Le Groupe Grondin www.groupegrondin.com Commentaires sur les marchés Chères clientes, chers clients, Nous avons terminé 2015 avec des performances plus que respectables compte tenu des rendements très mitigés sur les marchés boursiers et obligataires à travers le monde. Notre stratégie axée sur les actions américaines et sur un penchant globalement défensif en est la principale cause. Une nouvelle année est devant nous, et le moment est opportun pour présenter un survol de la stratégie de portefeuille. Un début d’année difficile En date du 21 janvier, 2016 représente le pire début d’année sur l’indice Dow Jones (États-Unis). Nous tenons tout d’abord à vous rassurer, car historiquement, un mauvais début d’année ne démontre aucune évidence d’une année complète automatiquement négative. Il est normal de connaître des corrections de marchés, mais nous croyons que la vitesse et magnitude de celle en cours sont irrationnelles. Nous attribuons la récente volatilité des marchés à différentes raisons, notamment : • • • La baisse prolongée du prix du pétrole; Les craintes reliées à la croissance et à la politique monétaire chinoise, et; Les risques de récession américaine et la politique monétaire de la Fed. Nous sommes confiants que les États-Unis ne se dirigeront pas en récession en 2016. Le secteur non-manufacturier démontre des données fondamentales encore fortes et représente environ 80% de l’économie américaine. Notre opinion à long terme En tant qu’investisseurs, notre vision est souvent brouillée par des évènements court terme, mais il est important d’analyser les tendances avec une vision à long terme. Observons donc la charte ci-dessous, datant de la fin 2014 et qui montre l’évolution du Dow Jones depuis 1900. Nous remarquons clairement une tendance qui se répète, c’est-àdire des périodes de consolidation suivies par des marchés haussiers qui peuvent durer plusieurs années. On note que ces périodes de croissance prolongées sont également marquées par des corrections, et la situation actuellement en cours en est un parfait exemple. Page 1 Nous sommes optimistes pour le long terme, mais le marché est-il mûr pour atteindre des nouveaux sommets à court terme? Nous analysons cette question en se penchant sur la situation actuelle vue sous trois angles différents : l’analyse fondamentale, l’analyse technique et le sentiment des investisseurs. Analyse fondamentale Ce type d’analyse évalue les titres financiers en examinant des données économiques et financières qualitatives et quantitatives. Bien que l’économie américaine se porte bien, le reste de l’économie mondiale stagne. Pour que les actions reprennent le terrain récemment perdu et atteignent de nouveaux sommets, plusieurs éléments doivent s’améliorer. Notons principalement : • Les profits des entreprises. Cela fait plus d’un an qu’ils stagnent, voir même diminuent. Pour entrevoir une reprise, une croissance des revenus combinée au contrôle des coûts doit survenir. • Le prix du pétrole. Un prix qui perdure sous la barre des 40$ est difficile à absorber pour l’économie mondiale (pas seulement l’Alberta). La baisse des investissements dans le secteur de l’énergie rejoint rapidement le reste de l’économie. De plus, la baisse des dépenses des ménages liées au pétrole (ex. l’essence) n’est pas suffisante pour contrer l’augmentation des coûts de la nourriture et des soins de santé. • L’économie chinoise et sa politique monétaire. Il n’est pas évident pour un pays de cette taille de faire la transition d’une économie d’exportation et d’infrastructure vers une de consommation. Le secteur des commodités demeurera sous pression tant que cette transformation se déroulera. De plus, une incertitude règne présentement autour de la politique monétaire chinoise, qui envoie des signaux d’une potentielle dévaluation de sa devise vis-à-vis le dollar américain. Ceci semble ébranler les marchés, mais selon nous, ce n’est qu’un évènement passager qui se calmera lorsqu’une meilleure visibilité se manifestera. Page 2 Analyse technique L’analyse technique évalue les titres financiers en analysant des statistiques générées par l’activité sur les marchés financiers, sans tenir compte des données économiques et financières. Voici les conclusions que nous tirons de l’indice S&P 500 (actions américaines). • Le support de 1875 est testé pour la 4e fois en 16 mois. Nous surveillons ce niveau de près, car une clôture inférieure à ce chiffre pourrait signifier des baisses subséquentes importantes. Si le niveau est maintenu, un rebond vers 2000 – 2100 est envisageable. • Le score RSI (Relative Strength Index) inférieur à 30 indique un marché survendu. • La courbe « Stochastic » montre que la tendance baissière est étirée et pourrait changer de direction. • L’indice de volatilité VIX est à 30.95, un niveau élevé indiquant un certain vent de panique. Nous nous situons donc à des niveaux techniques critiques, et les prochains jours nous donneront plus de visibilité en ce qui concerne la tendance à court terme. Page 3 Le sentiment des investisseurs Souvent plus influent qu’on puisse l’imaginer, le sentiment des investisseurs sert souvent à identifier les moments d’euphorie et de panique dans les marchés. Depuis la 2e moitié de 2015, les analyses négatives au sujet des perspectives des marchés s’accumulent rapidement. Bien que certaines de ces craintes soient fondées, on atteint souvent le creux des marchés lorsque le niveau de pessimisme est très élevé. La liste de raisons qui ébranle les marchés présentement commence à atteindre un niveau irrationnel. L’élément qui a le plus capté notre attention est sans doute le rapport publié le 11 janvier dernier par Royal Bank of Scotland, qui déclare de tout vendre! Avons-nous ainsi atteint un niveau de panique signifiant le creux de la correction? Il est encore un peu tôt pour conclure ceci, mais nous semblons près. Notre philosophie demeure intacte Il est normal que seulement 7 ans après la crise financière, certains parallèles se dressent avec la récente baisse des marchés. La chute de 56% du S&P 500 observée en 2008-2009 s’est produite dans un environnement bien différent que celui qui prévaut aujourd’hui. Nous écartons donc un tel scénario. La volatilité que nous observons présentement n’altère aucunement la façon dont nous investissons votre capital. Nous sommes actionnaires d’entreprises qui se transigent à des multiples raisonnables qui ont un avantage compétitif durable, des flux de trésoreries soutenables, prévisibles et en croissance, ainsi qu’une équipe de gestionnaires de qualité qui a la capacité de bien allouer le capital de l’entreprise. Le ratio ROIC (retour sur capitaux investis) est la principale mesure utilisée pour évaluer l’équipe de gestionnaires. Nous croyons que pour créer de la valeur à long terme, le ROIC doit constamment être supérieur au coût moyen des capitaux. Nous allouons l’actif vers les pays et secteurs que nous jugeons les plus porteurs, et nous n’hésitons pas à s’absenter de ceux sans opportunités. Le simple but de se diversifier ne justifie pas se répartir partout, et la volatilité à court terme ne justifie pas vendre des compagnies de qualité avec des plans de croissance clairs. Notre positionnement Puisqu’un certain niveau d’incertitude prévaut, nous demeurons axés sur la prudence à l’écart des secteurs des ressources. Nous conservons nos titres de qualité, même si quelques-uns d’entre eux sont situés dans des secteurs plus cycliques. Les principaux risques à gérer cette année seront : • • Les sentiments des investisseurs continueront d’apporter de la volatilité tant que l’incertitude règne. Les émotions prennent souvent le dessus et mènent à des décisions d’investissement irrationnelles. L’exposition au dollar américain, qui risque d’être volatile et pourrait même virer contre nous. Puisque nous sommes très présents au niveau des actions américaines, nous surveillons de près les stratégies à adopter pour protéger les rendements passés que vous avez obtenus. N’hésitez pas à communiquer avec nous pour poursuivre la discussion. Le Groupe Grondin Page 4