Présentation gestion des adventices - Agrobio Poitou

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Gestion des adventices en AB
23 Octobre 2012
Mélanie MEAUDE
Benoit VOELTZEL
La gestion du désherbage
• Biologie des adventices
• La prophylaxie, les méthodes préventives
• Les outils de désherbage entre rang et sur le
rang
 Combiner les techniques pour une bonne
gestion des adventices
Durée de conservation dans le sol
Nombre de graines produites
Dépend du milieu : plus le couvert est dense, moins la production grainière est importante
Les méthodes prophylactiques
Quelques méthodes prophylactiques
• Planter des bulbilles plutôt que semer
• Empêcher la montée à graine des adventices
(écimeuse)
• Engrais verts ou plantes concurrentes (luzerne
contre chardon)
• Assolement : choix d’une parcelle propre pour les
cultures sensibles (carotte)
• Fertilisation riche en azote favorise la levée de
dormance des graines d’adventices
• Apporter du compost composté
Méthodes préventives
• Le paillage
Différents objectifs : lutter contre les plantes
adventices, augmenter la température du sol,
maintenir l’humidité du sol, éviter de contaminer les
produits avec des maladies de sol, éviter de salir les
produits et lutter contre l’érosion.
On distingue 4 grands types de paillage : paillage
plastique en polyéthylène, paillage plastique
biodégradable, bâche tissée et paillage naturel.
Méthodes préventives
Le paillage plastique
Composition : polyéthylène
Epaisseur variable : 12 à 50 µm, voire plus
Paillage
Transparent
T°C / sol
nu
+ 4°C
Efficace contre les
adventices
NON
Noir
+ 1°C
OUI
marron
+ 3°C
OUI
Vert
+ 3°C
OUI
Pose : dérouleuse à plastique ou manuelle
Difficulté : retirer le plastique, le nettoyer et l’emmener à la
déchetterie
Utilisable sur toutes les cultures plantées.
Méthodes préventives
Le paillage plastique biodégradable
Composition : copolyester + amidon de maïs
Processus : fragmentation => bioassimilation => minéralisation.
Durée de vie : 1 à 6 mois, variable selon le climat, l’irrigation, le
sol, les cailloux, l'épaisseur du paillage.
Difficulté : adéquation entre la durée de vie du plastique et le
cycle de la culture (exemple : le melon).
Utilisation sous abris : cultures courtes d’hiver (salades, épinards)
et cultures palissés de printemps. Résultats équivalents au
paillage polyéthylène (rendement, calibre, vigueur).
Utilisation en plein-champ : résultats aléatoires, dégradation
rapide. Convient aux cultures courtes comme la salade.
Méthodes préventives
Les bâches tissées
Composition : polypropylène
4 couleurs : vert, blanc, marron, noir
Poids variables : 86g/m², 105g/m² ou 130g/m².
Difficultés : perforation manuelle et définitive, investissement
initial assez élevé.
Avantages : très bon résultats sur l’enherbement, bonne
perméabilité.
Utilisation : en plein sous abri, en planche ou en plein en plein
champ (ex: courges, céleri, etc.).
Méthodes préventives
Paillages naturels
Différents types : paille, fibre de coco, chanvre, BRF, etc.
Résultats aléatoires sur l’enherbement.
Difficultés supplémentaires : faim d’azote, mulots, limaces,
risque de pourriture au collet, etc.
Méthodes préventives
• Faux semis
Principe : réunir les conditions favorables pour faire lever les
adventices puis les détruire avec des outils mécaniques ou
thermiques avant la mise en place de la culture.
Difficultés : identifier les adventices présentes sur la parcelle et
connaitre leurs cycles de développement, bonne organisation
du travail, observations régulières pour passer au bon stade.
Utilisation : principalement avant la mise en place d’une culture
semée comme la carotte.
Méthodes préventives
• Solarisation
Principe : procédé de désherbage et de désinfection du sol par le rayonnement
solaire en été. Elévation des températures du sol à 45°C dans les 30
premiers centimètres, pendant une certaine durée.
Méthodes préventives
• Solarisation
Avantages : destruction de certaines graines d’adventices (amarante réfléchie,
chénopode blanc, etc.) et de certains agents pathogènes du sol (Sclérotinia,
Pythium, Botritys, etc.).
Difficultés : quelques adventices sont résistantes à la solarisation (liseron des
champs vivaces, pourpier potager, chiendent, etc.), immobilisation de la
parcelle pendant 3 mois en pleine période de production, pratique
couteuse (environ 1600 €/ha), résultats aléatoires en fonction du climat.
Utilisation : pratique courante dans le Sud de la France, encore peu utilisée en
Poitou-Charentes malgré des résultats encouragent
sur plusieurs
exploitations.
Méthodes curatives
• Outils de désherbage mécanique
Principe : sectionnement de la racine, arrachage des plantules et
mise à nue des racines pour qu'elles se dessèchent au soleil,
étouffement des plantules par buttage.
Méthodes curatives
• Outils de désherbage mécanique spécifique inter-rang :
La bineuse sarcleuse
Avantages
Inconvénients
- Adaptation du
socle
selon
le
stade
de
la
culture.
- Réglable selon la
largeur de travail
et le nombre de
ligne.
- Aération du sol
dans l'inter-rang.
- Travail rapide et
précis.
- Nécessite une
plantation
rectiligne.
Outil
tracté
nécessitant deux
personnes.
- Utilisation de
l’outil dans des sols
bien ressuyés.
- Sols lourds et
secs, les socs ne
pénètrent
pas
bien.
Méthodes curatives
La bineuse étoile
Avantages
Inconvénients
- Efficace sur des
adventices
plus
âgés.
- Utilisable dans
tous les types de
sols (usure plus
rapide
en
sol
caillouteux).
- Destruction de
la
croute
de
battance
et
aération du sol.
Efficacité
médiocre sur les
graminées âgées.
- Coût d’achat
relativement élevé.
2
personnes
peuvent
être
nécessaires
en
fonction
du
modèle.
Méthodes curatives
• Outils de désherbage mécanique en plein :
- la herse étrille
- la bineuse à doigt
La herse étrille
• Maraichage : 1,5m de largeur (jusqu’à 12m)
• Plusieurs constructeurs : Hatznebichler, Treffleur
La herse étrille
• Dents vibrantes qui déracinent les plantules
• Désherbage en plein, en post-levée des jeunes
adventices
• Utilisation sur cultures bien enracinées (chou,
poireau, pomme de terre, oignon…)
• Agressivité des dents réglables
• Plus la culture est jeune, plus la vitesse
d’avancement est lente
La herse étrille
La herse étrille
Face aux complexités de réglage, le constructeur allemand
TREFFLEUR a développé une herse dont l’agressivité de chaque
dent se fait par tension d’un ressort à l’aide d’un câble
La herse étrille
• Herse étrille TREFFLEUR
La herse étrille
• Largeurs de travail : 1,5m 2,8m 3m 4,5m …
• Pression des dents variant de 200gr à 5000gr
• La pression des dents reste constante malgré les
irrégularités du sol (butte pomme de terre)
La bineuse à doigt
• Désherbage sur le rang, sur culture enracinée (chou, céleri, poireau, artichaut,
haricot…)
• Optimisation des bineuses classiques inter-rang
• Plusieurs constructeurs de bineuse à doigt : Kress, Stekette
La bineuse à doigt
La bineuse à doigt
La bineuse à doigt
Résultats d’essais
Résultats d’essais désherbage mécanique en
Bretagne sur choux et artichaut : comparaison
bineuse à doigt et herse étrille
Résultats d’essais
Résultats d’essais
Les minimottes sont plus sensible à l’arrachage avec la herse étrille qu’avec la
bineuse à doigt
Influence du type de sol, de la préparation du sol, de la présence de résidus de
culture en surface (ex : trognons de chou)
Résultats d’essais
Résultats d’essais en Charente avec herse étrille
TREFFLEUR et bineuse à doigt sur chou et céleri
Culture de chou – Enherbement 5 jours après passage
Répartition des adventices selon
les modes de désherbage au 20 juillet
180
160
Nb adventices par m²
140
120
100
80
60
40
20
0
Témoin
Nb morelles/m²
Bineuse
Nb mercuriales/m²
Nb chénopodes/m²
Herse
Nb autres/m²
Culture de céleri – Enherbement 5 jours après passage
Répartition des adventices selon
les modes de désherbage au 20 juillet
300
Nb adventices par m²
250
200
150
100
50
0
Témoin
Nb morelles/m²
Bineuse
Nb mercuriales/m²
Herse
Nb autres/m²
Culture de poireau – Enherbement 5 jours après passage
Répartition des adventices selon
les modes de désherbage au 20 juillet
1000
900
Nb adventices par m²
800
700
600
500
400
300
200
100
0
Témoin
Nb amarantes/m²
Bineuse
Nb morelles/m²
Nb chénopodes/m²
Herse
Nb autres/m²
Résultats d’essais
• Dans cet essai, efficacité similaire de la herse
étrille et de la bineuse à doigt
• Plusieurs passages nécessaires pour maitriser
les levées échelonnées des adventices
Conditions de réussite
•
-
La réussite du désherbage avec la herse étrille ou la bineuse à doigt dépend :
Du type de sol (plus de casse en terrain caillouteux), difficile en terrain battant
De la vitesse de ré-essuyage du sol
Du salissement initial de la parcelle
De la présence de débris végétaux en surface du sol
Du passage au stade très jeune des adventices  forte réactivité
Des conditions météo après désherbage : le temps sec après le désherbage
permet la destruction des « plantules déracinées » (intervenir aux heures les
plus chaudes de la journée)
Du réglage de l’outil : régler la tension de la herse suffisamment fort pour
déraciner les adventices mais pas trop fort pour ne pas endommager la culture
De la régularité de plantation pour la bineuse à doigt
• Ne pas reporter le désherbage mécanique au lendemain
Désherbage en plein
• D’autres outils mécaniques
- butteuse
- houe rotative = écrouteuse
- bineuse à caméra
Exemple de bineuse à caméra
• Capteur vidéo et outil rotatif asservi
Le désherbage thermique
Principe : créer un choc thermique grâce à des brûleurs sur la partie
aérienne des plantes et sur les graines en surface pour les détruire.
Températures autour de 1200°C pendant 1 seconde sur le végétal =>
choc thermique qui induit :
– L’éclatement des cellules végétales
– La coagulation des protéines
Le désherbage thermique
Le désherbage thermique
Avantages : rapidité et gain de temps en main d’œuvre pour les
appareils tractés, permet de désherber sans retourner ni
fendre le sol (pas de nouvelles germination), applicable sur sol
trop humide pour du désherbage mécanique
Difficultés : efficace seulement sur jeunes plantules (stade
cotylédon à 2 feuilles vraies), mauvais travail et peu
d’efficacité sur une parcelle « sale ». Peu efficace sur
graminées et vivaces.
Le désherbage thermique
Le désherbage thermique
Consommation de 50 à 80L/ha de gaz pour un désherbage en
plein (dépend de la performance énergétique de l’appareil)
Quelques fournisseurs :
- Rabaud (85)
- Carré (85)
- Cecotec
- Vanhoucke
- Weed Control BV
Le désherbage thermique
Utilisation du désherbage thermique :
- Soit pour détruire un faux-semis ;
- Soit pour limiter l’enherbement de la parcelle au cours de la
culture
Carotte : en post-semis et pré-levée;
Le désherbage thermique
- Oignon :
Le désherbage thermique
Essais réalisés par la station de Pleumeur Gautier en 2005 :
- Ail : désherbage thermique jusqu’au stade 2 feuilles.
- Artichaut : 1 à 2 passages en plein entre le 21ème et le 38ème
jour après plantation. On constate un léger retard de
production si la culture est brulée 2 fois.
- Endives : passage possible au stade 2 à 3 feuilles.
- Fenouil : Retard de maturité d’une semaine lié au désherbage
thermique.
Conclusion
C’est la combinaison des méthodes préventives
et des méthodes curatives qui permettent de
maintenir l’enherbement en dessous d’un seuil
acceptable.
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