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L'utilisation de probiotiques de cette manière offre au consommateur une viande de meilleure qualité
nutritionnelle (plus riche en protéines par exemple), et à l'éleveur un meilleur rendement.
Espèces probiotiques utilisées dans les filières avicoles et porcines
Dans l'élevage porcin et avicole, nous choisissons la souche probiotique suivant les caractéristiques de
l'animal que nous souhaitons changer.
Pour les porcelets, nous utilisons Lactobacillus rhamnosus et Lactobacillus farciminis afin d'augmenter le
poids de l'animal.
Pour les poules pondeuses, afin d'augmenter le nombre d'œufs, nous introduisons dans l’alimentation des
animaux la bactérie Lactobacillus species. Chez les poulets de chair, l'utilisation d’Enterococcus faecium permet
d'augmenter le gain de poids, le taux de conversion et la taille des villosités dans l’Ileum.
L'éleveur peut donc confectionner son "mélange" de probiotiques qu'il va donner à ses animaux suivant la
finalité de celui-ci (œufs, viande...) et selon ses besoins propres.
Les probiotiques sont utilisés depuis de nombreuses années dans des types d'élevages très différents. Leur
utilisation a évolué, d'abord "agents de croissance", ils se démocratisent aujourd'hui pour un usage médical,
notamment pour faire face aux pathologies inhérentes à l'élevage.
Les probiotiques utilisés dans les élevages sont soumis à un contrôle rigoureux en France, on peut donc
supposer que leur dangerosité pour l'Homme est minime. De plus, les extrapolations prévoient la cohabitation d'ici
2050 de 9 milliards d'êtres humains. Dans un contexte où la faim touche 1 milliard de personnes dans le monde,
l'utilisation des probiotiques pourrait bien aider à juguler ce phénomène. En effet les animaux traités présentent de
meilleurs rendements, et surtout de meilleures qualités nutritionnelles.
Enfin, nos sociétés étant enclavées dans la mondialisation, les produits de consommation parcourent
souvent des milliers de kilomètres avant d'atteindre le consommateur, créant ainsi du stress pour les animaux
transportés. Or, il semblerait que l'utilisation de probiotiques améliorant le métabolisme de l'animal, celui-ci se
trouverait moins stressé durant les transports, permettant ainsi d'obtenir une viande de meilleure qualité.
b) Les probiotiques et la santé humaine
i. Propriétés anti-inflammatoires des bactéries
Les bactéries évoquent souvent des problèmes d’infection et d’hygiène. Néanmoins, plusieurs études visent
à montrer que certaines bactéries peuvent aussi avoir un effet anti-inflammatoire.
Le tube digestif humain est colonisé par environs 1014 bactéries qui forment le micro biote. Certaines
maladies inflammatoires de l’intestin sont dues à la perturbation de l’équilibre de cette flore bactérienne. Nous
citerons l’exemple de Foecalibacterium prausnitzii qui appartient au groupe majeur du micro biote, les Firmicutes.
C’est une bactérie anaérobie qui produit plusieurs facteurs solubles anti-inflammatoires (1).
Dans le cas de la maladie de Crohn (maladie inflammatoire chronique de l’intestin grêle et de la partie
terminale du colon), étudiée par Mr. Langella et son équipe, F. prausnitzii colonise l’intestin des personnes saines
et est présente en faibles quantités ou absentes dans les épithéliums des individus malades.
Une des causes probables du déséquilibre au sein de la flore intestinale qui engendre l’inflammation serait
une réaction auto-immune. Cette piste n’a pas pu être approfondie (2).
Des expérimentations sur souris ont révélé que chez les individus atteints par la maladie de Crohn et que
dans les cas de récidive précoce après une intervention chirurgicale, F. prausnitzii était présente en faibles
quantités. Ceci montre bien l’effet anti- inflammatoire des bactéries F. prausnitzii (ses résultats de survie et
d’amélioration de l’état de l’individu par administration de F. prausnitzii étaient indépendants du mode
d’introduction) (3).
ii. Destruction du cholestérol par les bactéries
En France, le deuxième Programme National Nutrition Santé (2006-2010) a pour objectif de réduire de 5 %
la cholestérolémie moyenne dans la population adulte, afin de limiter les risques de maladies cardio-vasculaires et
de cancer. Des chercheurs à l’INRA, dans le secteur Ecologie et Physiologie du Système Digestif, se sont intéressés