L’évaluation de la douleur par le patient (ENp), n’a pu être réalisée que pour 0,6 % des gestes
de soin, soit pour 40 gestes sur les 6 794 réalisés. Deux de ces 40 gestes ont été évalués
douloureux (Enp≥4) selon l’évaluation du patient.
L’hétéro-évaluation de la douleur :
L’hétéro-évaluation des gestes de soin par le soignant avait été faite avec, d’une part, l’échelle
numérique et d’autre part l’Algoplus.
L’échelle numérique a été utilisée pour 93,7 % des gestes. Sa valeur moyenne était à 0,62
[0-9]. Les gestes étaient estimés douloureux dans 6 % des cas, très douloureux dans 0,5 % des
cas.
Les gestes réalisés au cours d’un soin de plaie ou pansement étaient ceux qui étaient évalués
par les soignants comme étant plus douloureux.
L’Algoplus
a été faite pour 96,6 % des gestes. Sa valeur était dans 49 % des cas nulle. Sa
valeur moyenne était de 1,2.
Répercussions de l’étude REGARDS:
La mise en place de l’étude au sein de l’établissement avec les nombreux temps de formation
des soignants a permis de renforcer les liens entre les équipes, la qualité et la quantité des
transmissions, l’écoute et les échanges inter professionnels et inter équipes. Chaque soignant
s’est senti investi d’une nouvelle responsabilité, celle de réussir ce challenge, certes pour la
qualité des recueils de données, mais au-delà de ça, responsabilité vis-à-vis du patient qui
redevenait le centre de toutes les préoccupations du quotidien, au-delà des difficultés
professionnelles.
Nous avons décomposé tous les actes de soins en de multiples gestes de soin à évaluer, et
nous avons ainsi pu trouver « qu’une simple toilette » est la succession de 13 gestes de soins
potentiellement douloureux, angoissants ou stressants. Ce geste « anodin » de toilette, a pris
alors une toute autre importance.
Pendant l’étude, il y a eu une vigilance accrue lors des soins réalisés, les soignants observant
de très près le patient et se questionnant eux-mêmes lors de l’hétéro-évaluation. Nous avons
pu observer un regain de l’attention portée au patient, de réflexion sur celui-ci, d’échange
entre professionnels, de questionnement sur la qualité du soin et sur le confort du patient.
Par ailleurs, les liens entre les équipes étaient très forts, avec une entraide et une prise de
plaisir réelle dans la participation au recueil des données. Chacun s’est senti valorisé dans son
travail et dans le regard porté sur son travail.