai en voyage", "je ne peux pas, je garde mon petits-fils" etc. Le rendez-vous program-
mé à deux mois de délai est donc conservé sans histoire..... et il n'est plus question d'urgence ! Calmer
un patient agressif exigeant un rendez-vous immédiat pour ses migraines, fait partie du quotidien. Il faut
trouver l'argument qui lui fera accepter un délai d'attente. Lui proposer qu'il ne reste plus qu'à dépla-
cer les malades cancéreux pour l'accueillir lui fait déjà presque oublier ses maux de tête et la raison
revient immédiatement ..... De même, un patient qui souhaite sa consultation avec un médecin du
centre qui lui a été fortement recommandé, s'il refuse un rendez-vous plus rapproché avec un autre
médecin tout aussi compétent, la secrétaire doit lui faire accepter l'attente ou le premier médecin. Ceci
doit se faire avec énergie car ce n'est pas le patient qui fait la programmation !
Accueillir un consultant dans un délai de deux voire trois mois est difficilement acceptable pour lui
comme pour le centre. Un malade habitant une ville extérieure possédant une consultation de la dou-
leur doit être dirigé par son médecin traitant au plus près de son domicile. Les généralistes ignorent
quelquefois l'existence des centres spécialisés même très proches et répondent peut être aussi trop faci-
lement à la demande du patient qui souhaite sa consultation spécialisée. Bon nombre de malades appel-
lent de leur propre initiative et obtiennent sans restriction le courrier qui leur est demandé pour avoir
leur rendez-vous. Bien répartir l'accueil des patients permet aussi de gérer dans un délai raisonnable
l'envoi du courrier de consultation qui doit arriver dès que possible chez le médecin traitant.
Plus la consultation est chargée et désorganisée par les patients "pris en plus", plus il y a de manipula-
tions, de dossiers à sortir, à reclasser, à créer, plus les cassettes de lettres de liaison s'accumulent, et les
communications téléphoniques réclamant les comptes-rendus sont une nouvelle perte de temps.