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a) Clinique
–Pour les cancers de la tête du pancréas le symptôme le plus fréquent est la douleur, de siège
épigastrique à irradiations postérieures, permanente et intense, dite solaire, souvent la
traduction d'un envahissement tumoral du plexus caeliaque (et donc d'emblée inextirpable).
–L'altération de l'état général est constante.
–L'ictère est présent dans 80 % des cas, souvent associé à un prurit. Il peut être isolé fonçant
inexorablement jusqu'à une couleur vert bronze.
–Un diabète peut être révélateur et il faut évoquer le cancer du pancréas chez les personnes âgées
dont le diabète est d'apparition récente.
–L'élévation du CA19.9 est inconstante et, de plus, ce marqueur s'élève en cas de cholestase
quelle qu'un soit la cause. Ce marqueur n'est donc ni très sensible, ni très spécifique.
b) Examens morphologiques
–Échographie : examen de première intention mais peu performant pour le diagnostic
d'adénocarcinome du pancréas.
–Scanner : performant pour le diagnostic et l'inventaire d'extension loco-régionale et à distance. Il
permet de préciser le plus souvent le caractère potentiellement réséquable ou non de la lésion
pancréatique en précisant les rapports avec les vaisseaux mésentériques, l'existence ou non d'un
envahissement ganglionnaire qui est un élément pronostic essentiel, l'existence ou non de
métastases hépatiques ou péritonéales.
–Echo-endoscopie : examen de deuxième intention car invasif. La sensibilité de l'écho-endoscopie
pour le diagnostic d'adénocarcinome est supérieure à 90 % et l'écho-endoscopie reste
performante dans le dépistage des tumeurs de moins de 2 cm. Elle permet enfin une ponction
de la masse pour une étude histologique ou cytologique. Il faut rappeler à ce sujet qu'une
preuve histologique de cancer est indispensable avant chimiothérapie ou radio-chimiothérapie.
–I.R.M. : également très performante mais problème de disponibilité.
c) Traitement
–La chirurgie à visée curative est envisageable au mieux que chez 1 malade sur 5 sachant que les
survivants à long terme représentent 1 à 3 % des malades, opérés ou non, le bien fondé de la
résection reste discuté dans son rapport coût/efficacité. Il n'en reste pas moins vrai que la
résection curative est encore le traitement de référence du cancer du pancréas car elle seule
permet des survies à long terme même si celles-ci sont rares. Dans les cancers de la tête du
pancréas, les plus fréquents, le traitement chirurgical consiste en une duodéno-pancréatectomie
céphalique. Dans les cancers corporéo-codaux, il s'agit d'une spléno-pancréatectomie gauche.
–En situation palliative, le traitement de l'obstruction biliaire ou digestive fait appel à des
techniques endoscopiques ou chirurgicales. Concernant la sténose biliaire, lorsque la survie
prévisible est inférieure à 3 mois (métastases hépatiques ou péritonéales), la mise en place
d'une prothèse plastique simple est préférable à une prothèse métallique pour des raisons de
coût. Au contraire, si elle est supérieure à 3 mois, on préférera utiliser une prothèse métallique
dont l'obstruction est statistiquement plus tardive. Les endo-prothèses biliaires améliorent le
confort de survie du patient en agissant sur l'ictère et le prurit qui le plus souvent régressent
rapidement. La chirurgie palliative de dérivation est préférable chez les patients qui ne sont pas