Date d’envoi à fin de notification : 03/10/2011 Date de communicabilité : 13/12/2011 ROD.0512 RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES - Commune de Wasquehal - (Département du Nord) SUIVI DE LA REPONSE DE L’ORDONNATEUR 14, rue du Marché au Filé – 62012 - Arras cedex – Téléphone : 03.21.50.75.00 – Télécopie : 03.21.24.24.79 SOMMAIRE SYNTHESE ........................................................................................................................................................................ 3 I- II - LA SITUATION FINANCIERE .............................................................................................................................. 4 A- L’ANALYSE FINANCIERE DES COMPTES........................................................................................................... 4 1 - Les recettes de fonctionnement ........................................................................................................... 4 2 - Les dépenses de fonctionnement ......................................................................................................... 6 3 - La capacité d’autofinancement ............................................................................................................ 7 4 - Les dépenses d’équipement et la stratégie d’investissement ............................................................... 8 5 - L’endettement....................................................................................................................................10 B- LA FIABILITE DES COMPTES PRODUITS .......................................................................................................... 11 1 - Les délais de paiement....................................................................................................................... 11 2 - Les reports de charges ....................................................................................................................... 11 DES INDEMNITES IRREGULIERES VERSEES AUX ELUS............................................................................ 12 A- DES TAUX D’INDEMNISATION NON-CONFORMES A LA REGLEMENTATION ..................................................... 12 B- DES INDEMNITES POUR FRAIS DE REPRESENTATION ALLOUEES AU MAIRE SANS VOTE DU CONSEIL MUNICIPAL NI JUSTIFICATION DE LEUR LIEN AVEC SES FONCTIONS ............................................................... 13 1 - Absence de vote du conseil municipal et d’encadrement des modalités de versement ..................... 13 2 - Absence de lien établi avec les fonctions de maire............................................................................ 13 III - L’ABSENCE DE POLITIQUE DE RESSOURCES HUMAINES ........................................................................ 15 IV - DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT MAL ENCADREES ET DONNANT LIEU A DES ABUS......................................................................................................................................................................15 V- A- DES DEPENSES POUR FETES ET CEREMONIES NON ENCADREES......................................................................15 1 - La prise en charge des frais relatifs au rallye d’Ypres sans contrepartie substantielle pour la commune ....................................................................................................................................... 16 2 - La prise en charge de frais d’hébergement concernant des salons sans convention ni délibération ........................................................................................................................................ 17 3 - L’organisation de repas et buffets sans respect des principes de la commande publique.................. 17 B- DES ORGANISATIONS DE SPECTACLES MAL MAITRISEES ............................................................................... 18 1 - L’exercice irrégulier de la profession d’entrepreneur de spectacles .................................................. 18 2 - Des erreurs dans les calculs de cotisations sociales........................................................................... 18 C- DES ACHATS D’ŒUVRES D’ART DONT LA FINALITE N’EST PAS ETABLIE ........................................................ 19 D- DES FRAIS DE DEPLACEMENT NON ENCADRES .............................................................................................. 20 E- UN PARC AUTOMOBILE EN PARTIE UTILISE A DES FINS PERSONNELLES ......................................................... 21 1 - Un parc automobile important et coûteux.......................................................................................... 21 2 - L’attribution de véhicule de fonction sans délibération du conseil municipal...................................21 3 - L’attribution irrégulière de véhicules de fonction ............................................................................. 22 4 - Des consommations de carburants et des frais de péage relevant de dépenses personnelles, mais pris en charge par la commune............................................................................ 23 5 - Des avantages en nature non déclarés................................................................................................ 26 F- UN PARC DE LOGEMENTS COMMUNAUX DONT L’ETENDUE ET L’USAGE NE SONT PAS PRECISES .................... 27 DES SUBVENTIONS IMPORTANTES ACCORDEES SANS CONTRÔLE...................................................... 27 VI - DES REGIES D’AVANCES MAL ORGANISEES .............................................................................................. 28 A- REGIE « FETES ET CEREMONIES »................................................................................................................. 28 1 - Un acte institutif incomplet ............................................................................................................... 28 2 - Des dépenses qui excèdent les montants autorisés ............................................................................ 29 B- REGIE « FRAIS DE DEPLACEMENTS » ............................................................................................................ 29 1 - Un acte institutif également incomplet .............................................................................................. 29 2 - Des dépenses très diverses et en partie irrégulières ........................................................................... 30 - 2/30 - Synthèse La situation financière de la ville de Wasquehal est très préoccupante. Si les recettes de fonctionnement sont importantes, du fait de bases d’imposition dynamiques et de taux très supérieurs à la moyenne, les dépenses, notamment en matière de personnel, se situent à un niveau encore plus élevé. Il en résulte, en premier lieu, que la commune ne dégage pas un autofinancement suffisant pour faire face au remboursement de la dette. En conséquence, elle investit environ moitié moins que les collectivités comparables. Il en résulte, en second lieu, que la commune paye avec un retard considérable bon nombre des factures : ainsi, en 2008, de très nombreuses factures, évaluées à près de 2 M€, n’ont pas été mandatées et ont été reportées sur l’année 2009, ce qui a eu pour effet de dissimuler le déficit réel du budget de la commune et nuit à la fiabilité de ses comptes. Cette situation financière très dégradée provient essentiellement de dépenses de fonctionnement disproportionnées, au regard de la taille de la commune. La chambre a relevé l’absence d’encadrement de plusieurs postes de dépenses : - Les indemnités pour frais de représentation du maire ont été attribuées sans délibération préalable du conseil municipal, ce qui les rend illégales. Elles sont particulièrement élevées et couvrent de frais qui paraissent souvent sans rapport avec ses fonctions, ni même avec l’intérêt communal ; - La commune dispose d’un parc automobile pléthorique au sein duquel des véhicules sont mis à la disposition du maire et de certains personnels municipaux de manière irrégulière. L’usage immodéré des cartes de carburant, les kilométrages parcourus, montrent que ces véhicules municipaux sont utilisés en dehors du service par ceux qui en sont affectataires ; - Des logements communaux sont mis à disposition d’élus pour des loyers modiques ou d’agents municipaux et de sportifs à titre gratuit, sans autorisation ; - Des manifestations, dont l’intérêt communal n’est pas toujours démontré, bénéficient de subventions mais aussi d’avantages en nature, sans qu’aucune convention ne les encadre ; - Des subventions sont libéralement accordées sans qu’interviennent les conventions et contrôles nécessaires ; - Les objectifs et les modalités d’acquisition des œuvres d’art ne sont pas formalisés ; - Le même laxisme préside au fonctionnement des régies de la ville, ce qui a permis, notamment, le versement irrégulier de très nombreuses sommes en espèce au maire. La chambre constate que beaucoup de ces irrégularités ou désordres de gestion, qui concernent l’ensemble de la période contrôlée, ont pour effet d’octroyer des avantages à un nombre limité de personnes. Les régularisations effectuées par la commune au cours du contrôle de la chambre, en matière d’utilisation des véhicules municipaux, de frais de représentation du maire, et d’octroi de subventions aux associations, restent encore très insuffisantes. - 3/30 - I. PROCEDURE L’examen de la gestion de la commune de Wasquehal a porté sur la période courant à partir de l’année 2006. Un premier entretien préalable, prévu par l’article L. 243-1 du code des juridictions financières, a eu lieu le 9 juin 2010 avec le maire, M. Gérard Vignoble. Lors de sa séance du 19 juillet 2010, la chambre a formulé un premier rapport d’observations provisoires qui a été notifié au maire par lettre du 11 août 2010. Un délai de deux mois lui a été accordé pour apporter une réponse écrite, ou demander à être entendu par la chambre. Il a répondu par un courrier parvenu à la chambre le 2 octobre 2010. Un second entretien préalable a eu lieu le 23 novembre avec le maire. Lors de sa séance du 6 janvier 2011, la chambre a formulé un second rapport d’observations provisoires, complétant le premier, qui a été notifié au maire par lettre du 21 janvier 2011. Un délai de deux mois lui a été accordé pour apporter une réponse écrite à ce second rapport, ou demander à être entendu par la chambre. Il a répondu par des courriers parvenus à la chambre les 4 mars, 4 avril et 19 avril 2011. Des extraits ont également été communiqués, pour les parties qui les concernaient, à des employés de la commune. L’un d’entre eux y a répondu par lettre du 14 mars 2011. A sa demande, conformément aux articles L. 243-6 et R. 241-2 du code des juridictions financières, M. Vignoble a été entendu par la chambre, le 24 mai 2011, sur les deux rapports précités. Après avoir entendu le maire et examiné les réponses qui lui sont parvenues, la chambre, lors de sa séance du 5 juillet 2011, a arrêté les observations définitives qui suivent. II. OBSERVATIONS DEFINITIVES I - LA SITUATION FINANCIERE1 A - L’analyse financière des comptes 1 - Les recettes de fonctionnement Entre 2006 et 2009, les recettes de fonctionnement sont globalement supérieures de 25 % à la moyenne. Elles sont passées de 26,04 M€ à 28,11 M€ entre 2006 et 2009, soit une hausse de 7,95 % sur la période. En 2009, le niveau atteint par les recettes de fonctionnement est significativement plus important que la moyenne de la strate : 1 465 €/habitant contre 1 179 €/habitant (Source : compte administratif 2009, ratios p. 3). 1 L’analyse de la situation financière a été conduite sur la période 2006-2009. La structure budgétaire repose sur un budget principal, sans budget annexe. La commune comprend, selon les informations de l’INSEE, une population légale en 2008 de 19 300 habitants, et, selon le ministère de l’économie des finances, une population de 19 237 habitants en 2010. Ainsi, même si le maire conteste ces chiffres, la commune appartient à la strate démographique des communes de 10 000 à 20 000 habitants. La commune est membre de la communauté urbaine de Lille et lui a transféré le produit de sa taxe professionnelle depuis le 1er janvier 2002. La chambre a donc comparé les comptes de la période 2006-2009 avec la moyenne des communes de 10 000 à 20 000 habitants appartenant à un groupement à fiscalité à taxe professionnelle unique (TPU). - 4/30 - Le produit des quatre taxes enregistre une progression de 11,3 % entre 2006 et 2009. Le produit issu de la fiscalité reversée (attribution de compensation et dotation de solidarité communautaire) par Lille métropole communauté urbaine, dans le cadre du régime de la taxe professionnelle unique (TPU), varie peu sur la période. Evolution du produit des impôts Comptes 2006 2007 (en euros) 2008 2009 Contributions directes (7311) 9 461 780 10 159 449 10 475 564 11 382 907 Attribution de compensation (7321) 9 450 157 9 450 226 9 451 026 9 703 220 421 838 425 956 425 956 442 693 19 333 775 20 035 631 20 352 546 21 528 820 Dotation de solidarité communautaire (7322) Total Source : compte administratif 2009. Le produit des impôts directs est très nettement supérieur à la moyenne. Il s’élève à 1 100 €/habitant sur la commune de Wasquehal contre 638 €/habitant au niveau de la strate, soit 72 % de plus (Source : ratios compte administratif 2009, p. 3). Comparaison des taux Taxe d’habitation Taux commune Taux groupement Moyenne nationale Moyenne régionale Taux plafond départemental Taxe foncier bâti Taux commune Taux groupement Moyenne nationale de la state Moyenne régionale Taux plafond départemental Taxe foncier non bâti Taux commune Taux groupement Moyenne nationale de la state Moyenne régionale Taux plafond départemental Taxe professionnelle Taux groupement Moyenne nationale de la state Moyenne régionale Taux plafond départemental 2006 2007 2008 34,37 % 3,63 % 15,69 % 24,52 % 65,03 % 34,87 % 3,50 % 15,72 % 24,59 % 64,93 % 34,87 % 3,56 % 15,83 % 24,89 % 64,93 % 30,94 % 3,25 % 22,49 % 28,99 % 61,28 % 31,44 % 3,15 % 22,43 % 29,15 % 61,30 % 31,44 % 3,21 % 22,70 % 29,66 % 61,43 % 69,10 % 7,64 % 60,62 % 68,14 % 125,25 % 69,10 % 7,04 % 60,39 % 68,39 % 125,20 % 69,10 % 7,06 % 58,04 % 69,71 % 126,38 % 25,36 % 18,36 % 21,33 % 31,40 % 25,17 % 18,39 % 21,49% 31,60 % 24,70 % 18,17 % 21,32 % 31,74 % Au total, le produit des seules impositions directes s’élève à 21,5 M€ en 2009 et représente 77 % des recettes de fonctionnement. Ce niveau très élevé résulte du dynamisme des bases nettes d’imposition de la ville et des taux élevés d’imposition. En 2009, les taux des trois taxes sont largement supérieurs à la moyenne. Le taux de la taxe d’habitation s’élève à 35,37 % pour la commune de Wasquehal contre 15,56 % au niveau de la strate, le taux du foncier bâti à 31,94 % contre 22,61 % et le taux du foncier non bâti à 69,10 % pour la commune contre 58 % au niveau de la strate (Source : ministère de l’économie et des finances). - 5/30 - Le coefficient de mobilisation du potentiel fiscal, qui compare le produit fiscal perçu avec le potentiel fiscal de la commune, est de 169 % en 2009, bien au-dessus du taux de 130 % habituellement considéré comme un seuil d’alerte. Il traduit une pression fiscale forte, en corollaire des marges de manœuvre très limitées en termes de recours accru à la fiscalité des ménages. Enregistrées au compte 74, le produit des dotations, attributions de péréquation et attributions de compensation est resté globalement stable sur la période, passant de 3,6 M€ en 2006 à 3,7 M€ en 2009. 2 - Les dépenses de fonctionnement Lors de sa séance du 26 février 2003, la chambre avait arrêté les observations définitives suivantes : « L’excédent brut d’exploitation dégagé par la commune de Wasquehal ne lui permet pas de dégager une capacité d’autofinancement suffisante pour faire face au remboursement en capital de la dette » ; « En 2000, le niveau atteint par les dépenses de fonctionnement est élevé : 21 ,56 millions d’euros, soit 1 151 €/habitant alors que le ratio moyen national est de 847 €/habitant ». Malgré les dernières observations de la chambre, l’évolution des dépenses réelles de fonctionnement se poursuit à un rythme inquiétant. Elles ont augmenté de 20,3 % entre 2000 et 2009, passant de 21,56 M€ à 25,94 M€. Entre 2006 et 2009, les dépenses réelles de fonctionnement sont passées de 23,71 M€ à 25,94 M€. Le décalage avec la moyenne s’est aggravé : les charges de fonctionnement s’élevaient à 1 502 €/habitant en 2008 contre 1 088 €/habitant au niveau de la strate, soit 38,6 % de plus (Source : ministère de l’économie et des finance). Parmi les dépenses de fonctionnement, les dépenses de personnel constituent le poste le plus important. Depuis les dernières observations de la chambre, elles sont passées de 8,71 M€ à 15,12 M€, soit une augmentation de 73,6 % entre 2000 et 2009. Entre 2006 et 2009, elles ont progressé de 13,22 M€ à 15,12 M€, soit une hausse de 14,4 %. Evolution des frais de personnel Frais de personnel (en M€) 2006 2007 (en milliers d’euros) 2008 2009 Ville de Wasquehal 13 224 M€ 14 076 M€ 14 739 M€ 15 123 M€ Moyenne de la strate 10 013 M€ 10 499 M€ 10 705 M€ 11 259 M€ + 32 % + 34 % + 38 % + 34 % Ecart en % par rapport à la strate Source : ministère de l’économie et des finances. Enfin, en 2009, les transferts financiers vers les organismes extérieurs s’élevaient à près de 5 M€, soit 2,7 fois la moyenne de la strate de référence. Ce montant hors norme s’explique par l’importance des subventions versées aux associations et autres organismes (2,1 M€ en 2009), en dehors du concours financier apporté au CCAS (2,8 M€). - 6/30 - Evolution des subventions (en milliers d’euros) Subventions versées (art.657) 2006 2007 2008 2009 Total Wasquehal 4 055 M€ 4 116 M€ 5 140 M€ 4 994 M€ Moyenne de la strate 1 665 M€ 1 721 M€ 1 759 M€ 1 810 M€ + 243 % + 239 % + 292 % + 276 % Ecart en % Source : ministère de l’économie et des finances. Cette augmentation continue des dépenses de fonctionnement, très préoccupante, pourrait compromettre durablement la situation financière de la collectivité. Enfin, contrairement à ce que soutient le maire dans ses réponses aux observations provisoires, le niveau élevé des dépenses ne saurait trouver son origine dans les observations antérieures de la chambre, qui incitaient seulement la commune à s’acquitter de ses engagements financiers. 3 - La capacité d’autofinancement Au 31 décembre 2009, du fait de dépenses de fonctionnement non maîtrisées, et malgré d’importantes rentrées fiscales, l’autofinancement ne permet pas de faire face au remboursement du capital de la dette. Calcul de l’autofinancement Contributions directes Autres impôts et taxes DGF Autres dotations, subv. et participations Produits des services et du domaine Autres recettes Produits de gestion Charges de personnel Charges à caractère général Subventions Autres charges Charges de gestion Excédent brut de fonctionnement Transferts de charges Produits financiers Charges financières Intérêts des emprunts Produits exceptionnels Charges exceptionnelles Dotations aux Amortissements et aux Provisions Reprises sur Amortissements et Provisions Résultat de fonctionnement Capacité d’autofinancement brute Amortissement du capital de la dette Capacité d’autofinancement disponible 2006 9 461 780 10 779 409 2 947 216 674 445 463 138 497 417 24 823 406 13 224 337 4 503 747 4 055 274 763 756 22 547 115 2 276 291 2007 10 159 449 10 790 583 2 988 768 700 332 713 190 596 484 25 948 805 14 075 618 4 531 529 4 115 613 721 713 23 444 472 2 504 333 2008 10 475 564 10 864 388 3 024 010 666 294 1 644 760 432 357 27 107 372 14 739 410 4 927 625 5 140 387 460 991 25 268 413 1 838 959 (en euros) 2009 11 382 907 11 120 701 3 080 085 641 261 1 155 246 269 906 27 650 106 15 250 025 4 820 534 4 994 172 185 332 25 092 651 2 557 455 17 403 5 338 1 277 572 1 047 451 1 045 598 309 713 29 596 11 767 1 247 948 1 425 842 1 304 315 340 359 28 224 10 889 1 207 886 1 391 465 1 234 961 390 951 11 022 5 845 1 197 680 450 872 360 302 398 068 702 923 989 476 2 301 910 - 1 312 434 1 055 382 1 366 456 2 328 654 - 962 198 413 962 775 628 1 982 699 - 1 207 071 1 057 454 1 419 120 2 118 459 - 699 339 La capacité d’autofinancement disponible pour le financement des investissements, c’està-dire après le remboursement des emprunts, est en permanence négative sur les dix dernières années. - 7/30 - Dans ses précédentes observations, la chambre notait : « Au 31 décembre 2000, la situation financière de la ville de Wasquehal, caractérisée principalement par une capacité d’autofinancement insuffisante pour faire face au remboursement en capital de la dette, est préoccupante ». Ce déséquilibre est particulièrement grave car il convient d’y ajouter les factures non comptabilisées et reportées sur l’exercice budgétaire suivant, ainsi que cela sera évoqué au point C suivant. 4 - Les dépenses d’équipement et la stratégie d’investissement Les dépenses d’investissement de la commune de Wasquehal sont faibles par rapport aux communes de la strate correspondante. En 2008, les dépenses d’investissement représentaient à peine la moitié de la moyenne de la strate, soit 248 € par habitant contre 461 €. Evolution des dépenses d’investissement Dépenses des emplois d’investissement (En milliers d’euros) 2003 Total investissement Wasqhehal dont : Dépenses d’équipement : Remboursement d’emprunts Total investissement moy. Strate dont : Dépenses d’équipement : Remboursement d’emprunts 2004 2005 2006 2007 2008 2009 4 888 M€ 4 394 M€ 4 734 M€ 4 250 M€ 5 095 M€ 4 633 M€ 5 302 M€ 1 842 M€ 1 722 M€ 2 023 M€ 1 925 M€ 2 735 M€ 2 621 M€ 3 184 M€ 2 504 M€ 2 194 M€ 2 172 M€ 2 302 M€ 2 329 M€ 1 983 M€ 2 118 M€ 9 358 M€ 9 189 M€ 9 489 M€ 8 946 M€ 9 807 M€ 8 628 M€ 8 516 M€ 4 547 M€ 5 034 M€ 5 296 M€ 5 876 M€ 6 513 M€ 5 989 M€ 5 926 M€ 4 811 M€ 4 155 M€ 4 193 M€ 3 070 M€ 3 294 M€ 2 639 M€ 2 590 M€ Source : ministère de l’économie et des finances. Ce faible niveau des investissements n’est pas dû à l’insuffisance des recettes. La ville dispose de bases nettes d’impositions dynamiques et d’un volume total de recettes de fonctionnement supérieur, en moyenne, de 25 % à la strate. En outre, ce n’est pas le signe d’une simple pause dans le cycle des investissements dans la mesure où ce faible taux d’investissement perdure depuis 10 ans et relève de raisons structurelles. La faiblesse des investissements s’explique par l’absence de fonds propres disponibles. En particulier, le niveau très élevé des dépenses de fonctionnement ne permet pas à la commune de dégager des fonds propres suffisants pour financer ses équipements et relancer son cycle d’investissements. A long terme, ce déséquilibre persistant entre dépenses de fonctionnement (+ 40 % par rapport à la strate) et dépenses d’investissements (- 50 % par rapport à la strate) risque de compromettre l’équipement et la qualité des infrastructures de la commune. Dans la mesure où la commune rencontre des difficultés à rembourser sa dette au moyen de son épargne disponible, elle se voit contrainte de financer ses investissements en faisant appel aux ventes d’actifs (1 280 445 € en 2007 et 1 218 909 € en 2008). En 2009, les investissements nouveaux (3 184 354 €) ont été principalement financés par l’emprunt (3 150 000 €). - 8/30 - Financement des investissements 2003 2004 2005 2006 2007 2008 (En euros) 2009 Capacité d’autofinancement -2 002 168 -28 087 -1 369 942 -1 312 434 -962 198 -1 207 071 -699 339 disponible FCTVA et subventions (réel) 252 948 265 959 263 762 310 682 366 979 333 696 848 188 Subventions (ordre) Prod. des cessions et remb. Créances 256 227 768 185 1 041 229 1 015 475 1 401 335 1 218 910 396 634 Produit des cessions (ordre) -155 161 -45 931 -88 806 -2 178 Variation de stocks (ordre) Autres recettes (réel) 149 812 18 779 94 644 37 475 76 077 24 752 Autres recettes (ordre) 47 565 -12 182 29 302 ICNE 12 469 14 281 -79 889 -29 185 Financement propre disponible -1 450 776 966 724 -29 810 63 666 818 220 341 722 541 050 - Dépenses d’inv. directes (hors 1 845 200 1 722 718 2 022 829 1 925 401 2 735 316 2 621 158 3 184 354 emprunt) Besoin ou capa. de financement -3 295 977 après remboursement dette Emprunts nouveaux -755 993 -2 052 639 -1 861 735 -1 917 097 -2 279 436 -2 643 304 1 915 000 1 636 000 1 633 000 1 730 000 1 900 000 2 000 000 3 150 000 Dans le cadre du plan de relance de l’économie par l’Etat, la ville de Wasquehal a signé le 24 mars 2009 une convention relative au versement anticipé du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) avec la préfecture du Nord. Ce dispositif, destiné à encourager les collectivités territoriales à développer leurs investissements, permet d’anticiper d’un an les attributions dues au titre du FCTVA, l’objectif étant d’inciter les collectivités territoriales à maintenir le niveau d’investissements moyen réalisé durant les années 2004 à 2007. L’anticipation d’un an de versement de la TVA est conditionnée par l’engagement que les investissements soient supérieurs à la moyenne de ceux inscrits dans les comptes administratifs 2004, 2005, 2006 et 2007. Pour la commune de Wasquehal, le seuil conventionnel de référence, tel qu’il vient d’être rappelé, s’établissait à 2 116 630 €. Cet objectif a été atteint par la commune de Wasquehal : le total des dépenses réelles d’équipement retenu par la direction générale des finances publiques s’établit à 3 150 630 €. Dans ces conditions, le préfet du Nord a informé le maire de Wasquehal, par courrier du 10 février 2010, que le mécanisme de versement anticipé du FCTVA était dorénavant pérennisé. Pour la ville de Wasquehal, ce dispositif s’est traduit par un versement du FCTVA qui a été porté de 333 696 € en 2008 à 848 188 € en 2009. Cette anticipation du versement du FCTVA n’a pas eu d’incidences sur le budget d’investissement de Wasquehal. En effet, la commune n’ayant pas de vision prospective de ses investissements, le versement anticipé du FCTVA n’a pas conduit Wasquehal à majorer d’autant son programme d’investissement ou à éviter de le réduire. Ce versement anticipé a simplement permis de minorer d’autant le montant de l’appel à l’emprunt. Il s’est agi pour la commune de Wasquehal d’un simple effet d’aubaine. Plus généralement, la commune n’a pas instauré un mécanisme de gestion pluriannuelle des crédits d’investissement, malgré les précédentes observations de la chambre. Aucun objectif stratégique en matière d’investissement n’a été formalisé par le conseil municipal depuis son renouvellement en 2008, même si, selon le maire, un plan pluriannuel serait en cours de réalisation. - 9/30 - Dans un contexte de fortes tensions financières, la gestion des crédits en autorisations de programme et crédits de paiement donnerait une vision pluriannuelle des investissements que la commune entend mettre en œuvre, tout en permettant à l’assemblée délibérante de prendre la mesure des engagements comptables et financiers à venir. Ce mécanisme permettrait aussi aux services financiers d’améliorer le pilotage de la dette, en fonction des investissements futurs et de l’état des finances communales. 5 - L’endettement Au cours de la période 2006-2009, l’encours de la dette est resté stable autour de 25 M€. Il représente, au 31 décembre 2009, environ 90 % des recettes réelles de fonctionnement, soit un ratio comparable à celui des communes appartenant à la même strate démographique. Endettement (En euros) Encours de la dette Encours de dette au 01/01 Encours de dette au 31/12 Variation de l’encours 2006 2007 2008 2009 25 222 262 24 650 352 - 571 910 24 650 352 24 221 698 - 428 654 24 221 698 24 238 999 17 301 24 238 999 25 270 539 1 031 540 Néanmoins, rapporté au nombre d’habitants de la commune, la ville affiche un encours de dette largement supérieur aux communes appartenant à la même strate démographique : 1 317 € contre 1 031 € au 31 décembre 2009, soit un taux d’endettement supérieur de 30 %. La capacité de désendettement, mesurée par le rapport de l’encours de la dette à l’épargne brute, est égale à 32,5 ans en 2008. En moyenne sur la période, le ratio est de 21 ans. Ce ratio est, d’une part, supérieur au seuil conventionnel de vigilance fixé à 10 ans, et d’autre part supérieur à la durée résiduelle de remboursement des emprunts en moyenne pondérée. Ces deux dépassements sont le signe d’un endettement excessif de la ville de Wasquehal. Sur le plan de la solvabilité, la commune est en difficulté même si elle continue à afficher des comptes en équilibre. La relative maîtrise de l’endettement s’explique grâce aux importantes ventes d’actifs et aux reports de charge non comptabilisés. Equilibre budgétaire de la section d’investissement (En euros) 2001 2002 Recettes d’origine interne (cessions…) 2 093 399 3 933 077 Recettes d’origine externe 189 281 Recettes propres d’investissement Remboursement de la dette Ecart 2003 2004 2005 2006 2007 2008 602 508 2 888 289 1 754 481 2 004 951 2 765 613 1 994 538 338 197 399 750 284 738 327 917 324 997 337 694 380 066 2 282 680 4 271 274 1 002 258 3 173 027 2 082 397 2 329 947 3 103 307 2 374 603 3 078 252 2 996 805 2 503 610 2 194 121 2 172 000 2 301 910 2 328 654 1 982 699 -795 572 1 274 469 -1 501 352 978 906 -89 602 28 037 774 653 391 904 La hausse du produit des contributions directes de 1,9 M€ entre 2006 et 2009 a été absorbée entièrement par la hausse des charges de personnel qui se sont accrues du même montant sur la période. Dans ce contexte, la stabilisation de l’emprunt de la ville de Wasquehal n’est pas le signe d’une saine gestion des finances locales ni d’une bonne allocation des ressources. - 10/30 - B - La fiabilité des comptes produits Dans son précédent rapport d’observations, la chambre soulignait : « Les comptes de la commune font ressortir une situation délicate : l’examen des restes à réaliser, qui ne sont pas mentionnés dans les documents comptables, et des dépenses rattachées à l’exercice, font clairement apparaître que les résultats des deux sections du compte de gestion ne reflétaient pas au 31 décembre 2001 la situation réelle de la collectivité, toutes les dépenses échues n’ayant pas été prises en compte ». A ce jour, l’absence de fiabilité des comptes de la commune de Wasquehal reste un problème majeur. Les documents comptables font apparaître des résultats qui ne reflètent pas la situation réelle de la collectivité, toutes les dépenses échues n’ayant pas été prises en compte. 1 - Les délais de paiement Lors de plusieurs contrôles dans les services financiers de la ville, il a été procédé à l’examen du traitement des factures fournisseurs. Il en ressort que les délais de règlement des fournisseurs dépassent très largement les exigences réglementaires. Sur l’ensemble des 6 512 mandats édités au cours de l’exercice 2009, 5 600 mandats l’ont été plus de 40 jours après la réception des factures, soit 85,9 % des paiements. Dans certains cas, les retards de paiement sont d’un an et très régulièrement de 6 mois : 88 % des mandats émis en janvier 2010 ont un retard de plus de 6 mois ; 3 400 mandats émis en 2009 ont un retard de plus de 4 mois, soit 52,2 % des mandats. Malgré ces retards de paiement, la comptabilité de la collectivité ne fait pas ressortir de charge au compte 6711 « Intérêts moratoires ». Le défaut de paiement dans un délai de 40 jours fait pourtant courir de plein droit, sans autre formalité, des intérêts moratoires au bénéfice des fournisseurs. 2 - Les reports de charges 100 % des mandats passés au cours du 1er trimestre 2010 concernent des factures datées et reçues en 2009. Sur un total de 1,6 M€ de dépenses de fonctionnement (hors charges de personnel) enregistrées entre le 1er janvier et le 31 mars 2010, aucune n’a porté sur des charges afférentes à l’exercice en cours. Face à cette dérive, la chambre a procédé à l’examen des reports de charges sur l’ensemble d’un exercice, c’est à dire l’ensemble des factures datées et reçues en 2008, mais non inscrites au compte administratif, car comptabilisées en 2009. Ce travail de révision comptable ne concerne pas les charges rattachées. Il porte sur des prestations réalisées pour lesquelles les factures ont été reçues et datées en mairie en 2008. Sans prétendre à l’exhaustivité, il a été établi que 1 920 000 € de charges de fonctionnement imputables à l’exercice 2008 ne sont pas retracées en comptabilité. Le même travail a été entrepris sur les comptes de la section d’investissement. L’état récapitulatif des mandats fait ressortir un montant de dépenses impayées de 61 000 €. Ces retards de paiement ont pour effet de masquer le déficit réel de fonctionnement du compte administratif 2009. Il ressort des observations précédentes que, sous réserve d’un inventaire plus complet des données comptables, le solde global de clôture de la collectivité aurait dû faire apparaître un déficit de 1 918 655 € et non pas un excédent de 61 345 €. - 11/30 - II - DES INDEMNITES IRREGULIERES VERSEES AUX ELUS A - Des taux d’indemnisation non-conformes à la réglementation La commune de Wasquehal a bénéficié de la dotation de solidarité urbaine (DSU) jusqu’en 2000. De ce fait, en application de l’article R. 2123-23 du code général des collectivités territoriales, le taux d’indemnisation des élus pouvait être calculé sur celui de la strate de population immédiatement supérieure, soit en l’espèce, la strate 20 000 à 49 999 habitants. En application de l’article L. 2123-22 du code général des collectivités locales, ce régime a été prorogé de plein droit, pour une période de trois ans postérieure à la dernière année au cours de laquelle la commune a été éligible à la DSU, soit jusqu’au 1er janvier 2004. Toutefois, ce régime dérogatoire a été maintenu par la commune au-delà du 1 janvier 2004. er Ce n’est que le 30 mars 2009 que le conseil municipal de Wasquehal a fixé les nouveaux taux réglementaires et a prévu le remboursement du trop-perçu net évalué à 80 519 € par le trésorier principal, selon le tableau suivant : Trop-perçus des indemnités de conseil Année 2004 Enveloppe indemnitaire annuelle globale 135 177,24 € Indemnités versées 157 789,84 € Montant brut à régulariser 22 612,60 € Montant net à régulariser 19 574,11 € 2005 136 319,78 € 158 281,87 € 21 962,09 € 18 945,40 € 2006 138 003,04 € 159 847,87 € 21 844,83 € 18 830,42 € 2007 139 497,94 € 161 630,82 € 22 132,88 € 19 080,55 € 2008 29 081,64 € 33 829,35 € 4 747,71 € 4 089,22 € 671 379,75 € 93 300,11 € 80 519,70 € Total 578 079,64 € Source : Trésorerie principale de Wasquehal. Contrairement à ce qu’affirme le maire dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre, le préfet du Nord avait prévenu la commune de cette illégalité. Il avait, en effet, demandé le retrait de la délibération du 28 mai 2008 par laquelle le conseil municipal avait décidé de maintenir un régime indemnitaire supérieur à l’enveloppe autorisée. Toutefois, le maire a opposé au préfet un refus par courrier du 12 juin 2008, et a refusé d’inscrire la restitution des trop-perçus entre janvier 2004 et février 2008, lors du conseil municipal du 30 septembre 2008. Ce n’est que suite au déféré préfectoral au tribunal administratif, le 11 août 2008, à l’encontre de la délibération fixant le régime indemnitaire des élus, et devant l’écho pris par cette affaire, que, par une délibération du 30 mars 2009, le conseil municipal a adopté des taux d’indemnisation conformes à la réglementation, et a décidé de demander aux élus de rembourser le trop perçu, évalué par le trésorier principal à 80 519 € depuis 2004. En outre, la commune risque de n’obtenir qu’un remboursement partiel des charges afférentes aux indemnités. En effet, la demande de remboursement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales indûment versées se prescrit par trois ans à compter de la date à laquelle lesdites cotisations ont été acquittées (article L. 243-6 du code de la sécurité sociale). Par conséquent, pour le titre de recettes datant du 24 juin 2009, les charges indûment versées - 12/30 - entre le 1er janvier 2004 et le 24 juin 2006 sont prescrites. De plus, la demande de remboursement des charges non prescrites entre le 24 juin 2006 et le 31 mars 2008, n’inclut pas les sommes versées à l’Ircantec. Ainsi, sur 12 780 € de charges indûment versées aux organismes sociaux, seule la somme de 3 074 € pourrait être effectivement remboursée. B - Des indemnités pour frais de représentation allouées au maire sans vote du conseil municipal ni justification de leur lien avec ses fonctions 1 - Absence de vote du conseil municipal et d’encadrement des modalités de versement Les frais de représentation payés n’ont été ni autorisés ni fixés au préalable par une délibération du conseil municipal. Or, en application de l’article L. 2123-19 du code général des collectivités territoriales, « Le conseil municipal peut voter, sur les ressources ordinaires, des indemnités au maire pour frais de représentation. » L’application de cette règle impliquait une intervention particulière de l’assemblée délibérante pour autoriser cette dépense, notamment pour indiquer les modalités de prise en charge et les calculs de liquidation, à laquelle le seul vote de crédits au compte 6536 « Frais de représentation du maire » ne pouvaient se substituer. Ainsi, le versement des sommes correspondantes, entre 2006 et 2009, soit 74 912 €, n’a pas été régulièrement autorisé. Ce n’est qu’au cours du contrôle de la chambre, les 29 juin et 22 novembre 2010, que le conseil municipal a régulièrement autorisé ces dépenses. Contrairement aux modalités fixées par les textes, les frais de représentation du maire de Wasquehal ont été alloués à la fois sous forme d’une indemnité forfaitaire (230 €/mois) et de remboursement des dépenses engagées par le maire. En outre, aucun règlement intérieur n’établit les normes relatives aux dépenses admissibles, aux autorisations requises et ne présente la procédure à suivre pour obtenir leur remboursement. Les frais de représentation sont payés directement auprès du fournisseur (Sanef, Sncf, Total) par le biais de mandats administratifs ou remboursés au maire par l’intermédiaire de la régie d’avances (c’est le cas généralement des frais de restauration). 2 - Absence de lien établi avec les fonctions de maire Cette indemnité n’est votée que si les ressources ordinaires de la commune le permettent (CE, 16 avril 1937, Richard). Or, malgré la situation financière préoccupante de la commune, ces indemnités se caractérisent par des montants inhabituels2 ; elles ont, en outre, progressé à un rythme soutenu, de 17 158 € à 24 443 € entre 2006 et 2009, soit une augmentation de 43 %. Evolution des frais de représentation du maire 2006 2007 2008 2009 11 041 € 9 281 € 14 263 € 13 747 € Versements en liquide 2 990 € 2 760 € 3 030 € 3 080 € Frais déplacements (trains, frais de péage…) 3 127 € 2 206 € 1 770 € 7 617 € 17 158 € 14 247 € 19 063 € 24 444 € Frais de restauration Total Source: Ville de Wasquehal. 2 Les frais de représentation d’un maire varient généralement de 0 à 4 000 € pour les communes de cette strate. - 13/30 - a - Les différentes dépenses Inscrits au compte 6536, ces frais couvrent trois grandes catégories de dépenses : les frais de restauration, les frais de déplacements et les versements en espèce. Les frais de restauration du maire sont imputés sur le compte 6536 « Frais de représentation du maire » dont les montants ne sont pas exhaustifs car de nombreuses réceptions et dépenses de restaurants, organisées par le maire, ont été imputés sur le compte 6232 « Fêtes et cérémonies ». On peut constater que le maire déjeune, quasi quotidiennement et sans justification aucune, dans trois restaurants de la ville. Aucun de ces frais n’a fait l’objet d’un ordre de mission présentant le but, la date, les circonstances de la mission et l’identité des invités. Ils sont payés aux restaurateurs sur la base d’une simple facture mensuelle récapitulative envoyée au service financier ou même sur la base des tickets de caisse présentés par le maire. Les frais de déplacement comprennent les frais de péage, les billets de trains et les frais de carburants du maire. Ils sont réglés directement au fournisseur par mandats administratifs ou remboursés au maire par le biais de la régie d’avances. Enfin, le régisseur lui a versé en espèce des fonds qui s’élèvent en moyenne à 230 € par mois. La consultation du registre des sorties de caisse du régisseur fait apparaître les situations suivantes : - en 2006 : 2 990 €, soit 13 versements de 230 € ; - en 2007 : 2 760 €, soit 12 versements de 230 € ; - en 2008 : 3 030 €, soit 11 versements de 230 € + 1 versement de 500 € ; - en 2009 : 3 080 €, soit 11 versements de 230 € + 1 versement de 300 € + 1 versement de 250 €. Les fonds versés au maire ne reposent sur aucune décision de l’assemblée délibérante fixant leurs modalités et leurs montants. Aucun document à caractère général ne justifie ces quasi forfaits de 230 €/mois. Aucune facture justifiant le versement de ces fonds ne figure à l’appui des mandats de régularisation. Seul un état administratif intitulé « avance de fonds au maire », signé par le maire lui-même, est adossé aux mandats. Ces paiements n’ont cessé qu’en mars 2010. b - Des dépenses qui paraissent dépourvues de lien avec les fonctions de maire et l’intérêt de la commune La chambre rappelle que les frais de représentation ont pour objet de couvrir les dépenses engagées par le maire, et lui seul, à l’occasion de ses fonctions et dans l’intérêt de la commune. Ainsi en est-il, notamment, des dépenses qu’il supporte personnellement en raison des réceptions et manifestations qu’il organise ou auxquelles il participe dans le cadre de ses fonctions. Cette indemnité doit correspondre à un besoin réel sous peine de constituer un traitement déguisé (CE, 20 février 1942, Ligue des contribuables de Sevran). Or, rien ne permet d’établir que les différents frais détaillés plus haut ont été pris en charge dans le cadre de l’exercice par le maire de ses fonctions, ni même qu’elles aient un lien avec l’intérêt de la commune. Il en est particulièrement ainsi de frais de restaurant et des versements en espèce. Elles pourraient donc s’apparenter à un traitement déguisé. - 14/30 - III - L’ABSENCE DE POLITIQUE DE RESSOURCES HUMAINES Avec 499 agents publics et contractuels fin 2009, la ville dispose d’effectifs surdimensionnés et en constante augmentation. Le taux d’administration locale (rapport entre le nombre de personnels et la population) est de 26 pour mille, soit un taux très largement supérieur aux communes de la strate. Ce nombre ne prend pas en compte les effectifs du CCAS et des structures d’accueil des personnes dépendantes qui étaient de 170 en 2009 et dont la charge financière est indirectement et très largement supportée par la ville. Par ailleurs, le taux d’encadrement est très faible. Il n’y a que 10 agents de catégorie A dans les services municipaux. Ce sous-encadrement est encore plus marqué dans les services techniques où, sur un effectif de 218 agents, il n’y a aucun agent de catégorie A. Les recrutements, qui concernent massivement des emplois de catégorie C ou des contrats temporaires, ne se sont pas accompagnés d’une analyse des besoins réels de la collectivité ni d’une évaluation des missions. Ils sont effectués par le maire, sans procédure d’évaluation technique et en dehors des services compétents. Aucun objectif stratégique en matière de gestion prévisionnelle des ressources humaines n’a été formalisé par le conseil municipal ou la direction générale des services. Aucune analyse n’a été conduite préalablement aux progressions des effectifs permettant d’identifier des besoins nouveaux à combler, que ce soit globalement ou par services. De fait, le besoin de créer des emplois supplémentaires n’a pas été démontré. La chambre recommande à la commune de formaliser et mettre en œuvre une politique de gestion de ses ressources humaines. IV - DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT MAL ENCADREES ET DONNANT LIEU A DES ABUS A - Des dépenses pour fêtes et cérémonies non encadrées Les dépenses consacrées à l’événementiel représentent une part significative du budget de Wasquehal. Les dépenses relatives aux fêtes et cérémonies sont passées de 192 051 € à 313 951 € entre 2006 et 2009, soit une augmentation de 63 % en trois ans. Evolution des dépenses de publications, fêtes et cérémonies (rubrique 623) 2006 2007 2008 2009 192 051 € 269 352 € 338 179 € 313 951 €* Spectacles imputés sur le c.6188 (montants évalués) 55 000 € 35 000 € 20 000 € Communication et publications (c.6231-6-7-8) 85 841 € 80 254 € 65 533 € 79 378 € Transports, missions, déplacements (c.624-5) 122 723 € 120 049 € 151 949 € 151 731 € Fêtes et cérémonies (c.6232) Source: Ville de Wasquehal. * + factures 2009 payées en 2010. Le montant exact du coût des « Fêtes et cérémonies », « acquisition de spectacles », « cachets d’artistes », « grandes manifestations sportives », est difficile à établir. - 15/30 - En effet, l’examen des mandats a montré que deux comptes étaient utilisés pour l’imputation des contrats de cession et d’acquisition de spectacles : le compte 6232 « Fêtes et cérémonies » et le compte 6188 « Frais divers ». Ces inscriptions multiples s’expliquent par l’absence de crédits disponibles sur le compte initialement prévu au budget. C’est ainsi qu’en 2006, 55 000 € correspondant à des contrats relatifs à des concerts, soirées cabaret et cachets d’artistes ont été imputés sur le compte 6188, à côté de factures relatives au contrôle technique des véhicules ou des abonnements téléphoniques. La chambre recommande à la commune de mettre fin à cette utilisation du compte 6188 « Frais divers » comme réserve budgétaire. 1 - La prise en charge des frais relatifs au rallye d’Ypres sans contrepartie substantielle pour la commune La ville prend directement à sa charge des dépenses relatives au rallye d’Ypres, épreuve sportive annuelle disputée par étapes et organisée par la société SUPERSTAGE VZW, basée à Wevelgem en Belgique. Wasquehal soutient financièrement cette manifestation chaque année bien qu’aucune convention de partenariat fixant notamment l’objet, la date, le rôle et les charges afférentes des parties co-contractantes, n’ait été signée avec la société organisatrice du rallye. Pour autant, les dépenses engagées peuvent être évaluées à 70 691 € entre 2006 et 2009, soit 18 559,98 € pour l’édition 2006, 21 881,35 € pour l’édition 2007, 23 393,05 € pour l’édition 2008 et 6 857,28 € pour l’édition 2009. Ces montants concernent des frais d’hôtel des organisateurs, des frais de repas, la location de matériel électrique pour le rallye, le paiement de la société de gardiennage pour les voitures et le paiement de frais d’hélicoptère. Aucune délibération fixant les modalités et les taux de remboursement des frais d’hébergement, ou des frais généraux de ce rallye, n’a été prise par l’assemblée délibérante. Il n’y a pas non plus de valorisation des frais de soutien logistique. Le 29 juin 2010, au cours du contrôle de la chambre, pour mettre fin à ces graves irrégularités, le conseil municipal a voté une délibération qui dispose notamment : « … Aux moyens de SUPERSTAGE, organisateur technique de l’événement qui dispose d’une longue expérience en la matière, d’une maitrise de technologies de course par GPS, et de Eurométropole Rallye Organisation, association affiliée à la Fédération française de sport automobile, délégataire pour la France de l’organisation administrative, il convient pour la ville de prendre en charge la mise en place des équipements complémentaires de sécurité mais aussi de promotion de l’événement. Il conviendrait d’acquitter auprès des organisateurs une contribution de 20 000 € afin de gérer, en relation avec les services de la commune, l’ensemble des infrastructures à mettre en place, ainsi qu’une subvention de fonctionnement de 6 200 €. » En juillet 2010, la ville a signé avec l’organisateur du rallye une convention qui stipule que : « la ville assumera la présence des personnels municipaux nécessaire à la sécurité des sites et la stricte maintenance des équipements et matériels (électricité, animation…) ». - 16/30 - La mise à disposition de ces moyens municipaux ne paraît pas s’accompagner d’une contrepartie substantielle pour la ville. En effet, la majeure partie des étapes du rallye se sont déroulées en dehors du territoire communal et de l’autre côté de la frontière. Ainsi, sur les 16 étapes spéciales disputées au cours de l’édition 2009, aucun départ ni aucune arrivée n’ont été adjugés à Wasquehal. Aucune épreuve dite ES n’a été chronométrée sur son territoire. La ville a simplement accueilli un parc de regroupement des concurrents pendant quelques heures. L’intérêt public communal qui s’attache aux dépenses afférentes à l’organisation de ce rallye mériterait d’être précisé. 2 - La prise en charge de frais d’hébergement concernant des salons sans convention ni délibération La ville a payé de nombreux frais d’hébergement relatifs à l’activité d’associations de la commune. Il s’agit des dépenses suivantes : - Salon des minéraux des 29 et 30 septembre 2007 : 2 nuitées et 2 formules repas complet pour 37 personnes les 29 et 30 septembre 2007 (5 098,60 €) ; - Salon du livre ancien du 17 avril 2007 : 2 nuitées + 2 formules repas complet + 2 petits déjeuners pour 53 personnes les 30 et 31 mars 2007 (7 303,40 €) ; - Salon de la gastronomie : 2 nuitées + 2 formules Tonus + 2 petits déjeuners pour 54 personnes (7 441,20 €). Aucune convention fixant l’objet de ces frais d’hébergement, leur montant, l’identité des bénéficiaires et les modalités de paiement n’a été signée. Aucune décision de l’assemblée délibérante n’a fixé les taux de prise en charge, ni même autorisé le paiement de tels frais pour des personnes dont l’identité reste inconnue à ce jour. En définitive, la commune met à disposition des exposants de ces salons les infrastructures et les personnels de la commune, paye les frais d’hébergement et de restauration de ces mêmes exposants, tout en versant des subventions annuelles de fonctionnement à leurs associations. La chambre recommande à la ville, si elle entend poursuivre cette politique d’aide à la tenue de tels salons, de passer une convention précisant l’ensemble de ses relations avec les organisateurs. 3 - L’organisation de repas et buffets sans respect des principes de la commande publique L’article 1er du code des marchés publics dispose que la commande publique doit respecter les principes de liberté d’accès, d’égalité de traitement des candidats et de transparence des procédures. Ces principes permettent d’assurer son efficacité et la bonne utilisation des deniers publics. Ils doivent être respectés, y compris lorsque la collectivité recourt à une procédure adaptée prévue à l’article 28 du même code. Or, dans le cadre des nombreux buffets et repas, la commune recourt très souvent à deux fournisseurs sans avoir lancé au préalable aucune procédure de publicité et de mise en concurrence. - 17/30 - Le premier fournisseur s’est vu chargé de l’organisation d’un repas le 4 février 2006 pour 120 convives (2 487 €), de deux buffets les 27 et 28 octobre 2006 (4 225 €), d’un repas le 29 octobre 2006 (1 927 €), d’un buffet pour 110 convives le 26 janvier 2008 (3 294 €) sans avoir été mis en concurrence. De même, le second fournisseur a été chargé en 2008 de l’organisation d’une trentaine de buffets pour un montant total de 14 887,97 €. Par ailleurs, de nombreux repas ont été payés sur le compte « Fêtes et cérémonies » sans certificat administratif, sans autorisation du maire ou du directeur général des services, sans autorisation préalable du conseil municipal et, parfois, sans que les bénéficiaires puissent être identifiés. Il en est ainsi d’une dépense de 176 €, mandatée le 7 novembre 2007, pour le paiement de huit repas, et d’une dépense de 33 repas au prix de 15 € par repas, mandatée le 20 décembre 2007. B - Des organisations de spectacles mal maîtrisées Depuis 2006, les dépenses relatives à l’exploitation ou la production de spectacles se sont élevées à plus d’1 M€, avec des montants par spectacle avoisinant couramment 10 000 €. L’engagement des artistes, la signature des contrats de cession de spectacles, la négociation du montant des cachets sont principalement du ressort de la conseillère municipale déléguée à la culture. Dans certains cas, le maire signe ces contrats. Entre 2006 et 2009, l’autorité exécutive a signé environ 400 contrats relatifs à la cession ou à l’exploitation de spectacles et à l’engagement d’artistes sans autorisation ni consultation préalable de l’assemblée délibérante. 1 - L’exercice irrégulier de la profession d’entrepreneur de spectacles Tout entrepreneur de spectacles vivants doit requérir une licence auprès de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) pour exercer cette profession. Celle-ci est délivrée par le préfet pour une durée de trois ans renouvelable, après avis d’une commission régionale consultative siégeant auprès de la DRAC. Cette licence est obligatoire dès lors que le nombre de représentations annuelles excède six représentations. Or, la commune de Wasquehal a organisé bien plus de six spectacles par an sur les dix dernières années sans disposer de la licence d’entrepreneur de spectacles. Elle a donc exercé la profession d’entrepreneur de spectacles sans disposer du titre légal. La ville a régularisé la situation de manière tardive et obtenu cette licence par arrêté du préfet en date du 20 février 2010. 2 - Des erreurs dans les calculs de cotisations sociales Le dispositif « Guichet Unique du Spectacle Occasionnel » (GUSO) est réservé aux groupements d’artistes (article 10 de l’ordonnance de 1945 modifiée relative aux spectacles) et aux organisateurs pour qui le spectacle vivant n’est pas l’activité principale comme c’est le cas de Wasquehal. Ainsi toute personne de droit public (collectivité territoriale, établissement public, service de l’Etat...) qui n’a pas pour activité principale ou pour objet l’exploitation de lieux de spectacles, la production ou la diffusion de spectacles, et qui emploie sous contrat à durée déterminée des artistes du spectacle (article L. 7121-2 du code du travail) ou des techniciens qui concourent au spectacle vivant, doit verser les cotisations sociales au GUSO. - 18/30 - Ce dispositif permet de remplir en une seule fois l’ensemble des obligations légales auprès des organismes de protection sociale : l’AFDAS pour la formation professionnelle, l’UNEDIC pour l’assurance chômage, l’AUDIENS pour la retraite complémentaire et la prévoyance, les Congés Spectacles pour les congés payés, le Centre Médical de la Bourse (CMB) pour le service de santé au travail, l’URSSAF pour la Sécurité Sociale. Dans ce cadre, la ville de Wasquehal a fait l’objet d’un contrôle de l’URSSAF pour la période du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2006. La vérification a entraîné un rappel de cotisations d’un montant total de 53 575 €, notamment pour non déclaration de cotisations sociales, retards de paiement de cotisations, calcul inexact de cotisations sociales dues au GUSO, emploi de personnes qui ne sont pas considérées comme des artistes du spectacle vivant au regard de l’article L. 762-1 du code du travail. Les rappels de cotisations ont été réglés par mandats administratifs sur le compte 6188 « Frais divers ». Cette imputation comptable n’a pas de rapport avec la nature de la dépense. Les rectifications fiscales auraient dues être inscrites sur le compte 6712 « Amendes fiscales et pénales » au titre des pénalités de retard et au compte 6451 « Cotisations à l’Urssaf » pour la part des cotisations initialement dues. C - Des achats d’œuvres d’art dont la finalité n’est pas établie Depuis 1999, la commune investit dans les œuvres d’art. Les dépenses cumulées figurant à l’inventaire s’élevaient à 332 776 € au 31 décembre 2009. Elles ont fortement progressé entre 2006 et 2009. Sur ces quatre années, les achats se sont élevés à 227 845 €, soit 68 % du montant total figurant à l’actif. Les dépenses consacrées aux œuvres d’art 2006 Compte 2161« Œuvres d’art » 93 934 € Compte 2162 « Fonds anciens des bibliothèques et musée » 50 249 € 3 600 € 97 534 € Total 2007 50 249 € 2008 2009 42 635 € 8 616 € 10 000 € 18 811 € 52 635 € 27 427 € Il ressort de l’examen des mandats que les imputations ne s’effectuent pas en fonction de la nature des dépenses. Ainsi, la ville a fait l’acquisition de manuscrits et de livres anciens pour un montant total de 25 260 € en 2007 qui n’a pas fait l’objet d’inscriptions au compte 2162. Malgré les montants en jeu, l’acquisition des œuvres d’art ne repose sur aucun formalisme spécifique. La plupart des tableaux sont achetés dans le cadre de ventes aux enchères organisées sur la métropole lilloise. Les livres anciens sont achetés directement par le maire. Les fournisseurs envoient ensuite leur facture en mairie. La conseillère municipale en charge des affaires culturelles achète au nom de la commune lors des séances de ventes, dans les limites d’une enveloppe fixée par le maire. L’arrêté de délégation concernant cette élue indique seulement qu’elle « est habilitée à signer toutes les correspondances » ayant trait à la culture. Rien n’explicite sa capacité d’acheter des œuvres d’art ou de prendre des décisions budgétaires. Entre 2006 et 2009, la ville de Wasquehal a acheté pour 130 718 € d’œuvres d’art dans des ventes aux enchères. Deux tableaux ont été adjugés pour une valeur de 55 077 € et 37 357 €. - 19/30 - Les acquisitions sont particulièrement variées : collection de voitures de pompier miniatures pour un montant de 600 €, livre sur les gravures sur cuivre pour un montant de 10 000 €, margelle de puits en pierre de Bourgogne pour un montant de 5 800 €, atlas ancien pour un montant de 9 000 €, livre ancien pour un montant de 5 805 €, recueil traitant des PaysBas autrichiens pour un montant de 3 000 €, reliure sur la Germanie inférieure pour un montant de 5 000 €. Parmi les 40 tableaux et livres anciens dont la ville de Wasquehal s’est portée acquéreur entre 2006 et 2009, aucun n’a fait l’objet d’une décision préalable ou d’une information du conseil municipal. Bien que le maire ait fait état de la volonté de constituer ainsi un patrimoine culturel aux habitants de la commune, aucun document n’a été formalisé pour fixer les objectifs poursuivis par la constitution d’une telle collection et en définir le champ (critères artistiques, auteur ou période spécifique). Aucun règlement intérieur n’en fixe les procédures d’acquisition. Enfin, il ne paraît pas établi que la commune dispose de l’expertise et de l’encadrement nécessaires à la gestion d’un tel fonds culturel, ni du personnel spécialisé pour gérer ces acquisitions. D - Des frais de déplacement non encadrés En application de l’article 7 du décret n° 2001-654 du 19 juillet 2001 : « l’assemblée délibérante de la collectivité fixe, en métropole, le barème des taux du remboursement forfaitaire des frais d’hébergement, dans la limite du taux maximal prévu ». Or, même si la commune respecte les taux en vigueur, soit 15,25 € pour le repas et 45 € pour les nuitées, le taux de ces indemnités n’a pas été fixé par une décision de l’assemblée délibérante. Par ailleurs, Wasquehal organise chaque année deux classes de neige sur le site de Bielle dans les Pyrénées Atlantiques. Les déplacements s’effectuent par avion jusqu’à Pau. Ils concernent 230 enfants et coûtent environ 40 000 €/an à la ville. Les frais d’avion des accompagnateurs et des élus sont également pris en charge par la ville. Les frais des accompagnateurs se sont élevés à 4 574 € pour l’année 2008, et environ 25 000 € sur la période 2006-2009. Aucune décision du conseil municipal autorisant leur prise en charge n’est intervenue. Seul un ordre de mission est joint à l’appui des mandats. Concernant les élus, la ville a assumé 15 déplacements en avion entre 2006 et 2009, sans que l’assemblée délibérante n’ait été informée de ces déplacements qui exigeaient une approbation préalable. En effet, en application de l’article L. 2123-18 du code général des collectivités territoriales, le remboursement des frais engagés intervient, soit dans le cadre des missions courantes de l’élu, soit dans le cadre d’une mission spécifique non comprise dans ses activités habituelles. Dans ce dernier cas, il doit faire l’objet d’une délibération spécifique précisant la nature de la mission. Le coût total des déplacements des élus a été estimé à 5 189 € entre 2006 et 2009. Lors du dernier voyage effectué en 2009, trois élus, dont le maire, ont pris part aux déplacements en avion. - 20/30 - E - Un parc automobile en partie utilisé à des fins personnelles 1 - Un parc automobile important et coûteux Au 30 mars 2010, la ville disposait d’une flotte de 55 véhicules, dont 49 véhicules de services et véhicules utilitaires et 6 gros véhicules techniques de type chargeuse, Buldozer ou tracteur. Avec un taux d’un véhicule pour 9,1 agents, le parc automobile paraît excéder les besoins réels de la collectivité. En 2009, la ville a réglé 93 k€ de dépenses de carburants, 54 k€ d’amortissements de véhicules, 29 k€ d’assurances et 71 k€ de frais d’entretiens et de réparations, soit un total de 247 k€. 2 - L’attribution de véhicule de fonction sans délibération du conseil municipal En application de la loi n° 90-1067 du 28 novembre 1990 (art. 21), il revient au conseil municipal de fixer l’attribution des véhicules, nominativement (véhicules de fonction) ou par service (véhicules de service), et de poser clairement les règles d’utilisation de ces deux types de véhicules. Il convient de rappeler la distinction entre véhicule de fonction et véhicule de service : - le véhicule de fonction est mis à disposition de manière permanente en raison de la fonction occupée, y compris en dehors des heures et des jours de service ; - le véhicule de service est utilisé par les agents pour les besoins de leur service, donc pendant les heures et les jours de travail. A Wasquehal, leur utilisation ne s’appuie sur aucun acte administratif réglementaire, ni sur aucun dispositif de contrôle et de suivi interne. Aucune affectation des 55 véhicules de service ou de fonction ne repose sur une autorisation préalable du conseil municipal, ou sur un arrêté du maire. Aucun règlement intérieur relatif à l’utilisation des véhicules communaux, aucune autorisation de remisage à domicile, en l’absence de garage municipal, n’ont été adoptés. Ce n’est que le 29 juin 2010, au cours du contrôle de la chambre, que le conseil municipal a délibéré sur les modalités d’attribution des véhicules communaux, a adopté un règlement intérieur relatif aux véhicules de service, et a autorisé le maire à signer les conventions autorisant le remisage à domicile des véhicules de service. Le règlement sur l’utilisation des véhicules reste toutefois très succinct. Il ne fait pas référence aux avantages en nature, notamment pour les autorisations quasi-permanentes avec remisage à domicile, aux prescriptions à remplir en cas d’accident, aux dommages subis en dehors du service, au régime d’exonération de la responsabilité des agents, aux fautes détachables du service, au remboursement des indemnités versées aux victimes… L’utilisation des véhicules n’est pas soumise à la remise d’un ordre de mission ou d’une autorisation préalable du chef de service. Les déplacements ne sont pas reportés dans un carnet de bord et aucun relevé kilométrique n’est effectué par les services de la ville. Par ailleurs, les quatre autorisations de remisage à domicile ne paraissent pas refléter l’utilisation réelle des véhicules. - 21/30 - En l’absence des actes administratifs réglementaires, l’affectation réelle des véhicules est difficile à connaître. Ce n’est qu’après un long travail de recoupement et de vérification d’informations que la chambre a pu établir l’affectation des véhicules municipaux3. Il ressort de la liste ainsi établie, qu’en 2009, 21 agents municipaux bénéficiaient d’un véhicule appartenant à la ville, à titre individuel ou pour leur déplacement domicile-travail, en dehors des dispositions législatives et de toute autorisation du conseil municipal. Parmi ces 21 véhicules, 10 ont été utilisés par les fonctionnaires municipaux comme des véhicules de fonction, c’est-à-dire de manière permanente, y compris pendant les périodes de congés, les week-ends et jours fériés, le carburant étant payé par la ville. Onze autres véhicules ont été utilisés pour les trajets domicile-travail et sont remisés au domicile des agents le week-end. Seuls 28 véhicules peuvent être regardés comme des véhicules de services, c’est-à-dire utilisés en fonction des besoins du service et de la direction à laquelle ils sont affectés. Par ailleurs, lors du contrôle inopiné effectué sur place le 30 juillet 2010, il a été procédé à l’examen de l’utilisation des véhicules pendant les périodes de congés. Quatre agents étaient en congés ce jour-là mais leurs véhicules n’étaient pas présents sur le site. 3 - L’attribution irrégulière de véhicules de fonction • S’agissant des agents des collectivités territoriales, l’article 21 de la loi n° 90-1067 du 28 novembre 1990 dispose : « un logement de fonction et un véhicule peuvent être attribués par nécessité absolue de service aux agents occupant un emploi fonctionnel, mentionné à l’article 53 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 ». Sont concernés, les agents occupant l’un des emplois fonctionnels d’un département ou d’une région, les directeurs généraux des services d’une commune de plus de 5 000 habitants, les directeurs généraux des EPCI à fiscalité propre de plus de 20 000 habitants, ainsi que les directeurs généraux adjoints des services des communes ou des EPCI à fiscalité propre de plus de 80 000 habitants. En l’espèce, la directrice financière, la directrice des ressources humaines, la directrice de la vie associative, la responsable du service communication, le responsable des médiateurs, dont il a été établi, au cours de l’instruction, qu’ils bénéficient d’un véhicule de fonction, ne font pas partie de cette liste. Seul le directeur général des services de la ville de Wasquehal était en droit de bénéficier d’un véhicule de fonction. • S’agissant des collaborateurs de cabinet, l’article 58 de la loi n° 2002-276 du 27 février 2002 dispose que : « un véhicule de fonction peut être attribué par nécessité absolue de service à un seul emploi de collaborateur de cabinet du président du conseil général ou régional, d’un maire ou d’un président d’un EPCI à fiscalité propre de plus de 80 000 habitants ». En conséquence, l’attribution d’un véhicule de fonction à la collaboratrice de cabinet du maire de Wasquehal est également contraire aux dispositions de la loi. 3 Cette liste a été communiquée à l’ordonnateur dans le rapport d’observations provisoires. Elle ne figure pas dans le présent rapport afin de respecter l’anonymat des agents concernés. - 22/30 - • S’agissant des élus, seul le maire de la ville bénéficie d’un véhicule de fonction Peugeot 407. Ce véhicule est mis à sa disposition de manière permanente. Il en a l’utilisation exclusive même en dehors des heures et des jours de service et des besoins de son activité. Or, les dispositions législatives régissant les véhicules de fonction ne concernent que les fonctionnaires territoriaux et les collaborateurs de cabinet. L’utilisation par les élus de véhicules de fonction ou de service ne fait pas l’objet d’un texte spécifique et repose sur la délibération que l’organe délibérant doit prendre à cet effet. En l’espèce, l’attribution d’un véhicule de fonction au maire ne repose pas sur une décision de l’assemblée délibérante. En outre, les contrôles effectués sur les relevés de péage, les frais de carburants et de restauration indiquent que le véhicule est utilisé à des fins personnelles, en dehors de l’exercice de ses fonctions de maire. 4 - Des consommations de carburants et des frais de péage relevant de dépenses personnelles, mais pris en charge par la commune Deux modes d’approvisionnement sont à la disposition des véhicules municipaux : l’enlèvement et la fourniture de carburants dans le cadre d’un marché de prestations et l’usage de sept cartes accréditives valables sur l’ensemble du réseau national Total. a - Les consommations de carburants dans le cadre du marché de prestation La commune de Wasquehal a signé un marché de prestation de service avec le supermarché Carrefour de la ville concernant la fourniture et la distribution de carburants aux véhicules municipaux. L’article 1-2 en fixe les modalités d’application. Il appartient au supermarché de vérifier et de contrôler la fourniture de carburants : « une liste reprenant l’immatriculation, le type de carburant et la marque de chaque véhicule du parc (environ 70 véhicules) sera remise à l’attributaire du marché ». L’examen des factures et des états des consommations révèle des abus en matière de fournitures de carburants. Les 19 agents municipaux, qui bénéficient d’un véhicule à titre nominatif, se fournissent toute l’année en carburants auprès du prestataire, y compris pour financer leurs déplacements personnels, notamment pendant leur période de congé. Aucun ordre de mission, ni état de frais précisant les motifs du déplacement, la date de celui-ci, les noms des titulaires ne sont établis pour justifier ces dépenses. Les états de consommations prouvent qu’environ la moitié des frais de carburants concernent des véhicules qui sont utilisés à titre individuel. Il ressort de ces états de consommation que le préjudice subi par la ville serait de 40 000 à 50 000 € par an, soit 200 000 € environ entre 2006 et 2009. Ces infractions qui concernent l’ensemble de la période contrôlée par la chambre, paraissent perdurer encore aujourd’hui. b - Absence de contrôle et de suivi des cartes de carburants Quatre cartes sont attribuées de manière permanente aux véhicules suivants : Peugeot 407, Renault Clio, Peugeot 806, Peugeot 308, qui sont utilisés de manière permanente et exclusive par le maire, la directrice de la vie associative et culturelle, le médiateur social de la ville et le directeur général des services. - 23/30 - Trois autres cartes de fourniture de carburants sont attribuées « hors parc », c’est-à-dire non affectées à un véhicule précis. Une carte est utilisée par le service scolaire, une par le centre de loisirs et une, dite « de dépannage », est détenue par les services financiers. Consécutivement aux premiers contrôles de la chambre, trois cartes ont été supprimées au mois de mars 2010. L’utilisation de ces cartes ne s’effectue pas sur la base d’un ordre de mission ou d’un état de frais de déplacements. En outre, aucun titre de paiement, ni relevé de consommation n’est présenté par les utilisateurs lors du retour des cartes. Rien ne permet de vérifier les prélèvements effectués. Cette absence de formalisme et de contrôle sur l’utilisation des cartes s’accompagne d’irrégularités flagrantes. Ainsi, les relevés de consommation montrent des enlèvements de gasoil et d’essence pour un même véhicule, des pleins d’essence répétés le même jour, des consommations annuelles anormalement élevées, des fournitures de carburants en Ardèche, en Bretagne ou dans le Sud de la France en période de congés annuels. Ces anomalies concernent principalement les véhicules utilisés par le maire de la commune et la directrice de la vie associative. Véhicule 407 Peugeot, affecté au maire : Ce véhicule diesel a consommé pour près de 5 000 € de carburants en 2009, soit environ 80 000 km/an sur la base d’1 € par litre de carburant et de 6,5 litres au 100 km. Ce niveau de consommation semble incohérent vu la taille de la commune. Les relevés de consommation confirment que son usage dépasse le seul cadre professionnel. Les factures ne permettent pas de distinguer s’il s’agit d’un véhicule diesel ou essence. En 2009, la carte a enregistré à la fois 523 € de factures d’essence et 2 587 € de factures de diesel, uniquement sur le réseau Total. L’examen de la première quinzaine de novembre 2009, choisie au hasard par la chambre, fait apparaître les anomalies suivantes : - Le 3 novembre 2009 : 26 litres d’essence SP 98 à Lançon de Provence, Bouches-duRhône à 21h06 ; - Le 3 novembre 2009 : 35 litres de diesel GO premier à Lançon de Provence, Bouchesdu-Rhône à 21h36 ; soit 26 litres de gasoil et 35 litres d’essence le même jour à 30 minutes d’intervalle. - Le 5 novembre 2009 : 54 litres de diesel GO premier à Villeneuve d’Ascq à 9h48 ; - Le 5 novembre 2009 : 46 litres d’essence SP 95 à Villeneuve d’Ascq à 11h07 ; soit 54 litres de gasoil et 46 litres d’essence, 1h30 plus tard. - Le 14 novembre 2009 : 67 litres de GO premier, carte Total ; - Le 14 novembre 2009 : 27 litres de GO premier, carte Total ; - Le 14 novembre 2009 : 49 litres de GO premier, au Carrefour de Wasquehal ; soit 143 litres de gasoil le même jour. - 24/30 - Si l’on ajoute les consommations du 12 novembre 2009 (30 litres de SP 98) et du 13 novembre 2009 (55 litres de gazole), ce véhicule aura consommé 287 litres de gazole et 72 litres d’essence sur les 15 premiers jours du mois de novembre. Le montant, hors normes, des dépenses de carburants et l’enlèvement d’essence et de gasoil parfois à la même heure, prouvent que la carte est utilisée à des fins personnelles et pour des véhicules non communaux. Enfin les enlèvements de carburants suivants, effectués sans ordre de mission ni autorisation du conseil municipal, confirment que la carte d’essence est utilisée à des fins personnelles : - 51 € de Go premier à Pontorson, Basse-Normandie, le 15/12/2009 ; - 34 € de Go premier à Bosc Mesnil, Haute-Normandie, le 21/10/2009 ; - 48 € de Go premier à Merceuil, Bourgogne, le 26/10/2009 ; - 65 € de Go premier à Plougoumelen, Bretagne, le 17/10/2009 ; - 50 € de Go premier à La Ciotat, Provence-Alpes Côte d’Azur, le 27/10/2009 ; - 39 € de Go premier à Bollène, Vaucluse, le 15/07/2009 ; - 58 € de Go premier à Matalaverne, Rhône-Alpes, le 23/07/2009 ; - 59 € de Go premier à Portes-les-Valence, Rhône-Alpes, le 27/07/2009 ; - 57 € de Go premier à Saint Servan, Bretagne, le 1/07/2009 ; - 48 € de Go premier à Saint Servan, Bretagne, le 4/07/2009 ; - 44 € de Go premier à Merceuil, Bourgogne, le 13/07/2009 ; - 77 € de Go premier à Lançon de Provence, Provence-Alpes Côte d’Azur, le 31/05/2009. Véhicule CLIO, affecté de manière permanente et exclusive à la directrice de la vie associative. Les mêmes irrégularités et infractions soulevées précédemment ont été constatées. Il faut ajouter que l’intéressée n’est pas titulaire d’un emploi fonctionnel et ne peut donc bénéficier de la prise en charge des frais de carburants au titre de sa fonction. Là aussi, aucune pièce justificative n’a été présentée à l’appui : pas de décision de l’assemblée délibérante relative à l’affectation du véhicule, pas d’ordre de mission, pas d’état de frais de déplacement précisant les motifs du déplacement, la date, etc. Les dépenses de carburants se sont élevées à 2 918 € en 2009, soit 1 103 € dans le cadre du marché de prestation Carrefour-Wasquehal et 1 815 € sur la carte d’essence. Par rapport au type de véhicule (Clio), à sa motorisation (5 cv) et à son mode de consommation (diesel), le montant des dépenses représente un relevé kilométrique annuel d’environ 60 000 kilomètres. Cet usage paraît disproportionné par rapport aux fonctions occupées. En outre, cette carte, affectée exclusivement à un véhicule diesel, sert également pour des pleins d’essence (64 € de SP 95 le 15/10 ; 24 € de SP 95 le 3/09 ; 50 € de SP 98 le 2/06 ; 60 € de SP 98 le 24/06 ; 30 € de SP 98 le 21/01 ; 33 € de Super 98 le 10/01). - 25/30 - Enfin, des consommations de carburants et des frais de péage pendant les périodes de congés de l’agent ont été relevés, à titre d’exemple, sur l’année 2009 (Cf. tableau ci-après). Frais de carburants Station service Date Ajaccio, Corse 9-août09 Portes-les-Valence, Rhône-Alpes 17-août09 Merceuil, Bourgogne 20-juil09 Mougins, Alpes Maritimes 23-juil09 Pontorson, Manche 14-juin09 Fresnoy-le-Château, Aube 31-mai09 Mougins, Alpes Maritimes 21-mai09 Merceuil, Bourgogne (3h14) 21-mai09 Merceuil, Bourgogne (3h22) 21-mai09 Saint Servan, Bretagne 14-avr09 Fresnoy-le-Château, Aube 02-avr09 Fresnoy-le-Château, Aube 02-avr09 Pontorson, Manche 27-févr09 Coût 58 € 55 € 49 € 40 € 60 € 32 € 53 € 46 € 62 € 63 € 61 € 48 € 58 € 685 € Frais de péage Péage routier Date Arras/Courcy 19-juil09 Taissy/Dijon 19-juil09 Dijon/Villefranche 20-juil09 Vienne/Orange 20-juil09 Avignon/Lancon-Provence 21-juil09 La Barque/Capitou 21-juil09 Antibes 21-juil09 Bandol 16-août09 La Ciotat 16-août09 La Barque/Capitou 17-août09 Lancon-Provence/Vienne 17-août09 Villefranche/Taissy 17-août09 Courcy/Dourges 17-août09 Coût 12,20 € 22,40 € 13,40 € 15,20 € 5,80 € 13,00 € 2,80 € 1,70 € 2,10 € 3,50 € 22,20 € 37,20 € 14,30 € 165,80 € 5 - Des avantages en nature non déclarés La commune doit déclarer à l’administration des impôts les avantages en nature octroyés à ses agents et à ses élus. Il y a avantage en nature soumis à cotisations dès qu’une voiture est mise à disposition permanente d’un salarié, sans restriction d’utilisation dans le temps (périodes de congés et week-ends). La prise en charge du carburant constitue également un avantage en nature. L’article 3 de l’arrêté du 10 décembre 2002 relatif à l’évaluation des avantages en nature prévoit : « l’avantage en nature constitué par l’utilisation privée du véhicule est évalué, sur option de l’employeur, sur la base des dépenses réellement engagées ou sur la base d’un forfait annuel estimé en pourcentage du coût d’achat du véhicule ou du coût global annuel comprenant la location, l’entretien et l’assurance du véhicule en location ou en location avec option d’achat, toutes taxes comprises ». En cas de véhicule acheté (ce qui est le cas ici), le décompte s’effectue de la manière suivante : « - les dépenses réellement engagées comprennent l’amortissement de l’achat du véhicule sur cinq ans, l’assurance et les frais d’entretien et, le cas échéant, les frais de carburant. Si le véhicule a plus de cinq ans, l’amortissement de l’achat du véhicule est de 10 % ; - les dépenses sur la base d’un forfait sont évaluées sur la base de 9 % du coût d’achat et lorsque le véhicule a plus de cinq ans sur la base de 6 % du coût d’achat. Lorsque l’employeur paie le carburant du véhicule, l’avantage est évalué suivant ces derniers pourcentages auxquels s’ajoute l’évaluation des dépenses du carburant à partir des frais réellement engagés ou suivant un forfait global de 12 % du coût d’achat du véhicule et de 9 % lorsque le véhicule a plus de cinq ans ». Ainsi, ces avantages en nature accordés de manière illégale à des agents ne remplissant pas les conditions de grade et d’emploi, ne sont pas déclarés. - 26/30 - F - Un parc de logements communaux dont l’étendue et l’usage ne sont pas précisés Les logements appartenant à la ville de Wasquehal ne font pas l’objet d’une synthèse exhaustive et précise recensant l’adresse, le type de concession accordée (nécessité absolue de service ou occupation par utilité de service), la redevance versée, le nom des occupants et leur situation administrative. Sur un total de 30 logements appartenant à la ville, 9 sont attribués pour nécessité absolue de service. La chambre n’a pas relevé d’irrégularité concernant ces logements. A l’inverse, il n’a pas été possible de recenser l’usage des 21 autres logements, les services de la commune n’ayant pas pu fournir d’informations sur leur destination. Certains logements sont occupés sans titre légal et sans versement de loyers. Dans certains cas, ils sont attribués à des salariés appartenant à des organismes de droit privé qui ne relèvent pas des cadres d’emplois de la ville de Wasquehal. Des informations parcellaires obtenues, il ressort que deux élues, anciennes directrices d’école, bénéficient, l’une d’une maison située rue Emile Dellette qu’elle loue 216,50 € mensuels et l’autre d’un appartement situé rue du Haut Visage qu’elle loue 202,89 € mensuels. Un agent municipal bénéficie d’un logement situé dans un groupe scolaire rue Léon Jouhaux pour lequel un loyer avait été prévu à hauteur de 219,64 € mensuels. En fait, ce bail n’ayant jamais été signé, l’intéressé occupe ce logement municipal sans titre et gratuitement. Par ailleurs, il a été constaté que deux logements sont actuellement occupés, sans titre et sans loyer, par des personnes extérieures à la commune. Il s’agit d’un appartement situé rue Léon Jouhaux occupé par des basketteuses de l’association Femina Wal Basket et d’une maison située place Schumann occupée successivement par un joueur de football de l’Entente sportive de Wasquehal puis une joueuse de basket de l’association Femina Wal Basket. Enfin, le service des domaines n’est jamais sollicité en matière de conditions de prise à bail des locaux de la ville, s’agissant notamment de la fixation de la valeur locative des locaux attribués. V - DES SUBVENTIONS IMPORTANTES ACCORDEES SANS CONTRÔLE En 2009, le montant des aides accordées aux organismes de droit privé et de droit public a atteint 5 M€. Les subventions sont passées de 4,1 M€ en 2007 à 5,1 M€ en 2008. Ces transferts vers des organismes extérieurs apparaissent très largement supérieurs à la moyenne de la strate : 275 €/habitant contre 94 €/habitant. Ce décalage croissant entre Wasquehal et la moyenne de la strate est d’autant plus surprenant que la commune n’a pas externalisé de compétences à des organismes tiers. Malgré l’importance des aides accordées, la ville ne dispose pas d’une organisation interne dédiée à la vérification des actions subventionnées et à l’utilisation des fonds publics. En outre, aucune procédure formalisée de contrôle des aides accordées par la ville aux associations n’a pu être mise en évidence. La chambre rappelle en outre que, contrairement à ce qu’a soutenu le maire en réponse aux observations provisoires, le vote du conseil municipal est seulement une ouverture de crédits. Il ne permet pas de vérifier l’utilisation des fonds publics versés aux associations et ne saurait se substituer au contrôle du commissaire aux comptes dans les cas prévus par la loi. - 27/30 - Enfin, la qualité des informations financières et administratives produites est très imparfaite. Certaines associations ne produisent pas leur compte en forme régulière. Aucune convention d’objectifs n’est passée avec la ville. L’absence de valorisations des aides en nature n’a pas permis d’évaluer les transferts réels de la ville vers le secteur associatif. Ce type de renseignements n’apparaît pas dans les comptes administratifs de la ville, et la demande de renseignement sur les personnels mis à disposition par la commune est restée sans réponse. La loi du 12 avril 2000 dispose qu’un rapport financier doit être déposé auprès de l’autorité administrative qui a versé la subvention, dans le délai de six mois à compter de la clôture de l’exercice pour lequel elle a été attribuée. Ce rapport doit attester de la conformité des dépenses effectuées à l’objet de la subvention. Il est constitué d’un tableau des charges et des produits affectés à la réalisation du projet ou de l’action subventionnée, qui doit faire apparaître les écarts éventuels, exprimés en euro et en pourcentage, entre le budget prévisionnel de l’action et les réalisations. Or, aucun document de ce type n’a pu être produit à la chambre. La même loi du 12 avril 2000, dans son article 10, dispose en outre que l’autorité administrative qui attribue une subvention doit, lorsque cette subvention dépasse le seuil de 23 000 €, conclure une convention avec l’organisme de droit privé qui en bénéficie, définissant l’objet, le montant et les conditions d’utilisation de la subvention attribuée. Ce n’est pas le cas à Wasquehal, notamment pour les associations suivantes : l’Entente sportive de Wasquehal, le Femina Wal Basket, la ferme éducative et coopérative Dehaudt, les usagers du Moulinage, le temps Dance, Initiatives jeunesse, l’association Grandparenfant, La tulipe, Maison nouvelle. Ce n’est qu’à partir du 30 mars 2010 que la commune a signé des conventions avec les bénéficiaires des associations. Ces conventions ne fixent, toutefois, pas d’objectifs précis. VI - DES REGIES D’AVANCES MAL ORGANISEES A - Régie « Fêtes et cérémonies » 1 - Un acte institutif incomplet L’acte institutif d’une régie d’avances doit comporter un certain nombre de dispositions nécessaires à la définition des opérations confiées au régisseur et les conditions de leur exécution. L’ensemble des visas et mentions obligatoires sont rappelés dans le chapitre 2 (§ 1) de l’instruction codificatrice n° 06-031-A-B-M du 21 avril 2006 relative aux régies d’avances et de recettes des collectivités territoriales. En l’espèce, un grand nombre de ces formalités obligatoires ne sont pas contenues dans l’acte institutif portant création d’une régie d’avances auprès de la ville de Wasquehal. Les différents actes institutifs de cette régie ne visent pas les textes réglementaires généraux suivants : décret du 29 décembre 1962 modifié portant règlement général sur la comptabilité publique ; décret du 15 novembre 1966 modifié relatif à la responsabilité personnelle et pécuniaire des régisseurs ; articles R. 1617-1 à R. 1617-18 du code général des collectivités territoriales relatifs à la création des régies d’avances ; arrêté du 3 septembre 2001 relatif aux taux de l’indemnité de responsabilité des régisseurs. Les visas ne mentionnent pas non plus la délibération de la collectivité territoriale permettant à l’autorité exécutive de créer la régie. - 28/30 - L’acte instituant une régie d’avances doit indiquer clairement l’adresse complète de la régie et le service près duquel est instituée la régie (modèle de décision de l’instruction codificatrice, article 2, annexe 14). Ce n’est pas le cas en l’espèce. La nature exacte des opérations réalisées par l’intermédiaire de la régie n’est pas précisée dans l’arrêté du 30 juin 2005 l’instituant. Les modes de règlement ne sont pas précisés, contrairement aux dispositions obligatoires fixées dans l’instruction codificatrice du 21 avril 2006. 2 - Des dépenses qui excèdent les montants autorisés Le décret n° 2005-1601 du 19 décembre 2005, codifié à l’article R. 1617-11 du code général des collectivités territoriales, fixe la liste limitative des dépenses pouvant être payées par l’intermédiaire d’une régie, au nombre desquelles figurent « 1° Les dépenses de matériel et de fonctionnement non comprises dans un marché passé selon une procédure formalisée et dans la limite d’un montant fixé par arrêté du ministre du budget » ainsi que « 7° Les acquisitions de spectacles dans la limite d’un montant fixé par arrêté du ministre chargé du budget ». L’arrêté du 19 décembre 2005 du ministre du budget fixe les plafonds maxima par opération, à 2 000 € pour les dépenses de matériel et de fonctionnement et à 10 000 € pour les dépenses d’acquisition de spectacles. Or, en 2008, deux paiements relatifs à l’acquisition de spectacles ont été effectués par le régisseur pour des montants supérieurs à 10 000 €. Il s’agit d’un spectacle d’un montant de 21 268,80 € (mandat du 20/03/2008) et d’un concert d’un montant de 11 580 € (mandat du 12/06/2008). B - Régie « Frais de déplacements » 1 - Un acte institutif également incomplet Il a été institué par arrêté du 21 janvier 1987, modifié le 7 février 1990, une régie d’avances auprès de la ville de Wasquehal pour le paiement « des frais engagés par le personnel communal ou par les élus locaux à l’occasion de déplacements ». Aucun visa ne fait référence au décret du 15 novembre 1966 modifié relatif à la responsabilité personnelle et pécuniaire des régisseurs ni aux articles R. 1617-1 à R. 1617-18 du code général des collectivités territoriales relatifs à la création des régies d’avances. Ces visas sont pourtant obligatoires. Aucun des deux arrêtés municipaux cités en référence ne fixe le montant des indemnités du régisseur ni le montant du cautionnement. Les modes de règlement ne sont pas précisés contrairement aux dispositions obligatoires fixées dans l’instruction codificatrice du 21 avril 2006. L’adresse complète de la régie et le service près duquel elle est instituée ne sont pas indiqués. - 29/30 - 2 - Des dépenses très diverses et en partie irrégulières En l’espèce, la régie dédiée aux frais de déplacements du personnel communal a servi pour l’essentiel, à des paiements concernant le maire : - versement de fonds en espèce pour un montant de 11 860 € entre 2006 et 2009 ; - remboursement de frais de restauration (le 9/11/2007 pour un montant de 331,76 €) ; - paiement de contraventions (le 21/01/2009 pour 45 € ; le 24/02/2009 pour 90 € ; le 31/10/2008 pour 90 € ; le 3/04/2007 pour 45 € ; le 7/09/2006 pour 35 €) ; - remboursement de frais de concert (le 8/07/2009 pour un montant de 88 €) ; - remboursement de l’achat d’un tableau (le 8/07/2008 pour un montant de 350 €) ; - versement de fonds pour « la préparation du salon des antiquaires » (le 21/01/2006 pour un montant de 276 €) ; - remboursement de frais de déplacement dont le caractère professionnel n’est pas attesté (à Aix-en-Provence le 12/09/2006 pour un montant de 290,90 € ; à Dinard le 8/08/2006 pour un montant de 120 € ; à Dinard le 24/05/2006 pour un montant de 168 €). Cette régie a également été utilisée pour des frais de permis de conduire (à plusieurs reprises), pour l’achat de journaux, de cartes téléphoniques, de clés (à plusieurs reprises), pour le paiement d’un stage d’initiation au métier du cinéma (le 3/20/2006 pour un montant de 100 €). La chambre souligne que cette liste n’est pas exhaustive. * * * - 30/30 - ROD.0512 REPONSE AU RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES - Commune de Wasquehal (Département du Nord) Ordonnateur en fonction pour la période examinée : - M. Gérard Vignoble : Réponse de 4 pages. « Les destinataires du rapport d’observations disposent d’un délai d’un mois pour adresser au greffe de la chambre régionale des comptes une réponse écrite. Dès lors qu’elles ont été adressées dans le délai précité, ces réponses sont jointes au rapport. Elles engagent la seule responsabilité de leurs auteurs » (article 42 de la loi 2001-1248 du 21 décembre 2001). 14, rue du Marché au Filé – 62012 - Arras cedex – Téléphone : 03.21.50.75.00 – Télécopie : 03.21.24.24.79