Mathématiques 2 2
∂u
∂t +∂
∂x(1
2u2)−∂2u
∂x2= 0
u(x, 0) = u0(x)
(1)
(est supposé ici très petit).
Remarquer que pour = 0 l’équation, appelée équation de Riemann, est simplement la formula-
tion eulérienne du mouvement d’un fluide dans lequel chaque particule reste à vitesse constante (car
∂u
∂t +u∂u
∂x est la dérivée particulaire de la vitesse). Si la vitesse des particules qui entrent à gauche
augmente, ces particules vont rattraper celles qui sont devant et on peut s’attendre à avoir un “embou-
teillage”1: c’est ce problème que nous allons étudier en détail.
Cette équation est obtenue en réduisant formellement à une dimension d’espace les équations de
Navier Stokes modélisant l’écoulement d’un fluide compressible, en négligeant l’effet des forces de
pressions. Noter que le terme en ∂2u
∂x2est l’analogue d’une viscosité. Mais ce n’est que dans un écou-
lement en dimension 2 ou 3 que ce terme prendrait sa véritable signification. Dans un fluide comme
l’air la viscosité est très faible, ce qui rend le comportement très proche du cas limite = 0, sauf dans
des zones très confinées où la viscosité empêche les discontinuités du problème limite d’apparaître,
créant ainsi des “couches limites” où certaines grandeurs varient très brutalement.
Des phénomènes (les ondes de choc) qui n’apparaissent que quantitativement dans l’équation de Bur-
gers (par une brusque variation des grandeurs) se traduisent le cas limite = 0 par des propriétés
qualitatives (des discontinuités). Il est donc intéressant d’étudier ce cas limite = 0, dont on sait en
plus calculer des solutions explicites, même s’il présente quelques difficultés mathématiques, dues
précisément à l’existence des discontinuités.
Caractérisation des discontinuités
Nous étudions dans cette question la formulation précise du problème limite obtenu pour = 0
∂u
∂t +∂
∂x(1
2u2) = ∂u
∂t +u∂u
∂x = 0
u(x, 0) = u0(x)
(2)
Nous verrons plus loin sur un exemple que les vitesses ne peuvent pas toujours rester continues dans
ce cas ; on ne peut pas formuler dans ce cas le problème en imposant à la solution de vérifier l’équation
sauf sur les discontinuités car le fait d’accepter des solutions discontinues dans (2) fait apparaître une
infinité de solutions, nous allons donc voir comment on peut formuler le problème pour que la solution
physique soit la seule solution.
Une solution régulière de (2) est aussi une solution au sens faible, en particulier une solution au
sens des distributions. Mais une fonction peut être solution au sens des distributions de (2) sans être
dérivable.
Soit Ω = R×R+.
1Ces équations servent aussi à modéliser le traffic routier...
ECP 2006-2007 Analyse