192
HEPATITES VIRALES
Jean-Pierre Vinel
L'hépatite est définie par une inflammation du parenchyme hépatique, associée à
une nécrose plus ou moins étendue des hépatocytes.
1)- FORMES CLINIQUES :
1-1 Hépatite aiguë :
a- phase prodromique :
Elle associe : anorexie, asthénie, fébricule, myalgies, arthralgies, céphalées, plus rarement
urticaire... faisant évoquer un syndrome grippal.
b- phase d'état:
Il en existe trois formes principales :
hépatite ictérique :
L'asthénie persiste, la fièvre disparaît et après 5 à 7 jours, apparaît un ictère cutanéo-muqueux,
parfois associé à un prurit. C'est un ictère cholestatique comme en témoignent les urines foncées
et, s'il est très intense, les selles décolorées.
L'examen clinique est assez pauvre, notant parfois une hépatomégalie mousse, sensible liée à la
cholestase, et/ou une splénomégalie.
La biologie montre :
• une cytolyse dominant sur les ALT qui sont très élevées (50 à plus de 100 fois la
normale). Il n'y a aucune relation entre l'importance du taux des transaminases et le
pronostic.
• une cholestase, associant élévation de la bilirubine à prédominance directe, des
phosphatases alcalines et des gamma-GT.
• à la formule numération, une neutropénie est fréquente.
Parfois, la cholestase devient prédominante : la cytolyse diminue mais l'ictère s'intensifie. On
parle alors d'hépatite cholestatique. Cette forme peut simuler une rétention extra-hépatique et il
peut être nécessaire de vérifier la vacuité des voies biliaires par écho-endoscopie. La guérison est
souvent plus lente que dans les autres formes (3 à 4 mois).
- Hépatite anictérique :
C'est en fait la forme la plus fréquente (90% en moyenne), et d'autant plus que le patient est plus
jeune. Dans ces conditions, le plus souvent, le diagnostic n'est pas fait, à moins qu'un bilan
biologique soit demandé et trouve une cytolyse hépatique importante.
- Hépatite fulminante :
Elle évolue en quelques jours (hépatite fulminante) ou quelques semaines (hépatite
subfulminante) vers l'insuffisance hépato-cellulaire avec chute du taux de prothrombine, plus
particulièrement du facteur V, et apparition de signes d'encéphalopathie hépatique. En l'absence
de transplantation hépatique, la mortalité est de 50% à 90%, selon l'étiologie. En cas de guérison
spontanée, le foie régénère et il n'y a aucune séquelle.
Cette forme très rare (1/1000 formes ictériques) justifie par sa gravité la surveillance
systématique de l'état de conscience et du TP toutes les semaines, au cours de toute hépatite
cytolytique.