Le Journat ou Spécialiste
N'62 -06 décembre 2013
Hebdomadaire réservé
au corps médical
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Régie
ActuaMedica sa
\
A quand le remboursement du BNP ?
u Si nous lançons cette charte, c'est malheureusement toujours p0ur les
mêmes raisons, à savoir que l'insuffisance cardiaque touche beaucoup de
personnes en Belgique et qu'elle est toujours sous-estimée par la population et
par les pouvoirs publics ", déclare le Dr Pierre Troisfontaines, cardiologue au
CHR de la Citadelle et membre du BWGHE I F'rr*u Dammet
6'est auiourd'hui même que les car-
( diologues présenLent leur prolet de
\-rcharte Et dans les prochaines se-
maines, une version de cette charte pour
les patients sera également disponible,
souligne [e cardiologue qui espère recuei]-
lir au moins 200.000 signatures afin d'avoir
un document de poids à remettre aux
autorités.
« Les cardiologues, généralistes et para.
médicaux, nous ne pesons pas bien lourd
pour 1es pouvoirs publics, mais si les
200.000 patients atteints d'insuffisance
cardiaque ainsi que leur famille signent
également la charte, cela peut certaine.
ment avoir un impact pour que les autori-
tés commencent enfin à prendre en charge
et à prendre au sérieux f insuffisance car-
diaque », précise Pierre Troisfontaines.
Obiectifs fédérateurs
Car pour lui, les objectifs principaux, à
savoir demander aux autorités de sensibi-
liser à l'insuffisance cardiaque, de renfor-
cer l'éducation des patients souffrant d'lC,
de rembourser les techniques telles
qu'elles sont reprises dans les recomman-
dations internationales et de poursuivre la
réadaptation cardiaque et la prise en charge
multidisciplinaire de façon prolongée sont
autant d'objectifs qui peuvent fédérer un
grand nombre de professionnels de la santé
mals aussi de patients.
Un des points de la charte qui tient par-
ticulièrement à cæur au Dr Troisfontaines
est la reconnaissance des infirmières spé-
cialisées en insuffisance cardiaque. « Il faut
savoir que la Société européenne de
cardiologie organise des formations
reconnues au niveau européen pour les in.
firmières, mais malheureusement en
Belgique, ces formations ne sont toujours
pas reconnues ni valorisées financière-
ment. Le but est que cette prise en charge,
qui fait aussi partie des recommandations
internationales, soit reconnue et que 1'on
pose 1e cadre qui permette d'encadrer cette
pratique. »
Pour un diagnostic plus rapide
Le remboursement des examens de
laboratoire reconnus par les recommanda-
tjons scientifiques internationales (BNP,
NTproBNP, . ) est un autre plaidoyer des
instigateurs de cette charte. « Ces outils
peuvent nous permettre de poser plus ra-
pidement un diagnostic d'lC. Ils sont repris
dans les recommandations européennes.
Au niveau belge, un rapport du KCE' était
déjà en faveur de l'utilisation du BNP dans
certains cas déterminés en 2001 et le rap-
port de la réunion de consensus de 2008'
reprenait aussi le BNP comme un outil qui
pourrait améliorer la prise en charge du
suivi des patients atteints d'lC et améliorer
le dépistage. Le BNP est remboursé dans
la plupart des pays qui nous entourent. En
Belgique, ce n'est toujours pas le cas »,
relève Pierre Troisfontaines.
« Et il en va de même pour l'approche
pluridisciplinaire et la réadaptation
cardiaque qui faisaient aussi partie des
recommandations de la Réunion de
consensus de 2008, mais qui entre-temps
semblent avoir été mis au frigo par la
ministre », ajoute encore le cardiologue. i
Références:
1. KCE, Rapport 248, L'emploi des peptides na-
triurétiques dans I'approche diagnostique des
patients présentant une suspicion de déconpen-
sation cardiaque, Bruxelles, 2005.
2. lnani, Réunion de co,,se,,sr,§ L'usage elficient
des nédicaments en ambulatoire dans l'insuffi-
sance cardiaque, Bruxelles,2/ novenbre ilfiï.
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