FICHE 1 Les principales familles d'approches de la pauvreté In TOTTE M. (2003) (sous la direction de), La pauvreté en « références », Hors Série n° 6, Editions COTA, avril 2003, 93p. www.mondefemmes.org/themes/pauvrete/horsserie.pdf Familles Instigateurs Pauvreté économique Pauvreté sociale Logique BM-FMI Dans sa version la plus réductrice, l’approche en termes de pauvreté monétaire suppose que les besoins sont satisfaits essentiellement sur une base privée (individus ou ménages) et sur les marchés du travail, des biens et des services. Le principal moyen d’accès aux ressources nécessaires est l’emploi. Celui-ci commande en effet l’accès à un revenu et, selon le contexte, le droit à une assurance de santé, à une retraite..., et permet de mettre en œuvre certains fonctionnements sociaux. Les transferts sociaux sont organisés sur une base publique, privée ou associative, pour ceux qui n’ont pas la capacité d’acquérir leurs moyens de subsistance sur ces marchés (les « inemployables ») Pourcentage de personnes vivant en dessous d'un certain seuil de revenu PNUD Les êtres humains ne sont pas simplement des moyens de production, mais la justification ultime de la croissance; ainsi, les capacités humaines sont un moyen non seulement d’accroître la production économique (comme l’affirme la théorie du capital humain), mais aussi d’amener un développement et un changement social. L’indice de Pauvreté Humaine (IPH) du PNUD, créé au cours des dernières années, sur la base de la théorie des capacités développée par Amartya Sen (prix Nobel d’économie 1998), est probablement l’un des indicateurs les plus élaborés parmi ceux utilisés dans ces approches. Il repose sur trois sous-indicateurs, chacun ayant ses propres critères, seuil et échelle: la possibilité de mourir avant 40 ans, le taux d’analphabétisme parmi les adultes, et le déficit en termes de conditions de vie qui recoupe à la fois l’accès aux services sanitaires, l’accès à l’eau potable et la sousnutrition chez les enfants de moins de cinq ans (+ taux de chômage de longue durée dans les pays développés). L'indicateur de Sen combine en un indicateur unique trois éléments : l'incidence (le nombre ou la part des personnes qui se situent en dessous d'un seuil de bas revenu), l'intensité (mesurée par l'écart moyen des bas revenus), l'inégalité des bas revenu (distribution des revenus au sein de la population à bas revenu). C'est une somme pondérée des écarts de pauvreté des pauvres. Autres indicateurs : coefficient de GINI, indicateur de Theil Intègre dans les besoins fondamentaux non seulement l’alimentation, le vêtement et l’habitat, mais aussi la santé, l’éducation, l’accès à l’eau, c’est-à-dire des biens et services qui sont fournis sur une base collective Pauvreté politique (exclusion) Indicateurs Encore peu empruntées pour analyser les situations de déprivation dans les pays du Sud, les approches en termes d’exclusion invitent à considérer la question de la pauvreté comme encastrée dans des processus, des identités, des représentations, des pratiques institutionnelles qui contribuent, tout autant que les facteurs économiques, à la produire, à la reproduire, et à la gérer. Les approches en termes d’exclusion ne cherchent pas en premier lieu à mesurer la pauvreté, mais plutôt à comprendre à la fois en quoi celle-ci est un processus dynamique qui se produit et se reproduit, comment s'effectue l'entrée ou la sortie d’un état de déprivation et de marginalisation sociale, et quelles sont les institutions qui régulent l’exclusion.