Suivi des femmes atteintes d`un cancer du sein non métastatique en

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UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE
(PARIS 6)
FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE
ANNEE 2012
THESE N° 2012PA06G061
THESE
Pour le diplôme d’Etat de
DOCTEUR EN MEDECINE
DISCIPLINE : Médecine Générale
Présentée et soutenue publiquement le 9 novembre 2012
à Paris
par
Christelle MACCHI
Née le 30 Juillet 1984 à Metz
Suivi des femmes atteintes d’un cancer du sein non métastatique
en médecine générale : Etude menée dans l’Est Parisien
Directeur de thèse : Mme Simone RADENNE, Docteur
Président de thèse : M. Jean-Marie ANTOINE, Professeur
Jury de thèse :
Mme Edwige BOURSTYN, Docteur
M. Cédric DE BAZELAIRE, Professeur
M. Michel MARTY, Professeur
1 PROFESSEURS DES UNIVERSITES-PRATICIENS HOSPITALIERS
UFR Médicale Pierre et Marie CURIE - Site PITIE
Année universitaire 2009-2010
ACAR Christophe
AGID Yves
AGUT Henri
ALLILAIRE Jean-François
AMOURA Zahir
ASTAGNEAU Pascal
AURENGO André
AUTRAN Brigitte
BARROU Benoît
BASDEVANT Arnaud
BAULAC Michel
BAUMELOU Alain
BELMIN Joël
BENHAMOU Albert
BENVENISTE Olivier
BERTRAND Jacques-Charles
BITKER Marc Olivier
BODAGHI Bahram
BOISVIEUX Jean-François
BOURGEOIS Pierre
BRICAIRE François
BRICE Alexis
BRUCKERT Eric
CABANIS Emmanuel
CACOUB Patrice
CALVEZ Vincent
CAPRON Frédérique
CARPENTIER Alexandre
CATALA Martin
CATONNE Yves
CAUMES Eric
CESSELIN François
CHAMBAZ Jean
CHARTIER-KASTLER Emmanuel
CHASTRE Jean
CHERIN Patrick
CHIGOT Jean-Paul
38. CHIRAS Jacques
CLEMENT-LAUSCH Karine
CLUZEL Philippe
COHEN David
COHEN Laurent
COMBES Alain
CORIAT Pierre
CORNU Philippe
COURAUD François
DANIS Martin
DAUTZENBERG Bertrand
DAVI Frédéric
DEBRE Patrice
CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIO-VASCULAIRE
FEDERATION DE NEUROLOGIE (surnombre)
BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE-HYGIENE
PSYCHIATRIE D’ADULTES
MEDECINE INTERNE
EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE
BIOPHYSIQUE et MEDECINE NUCLEAIRE
IMMUNOLOGIE
UROLOGIE
NUTRITION
ANATOMIE / NEUROLOGIE
NEPHROLOGIE
MEDECINE INTERNE Ivry
CHIRURGIE VASCULAIRE
MEDECINE INTERNE
STOMATOLOGIE ET CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE
UROLOGIE
OPHTALMOLOGIE
BIOSTATISTIQUES et INFORMATIQUE MEDICALE (surnombre)
RHUMATOLOGIE
MALADIES INFECTIEUSES - MALADIES TROPICALES
GENETIQUE
ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES
RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE (surnombre)
MEDECINE INTERNE
VIROLOGIE ET BACTERIOLOGIE
ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE
NEUROCHIRURGIE
CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE (département de génétique)
CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE
MALADIES INFECTIEUSES - MALADIES TROPICALES
BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
BIOLOGIE CELLULAIRE
UROLOGIE
REANIMATION MEDICALE
MEDECINE INTERNE
CHIRURGIE GENERALE (surnombre)
RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE III
NUTRITION
RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE II
PEDO-PSYCHIATRIE
NEUROLOGIE
REANIMATION MEDICALE
ANESTHESIOLOGIE et REANIMATION CHIRURGICALE
NEURO-CHIRURGIE
BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
PARASITOLOGIE (surnombre)
PNEUMOLOGIE
HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
IMMUNOLOGIE
2 DELATTRE Jean-Yves
DERAY Gilbert
DERENNE Jean-Philippe
DOMMERGUES Marc
DORMONT Didier
DUBOIS Bruno
DURON Jean-Jacques
DUGUET Alexandre
DUYCKAERTS Charles
EYMARD Bruno
FAUTREL Bruno
FERRE Pascal
FONTAINE Bertrand
FOSSATI Philippe
FOURET Pierre
GANDJBAKHCH Iradj
NEUROLOGIE (Fédération Mazarin)
NEPHROLOGIE
PNEUMOLOGIE (surnombre)
GYNECOLOGIE - OBSTETRIQUE
RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE
NEUROLOGIE
CHIRURGIE DIGESTIVE (surnombre)
PNEUMOLOGIE
ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
NEUROLOGIE
RHUMATOLOGIE
BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
FEDERATION DE NEUROLOGIE
PSYCHIATRIE D’ADULTES
ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
CHIRURGIE THORACIQUE et CARDIO-VASCULAIRE
GIRERD Xavier
GOROCHOV Guy
GRENIER Philippe
GRIMALDI André
HAERTIG Alain
HANNOUN Laurent
HAUW Jean-Jacques
HELFT Gérard
HERSON Serge
HEURTIER Agnès
HOANG XUAN Khê
ISNARD Richard
ISNARD-BAGNIS Corinne
JARLIER Vincent
JOUVENT Roland
KATLAMA née WATY Christine
KHAYAT David
KIEFFER Edouard
KLATZMANN David
KOMAJDA Michel
KOSKAS Fabien
LAMAS Georges
LANGERON Olivier
LAZENNEC Jean-Yves
LE FEUVRE Claude
LEBLOND née MISSENARD Véronique
LEENHARDT Laurence
LEFRANC Jean-Pierre
LEHERICY Stéphane
LEHOANG Phuc
LEMOINE François
LEPRINCE Pascal
LUBETZKI ép. ZALC Catherine
LYON-CAEN Olivier
MALLET Alain
MARIANI Jean
MAZERON Jean-Jacques
MAZIER Dominique
MEININGER Vincent
THERAPEUTIQUE / ENDOCRINOLOGIE
IMMUNOLOGIE
RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE II
ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES
MEDECINE LEGALE / UROLOGIE
CHIRURGIE GENERALE
ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES (surnombre)
DEPARTEMENT DE CARDIOLOGIE
THERAPEUTIQUE /MEDECINE INTERNE
ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES
NEUROLOGIE
CARDIOLOGIE et MALADIES VASCULAIRES
NEPHROLOGIE
BACTERIOLOGIE-HYGIENE
PSYCHIATRIE D'ADULTES
MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES
ONCOLOGIE MEDICALE
CHIRURGIE VASCULAIRE
IMMUNOLOGIE
CARDIOLOGIE et MALADIES VASCULAIRES
CHIRURGIE VASCULAIRE
OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE
ANESTHESIOLOGIE
ANATOMIE / CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE
DEPARTEMENT DE CARDIOLOGIE
HEMATOLOGIE CLINIQUE
ENDOCRINOLOGIE / MEDECINE NUCLEAIRE
CHIRURGIE GENERALE
RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE III
OPHTALMOLOGIE
IMMUNOLOGIE
CHIRURGIE THORACIQUE
FEDERATION DE NEUROLOGIE
FEDERATION DE NEUROLOGIE
BIOSTATISTIQUES ET INFORMATIQUE MEDICALE
BIOLOGIE CELLULAIRE/MEDECINE INTERNE
RADIOTHERAPIE
PARASITOLOGIE
NEUROLOGIE (Fédération Mazarin)
(surnombre)
3 MENEGAUX Fabrice
MERLE-BERAL Hélène
METZGER Jean-Philippe
MONTALESCOT Gilles
OPPERT Jean-Michel
PASCAL-MOUSSELLARD Hugues
PAVIE Alain
PERRIGOT Michel
PETITCLERC Thierry
PIERROT-DESEILLIGNY Charles
PIETTE François
PIETTE Jean-Charles
POIROT Catherine
POYNARD Thierry
PUYBASSET Louis
RATIU Vlad
RICHARD François
RIOU Bruno
ROBAIN Gilberte
ROUBY Jean-Jacques
SAMSON Yves
SIMILOWSKI Thomas
SPANO Jean-Philippe
THOMAS Daniel
TOUITOU Yvan
TOURAINE Philippe
VAILLANT Jean-Christophe
VAN EFFENTERRE Rémy
VERNANT Jean-Paul
VERNY Marc
VIDAILHET Marie-José
VOIT Thomas
WILLER Jean-Vincent
ZELTER Marc
CHIRURGIE GENERALE
HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
CARDIOLOGIE et MALADIES VASCULAIRES
CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES
NUTRITION
CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE
CHIR. THORACIQUE et CARDIO-VASCULAIRE.
REEDUCATION FONCTIONNELLE
BIOPHYSIQUE / NEPHROLOGIE
NEUROLOGIE
MEDECINE INTERNE - Ivry
MEDECINE INTERNE
CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE
HEPATO-GASTRO-ENTEROLOGIE
ANESTHESIOLOGIE REANIMATION CHIRURGICALE
HEPATO - GASTRO - ENTEROLOGIE
UROLOGIE
ANESTHESIOLOGIE/URGENCES
MEDICO-CHIRURGICALE
REEDUCATION FONCTIONNELLE -- Ivry
ANESTHESIOLOGIE ET REANIMATION CHIRURGICALE
NEUROLOGIE/URGENCES CEREBRO-VASCULAIRES
PNEUMOLOGIE
ONCOLOGIE MEDICALE
CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES
NUTRITION / BIOCHIMIE (surnombre)
ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES
CHIRURGIE GENERALE
NEURO-CHIRURGIE
HEMATOLOGIE CLINIQUE
MEDECINE INTERNE (Marguerite Bottard)
NEUROLOGIE
PEDIATRIE NEUROLOGIQUE
PHYSIOLOGIE
PHYSIOLOGIE / EXPLORATIONS FONCTIONNELLES
UFR Médicale Pierre et Marie CURIE - Site SAINT ANTOINE
Année universitaire 2009-2010
AMARENCO Gérard
AMSELEM Serge
ANDRE Thierry
ANTOINE Jean Marie
ARACTINGI Sélim
ARLET Guillaume
ARRIVE Lionel
AUCOUTURIER Pierre
AUDRY Georges
BALLADUR Pierre
BARDET Jean
BAUD Laurent
BAUDON Jean Jacques
Rééducation fonctionnelle et neurologique Hôpital ROTHSCHILD
Génétique Hôpital TROUSSEAU
Cancérologie Hôpital La Salpétrière
Gynécologie Obstétrique/Médecine de la Reproduction
Hôpital Tenon
Unité de Dermatologie Hôpital TENON
Bactériologie Hôpital TENON
Radiologie Hôpital SAINT-ANTOINE
INSERM U 712 Hôpital Saint-Antoine
Chirurgie viscérale infantile Hôpital TROUSSEAU
Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT-ANTOINE
Cardiologie Hôpital SAINT-ANTOINE (surnombre)
Explorations fonctionnelles multidisciplinaires Hôpital TENON
Néonatologie Hôpital TROUSSEAU (surnombre)
4 BEAUGERIE Laurent
BEAUSSIER Marc
BENIFLA Jean Louis
BENSMAN Albert
BERENBAUM Francis
BEREZIAT Gilbert
Gastroentérologie et Nutrition Hôpital SAINT-ANTOINE
Anesthésie – Réanimation Hôpital SAINT-ANTOINE
Gynécologie Obstétrique Hôpital ROTHSCHILD
Néphrologie, Dialyses et transplantations pédiatriques Hôpital
TROUSSEAU
Rhumatologie Hôpital SAINT-ANTOINE
UMR 7079 Physiologie et physiopathologie Campus Jussieu
(surnombre)
BERNAUDIN Jean François
Histologie biologie tumorale Hôpital TENON
BILLETTE DE VILLEMEUR Thierry Neuropédiatrie Hôpital TROUSSEAU
BOCCON GIBOD Liliane
Anatomie pathologique Hôpital TROUSSEAU (surnombre)
BONNET Francis
Anesthésie réanimation Hôpital TENON
BORDERIE Vincent
Ophtalmologie CNHO des 15/20
BOUCHARD Philippe
Endocrinologie Hôpital SAINT-ANTOINE
BOUDGHENE STAMBOULI Franck Radiologie Hôpital TENON
BREART Gérard
Gynécologie obstétrique Hôpital TENON
CABANE Jean
Médecine interne Hôpital SAINT-ANTOINE
CADRANEL Jacques
Pneumologie Hôpital TENON
CALLARD Patrice
Anatomie pathologique Hôpital TENON
CAPEAU Jacqueline
Inserm U.680 Faculté de Médecine P. & M. Curie
CARBAJAL SANCHEZ Ricardo
Urgences pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
CARBONNE Bruno
Gynécologie obstétrique Hôpital SAINT-ANTOINE
CARETTE Marie France
Radiologie Hôpital TENON
CASADEVALL Nicole
Hématologie biologique Hôpital SAINT-ANTOINE
CAYRE Yvon
Hématologie immunologie Hôpital DEBRE
CHAZOUILLERES Olivier
Hépatologie gastroentérologie Hôpital SAINT-ANTOINE
CHOSIDOW Olivier
Dermatologie – Allergologie Hôpital TENON
CHOUAID Christos
Pneumologie Hôpital SAINT-ANTOINE
CHRISTIN-MAITRE Sophie
Endocrinologie Hôpital SAINT-ANTOINE
CLEMENT Annick
Pneumologie Hôpital TROUSSEAU
CLERGUE François
Détaché au Ministère des Affaires Etrangères :
Hôpital Cantonal / Anesthésiologie
24, rue Micheli-du-Crest Genève 14 - Suisse
COHEN Aron
Cardiologie Hôpital SAINT-ANTOINE
CONSTANT Isabelle
Anesthésiologie réanimation Hôpital TROUSSEAU
COSNES Jacques
Gastro-entérologie et nutrition Hôpital SAINT-ANTOINE
COULOMB Aurore
Anatomie et cytologie pathologiques Hôpital TROUSSEAU
DAMSIN Jean Paul
Orthopédie Hôpital TROUSSEAU
DARAI Emile
Gynécologie obstétrique Hôpital TENON
DE GRAMONT Aimery
Oncologie médicale Hôpital SAINT-ANTOINE
DENOYELLE Françoise
ORL et chirurgie cervico-faciale Hôpital TROUSSEAU
DEVAUX Jean Yves
Biophysique et médecine nucléaire Hôpital SAINT-ANTOINE
DOUAY Luc
Hématologie biologique Hôpital TROUSSEAU
DOURSOUNIAN Levon
Chirurgie orthopédique Hôpital SAINT-ANTOINE
DUCOU LE POINTE Hubert
Radiologie Hôpital TROUSSEAU
DURON Françoise
Endocrinologie Hôpital SAINT-ANTOINE
DUSSAULE Jean Claude
Physiologie Hôpital SAINT-ANTOINE
FAUROUX Brigitte
Gastro-entérologie et nutrition pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
FERON Jean Marc
Chirurgie orthopédique et traumatologique
Hôpital SAINT-ANTOINE
FLEJOU Jean François
Anatomie pathologique Hôpital SAINT-ANTOINE
FLORENT Christian
Hépato gastro-entérologie Hôpital SAINT-ANTOINE
FRANCES Camille
Dermatologie – Allergologie Hôpital TENON
FUNCK BRENTANO Christian
Pharmacologie clinique Hôpital SAINT-ANTOINE
GARABEDIAN Eréa Noël
ORL et chirurgie cervico-faciale Hôpital TROUSSEAU
GARBARG CHENON Antoine
Bactériologie virologie Hôpital TROUSSEAU
5 GATTEGNO Bernard
GENDRE Jean Pierre
Urologie Hôpital SAINT-ANTOINE (surnombre)
Gastro-entérologie et nutrition Hôpital SAINT-ANTOINE
GIRARD Pierre Marie
GIRARDET Jean Philippe
GIROT Robert
GOLD Francis
GORIN Norbert
GRATEAU Gilles
GRIMFELD Alain
Maladies infectieuses et tropicales Hôpital SAINT-ANTOINE
Gastro-entérologie et nutrition pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
Hématologie biologique Hôpital TENON
Néonatologie Hôpital TROUSSEAU
Hématologie clinique Hôpital SAINT-ANTOINE
Médecine interne Hôpital TENON
Pédiatrie orientation pneumologie et allergologie
Hôpital TROUSSEAU (surnombre)
Pédiatrie générale Hôpital TROUSSEAU
Chirurgie thoracique Hôpital TENON
Réanimation médicale Hôpital SAINT-ANTOINE
Urologie Hôpital TENON
Chirurgie viscérale infantile Hôpital TROUSSEAU
Chirurgie digestive et viscérale Hôpital TENON
Biologie cellulaire – Inserm U. 680
Faculté de Médecine P. & M. Curie
Pharmacologie clinique Faculté de Médecine P. & M. Curie
Gynécologie obstétrique Hôpital TROUSSEAU
Pneumologie et allergologie pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
Chirurgie digestive et viscérale Hôpital TENON
ORL Hôpital TENON
Histologie biologie tumorale Hôpital TENON
Hématologie et oncologie pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
Ophtalmologie CHNO des Quinze-Vingts
Explorations fonctionnelles Hôpital TROUSSEAU
Pneumologie Hôpital SAINT-ANTOINE
Hématologie oncologie médicale Hôpital HOTEL DIEU
Hématologie et oncologie pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
Neurologie Hôpital SAINT-ANTOINE
Anesthésie – Réanimation Hôpital SAINT-ANTOINE
Cancérologie Hôpital TENON
Oncologie médicale Hôpital SAINT-ANTOINE
Hématologie Hôpital HOTEL-DIEU
Radiologie Hôpital TENON
Inserm U.538 Faculté de Médecine P. & M. Curie
Réanimation médicale Hôpital SAINT-ANTOINE
Pneumologie Hôpital TENON
Radiologie Hôpital SAINT-ANTOINE
ORL et chirurgie cervico-faciale Hôpital TENON
Maladies infectieuses et tropicales Hôpital SAINT-ANTOINE
Cardiologie Hôpital TENON
Gynécologie obstétrique Hôpital SAINT-ANTOINE
Chirurgie plastique Hôpital ROTHSCHILD
Néonatologie Hôpital TROUSSEAU
Biophysique et médecine nucléaire Hôpital TENON
Anesthésie réanimation Hôpital TROUSSEAU
Virologie Hôpital TENON
Réanimation médicale Hôpital SAINT-ANTOINE
Ophtalmologie CHNO des 15/20
Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT-ANTOINE
Service dʹAccueil des Urgences Hôpital SAINT-ANTOINE
Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT-ANTOINE
Psychiatrie d’adultes Hôpital SAINT-ANTOINE
GRIMPREL Emmanuel
GRUNENWALD Dominique
GUIDET Bertrand
HAAB François
HELARDOT Pierre Georges
HOURY Sidney
HOUSSET Chantal
JAILLON Patrice
JOUANNIC Jean-Marie
JUST Jocelyne
LACAINE François
LACAU SAINT GUILY Jean
LACAVE Roger
LANDMAN-PARKER Judith
LAROCHE Laurent
LE BOUC Yves
LEBEAU Bernard
LEGRAND Ollivier
LEVERGER Guy
LEVY Richard
LIENHART André
LOTZ Jean Pierre
LOUVET Christophe
MARIE Jean Pierre
MARSAULT Claude
MASLIAH Joëlle
MAURY Eric
MAYAUD Marie Yves
MENU Yves
MEYER Bernard
MEYOHAS Marie Caroline
MICHEL Pierre Louis
MILLIEZ Jacques
MIMOUN Maurice
MITANCHEZ Delphine
MONTRAVERS Françoise
MURAT Isabelle
NICOLAS Jean Claude
OFFENSTADT Georges
PAQUES Michel
PARC Yann
PATERON Dominique
PAYE François
PERETTI Charles-Siegfried
(surnombre)
6 PERIE Sophie
PETIT Jean Claude
PIALOUX Gilles
POUPON Raoul
RENOLLEAU Sylvain
RODRIGUEZ Diana
RONCO Pierre Marie
RONDEAU Eric
ROSMORDUC Olivier
ROUGER Philippe
ROUZIER Roman
ROZENBAUM Willy
SAHEL José Alain
SAUTET Alain
SEZEUR Alain
SIFFROI Jean Pierre
SOUBRIER Florent
TALBOT Jean Noël
THIBAULT Philippe
THOMAS Guy
THOUMIE Philippe
TIRET Emmanuel
TOUBOUL Emmanuel
TOUNIAN Patrick
TRAXER Olivier
TRUGNAN Germain
TUBIANA Jean Michel
UZAN Serge
VALLERON Alain Jacques
VAYSSAIRAT Michel
VAZQUEZ Marie Paule
WENDUM Dominique
WISLEZ Marie
ORL Hôpital TENON
Bactériologie virologie Hôpital SAINT-ANTOINE
Maladies infectieuses et tropicales Hôpital TENON
Hépatologie et gastro-entérologie Hôpital SAINT-ANTOINE
Réanimation néonatale Hôpital TROUSSEAU
Neuro-pédiatrie Hôpital TROUSSEAU
Néphrologie et dialyses Hôpital TENON
Urgences néphrologiques – Transplantation rénale
Hôpital TENON
Hépato gastro-entérologie Hôpital SAINT-ANTOINE
I.N.T.S. 6, rue Alexandre Cabanel 75739 Paris cedex 15
Gynécologie obstétrique Hôpital TENON
Maladies infectieuses et tropicales Hôpital SAINT-LOUIS
Ophtalmologie CHNO des 15/20
Chirurgie orthopédique Hôpital SAINT-ANTOINE
Chirurgie générale Hôpital des DIACONESSES
Génétique et embryologie médicales Hôpital TROUSSEAU
Département de génétique
Groupe Hospitalier PITIE SALPETRIERE
Biophysique médecine nucléaire Hôpital TENON
Urologie Hôpital TENON (surnombre)
Psychiatrie d’adultes Hôpital SAINT-ANTOINE
Rééducation neuro-orthopédique Hôpital ROTHSCHILD
Chirurgie générale et digestive Hôpital SAINT-ANTOINE
Radiothérapie Hôpital TENON
Gastro-entérologie et nutrition pédiatriques Hôpital TROUSSEAU
Urologie Hôpital TENON
Inserm U538 Faculté de Médecine P. & M. Curie
Radiologie Hôpital SAINT-ANTOINE (surnombre)
Gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction
Hôpital TENON
Unité de santé publique Hôpital SAINT-ANTOINE
Cardiologie Hôpital TENON
Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie Hôpital TROUSSEAU
Anatomie pathologique Hôpital SAINT-ANTOINE
Pneumologie Hôpital TENON
7 MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES-PRATICIENS
HOSPITALIERS
UFR Médicale Pierre et Marie CURIE - Site PITIE
Année universitaire 2009-2010
ANKRI Annick
HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
AUBRY Alexandra
BACTERIOLOGIE
AXELRAD Herbert
PHYSIOLOGIE
BACHELOT Anne
ENDOCRINOLOGIE (Stagiaire)
BELLANNE-CHANTELOT Christine GENETIQUE
BENOLIEL Jean-Jacques
BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
BENSIMON Gilbert
PHARMACOLOGIE
BORSOS Anne-Marie
BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
BOUTOLLEAU David
VIROLOGIE
BROUSSE Geneviève
PARASITOLOGIE
BUFFET Pierre
PARASITOLOGIE
CARCELAIN-BEBIN Guislaine
IMMUNOLOGIE
CARRIE Alain
BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
CHARLOTTE Frédéric
ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
CHARRON Philippe
GENETIQUE/CARDIOLOGIE
COLLET Jean-Philippe
DEPARTEMENT DE CARDIOLOGIE
COMPERAT Eva
ANATOMIE PATHOLOGIQUE
CORVOL Jean-Christophe
PHARMACOLOGIE
COULET Florence
GENETIQUE
COUSSIEU Christiane
BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
DALOZ Madeleine
ANESTHESIOLOGIE ET REANIMATION
DANZIGER Nicolas
PHYSIOLOGIE
DATRY Annick
PARASITOLOGIE
DELERS Francisco
BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
DEPIENNE Christel
GENETIQUE (Stagiaire)
DUPONT-DUFRESNE Sophie
ANATOMIE/NEUROLOGIE
FOLLEZOU Jean-Yves
RADIOTHERAPIE
FOURNIER Emmanuel
PHYSIOLOGIE
FRIJA Elisabeth
PHYSIOLOGIE
GALANAUD Damien
RADIOLOGIE
GAYMARD Bertrand
PHYSIOLOGIE
GIRAL Philippe
NUTRITION/ENDOCRINOLOGIE
GOLMARD Jean-Louis
BIOSTATISTIQUES ET INFORMATIQUE MEDICALE
HABERT Marie-Odile
BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE
HALLEY DES FONTAINES Virginie EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE
HOANG VAN Catherine
ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
KAHN Jean-François
PHYSIOLOGIE
LACOMBE Catherine
BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE
LACOMBLEZ Lucette
PHARMACOLOGIE
LACORTE Jean-Marc
BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
LAURENT Claudine
PEDOPSYCHIATRIE (Stagiaire)
LE BIHAN Johanne
BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
LE GUERN Eric
GENETIQUE
LESOURD Sylvie
GENETIQUE
MAKSUD Philippe
BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE
MARCELIN-HELIOT Anne Geneviève VIROLOGIE
MAZIERES Léonore
PHYSIOLOGIE
MORICE Vincent
BIOSTATISTIQUES ET INFORMATIQUE MEDICALE
8 NACCACHE Lionel
N’GUYEN-KHAC Florence
PERNES Jean-François
PIDOUX Bernard
ROBERT Jérôme
ROSENHEIM Michel
ROSENZWAJG Michelle
ROUSSEAU Géraldine
SANSON Marc
SEBBAN Claude
SEILHEAN Danielle
SIMON Dominique
SOUGAKOFF Wladimir
STRAUS Christian
TANKERE Frederic
TEZENAS DU MONTCEL Sophie
THELLIER Marc
TRESCA Jean-Pierre
URIOS Paul
VEZIRIS Nicolas
VITTE Elisabeth
WAROT Dominique
BERLIN Ivan
CARAYON Alain
FILLET Anne-Marie
GAY Frédérick
HULOT Jean-Sébastien
PHYSIOLOGIE
HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE
PHYSIOLOGIE
BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE
EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE
IMMUNOLOGIE
CHIRURGIE GENERALE
ANATOMIE/NEUROLOGIE
MEDECINE INTERNE / GERIATRIE
NEURO-ANATOMIE PATHOLOGIQUE
SANTE PUBLIQUE / EPIDEMIOLOGIE
BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE
PHYSIOLOGIE/EXPLORATION FONCTIONNELLE
O.R.L.
BIOSTATISTIQUES et INFORMATIQUE MEDICALE
PARASITOLOGIE
BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
BACTERIOLOGIE-HYGIENE (stagiaire)
ANATOMIE/O.R.L.
PHARMACOLOGIE
PHARMACOLOGIE détaché 01.09.2008 au 31.08.2009
BIOCHIMIE détaché 01.11.2007 au 31.10.2009
BACTERIOLOGIE détachée EDF 01.09.2007 au 31.08.2011
PARASITOLOGIE détaché 01.05.2008 au 30.04.2010
PHARMACOLOGIE détaché 15.08.2008 au01.07.2009
UFR Médicale Pierre et Marie CURIE - Site SAINT ANTOINE
Année universitaire 2009-2010
ABUAF Nisen
AMIEL Corinne
ANCEL Pierre Yves
APARTIS Emmanuelle
BARBU Véronique
BELLOCQ Agnès
BENLIAN Pascale
BERTHOLON Jean François
BIOUR Michel
BOELLE Pierre Yves
BOFFA Jean Jacques
BOULE Michèle
CARRAT Fabrice
CERVERA Pascale
CHABBERT BUFFET Nathalie
COLOMBAT Magali
DECRE Dominique
DEHEE Axelle
DELHOMMEAU François
DELISLE Françoise
DEVAUX Aviva
Hématologie Hôpital TENON
Virologie Hôpital TENON
Département de Santé Publique Hôpital TENON
Physiologie Hôpital SAINT-ANTOINE
Biologie cellulaire Faculté de Médecine P. & M. Curie
Explorations fonctionnelles Hôpital TENON
Biochimie B Hôpital SAINT-ANTOINE
Explorations fonctionnelles respiratoires
Hôpital SAINT-ANTOINE
Pharmacologie Faculté de Médecine P. & M. Curie
Inserm U707 Faculté de Médecine P. & M. Curie
Néphrologie et dialyses Hôpital TENON
Physiologie Hôpital TROUSSEAU
Inserm U707 Faculté de Médecine P. & M. Curie
Anatomie pathologique Hôpital SAINT-ANTOINE
Gynécologie Obstétrique Hôpital TENON
Anatomo-pathologie Hôpital TENON
Bactériologie virologie Hôpital SAINT-ANTOINE
Bactériologie virologie Hôpital TROUSSEAU
Hématologie Hôpital SAINT-ANTOINE
Bactériologie virologie Hôpital TENON
Biologie de la Reproduction GH Pitié-Salpétrière
9 DEVELOUX Michel
EL ALAMY Ismaïl
ESCUDIER Estelle
FAJAC-CALVET Anne
FERRERI Florian
FLEURY Jocelyne
FOUQUERAY Bruno
FRANCOIS Thierry
GARÇON Loïc
GARDERET Laurent
GEROTZIAFAS Grigoris
GONZALES Marie
GOZLAN Joël
HAYMANN Jean Philippe
HENNEQUIN Christophe
JOHANET Catherine
JOSSET Patrice
JOYE Nicole
KHOSROTEHRANI Kiarash
KIFFEL Thierry
LACOMBE Karine
LAGRANGE Monique
LAPILLONNE Hélène
LASCOLS Olivier
LEWIN ZEITOUN Maïté
MANDELBAUM Jacqueline
MAUREL Gérard
MAURIN Nicole
MOHAND-SAID Saddek
MORAND Laurence
NETCHINE Irène
PARISET Claude
PICARD Arnaud
PLAISIER Emmanuel
POIRIER Jean Marie
POIROT Jean Louis
PORTNOI Marie France
RAINTEAU Dominique
RAVEL DARRAGI Nadège
ROBERT Annie
ROSSIGNOL Sylvie
ROUX Patricia
SEBE Philippe
SEBILLE Alain
SELLAM Jérémie
SEROUSSI FREDEAU Brigitte
SIBONY Mathilde
SIMON Tabassome
SOUSSAN Patrick
STANKOFF Bruno
SVRCEK Magali
Parasitologie Hôpital SAINT-ANTOINE
Hématologie biologique Hôpital TENON
Département de Génétique Hôpital TROUSSEAU
Histologie embryologie Hôpital TENON
Psychiatrie d'Adultes Hôpital SAINT-ANTOINE
Histologie embryologie Hôpital TENON
Explorations fonctionnelles Hôpital TENON
Pneumologie et réanimation Hôpital TENON
Hématologie biologique Hôpital SAINT-ANTOINE
Hématologie clinique Hôpital SAINT-ANTOINE
Hématologie Hôpital TENON
Génétique et embryologie médicales Hôpital TROUSSEAU
Bactériologie virologie Hôpital SAINT-ANTOINE
Explorations fonctionnelles Hôpital TENON
Parasitologie Hôpital SAINT-ANTOINE
Immunologie et hématologie biologiques
Hôpital SAINT-ANTOINE
Anatomie pathologique Hôpital TROUSSEAU
Département de Génétique Hôpital TROUSSEAU
Dermatologie Hôpital TENON
Biophysique et médecine nucléaire Hôpital SAINT-ANTOINE
Maladies infectieuses Hôpital SAINT-ANTOINE
Immunologie et hématologie biologiques
Hôpital SAINT-ANTOINE
Hématologie biologique Hôpital TROUSSEAU
Inserm U.680 Faculté de Médecine P. & M. Curie
Radiologie Hôpital SAINT-ANTOINE
Histologie embryologie cytogénétique orientation biologie de la
reproduction Hôpital TENON
Biophysique et médecine nucléaire
Faculté de Médecine P. & M. Curie
Histologie Hôpital TENON
Ophtalmologie CHNO des 15/20
Bactériologie virologie Hôpital SAINT-ANTOINE
Explorations fonctionnelles Hôpital TROUSSEAU
Explorations fonctionnelles et endocriniennes
Hôpital TROUSSEAU
Chirurgie Maxillo-faciale Hôpital TROUSSEAU
Néphrologie Hôpital TENON
Pharmacologie clinique Faculté de Médecine P. & M. Curie
Parasitologie Faculté de Médecine P. & M. Curie
Département de Génétique Hôpital TROUSSEAU
Inserm U.538 Faculté de Médecine P. & M. Curie
Histologie biologie reproduction Hôpital TENON
Hématologie biologique Hôpital SAINT-ANTOINE
Explorations fonctionnelles Hôpital TROUSSEAU
Parasitologie Faculté de Médecine P. & M. Curie
Urologie Hôpital TENON
Physiologie Faculté de Médecine P. & M. Curie
Rhumatologie Hôpital SAINT-ANTOINE
Département de Santé Publique Hôpital TENON
Anatomie pathologique Hôpital TENON
Pharmacologie clinique Faculté de Médecine P. & M. Curie
Virologie Hôpital TENON
Neurologie Hôpital TENON
Anatomie et cytologie pathologiques Hôpital SAINT-ANTOINE
10 TANKOVIC Jacques
THOMAS Ginette
VAN DEN AKKER Jacqueline
VAYLET Claire
VIBERT Jean François
VIGOUROUX Corinne
WEISSENBURGER Jacques
WOLF Claude
Bactériologie virologie Hôpital SAINT-ANTOINE
Biochimie Faculté de Médecine P. & M. Curie
Embryologie pathologique et cytogénétique Hôpital TROUSSEAU
Médecine nucléaire Hôpital TROUSSEAU
Inserm U 444 Faculté de Médecine P. & M. Curie
Inserm U680 Faculté de Médecine P. & M. Curie
Pharmacologie clinique Faculté de Médecine P. & M. Curie
Laboratoire de spectrométrie de masse
Faculté de Médecine P. & M. Curie
ASSISTANT ENSEIGNEM ENT SUPERIEUR
CHENAIS Joël
Biophysique Faculté de Médecine P. & M. Curie
11 REMERCIEMENTS
A Madame le Docteur Simone RADENNE
Je vous remercie pour votre aide, votre soutien et pour les conseils avisés que vous m’avez prodigués
tout au long de mon internat, et notamment ces derniers mois ; je n’aurais pu espérer meilleur guide.
Merci également d’aimer votre métier comme vous le faites !
A Monsieur le Professeur Jean-Marie ANTOINE
Je vous remercie de m’avoir fait l’honneur d’accepter de présider mon jury de thèse.
A Madame le Docteur Edwige BOURSTYN
Merci d’avoir contribué à ma formation en sénologie et de m’avoir transmis un peu de votre
savoir…
Je n’oublierai jamais ces moments partagés ensemble, ni votre gentillesse et votre grande générosité.
A Messieurs les Professeurs DE BAZELAIRE et MARTY
Je vous remercie infiniment d’avoir accepté de faire partie des membres du jury de ma thèse.
12 A MA FAMILLE ET A MES PROCHES
A mes parents, qui ont su m’encourager et me soutenir depuis toujours ; je ne vous remercierai
jamais assez.
A ma sœur Sophie et mon frère Pierre, pour leur amour et leur générosité.
A mes grands-parents, sans qui je ne serais jamais devenue celle que je suis aujourd’hui.
A Véronique et Arnaud, pour leur présence dans les bons comme dans les mauvais moments.
A ma tata Colette, qui nous a quittés trop tôt et que j’aurais aimé avoir auprès de moi à cet instant.
Je lui dédie ce travail, en racontant cette maladie qui l’a tant fait souffrir.
A mes oncles et tantes, cousins et cousines, pour leur soutien tout au long de ces années.
A mes amis et mes collègues, pour leur aide et leur présence.
Aux médecins qui ont contribué à ma formation tout au long de ces années.
13 Serment d’Hippocrate
En présence des Maîtres de cette Ecole, de mes chers condisciples et devant
l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de
la probité dans l’Exercice de la Médecine. Je donnerai mes soins gratuits à
l’indigent et n’exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail.
Admis dans l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma
langue taira les secrets qui me seront confiés, et mon état ne servira pas à
corrompre les mœurs ni à favoriser le crime. Respectueux et reconnaissant envers
mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants l’instruction que j’ai reçue de leurs pères.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ! Que je
sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.
14 Liste des abréviations
ACE
ACR
ADN
AERAS
AFSSAPS
AINS
ALD
AMM
BI-RADS
BRCA1
BRCA2
CA 15-3
CCIS
CES
CLIS
CepiDc
CRAMIF
CYP2D6
DCC
DIU
DIU
DMP
DU
ECG
EMG
EPP
FEVG
FMC
FNPEIS
5-FU
Gy
HAD
HPST
ICRU
IMC
INCa
InVs
IRM
IRS
IRSN
Ki67
LDL
LH-RH
OMS
PAM
Antigène carcino-embryonnaire
American college of radiology
Acide désoxyribonucléique
s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé
Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé
Anti-inflammatoire non stéroïdien
Affection de longue durée
Autorisation de mise sur le marché
Breast imaging reporting and data system
Breast cancer 1
Breast cancer 2
Carbohydrate 15-3
Carcinome canalaire in situ
Certificat d’études supérieures
Carcinome lobulaire in situ
Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès
Caisse régionale d’assurance maladie d’Ile de France
Cytochrome P450 2D6
Dossier communicant de cancérologie
Dispositif intra-utérin
Diplôme inter-universitaire
Dossier médical partagé
Diplôme universitaire
Electrocardiogramme
Electromyogramme
Electrophorèse des protéines
Fraction d’éjection du ventricule gauche
Formation médicale continue
Fonds national de prévention, d’éducation et d’information sanitaire
5 fluoro uracile
Gray
Hospitalisation à domicile
Hopital patient santé territoire
International commission on radiation units and measurements
Indice de masse corporelle
Institut national du cancer
Institut national de veille sanitaire
Imagerie par résonnance magnétique
Inhibiteur de la recapture de la sérotonine
Inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline
Antigène Ki 67
Low density lipoprotein
Luteinizing hormone – releasing hormone
Organisation mondiale de la santé
Plaque aréolomamelonnaire
15 PTEN
PTH
RCP
RE
RMD
RMI
RP
RR
SBR
SDPM
SERM
TDM
TEP
THS
UICC
Phosphatase and TENsin homolog
Parathormone
Réunion de concertation pluridisciplinaire
Récepteur aux estrogènes
Reconstruction mammaire différée
Reconstruction mammaire immédiate
Récepteurs à la progestérone
Risque relatif
Scarff bloom richardson
Syndrome de dissection post-mastectomie
Selective estrogen receptor modulator
Tomodensitométrie
Tomographie par émission de positons
Traitement hormonal substitutif
Union for international cancer control
16 Tables des matières
INTRODUCTION
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I. LE CANCER DU SEIN A TRAVERS L’HISTOIRE
I. 1 Historique du mot cancer
I. 2 Caractéristiques cliniques du cancer du sein, évolution de l’Antiquité
aux Temps Modernes
I. 3 Evolution des thérapeutiques
I. 3. 1 Traitement chirurgical
I. 3. 2 La radiothérapie
I. 3. 3 Les traitements médicaux
21
21
II. LE CANCER DU SEIN EN 2012 : GENERALITES
II. 1 Epidémiologie : incidence et mortalité
II. 1. 1 Dans le monde
II. 1. 2 En France
II. 1. 3 Cas particulier de la femme jeune en âge de procréer
II. 2 Facteurs de risque de cancer du sein
II. 2. 1 Facteurs intrinsèques
II. 2. 2 Facteurs extrinsèques
II. 3 Classification histologique des tumeurs mammaires
II. 3. 1 Rappels anatomiques et histologiques
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I. 3. 3. 1 L’hormonothérapie
I. 3. 3. 2 La chimiothérapie
I. 3. 3. 3 La thérapie ciblée
II. 3. 1. 1 La glande mammaire et l’arbre galactophorique
II. 3. 1. 2 Drainage lymphatique de la glande mammaire
II. 3. 1. 3 Vascularisation de la glande mammaire
II. 3. 1. 4 Innervation de la glande mammaire
II. 3. 1. 5 Nomenclature des quadrants et segments du sein
II. 3. 2 Histologie des cancers du sein
II. 3. 2. 1 Les cancers épithéliaux
II. 3. 2. 2 Les cancers du sein inflammatoires
II. 3. 2. 3 Les autres tumeurs non épithéliales
II. 3. 2. 4 Classification moléculaire des cancer du sein
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II. 4 Circonstances diagnostiques du cancer du sein
II. 4. 1 Le dépistage
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36
II. 4. 2 Symptomatologie mammaire
II. 5 Bilan d’extension et facteurs pronostiques
II. 5. 1 Bilan d’extension
II. 5. 2 Facteurs pronostiques et prédictifs du cancer du sein
II. 6 Les traitements actuels du cancer du sein
II. 6. 1 Les traitements loco-régionaux
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39
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41
II. 4. 1. 1 Le dépistage organisé
II. 4. 1. 2 Le dépistage individuel
II. 6. 1. 1 La chirurgie mammaire
II. 6. 1. 1. 1 La chirurgie conservatrice
II. 6. 1. 1. 2 La chirurgie radicale
II. 6. 1. 2 La chirurgie du creux axillaire
II. 6. 1. 2. 1 Curage axillaire ou lymphadenectomie
II. 6. 1. 2. 2 Ganglion sentinelle
II. 6. 1. 3 La radiothérapie
II. 6. 2 Les traitements médicaux adjuvants
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17 II. 6. 2. 1 La chimiothérapie
II. 6. 2. 2 L’hormonothérapie
II. 6. 2. 3 La thérapie ciblée
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47
III. LE SUIVI : POURQUOI, COMMENT ?
III. 1 Les objectifs du suivi
III. 2 Les différents acteurs du suivi
III. 2. 1 Une prise en charge pluridisciplinaire
III. 2. 2 L’interface ville-hôpital et l’apport des réseaux
III. 3 Les différentes étapes du suivi
III. 3. 1 Suivi sénologique
III. 3. 1. 1 Diagnostic d’une récidive locorégionale et d’un cancer controlatéral
III. 3. 1. 1. 1 Surveillance clinique
III. 3. 1. 1. 2 Surveillance radiologique
III. 3. 1. 2 Diagnostic d’une récidive à distance
III. 3. 1. 3 Diagnostic et prise en charge des éventuelles complications des traitements
III. 3. 1. 3. 1 Complications des traitements locorégionaux
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III. 3. 1. 3. 1. 1 Complications de la chirurgie
III. 3. 1. 3. 1. 2 Complications de la radiothérapie
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61
III. 3. 1. 3. 2. 1 Complications de la chimiothérapie
III. 3. 1. 3. 2. 2 Complications de l’hormonothérapie
III. 3. 1. 3. 2. 3 Toxicité de la thérapie ciblée
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III. 3. 1. 3. 2 Complications des traitements systémiques
65
III. 3. 2 Suivi psychologique
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III. 3. 3 Réhabilitation après un cancer du sein
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III. 3. 2. 1 Répercussions psychiques du cancer du sein
III. 3. 2. 1. 1 Facteurs de risque de survenue d’une complication d’ordre psychique
III. 3. 2. 1. 2 Principaux troubles psychiques rencontrés
III. 3. 2. 2 Prise en charge des complications psychiques
III. 3. 3. 1 Réadaptation gynécologique
III. 3. 3. 1. 1. Réadaptation sexuelle et contraception
III. 3. 3. 1. 2 Avenir gravidique et allaitement
III. 3. 3. 1. 3 Reconstruction mammaire et alternatives
III. 3. 3 .2 Réinsertion socio-professionnelle
III. 3. 3. 2. 1 Réinsertion sociale
III. 3. 3. 2. 2 Réinsertion professionnelle
IV. ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE
IV. 1 Matériel et méthodes
IV. 1. 1 Type d’étude
IV. 1. 2 Population étudiée et modalités de sélection
IV. 1. 3 Méthode
IV. 1. 4 Questionnaires
IV. 1. 5 Analyse
IV. 2 Résultats
IV. 2. 1 Caractéristiques démographiques des médecins et de leur exercice
IV. 2. 2 La prise en charge des femmes atteintes d’un cancer du sein par les médecins de l’étude
IV. 2. 2. 1 Généralités
IV. 2. 2. 2 Soutien/suivi psychologique
IV. 2. 2. 3 Réadaptation gynécologique
IV. 2. 2. 4 Soutien socio-professionnel
IV. 2. 2. 5 Suivi sénologique
IV. 2. 2. 6 Plan Cancer 2009-2013 et loi HPST
IV. 3 Discussion
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90
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91
92
92
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96
CONCLUSION
99
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
100
109
18 Résumé
En France, en 2012, le cancer du sein constitue la première cause de mortalité par cancer chez la
femme. Du fait des progrès médicaux réalisés ces dernières décennies, le nombre de femmes en
rémission et nécessitant un suivi médical prolongé ne cesse d’augmenter, posant de véritables
difficultés organisationnelles. Le suivi de ces femmes se voit actuellement de plus en plus confié aux
médecins généralistes.
L’objectif de ce travail de thèse a été de décrire l’implication des médecins généralistes de trois
arrondissements de l’Est parisien, dans le suivi post-thérapeutique de leurs patientes atteintes d’un
cancer du sein non métastasé.
Nous avons pour cela choisi de mener une étude descriptive basée sur le volontariat, incluant 232
médecins généralistes.
Le taux de participation a été de 43 %. Si la totalité des médecins généralistes interrogés ont reconnu
avoir au moins une femme atteinte d’un cancer du sein dans leur patientèle, 53,1 % d’entre eux
déclarent participer assez souvent au suivi post-thérapeutique. Cette participation se fait
principalement sur les plans du soutien psychologique et de l’aide à la réinsertion
socioprofessionnelle. Seulement 51,5 % de ces médecins déclarent participer assez souvent ou
souvent au suivi sénologique en lui-même.
Cette étude nous a permis de constater la grande hétérogénéité qui existe dans le suivi des femmes
atteintes d’un cancer du sein en médecine générale, certains champs du suivi, pourtant essentiels,
n’étant que très rarement abordés. Une définition plus claire du rôle du médecin généraliste dans le
suivi de cette maladie et la création d’un référentiel pourraient sans doute améliorer la surveillance
complexe de ces patientes.
19 Introduction
Le cancer du sein est actuellement le cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde avec plus
d’un million de nouveaux cas par an et plus de 370 000 décès.
En France, il représente la première cause de mortalité par cancer chez la femme et constitue donc
un véritable enjeu de santé publique. Cependant, si l’incidence du cancer du sein ne cesse
d’augmenter, la mortalité qui lui est imputée tend à diminuer régulièrement depuis plusieurs années,
sans doute grâce à la mise en place du dépistage organisé depuis 2004 et à l’amélioration des
thérapeutiques adjuvantes.
Les nombreuses avancées technologiques et médicales réalisées ces trente dernières années ont
sensiblement augmenté le nombre de personnes en longue rémission, ou considérées comme guéries
d’un cancer. La guérison d’un patient cancéreux n’est donc plus une exception, pouvant même
représenter la majorité des cas dans certaines localisations. On rappellera qu’il est d’usage d’attendre
un délai minimum de cinq ans avant de la déclarer.
Le risque de récidive d’un cancer du sein n’étant pas nul à moyen ou à long terme, le nombre de
femmes nécessitant une surveillance post-thérapeutique régulière et prolongée a donc rapidement
augmenté en parallèle, posant actuellement de véritables difficultés organisationnelles : le suivi des
femmes atteintes d’un cancer du sein se voit de plus en plus souvent confié, de façon totale ou
partielle, aux gynécologues de ville et aux médecins généralistes.
Alors qu’il était jusque-là présent essentiellement au début de la maladie et après la phase
hospitalière, le médecin généraliste est aujourd’hui de plus en plus sollicité pendant la phase de
traitement. Cette sollicitation se voit renforcée parle Ministère de la Santé à travers du Plan Cancer
2009-2013, dont l’un des objectifs vise à impliquer davantage les médecins généralistes dans la prise
en charge des personnes atteintes d’un cancer. Cependant, la majorité de ces médecins restent
aujourd’hui peu informés sur les modalités du suivi et sont parfois réticents à s’y intéresser au vu de
la charge de travail conséquente qui leur incombe déjà. Le suivi de ces patientes peut en en effet
s’avérer extrêmement complexe : au delà des complications imputables aux traitements locaux
(radiothérapie, chirurgie) et systémiques (chimiothérapie, hormonothérapie) que l’on peut qualifier
de physiques, il convient de ne pas sous-estimer les répercussions psychiques, rattachées à l’annonce
d’un diagnostic grave ou à l’aspect symbolique de l’organe touché, ou encore les répercussions
familiales et sociales de la maladie.
Au vu de cette problématique, j’ai souhaité m’intéresser à la façon dont sont suivies les femmes
atteintes d’un cancer du sein en médecine générale dans trois arrondissements de l’Est Parisien, afin
de mieux cerner les besoins, les actions, les limites de ces médecins, tout comme leur intérêt pour
cette surveillance, leur motivation et la sollicitation dont ils ont pu faire l’objet dans le contexte de
l’actuel Plan Cancer.
Qui sont exactement ces médecins généralistes qui effectuent le suivi de leurs patientes atteintes d’un
cancer du sein ? Quels sont exactement leur place et leur rôle dans le suivi de cette maladie ? Sous
quelle forme et de quelle manière exercent-ils ce suivi ? Dans quelle mesure sont-ils informés de la
volonté actuelle du gouvernement de leur attribuer ce nouveau rôle « pivot » de surveillance ?
Telles sont les différentes questions que nous allons aborder dans ce travail afin de mieux
comprendre l’activité de suivi effectuée par les médecins généralistes dans le cadre de la pathologie
cancéreuse du sein, pour tenter d’y apporter une réponse.
20 I. LE CANCER DU SEIN A TRAVERS L’HISTOIRE.
I. 1 Historique du mot cancer
Le plus ancien texte connu faisant allusion au cancer semble être le papyrus dit d’Edwin Smith,
qui daterait de l’ancien empire égyptien, vers 1600 av J.-C, et où il est décrit pour la première
fois des cas de pathologies pouvant s’apparenter à des cancers du sein.[1]
Le terme de cancer est apparu en Grèce, vers 400av J.-C, parmi les prêtres-médecins
d’Esculape, les Asclépiades, bien avant Hippocrate. Ces derniers ont identifié le cancer sous la
forme d’un groupe de maladies caractérisées par une tuméfaction, ulcérée ou non, n’ayant
aucune tendance à la guérison spontanée, et l’ont décrit sous le terme de « carcinos », qui
signifie « crabe » en grec ancien ou « pince », en raison de l’aspect qu’il prend à un stade évolué,
les veines qui entourent de la tumeur étant alors comparables aux pinces d’un crabe. [2]
Ainsi, pour beaucoup de peuples du monde, le crabe habite l’imaginaire social comme figure du
cancer.
Plusieurs synonymes du mot cancer ont été utilisés dans le langage médical et populaire,
notamment l’injonction: Noli me tangere, en français Ne me touche pas, qui fût autrefois l’un des
synonymes du mot cancer, employé lorsque les médecins souhaitaient ne pas prononcer le
terme médical devant un patient. Le cancer était alors désigné par le précepte même qui
enjoignait de ne pas le toucher, sous peine de le rendre plus agressif.[3]
I. 2 Caractéristiques cliniques du cancer du sein, évolution de l’Antiquité
aux Temps Modernes
S’il est certain que le cancer a de tout temps affligé l’humanité, il a été masqué jusqu’aux
époques récentes par des fléaux plus évidents comme les grandes épidémies, la famine ou les
guerres ; ce n’est qu’au XXe siècle qu’il devient une maladie à part entière et l’une des peurs
majeure de notre société moderne à l’espérance de vie nettement allongée, où il représente
désormais la première cause de mortalité.
La présentation clinique du cancer du sein s’est progressivement étoffée aux cours des siècles.
Des femmes célèbres en ont été atteintes et en sont décédées Théodora (500-548), impératrice
de Byzance et épouse de Justinien, Anne d’Autriche (1601-1666), reine de France et mère de
Louis XIV.
Pendant longtemps, dans la littérature médicale et dans les faits, la place du cancer du sein est
demeurée modeste, les femmes mourant souvent trop jeunes pour en être victime.
Les caractéristiques cliniques du cancer du sein sont cependant dépeintes depuis la plus haute
Antiquité, la première description du cancer du sein ayant été faite par Hippocrate sous le terme
de « carcinoma ».
Aulus Cornelius Celsus, francisé en Celse, encyclopédiste romain et contemporain de
l’empereur Auguste, définit les différents stades de la maladie et les traitements à utiliser en
fonction de son évolution (excision, cautérisation, onguents).[2] Il évoque également le risque de
21 stimuler l’aggravation du cancer en cas de traitement incomplet, réflexion qui sera à l’origine du
principe « noli me tangere ».
L’influence d’Hippocrate se retrouve chez Galien (130-201), médecin de l’empereur Marc
Aurèle, qui, dans son ouvrage les tumeurs contre nature (de tumoribus praeter naturam), expose ses
théories sur le cancer. Le processus tumoral est pour lui la conséquence d’un excès de bile noire,
qui se solidifie à l’endroit où doit apparaître la maladie. C’est la théorie des humeurs, qui
perdurera jusqu’au XVe siècle.[4]
Il distingue également les tumeurs bénignes et malignes, indolores et dures, dont il décrit deux
type : le chancre et l’ulcère.
Au VIe siècle, Aetius, chirurgien d’Alexandrie, découvre les adénopathies axillaires, le cancer
n’est dès lors plus une maladie limitée à la glande mammaire.[2]
Cette période de l’histoire reste cependant pauvre en apports cliniques en ce qui concerne le
cancer du sein. Prisonnière de ses concepts religieux, elle reste hostile à toute nouveauté ; ainsi,
même la découverte d’Aetius ne paraît pas avoir été prise en considération.
Ce n’est qu’à la fin du Moyen-Âge que la médecine connaît un nouvel essor avec la création des
universités au XIIIe siècle, en France.
Lanfranchi (1262-1315), médecin italien, décrit les signes cliniques permettant de distinguer le
cancer du sein d’une simple tuméfaction bénigne.
La Renaissance, marquée par le géni d’Ambroise Paré, n’apporte pas de découverte importante
en ce qui concerne le cancer du sein.
Au XVIIe siècle, le cancer est considéré comme une maladie contagieuse. Le décès de la reine
Anne d’Autriche révélant l’impuissance de la médecine face au cancer du sein, Guillaume de
Houppeville publie, en 1693, un traité intitulé « la guérison du cancer du sein » et affirme que la
guérison n’est possible que si un diagnostic précoce de la maladie est effectué ; il insiste d’autre
part sur l’adhérence de la tumeur comme facteur pronostique péjoratif.
Il faudra attendre les XVIIe et XVIIIe siècles pour que les chirurgiens contribuent à une
meilleure compréhension du cancer du sein. Le caractère péjoratif de l’atteinte axillaire et la
découverte du système lymphatique ont amené les chirurgiens à s’intéresser au creux axillaire.
Jean-Louis Petit et Henri-François Le Dran constatent que les adénopathies peuvent être
localisées dans d’autres sites, le cancer du sein devient alors une maladie générale.
Si Joseph Recamier démontre le processus métastatique par voie veineuse, Alfred Velpeau
constate la fréquence des métastases pulmonaires, hépatiques et osseuses dans le cancer du sein.
Certains médecins se sont attachés à la description clinique des tumeurs du sein. Nous devons à
Tillaux les images de « sein capitonné » et d’aspect en « peau d’orange » ; il a également laissé
son nom à une célèbre manœuvre, encore enseignée actuellement, qui permet d’apprécier
l’adhérence de la tumeur aux plans profonds. Pour Sir James Paget, « une dartre située autour
du mamelon » est considérée comme un élément suspect, comme il le décrira en 1874, en lui
donnant son nom.
Ainsi, à la fin du XIXe siècle, la connaissance clinique du cancer du sein paraît achevée.
Les descriptions anciennes, souvent riches en détails, ont fait place aujourd’hui à une
stadification universelle, qui permet, à l’aide des trois lettres de la classification Tumor Nodes
Metastasis (TNM), de résumer les principales caractéristiques du cancer.
22 I. 3 Evolution des thérapeutiques
Les médecins de l’Antiquité, forts de la devise primum non nocere, étaient essentiellement partisans
de l’abstention thérapeutique. Au fils des siècles, abstentionnistes, adeptes résolus de la chirurgie
et médecins plus nuancés vont s’affronter.
I. 3. 1 Traitement chirurgical :
Le concept d’une exérèse radicale, considéré comme le seul mode de guérison, va se confirmer
au fil des siècles mais au prix d’interventions que l’on peut qualifier de barbares, à une période
où n’existaient ni l’antisepsie ni l’anesthésie.
Avant l’apparition des premières salles d’opération, à la fin du XIXe siècle, les interventions
chirurgicales étaient en général pratiquées à domicile (Figure 1) et pouvaient parfois prendre des
allures de spectacle, les médecins opérant généralement en tenue de ville. [5] Les instruments
chirurgicaux utilisés à l’époque étaient pour le moins effrayants (Figure 2).[1]
Les résultats de cette chirurgie étaient catastrophiques en raison de la forte mortalité postopératoire et de la prise en charge à des stades souvent tardifs de la maladie.
Figure 1 :Opération du sein au XVII e siècle. Gravure de Romey de Hooghe (1645-1708),
Extrait de l’ouvrage Voorhof des Ziele de Frans Van Hoogstraten
Bibliothèque universitaire d’Amsterdam
23 Figure 2 : instruments chirurgicaux au XVIII e siècle. Diderot et d’Alembert,
Encyclopédie. Recueil de planches.
Pour certains cependant, comme Guy de Chauliac, Ambroise Paré ou André Vésale, la
possibilité d’une chirurgie limitée, en cas de tumeur de petite taille, était déjà envisageable.[4]
Dès le XVIIe siècle, la notion du caractère péjoratif de l’atteinte axillaire, puis la découverte du
système lymphatique, ont amené les chirurgiens à s’intéresser au creux axillaire. Wilhelm
Fabricius Hildanus complète l’exérèse mammaire par celle des ganglions axillaires et, un siècle
plus tard, Henri-François Le Dran et Lorenz Heister adoptent la même démarche. C’est JeanLouis Petit qui fut le premier à donner les règles précises de la mastectomie complétée par
lymphadénectomie axillaire.
En 1773, Bernard Peyrilhe préconise l’excision du muscle grand pectoral en plus des ganglions
axillaires.
Alfred Velpeau s’intéresse aussi bien à la technique chirurgicale qu’au confort du malade,
l’intervention se fait désormais sur un lit et non plus sur une chaise.
En 1891, William Halsted, chirurgien à Baltimore, décrit une technique chirurgicale radicale qui
consiste en l’ablation monobloc de la glande mammaire, des muscles pectoraux et des chaînes
ganglionnaires axillaires. Cette méthode très mutilante fera autorité durant plus d’un demi siècle,
faisant passer le taux de survie à cinq ans de 5 à 45 %.
En 1948, Patey et Dison démontrent que la mastectomie simple associée au curage axillaire des
trois étages de Berg en monobloc n’est pas moins efficace pour le traitement du cancer.
C’est Madden, en 1972, qui propose la mastectomie telle qu’elle est pratiquée actuellement, c’est
à dire conservant les deux muscles pectoraux et réalisant un curage axillaire des deux premiers
étages de Berg.
24 Le traitement conservateur du cancer du sein associant une tumorectomie et un curage axillaire,
suivi d’une irradiation de la glande mammaire et des aires ganglionnaires mammaire interne et
claviculaire, s’est développé dans les années 1950 en Europe, initialement en France et en Italie,
pour être totalement admis au milieu des années 1980.
Au début des années 1990, une avancée de taille survient dans le domaine de la chirurgie
axillaire : Morton et al. décrivent, en 1992, la technique de repérage au bleu patenté et la
résection sélective du « ganglion sentinelle » dans l’évaluation des métastases ganglionnaires d’un
mélanome malin. Peu de temps après, Giuliano et al. lancent la première étude de faisabilité de
cette technique chez les femmes atteintes d’un cancer du sein, tandis que Krag et al. mettent au
point les techniques de repérage lymphatique par lymphoscintigraphie.
I. 3. 2 La radiothérapie :
La découverte des rayons X par Wilhem Conrad Röntgen en 1895, de la radioactivité par Pierre
et Marie Curie en 1898 et d’un possible usage à des fins médicales par Henri Becquerel, va
bouleverser le traitement du cancer du sein.
C’est entre 1900 et 1930 que, de façon empirique, les techniques de radiothérapie ont été mises
au point, et plus particulièrement celle de la radiothérapie profonde, grâce à Georg Clemens
Perthes (1869-1927).
La radiothérapie de la paroi thoracique et des aires ganglionnaires après mastectomie, s’est
répandue dans les années 1940 (Figure 3). [4]
Figure 3 : l’un des premiers essais du traitement du cancer par les rayons X.
1907, huile sur toile, Dr Georges Chicotot (1868-1921).
Tableau conservé au musée de l’assistance publique-hôpitaux de Paris
25 I. 3. 3 Traitements médicaux :
Si jusqu’à la fin du XIXe siècle, les avancées thérapeutiques portent uniquement sur le traitement
local de la tumeur et ce, malgré la connaissance d’une possible évolution métastatique de la
maladie, les autres traitements du cancer du sein vont surtout se développer au XXe siècle :
I. 3. 3. 1 L’hormonothérapie :
Découverte à la fin du XIXe siècle, l’hormonothérapie est le plus ancien traitement médical
efficace connu contre le cancer du sein. L’importance des hormones dans le développement et
la croissance des tumeurs malignes a été mise en évidence en 1896, lorsque George Thomas
Beatson rapporte l’efficacité thérapeutique de l’ovariectomie dans les formes avancées de cancer
du sein.
Le premier anti-œstrogène, l’ethamoxytriphetol, est synthétisé en 1958, le tamoxifène, moins
toxique, en 1967. Les récepteurs aux estrogènes et l’hormonodépendance tumorale sont
découverts en 1970.
I. 3. 3. 2 La chimiothérapie :
Le terme de « chimiothérapie » apparaît au début du XXe siècle.
La chimiothérapie utilisée actuellement a été mise au point dans les années 1940, à partir des gaz
de combat. [4]
Les agents alkylants (cyclophosphamide, thiotépa), les antimétabolites (méthotrexate, 5-fluorouracile (5-FU) et les mitomycines sont apparus dans les années 1950-1960, les anthracyclines, les
dérivés de la pervenche et les sels de platine dans les années 1960-1970, les taxanes à la fin des
années 1980.
La chimiothérapie néo-adjuvante, ou chimiothérapie première, indiquée dans les tumeurs
localisées de grande taille afin de rendre celles-ci accessibles à un traitement conservateur
associant chirurgie et radiothérapie, a été développée dans les années 1980, en particulier en
France par Claude Jacquillat.
I. 3. 3. 3 La thérapie ciblée
La surexpression de HER2 au niveau de certaines cellules tumorales dans le cancer du sein a été
mise en évidence par Salmon dans les années 1990.Cette découverte a permis de mettre au
point par la suite un traitement spécifique, le trastuzumab.
D’autres progrès ont contribué à améliorer la qualité de vie des patientes au cours du
traitement : utilisation de chambres implantables, traitements antiémétiques et antalgiques
puissants.
En 1945, les premiers centres de lutte contre le cancer voient le jour en France. En 2004,
l’Institut national du cancer est créé (INCa) dans le cadre du premier Plan Cancer.
26 II. Le cancer du sein en 2012 : généralités
II. 1 Epidémiologie : incidence et mortalité
II. 1. 1 Dans le monde
En 2002, 1 151 298 nouveaux cas de cancer du sein ont été diagnostiqués et 410 712 femmes
sont décédées des suites de la maladie. A l’échelle mondiale la prévalence est de plus de 4,4
millions de femmes.[6]
L’incidence du cancer du sein est quatre à dix fois plus élevée dans les pays occidentaux (EtatsUnis et Europe du nord principalement) que dans les pays en voie de développement. [7]
Les taux d’incidence les plus élevés (85/100 000) sont observés aux Etats-Unis et au Canada, les
plus bas au Japon (16/100 000). Les taux les plus élevés en matière de mortalité sont observés
dans les îles britanniques (30/100 000), ceux des Etats-Unis, de la France, de l’Italie et de la
Suède étant les plus bas (20/100 000). [8]
II. 1. 2 En France
En France, le cancer du sein reste le premier cancer chez la femme, avec près de 53 000
nouveaux cas - sans compter les lésions in situ dont l’augmentation en nombre a suivi celle du
dépistage - et 11 500 décès estimés en 2011. Il est au premier rang des cancers féminins en
termes d’incidence, avec 33 % des cancers, loin devant le cancer du côlon (19 000 nouveaux
cas) et le cancer du poumon (12 000 nouveaux cas), et en termes de mortalité.[9]
Le cancer du sein représente près de 15 % de l’ensemble des cancers tous sexes confondus,
derrière le cancer de la prostate. [9]
En 2011, près de 50 % des décès par cancer du sein ont concerné les femmes âgées de 50 à 74
ans, et seulement 9 % des femmes âgées de moins de 50 ans.
Actuellement, tous âges confondus, une française sur neuf risque de développer la maladie au
cours de sa vie. L’âge médian au diagnostic est de 61 ans, près de 75 % des cancers survenant
[10]
après l’âge de 50 ans.
L’incidence du cancer du sein a augmenté au rythme annuel moyen de 2,4 % entre 1980 et 2005
et de 2,1 % entre 2000 et 2005, ayant pour ainsi dire doublé en 20 ans, passant de 21 211
nouveaux cas en 1980 à 41 845 en 2000. [11]
Inversement, le taux de mortalité a, quant à lui, baissé de manière régulière, passant de 19,8 à
17,2 pour 100 000 entre les périodes 1994-1998 et 2004-2008, représentant une baisse de 13 %,
pour se stabiliser aux alentours de 11 % actuellement.[12]
Les taux de mortalité augmentent avec l’âge, il est de 10/100 000 pour les femmes âgées de 35 à
40 ans, 80/100 000 autour de 65 ans, 102/100 000 entre 70 et 74 ans et de 245/100 000 au delà
[10]
de 85 ans (Figure 4).
27 Figure 4 : Incidence et mortalité du cancer du sein par tranches d’âge en France en 2005 .
[62-63]
Sur le territoire français, l’incidence des cancers du sein est plutôt homogène. Le taux régional le
plus élevé se situe dans le Nord-Pas-de-Calais avec 114,9/100 000, et le plus bas en Auvergne
avec 75,3/100 000 et dans les régions de l’Est. Les taux de mortalité les plus élevés se situent
dans le Nord-Pas-de-Calais, en Picardie, en Normandie et en Ile-de-France, alors que les plus
bas sont relevés en Auvergne, dans le Limousin et en Midi-Pyrénées.[8]
En Ile-de-France, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme (8 341
nouveaux cas estimés en 2003) et représente plus de 37 % de l’ensemble des cancers féminins
de la région. En termes de mortalité, le cancer du sein arrive en première place avec 1874 décès
annuels sur la période 1999-2001, suivi du côlon-rectum, du poumon, du pancréas et de
l’ovaire.[13]
Le cancer du sein figure cependant parmi les cancers de bon pronostic : les taux de survie
relative à un, trois et cinq ans sont respectivement de 97 %, 90 % et 85 %. [9]
Le cancer du sein chez l’homme représente moins de 1 % de l’ensemble des cancers du sein et
reste responsable d’une centaine de décès annuels. [14]
II. 1. 3 Cas particulier de la femme jeune en âge de procréer
On assiste actuellement à une augmentation de l’incidence des cancers du sein chez les femmes
jeunes.
En France, en 2005, 5 % des patientes atteintes d’un cancer du sein étaient âgées de moins de
quarante ans et 1,8 % de moins de trente-cinq ans. [15-16]
En 2010, d’après les données du centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès
(CepiDc), le nombre de femmes âgées de moins de 35 ans décédées des suites d’un cancer du
sein était de 88, ce qui représentait 4,3 % des décès toutes causes confondues.[17]
28 II. 2 Facteurs de risque de cancer du sein
L’origine très vraisemblablement plurifactorielle du cancer du sein explique qu’aucun facteur
étiologique ne s’impose clairement contrairement à la classique relation entre cancer bronchique
et tabac. Le développement du cancer du sein est complexe, lié à une interaction entre facteurs
personnels et environnementaux.
Les facteurs de risque du cancer du sein sont classés habituellement en facteurs intrinsèques,
propres à chacun, et extrinsèques, liés à l’environnement.
II. 2. 1 Facteurs intrinsèques
L’Age :
Il s’agit d’un facteur de risque commun à tous les cancers, reflétant le délai d’exposition à
certains facteurs mais également le vieillissement cellulaire et les moindres capacités des cellules
à réparer les dommages de l’ADN ou à détruire les cellules anormales, facilitant ainsi
l’émergence de cellules cancéreuses.
Le sexe
Pathologies mammaires bénignes:
Certaines pathologies mammaires bénignes peuvent être considérées comme à risque de
survenue d’un cancer du sein : hyperplasies canalaires ou lobulaires atypiques, lésions
sclérosantes (adénose sclérosante, nodule d’Aschoff), papillome, métaplasie cylindrique avec
atypie. Elles nécessitent une surveillance particulière.
La prédisposition génétique :
95 % des cancers du sein surviennent de façon sporadique. Les formes familiales, en rapport
avec une mutation génétique, sont une minorité et représentent 5 à 10 % des cancers du sein et
jusqu’à 25 à 40 % des cancers du sein diagnostiqués avant l’âge de 35 ans. [18] La transmission
génétique se fait sur un mode autosomique dominant.
L’origine génétique du cancer du sein est fortement suspectée si plusieurs individus d’une même
famille en sont atteints sur plusieurs générations, et surtout si la maladie survient avant 40 ans.
Le risque de survenue d’un cancer du sein est de l’ordre de 60 à 80 % pour les individus
prédisposés génétiquement, alors qu’il est de 10 % dans la population générale.[18]
La mutation des gènes de réparation de l’ADN, BRCA1 et BRCA2,respectivement sur les
chromosomes 17 et 13, est la plus fréquente. Plus rarement, on peut retrouver la mutation des
gènes suppresseurs de tumeurs (syndrome de Li et Fraumeni (PTEN) et maladie de Cowden
(P53)).
La vie génitale :
Cela correspond à l’ensemble des facteurs de risque liés à la vie hormonale, conditionnant la
durée d’exposition du tissu mammaire aux estrogènes : puberté précoce, ménopause tardive,
nulliparité, première grossesse au-delà de 35 ans, absence d’allaitement, obésité postménopausique, dont on sait le rapport avec l’environnement hormonal.
29 Densité mammaire :
La densité mammaire est déterminée par la proportion relative, sur un cliché mammographique,
entre tissus adipeux et tissus glandulaire. Elle peut être évaluée en classes de Wolfe ou selon les
types BI-RADS, la densité mammaire étant alors quantifiée en % de la glande mammaire (cf.
Annexe I). [19]
La densité mammaire élevée est un facteur de risque indépendant de cancer du sein, le risque
relatif (RR) étant multiplié par 5 à 6 en cas de densité mammaire de type 4. [20-21] Il s’agit
essentiellement de cancers d’intervalle (cancers diagnostiqués dans l’intervalle entre deux
périodes de dépistage), l’augmentation de la densité mammaire étant corrélée à une diminution
de la sensibilité de la mammographie de dépistage.
II. 2. 2 Facteurs extrinsèques
Les traitements hormonaux exogènes :
Il s’agit essentiellement du traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS), dont le rôle
dans la survenue d’un cancer du sein est réel mais modeste.
Il n’existe cependant pas d’augmentation significative du risque de cancer du sein sous
contraception estro-progestative.
La sédentarité
L’alcool :
Une consommation d’alcool régulière est un facteur de risque de cancer du sein.
L’alimentation :
Une ration calorique quotidienne élevée et une surconsommation de graisse d’origine animale
sont de véritables facteurs de risque de survenue d’un cancer du sein.
L’exposition aux radiations ionisantes :
Cela concerne certains types de radiothérapies, notamment celle effectuée dans le cadre du
traitement de la maladie de Hodgkin.
30 II. 3 Classification histologique des tumeurs mammaires
II. 3. 1 Rappels anatomiques et histologique
II. 3. 1. 1 La glande mammaire et l’arbre galactophorique
Le sein est une glande exocrine d’origine ectodermique qui se compose de glande, de tissus
conjonctif et de tissus adipeux. Il se situe en regard de l’espace compris entre la 3e et la 7e côte,
sur la partie antérolatérale du thorax, entre le bord latéral du sternum et la ligne axillaire
antérieure.
Les moyens de fixité de la glande mammaire sont la peau, qui s’affine au niveau de la plaque
aréolo-mamelonnaire où elle adhère à la glande, et les ligaments suspenseurs du sein, constitués
par de nombreux septums fibreux qui unissent les fascias pré- et rétro-mammaires.
Cette glande se situe en avant du muscle grand pectoral, dont elle est séparée par la bourse
séreuse de Chassaignac qui constitue un espace de glissement.
Le sillon sous mammaire est le seul point fixe de la glande, il le restera tout au long de la vie.
La glande mammaire représente l’essentiel du volume du sein, elle est constituée par le
parenchyme mammaire et par le complexe aréolo-mamelonnaire. Ces deux composantes
s’agençant autour de l’arbre canalaire mammaire.
Cet arbre canalaire est constitué de 15 à 25 canaux collecteurs qui s’abouchent au niveau du
mamelon. En amont de chaque canal collecteur, on trouve successivement : le sinus lactifère,
des canaux galactophores segmentaires et sous segmentaires, des canaux terminaux et des
canalicules constituant les lobules (Figure 5). Le système canalaire est tapissé par une double
assise cellulaire comportant une couche interne de cellules épithéliales et une couche externe de
cellules myoépithéliales, ces deux couches cellulaires reposant sur une membrane basale.
La graisse, présente en quantité plus ou moins importante, et le tissus conjonctif entourent
l’ensemble de la glande mammaire.
Figure 5 : Schéma de l’arbre canalaire mammaire en coupe sagittale
31 II. 3. 1. 2 Drainage lymphatique de la glande mammaire
Le système lymphatique du sein fut initialement décrit en 1843 par Sappey, anatomiste français,
grâce à l’injection de produit lymphophile dans la glande. [22]
Le drainage lymphatique du sein est constitué d’un réseau glandulaire profond dont tous les
éléments convergent vers le cercle péri-aréolaire de Sappey. De ce cercle péri-aréolaire partent
deux canaux collecteurs principaux et deux collecteurs accessoires qui se dirigent vers l’aisselle,
en particulier vers le groupe thoracique antérolatéral, au contact de la face interne du creux
axillaire. Deux autres voies lymphatiques accessoires partent du cercle péri-aréolaire, l’une allant
vers la chaîne mammaire interne, l’autre vers les ganglions sous claviculaires.
Les principaux relais ganglionnaires du sein sont les nœuds lymphatiques axillaires, comportant
trois niveaux, décrits par Berg en 1955, les niveaux I et II étant situés en dessous de la veine
axillaire et le niveau III au dessus, et les nœuds lymphatiques mammaires internes situés au
niveau des trois premiers espaces intercostaux, en arrière des muscles intercostaux.
Les ganglions axillaires et mammaires internes se drainent vers les ganglions de second niveau
sus-claviculaires.
II. 3. 1. 3 Vascularisation de la glande mammaire
La vascularisation de la glande mammaire repose sur un réseau rétro-glandulaire et un réseau
antérieur. Le réseau antérieur est composé d’un réseau sous-dermique et d’un réseau préglandulaire, communiquant par l’intermédiaire des crêtes de Duret. Le réseau rétro-glandulaire
est fonctionnellement « accessoire » par rapport aux autres, auxquels il est uni par un réseau
anastomotique transglandulaire.
Deux pédicules principaux (branches de l’artère thoracique latérale, branches perforantes des
deuxième, troisième et quatrième espaces intercostaux issues de l’artère thoracique interne) et
trois pédicules accessoires (branches de l’artère acromio-thoracique, branches latérales cutanées
des artères intercostales postérieures, branches perforantes inférieures de l’artère thoracique
interne) assurent la vascularisation du sein.
Les variations anatomiques sont nombreuses et fréquentes.
II. 3. 1. 4 Innervation de la glande mammaire
L’innervation sensitive du sein provient de deux réseaux principaux, qui sont les rameaux
perforants cutanés latéraux et antérieurs des deuxième à septième nerfs intercostaux. Les
branches inférieures du plexus cervical superficiel participent à l’innervation de la partie haute
du sein.
II. 3. 1. 5 Nomenclature des quadrants et segments du sein
Le sein est divisé en quatre quadrants : supéro-externe, supéro-interne, inféro-externe et inférointerne, centrés sur la plaque aréolo-mamelonnaire (PAM).
32 II. 3. 2 Histologie des cancers du sein
Le cancer du sein a la particularité d’être particulièrement polymorphe.
Il existe deux types histologiques de tumeurs du sein, les tumeurs épithéliales, les plus
fréquentes, et les tumeurs non-épithéliales, beaucoup plus rares.
II. 3. 2. 1 Les cancers épithéliaux
-­‐ Les carcinomes in situ : ils représentent 15 à 20 % des cancers du sein.
Il s’agit d’une prolifération maligne de cellules glandulaires restant confinées dans le système
ductulo-lobulaire, sans franchissement de la membrane basale.
o Le Carcinome canalaire in situ (CCIS) représente 85 à 90 % des carcinomes in situ et de
manière approximative 15 à 20 % des cancers du sein. [23] Il est très souvent identifié
lors de la mammographie de dépistage, sous la forme de micro-calcifications, le
diagnostic étant confirmé par l’analyse anatomopathologique de la lésion biopsiée. Le
CCIS peut être considéré comme un précurseur du carcinome invasif, dont les cellules
tumorales n’ont pas acquis les caractères phénotypiques nécessaires à l’envahissement
de la membrane basale. Il peut, cependant, ne jamais devenir invasif.
o Le Carcinome lobulaire in situ (CLIS) est une lésion rare, représentant 10 à 15 % des
formes in situ et 0,5 à 3,8 % des cancers du sein.[23]N’ayant pas de traduction clinique
ou radiologique propre, il est généralement découvert de façon fortuite. Il est souvent
multifocal voire bilatéral.
-­‐ Les carcinomes infiltrants, ou invasifs, dont les cellules tumorales envahissent le tissus
conjonctif, générant alors un risque de métastases locorégionales ou à distance. o Carcinomes canalaires infiltrants : ils représentent 80% des carcinomes infiltrants.
Leur aspect histologique est très varié, les cellules carcinomateuses pouvant se disposer
en lobules ou en travées, ou bien former des tubes.
Selon l’aspect réalisé, on distingue des formes très bien différenciées d’architecture
papillaire ou tubulaire (10%), des formes atypiques (20%) où les cellules se déposent
en massifs ou en travées et des formes polymorphes (70%) associant travées et tubes.
o Carcinomes lobulaires infiltrants : ils représentent 4% des carcinomes infiltrants.
Macroscopiquement, ces tumeurs mal limitées, difficilement mesurables ne sont
reconnues qu’à la palpation. Histologiquement, la forme typique est constituée de
cellules rondes, isolées ou disposées en « file indienne », plus rarement en plages.
o Carcinomes mucineux ou colloïde muqueux : on les retrouve plutôt chez la femme
âgée ; ils représentent 1% des carcinomes mammaires infiltrants.
o Carcinomes médullaires : il s’agit, macroscopiquement, d’un nodule bien limité de
coloration beige et de consistance molle.
o Carcinomes tubuleux : cette forme de carcinome très différencié représente 3 à 5% de
tous les cancers invasifs du sein. Elle bénéficie d’un excellent pronostic.
33 o Carcinomes cribriformes infiltrants : cette variété tumorale partage le même pronostic
que le carcinome tubuleux auquel il peut être associé au sein de la même lésion.
o Carcinomes papillaires infiltrants : cette tumeur est très rare dans sa forme pure.
o Carcinomes intra kystiques : cette lésion, très rare, survient vers l’âge de 65 ans.
o Carcinomes apocrines : il s’agit d’une variété tumorale rare dans sa forme pure, son
pronostic est le même que celui des carcinomes canalaires infiltrants.
o Carcinomes sécrétants (juvénile) : il s’agit d’une tumeur rare, de pronostic favorable,
habituellement rapportée chez l’enfant, mais pouvant être rencontrée chez l’adulte.
Son pronostic est extrêmement favorable chez l’enfant et l’adolescent.
-­‐
La maladie de Paget : elle représente 1 à 3 % des cancers du sein. Il s’agit d’un
adénocarcinome intra-épidermique du mamelon, associé à un adénocarcinome intragalactophorique sous jacent dans 82 à 100 % des cas. [24-25] Cette maladie se présente sous la
forme d’une lésion unilatérale, érythémateuse, d’aspect croûteux ou hyperkératosique,
suintante, d’extension lente et centrifuge du mamelon vers l’aréole. Un écoulement
mamelonnaire sanglant ou séreux est présent dans 33 à 60 % des cas. [24-25]
Son diagnostic est souvent fait tardivement, les diagnostics différentiels étant nombreux.
II. 3. 2. 2 Le cancer du sein inflammatoire
La première description connue du cancer du sein inflammatoire date de 1814 par Sir Charles
Bell. Cette pathologie a été nommée de différentes façons au cours des décennies : mastite
carcinomateuse, carcinome mammaire aigu, carcinome squirrheux aigu, cancer de la lactation ;
jusqu’à l’apparition du terme de cancer du sein inflammatoire en 1924.
Le cancer du sein inflammatoire représente 1 à 6 % des cancers du sein, mais constitue une
forme agressive dont l’évolution est rapide et le pronostic très sévère. [26]
Le diagnostic de ce cancer est purement clinique. Il est caractérisé par un érythème cutané
pouvant s’étendre à tout le sein, une augmentation rapide du volume du sein du fait d’un
important œdème cutané, réalisant le fameux aspect en « peau d’orange ».
Un tiers des patientes présentent des métastases à distance au moment du diagnostic. [27]
II. 3. 2. 3 Les autres tumeurs non épithéliales
En dehors des carcinomes primitifs du sein, les tumeurs malignes sont rares, représentant moins
de 1% de toutes les tumeurs malignes du sein. [26]
Elles sont généralement issues des autres structures du sein (tissus conjonctif, graisse, vaisseaux
sanguins ou lymphatiques), constituant alors un groupe de lésions très disparates comprenant :
o les sarcomes phyllodes,
o les sarcomes mésenchymateux ou sarcome du stroma,
34 o les angiosarcomes,
o les lymphomes malins non hodgkiniens primitifs du sein,
o les métastases intra-mammaires d’un autre cancer primitif : mélanome, tumeurs pulmonaires,
du tractus digestif, de l’appareil uro-génital.
II. 3. 2. 4 Classification moléculaire des cancers du sein
Depuis quelques années, une nouvelle classification, dite « moléculaire », des cancers du sein est
apparue. Il s’agit d’une classification basée sur la génomique du cancer et développée dans un
but essentiellement pronostique. Elle regroupe les cancers luminaux (A et B), basaux et
surexprimant HER2.
35 II. 4 Circonstances diagnostiques du cancer du sein
II. 4. 1 Le dépistage :
Le dépistage, aussi appelé prévention secondaire, est défini comme une mesure visant à réduire
la gravité d’une pathologie ou à en améliorer l’évolution.
Le cancer du sein satisfait à tous les critères nécessaires, selon l’organisation mondiale de la
santé (OMS), pour qu’une maladie soit accessible au dépistage : la maladie est fréquente et
grave, son pronostic est lié à son stade, il existe des traitements efficaces et un test de dépistage
simple, facilement applicable à la population générale, et sans danger. L’objectif du dépistage est
de diagnostiquer la maladie dans sa phase préclinique dans le but d’augmenter les chances de
guérison par une prise en charge précoce. Le dépistage du cancer du sein, contrairement à celui
du cancer du col de l’utérus et, à un moindre degré, à celui du cancer du côlon, ne permet pas
de détecter la maladie à sa phase précancéreuse mais seulement à un stade moins évolué. Plus
d’un tiers des cancers invasifs dépistés le sont au stade T1a ou T1b N0 de la classification TNM.
En France, les femmes âgées de 50 à 74 ans ont la possibilité de réaliser une mammographie de
dépistage, soit à la demande de leur médecin dans le cadre du dépistage individuel, soit sur
invitation dans le cadre du dépistage organisé. Sur les 4,3 millions de femmes concernées
chaque année par le dépistage, la moitié d’entre elles passent par le dépistage organisé et environ
10 % ont recours au dépistage individuel.
II. 4. 1. 1 Le dépistage organisé
En France, dès 1989, dans le cadre du fonds national de prévention, d’éducation et
d’information sanitaire (FNPEIS), six programmes expérimentaux de dépistage du cancer du
sein ont été mis en place ; puis quatre autres en 1991. En 1994, le ministère de la santé décide
d’étendre graduellement ce programme à l’ensemble des départements de façon progressive. Le
programme national de dépistage est généralisé à tout le territoire en avril 2004 (mesure 21 du
plan cancer 2003-2007) à l’exception de la Guyane où il débute en 2005.
Ce dépistage concerne les femmes âgées de 50 à 74 ans, asymptomatiques, sans facteur de
risque particulier. Il consiste en la réalisation d’une mammographie bilatérale, analogique ou
numérique, comprenant deux incidences par sein en technique standard (face cranio-caudale et
oblique externe), effectuée tous les deux ans. La lecture des clichés donne lieu à une
classification spécifique, reposant sur le système BI-RADS de l’ACR et sur la classification ACR
dans le programme français. Toutes deux contribuent à un classement fiable des images
mammographiques en utilisant un langage universel (Annexe II). Les mammographies jugées
normales (ACR 1 et 2) feront l’objet d’une double lecture radiologique, suivie d’un compte
rendu définitif. Les évaluations nationales du programme de dépistage organisé de l’InVs
montrent que cette seconde lecture permet un rattrapage diagnostique de 9 % de cancers.
Les mammographies classées ACR 3, 4 et 5 doivent faire l’objet d’un suivi personnalisé.
La densité mammaire élevée réduit la sensibilité de la mammographie de dépistage, avec un
risque de masquer les lésions de petite taille, ainsi que la spécificité, augmentant alors le risque
de faux positifs.
L’échographie mammaire constitue l’examen de référence pour l’exploration des seins denses.
[19]
36 Huit ans après la mise en place de ce dépistage, le taux de participation national reste inférieur à
l’objectif cible de 65 %, des variations très importantes étant cependant observées entre les
départements. [28]
L’intérêt de ce dépistage n’est pas toujours bien compris par les patientes « en bonne santé ».
Si l’efficacité du dépistage organisé, dans la réduction du taux de mortalité par cancer du sein,
n’est plus à démontrer, son intérêt est actuellement fortement remis en cause; le problème du
sur-diagnostic ainsi que l’effet anxiogène lié au dépistage, en cas de résultats faussement positifs,
étant tout particulièrement dénoncés.
La question du sur-diagnostic concerne essentiellement les cancers intra-canalaires in situ, les
cancers lobulaires in situ étant considérées comme des lésions à risque mais non cancéreuses.
Ces cancers intra-canalaires in situ représentent actuellement 14 % des cancers détectés par le
dépistage. Un tiers d’entre eux pourraient ne pas évoluer au cours du temps, voire régresser, le
risque de sur-diagnostic serait alors proche de 5 %. Cependant, aucun marqueur pronostique
permettant d’identifier ces cancers non évolutifs n’est disponible à ce jour.
Les techniques de dépistage actuelles, de plus en plus perfectionnées (micro et macro-biopsies),
permettent de réduire le taux de faux positifs (autour de 7% actuellement) générés par le
dépistage. [88]
II. 4. 1. 3 Le dépistage individuel
En dehors du cadre du programme national de dépistage, une mammographie peut être
prescrite en situation de dépistage en dehors de la tranche d’âge 50-74 ans ainsi que chez les
femmes pour lesquelles il est souhaitable que le délai entre deux mammographies soit plus
rapproché, en raison de facteurs de risques particuliers. Chez ces femmes, le suivi doit alors être
poursuivi au delà de 74 ans et au même rythme.
Il s’agit d’une mammographie identique à celle réalisée dans le cadre du programme national de
dépistage, mais pour laquelle la double lecture n’est pas prévue de façon systématique.
Sont considérées comme à haut risque de cancer du sein et nécessitant de fait surveillance
particulière et personnalisée, les femmes :
§ porteuses d’une mutation constitutionnelle délétère prédisposant au cancer du sein, ou à
forte probabilité d’en être porteuse ;
§ porteuses d’une lésion histologique à haut risque mise en évidence par une biopsie ;
§ ayant un antécédent personnel ou familial de cancer du sein ou de l’ovaire;
§ aux antécédents d’irradiation thoracique thérapeutique avant l’âge de 30 ans, le plus souvent
pour une maladie de Hodgkin. Le cancer du sein peut dans ce cas survenir plus de quinze
ans après l’irradiation.
Avant l’âge de 30 ans, une échographie systématique est recommandée après examen clinique,
complétée au besoin d’une ou plusieurs incidences mammographiques essentiellement à la
recherche de micro-calcifications. Après 30 ans, une mammographie standard et un examen
clinique sont recommandés, pouvant être complétés par une échographie si nécessaire.
L’IRM annuelle de dépistage, associée à la mammographie, ne concerne que les femmes
porteuses de risques spécifiques : mutation BRCA 1 ou 2, femmes apparentées au premier degré
avec une personne porteuse d’une mutation BRCA, antécédents thoraciques d’irradiation
37 thoracique entre l’âge de dix et trente ans, syndrome de Li et Fraumeni et apparentées au
premier degré, syndromes de Cowden et apparentées au premier degré.[29]
Le bilan mammaire systématique avant la prescription d’un THS est une autre circonstance
clinique particulière nécessitant la prescription d’une mammographie de dépistage individuelle.
Si le calendrier du programme le permet, il est recommandé de réaliser cette mammographie
dans le cadre du programme, afin de bénéficier de la double lecture systématique des cas
négatifs et du suivi des résultats. La surveillance mammographique sous THS ne diffère pas de
celle de la population générale : une mammographie tous les deux ans dans le cadre du
programme national de dépistage.
II. 4. 2 Symptomatologie mammaire
o mastodynies :
Un examen clinique et un interrogatoire soigneux précisent le type de douleur, sa
rythmicité, sa localisation ainsi que d’éventuels signes associés ou facteurs de risque du
cancer du sein. En l’absence de symptômes associés, une mammographie est indiquée
devant une douleur non rythmée par les cycles, unilatérale, localisée et persistante.
o nodule palpable :
Un nodule palpable doit toujours être exploré par des examens à visée diagnostique.
Cependant, un nodule antérieurement identifié, stable et dont le caractère bénin est
connu ne doit pas faire modifier le rythme du dépistage.
o anomalie cutanée du mamelon ou de l’aréole :
La suspicion d’une maladie de Paget et une rétraction du mamelon d’apparition récente
sont des anomalies nécessitant la réalisation d’une mammographie.
La grande solidarité entre la peau et les ligaments suspenseurs explique la rétraction
cutanée que l’on observe parfois lors d’un cancer.
o écoulement mamelonnaire :
Un écoulement mamelonnaire suspect (unipore, spontané, unilatéral, récidivant ou
persistant, séreux ou sanglant) doit faire réaliser une mammographie. Elle pourra être
complétée par une galactographie, permettant une meilleure localisation de la lésion.
o anomalies cutanées en dehors du mamelon et de l’aréole :
La présence de signes inflammatoires cutanés, d’une fossette, d’un signe du capiton
spontané ou provoqué ou d’une modification du galbe du sein, sont des indications à la
réalisation d’examens radiologiques complémentaires.
38 o adénopathies :
Toute adénopathie axillaire suspecte d’être métastatique (centimétrique, de consistance
ferme, fixée, indolore) doit faire réaliser un bilan sénologique complet.
o métastase(s) révélatrice(s) :
Quelquefois, le développement de la tumeur cancéreuse peut passer totalement
inaperçu, la maladie pouvant alors être révélées par la présence de lésions secondaires
métastatiques.
II. 5 Bilan d’extension et facteurs pronostiques
II. 5. 1 Bilan d’extension
Il reste essentiellement clinique, le stade de la maladie étant évalué selon la classification TNM
de l’UICC de 1997, révisée en 2002, à l’issue de l’examen (Annexe III).
Cette classification évalue la taille de la tumeur (T), recherche la présence d’un ganglion suspect
ou envahi (N) et des signes cliniques en faveur d’une atteinte métastatique (M). Elle a une valeur
essentiellement pronostique et dicte les indications thérapeutiques.
II. 5. 2 Facteurs pronostiques et prédictifs du cancer du sein
On distingue classiquement les facteurs pronostiques, qui influencent l’évolution de la tumeur et
permettent une évaluation initiale du risque de rechute et de décès - et par conséquent d’adapter
le traitement en fonction de ce risque - des facteurs prédictifs, qui permettent de prévoir la
réponse à un traitement spécifique (expression des récepteurs hormonaux, surexpression ou
non de HER2).
-­‐ l’envahissement ganglionnaire histologique :
Le risque d’atteinte ganglionnaire est directement corrélé à la taille de la tumeur en cas de
lésion invasive. L’atteinte ganglionnaire axillaire est le principal facteur de risque de récidive
locorégionale.
STATUT GANGLIONNAIRE
Ganglions négatifs
1 à 3 ganglions atteints
4 à 12 ganglions atteints
> 13 ganglions atteints
SURVIE A 5 ANS
82,8 %
73 %
45,7 %
28,4 %
39 -­‐
la taille de la tumeur (mesurée sur la pièce anatomique ou sur coupe histologique pour les
tumeurs de moins de cinq millimètres).
-­‐ le grade histologique de la tumeur :
Le grade histo-pronostique de Scarff-Bloom-Richardson (SBR) constitue un facteur
pronostique majeur. Il s’applique à tous les carcinomes infiltrants, permettant de classer les
tumeurs en trois groupes, les tumeurs de grade I étant de bon pronostic à la différence des
tumeurs de grade III (Annexe IV).
-­‐ la présence d’emboles vasculaires péri-tumoraux :
La présence d’emboles tumoraux dans les lymphatiques situés en périphérie de la tumeur est
associée à un risque de rechute locale et de survenue de métastases.
-­‐ l’âge jeune, inférieur à 35 ans :
Le cancer du sein est plus souvent agressif (SBR II ou III, emboles vasculaires,
envahissement ganglionnaire).
-­‐ les récepteurs hormonaux :
Outre la prédiction d’une hormonosensibilité tumorale, les récepteurs hormonaux sont
également des facteurs de bon pronostique.
-­‐ la surexpression de HER2 :
Bien qu’ayant tout d’abord été considéré comme un facteur pronostique, il s’agit
essentiellement d’un facteur prédictif depuis la découverte du trastuzumab.
-­‐ les marqueurs de prolifération :
Le Ki 67 évalue le nombre de cellules engagées dans le cycle de division cellulaire, son seuil
de positivité est supérieur à 20 %.
40 II. 6 Les traitements actuels du cancer du sein
II. 6. 1 Les traitements loco-régionaux
II. 6. 1. 1 La chirurgie mammaire
La chirurgie carcinologique consiste, en fonction de la taille et de la localisation de la tumeur, en
une tumorectomie, une quadrantectomie ou une mastectomie, associée à une exploration
ganglionnaire axillaire par la technique du ganglion sentinelle ou par curage.
II. 6. 1. 1. 1 La chirurgie conservatrice
Généralités :
Elle consiste en l’exérèse complète de la tumeur sur toute l’épaisseur de la glande, de la peau en
superficie au muscle grand pectoral en profondeur. La tumeur doit être entourée de « marges de
sécurité » de tissus sain, de taille variable en fonction du type de cancer.
En fonction de l’importance du volume excisé, on parle de tumorectomie, tumorectomie
élargie, quadrantectomie ou mastectomie partielle. Si la lésion n’est pas trop éloignée de l’aréole,
l’incision est péri-aréolaire arciforme ; sinon elle peut être effectuée en regard de la tumeur,
arciforme ou radiée en fonction du quadrant et de la forme du sein.
L’objectif d’un traitement conservateur est triple : obtenir un résultat carcinologique similaire,
en termes de survie spécifique, au traitement radical, garantir un faible taux de récidive, et
conserver un sein d’aspect normal.
Indications :
Le traitement chirurgical conservateur est préconisé en cas de tumeur unifocale, d’une taille inférieure
ou égale à 3 cm, située à distance de l’aréole mammaire et ce, en l’absence de signes inflammatoires et
de composante intra-canalaire étendue à l’examen anatomopathologique.
La présence d’un contingent de carcinome canalaire in situ extensif est un facteur de risque de rechute
locale.
II. 6. 1. 1. 2 La chirurgie radicale
Généralités :
Malgré les progrès thérapeutiques réalisés en cancérologie mammaire, plus de 20 % des cancers
du sein restent incompatibles avec un traitement chirurgical conservateur et nécessitent la
réalisation d’une mastectomie. [65-66]L’incision cutanée, le plus souvent oblique et, si possible, ne
s’étendant pas en interne, doit alors tenir compte de la topographie de la tumeur, du volume
mammaire et de la possibilité d’une reconstruction ultérieure.
Indications :
Un traitement chirurgical radical est préconisé pour les tumeurs de plus de 3 cm, en cas de
tumeurs multifocales ou centrale, après chimiothérapie néo-adjuvante pour les tumeurs
41 inflammatoires, en cas de récidive tumorale sur sein traité et également s’il existe une
composante intracanalaire étendue sur la biopsie.
II. 6. 1. 2 La chirurgie du creux axillaire
Le cancer du sein est un cancer très lymphophile, les ganglions axillaires étant atteints dans près
de 50 % des cas au moment du diagnostic. [30]
Le statut ganglionnaire étant par ailleurs considéré comme le paramètre pronostique le plus
important, l’exploration axillaire, par curage ou par la technique du ganglion sentinelle, est donc
systématiquement réalisée pour tous les cancers infiltrants du sein.
II. 6. 1. 2. 1 Curage axillaire ou lymphadénectomie
Il est limité aux deux premiers étages de Berg et doit comporter une dizaine de ganglions. Il est
réalisé de façon systématique en cas d’adénopathie axillaire palpable cliniquement.
Son intérêt est diagnostique, pronostique et thérapeutique, assurant un contrôle local en cas
d’atteinte ganglionnaire.[22]
La patiente est positionnée en décubitus dorsal, le membre supérieur étant en abduction à 90°,
rotation latérale et légère antépulsion. L’incision, d’une longueur de 5 cm environ, peut être
horizontale ou verticale.
II. 6. 1. 2. 2 Ganglion sentinelle
La technique du ganglion sentinelle a été développée pour les tumeurs de petite taille, dans le
but de diminuer la morbidité liée au curage ganglionnaire axillaire, 70 à 80 % [31]des patientes
atteintes d’un cancer du sein de moins de 20 mm n’ayant pas d’atteinte ganglionnaire axillaire
métastatique lors du curage.
L’objectif de cette technique est d’obtenir la même fiabilité d’information pronostique que celle
du curage axillaire, en réduisant la fréquence des effets secondaires.
Le ganglion sentinelle correspond au premier relais ganglionnaire drainant la tumeur et donc le
premier relais lymphatique potentiellement métastatique.[37-38]
L’examen anatomopathologique extemporané du ganglion permet de guider un complément par
curage axillaire en cas de macro-métastases.
Ce ganglion est détecté par méthode colorimétrique ou isotopique, les deux étant souvent
combinées afin de limiter le risque de faux négatif, qui constitue le principal inconvénient de
cette technique.
La méthode colorimétrique consiste à injecter un colorant lymphotrope, le bleu patenté, en
région périaréolaire ou péritumorale au début de l’intervention. La recherche du ganglion est
dans ce cas visuelle, apparaissant sous la forme d’un vaisseau lymphatique bleuté à la partie
basse du creux axillaire.
La méthode isotopique utilise un colloïde, le sulfure de rénium marqué au technétium 99m,
injecté en région péri-aréolaire la veille de l’intervention. Une scintigraphie permet alors
42 d’obtenir une cartographie du (ou des) ganglion sentinelle, d’en connaître le nombre et leur
localisation. Ils sont localisés à l’aide d’une sonde gamma, le (ou les) ganglion(s) radioactif(s) ou
« chaud(s) » étant alors disséqué(s).
Les principales indications du ganglion sentinelle sont les tumeurs de taille inférieure ou égale à
2 cm, unifocales, survenant sur un sein n’ayant jamais été opéré (plastie mammaire, chirurgie du
creux axillaire). Les interventions chirurgicales antérieures peuvent altérer le drainage
lymphatique du sein vers le creux axillaire, réduisant ainsi l’efficacité de cette technique.
II. 6. 1. 3 La radiothérapie
La radiothérapie permet de diminuer le risque de récidive locale de la maladie et d’améliorer le
taux de survie, que ce soit après chirurgie conservatrice ou mastectomie.
Après une chirurgie conservatrice du sein faite en berges saines, la radiothérapie traite
l’ensemble de la glande mammaire, incluant son prolongement axillaire et sous-claviculaire.
Après chirurgie radicale, la radiothérapie pariétale est indiquée chez les patientes présentant des
facteurs de risque de récidive pariétale.
L’irradiation des aires ganglionnaires se résume aujourd’hui à la chaîne mammaire interne et à la
zone sus- et sous-claviculaire.
Radiothérapie après chirurgie conservatrice :
Après une chirurgie conservatrice du sein, un traitement de la glande mammaire par
radiothérapie adjuvante est systématiquement réalisé, associé à une surimpression au niveau du
lit tumoral, la plupart des cellules tumorales résiduelles étant situées autour de la zone tumorale.
L’irradiation du sein est effectuée en décubitus dorsal, sur un plan incliné, la glande mammaire
étant ainsi étalée sur la paroi thoracique. Le volume cible est traité par deux faisceaux opposés,
tangentiels à la paroi thoracique.
Une dose minimum de 50 Gray (Gy) (normes ICRU) en 25 fractions, doit être délivrée à
l’ensemble de la glande mammaire, le fractionnement étant de 1,8 à 2 Gy par séance, cinq fois
par semaine et l’étalement se faisant sur au moins cinq semaines.
La dose délivrée au niveau du lit tumoral varie de 10 à 16 Gy. Cette technique de surimpression
peut utiliser une irradiation externe par des champs « réduits » ou bien la curiethérapie par
iridium 192. Au delà de 70 ans, on discute volontiers l’intérêt de cette surimpression.
Radiothérapie après chirurgie radicale :
Elle comprend l’irradiation de l’ensemble de la paroi thoracique, la dose étant de 50 Gy en 25
fractions, ainsi que l’irradiation des aires ganglionnaires sus- et sous-claviculaire et de la chaîne
mammaire interne. L’irradiation ganglionnaire axillaire n’est préconisée que dans de rares
situations (curage axillaire positif et incomplet) du fait de la morbidité qu’elle engendre au
niveau du membre supérieur.
43 Après mastectomie, l’irradiation pariétale est indiquée lorsqu’il existe des facteurs de risque
élevés de récidive locale :
-­‐ atteinte axillaire histologique,
-­‐ tumeur de stade T3 ou T4,
-­‐ femmes jeunes, sans atteinte ganglionnaire, mais présentant des facteurs de risque : emboles
vasculaires, SBR III, tumeur ≥ 2 cm, marges de résection limites, âge < 50 ans.
II. 6. 2 Traitements médicaux adjuvants
Si l’évolution du traitement locorégional, associant chirurgie et radiothérapie, a permis de
réduire l’importante morbidité qui lui été souvent associé, les traitements systémiques adjuvants
permettent, quant à eux, de lutter précocement contre la dissémination métastatique de la
maladie.
La prescription des thérapeutiques adjuvantes se base sur les facteurs prédictifs d’efficacité des
traitements (chimio ou hormonosensibilité de la tumeur, surexpression de HER2), et non sur le
terrain ou les facteurs pronostiques du cancer.
Pour les 7 à 15 % de femmes atteintes d’un cancer du sein dit « triple-négatif » (RE, RP, et
HER2 négatifs), les thérapeutiques adjuvantes s’avèrent malheureusement limitées.[32-33]
II. 6. 2. 1 La chimiothérapie
La chimiothérapie peut être utilisée en situation adjuvante, complétant alors la chirurgie, ou
néo-adjuvante, lorsque la chirurgie ne peut être réalisée d’emblée de façon carcinologique (taille
tumorale élevée) ou afin de diminuer le risque métastatique d’une tumeur très évolutive comme
le sont les cancers du sein inflammatoires. Elle est également employée en situation
métastatique.
Le bénéfice actuel de la chimiothérapie est largement démontré, à la fois en termes de survie
sans rechute et de survie globale. Il est actuellement recommandé de l’administrer avant la
radiothérapie, la durée habituelle du traitement étant de six mois.
Indications de la chimiothérapie :
L’intérêt de la chimiothérapie adjuvante est maintenant définitivement admis pour les cancers
du sein présentant un ou plusieurs facteurs de mauvais pronostic. Ces facteurs peuvent
dépendre de la tumeur, notamment de son extension (taille tumorale et envahissement
ganglionnaire), de la patiente ou de l’expression de certains bio-marqueurs (récepteurs
hormonaux, coefficient de prolifération).
C’est la conjonction de ces différents facteurs ainsi que des comorbidités éventuelles et du
souhait de la patiente, qui détermine l’indication d’une chimiothérapie adjuvante ainsi que ses
modalités.
44 Différents facteurs pronostiques et prédictifs ont été retenus à la suite de la conférence de
consensus de Saint Gallen.
Caractéristiques de la patiente
- âge au diagnostic < 35 ans.
Caractéristiques de la tumeur
- envahissement ganglionnaire ;
Bio-marqueurs
- récepteurs hormonaux négatifs
(la négativité des récepteurs
- taille tumorale > 2 cm ;
hormonaux
étant
souvent
- grade SBR 2 ou 3 et index de corrélée à une prolifération
prolifération ;
cellulaire importante) ;
- présence d’emboles vasculaires - surexpression de HER 2
dans la tumeur ;
- type histologique :
les carcinomes lobulaires infiltrants
sont moins chimio-sensibles que les
carcinomes canalaires infiltrants.
Molécules utilisées en chimiothérapie :
§
les Intercalants :
Les anthracyclines : on distingue la doxorubicine (Adriamycine®), qui est actuellement la
molécule cytotoxique de référence pour les cancers du sein, et l’épirubicine (Farmorubicine®),
un analogue développé afin de diminuer les toxicités cardiaque et hématologique des
anthracyclines.
§
les Alkylants :
Le cyclophosphamide (Endoxan®).
§
les Antimétabolites :
Le 5-fluoro-uracile est utilisé dans de nombreuses associations de chimiothérapie de première
ligne.
§
les Poisons du fuseau :
Les taxanes regroupent deux molécules, le paclitaxel (Taxol®) et le docétaxel (Taxotère®), qui
agissent en inhibant la dépolymérisation des microtubules.
Dans le traitement du cancer du sein, les poly-chimiothérapies sont les plus efficaces, utilisant
des traitements aux modes d’actions et aux toxicités différentes.
Les protocoles de chimiothérapie sont choisis en fonction du stade TNM, des facteurs
pronostiques, de l’âge, des antécédents thérapeutiques et des comorbidités associées.
Pour les tumeurs de bon pronostic, le standard est la réalisation de 6 cures de FEC 100 (5-FU,
Epirubicine, Cyclophosphamide).
Pour les tumeurs de moins bon pronostic (tumeurs localement avancées, envahissement
ganglionnaire), le traitement fait appel à une association d’anthracyclines et de taxanes : trois
cycles de FEC 100 suivis de trois cycles de docétaxel.
45 II. 6. 2. 2 L’hormonothérapie
La particularité biologique de la glande mammaire est la grande dépendance estro-progestative
de son développement et de sa différenciation terminale.
Les cellules tumorales y sont également sensibles puisque près de 70% des cancers possèdent
des récepteurs aux estrogènes. On parle alors de cancer hormonosensible.
L’hormonothérapie agit ici en supprimant l’action stimulante des estrogènes sur les cellules
tumorales, soit par blocage de la synthèse d’estrogènes, ovarienne ou surrénalienne, soit par
blocage des récepteurs à l’estradiol présents à la surface des cellules tumorales.
Chez la femme jeune, le tamoxifène est le traitement de référence ; chez les femmes
ménopausées ce sont les inhibiteurs de l’aromatase qui sont utilisés en première intention.
La durée recommandée de traitement est de cinq ans.
Molécules utilisées :
w Les traitements dits de « suppression ovarienne » :
La suppression de la synthèse d’estrogènes ovariens peut se faire de différentes façons : par le
biais de la chirurgie (ovariectomie définitive), de la radiothérapie ou par les analogues de la LHRH.
Les analogues de la LH-RH sont à l’origine d’une suppression réversible de la fonction
ovarienne, réalisant une « castration » transitoire.
Ils sont uniquement utilisés en cas de contre-indication au tamoxifène, notamment en cas
d’antécédent de maladie veineuse thrombo-embolique.
w Les anti-estrogènes :
Ils sont représentés par les SERM dont le chef de file est le tamoxifène, un anti-œstrogène de
synthèse qui se fixe sur les récepteurs cellulaires des estrogènes, empêchant de ce fait l’action
des estrogènes circulants.
Utilisé en traitement adjuvant, il réduit significativement le risque de rechute et augmente la
survie globale.
w Les inhibiteurs de l’aromatase :
Si le tamoxifène a été pendant longtemps le traitement adjuvant de référence du cancer du sein
hormonodépendant, les inhibiteurs de l’aromatase représentent une alternative thérapeutique
chez les femmes ménopausées. Leur mode d’action passe par l’inhibition spécifique de
l’aromatase, enzyme responsable de la conversion périphérique des androgènes en estrogènes, la
production des androgènes étant essentiellement surrénalienne chez la femme ménopausée.
Deux types de molécules existent, de structure et de mode d’action différents: les inhibiteurs
irréversibles, de structure stéroïdienne (exémestane), et les inhibiteurs réversibles, non
stéroïdiens (anastrazole, létrozole).
46 Ces molécules constituent actuellement l’hormonothérapie adjuvante de choix chez la femme
ménopausée. Du fait d’une action partielle sur l’aromatase ovarienne, elles ne sont pas indiquées
chez les femmes non ménopausées.
L’anastrozole (Arimidex®) et le létrozole (Femara®) ont l’AMM en première intention,
l’exemestane (Aromasine®) est utilisé en cas d’intolérance aux traitements précédents.
Le choix de la classe thérapeutique à utiliser en situation adjuvante dans le cancer du sein doit
tenir compte du rapport bénéfice/risque propre à chaque patiente, et des préférences
personnelles, les patientes devant être informées des effets secondaires potentiels de chacun de
ces traitements.
II. 6. 2. 3 La thérapie ciblée
Le terme « thérapeutique ciblée » désigne l’ensemble des thérapeutiques capables de cibler et
d’inhiber les voies moléculaires pro-oncogéniques. [49]
Le récepteur de type 2 à l’epidermal growth factor receptor (EGFR) humain (HER2) est un
récepteur transmembranaire possédant une activité tyrosine kinase. Il est codé par le protooncogène HER2/neu et joue un rôle dans la régulation de la prolifération cellulaire.
L’amplification ou la surexpression de ce proto-oncogène confère à la cellule tumorale un
caractère plus agressif : tumeurs peu différenciées, taux de prolifération plus élevé, absence
d’expression des récepteurs hormonaux.
Une surexpression de ce gène est détectée dans 15 à 20 %des cancers du sein. [34-49]
Le trastuzumab (Herceptin®) est un anticorps monoclonal humain dirigé contre le récepteur
membranaire HER2. Il est utilisé en tant que thérapie ciblée dans les cancers du sein qui
surexpriment HER2.
D'un point de vue pharmacodynamique, le trastuzumab est synergique avec les taxanes et les
anthracyclines mais antagoniste avec le cyclophophamide ; il est en général utilisé en traitement
adjuvant pour une durée d’un an. Ce traitement est administré par voie intraveineuse, en général
toutes les trois semaines.
47 III. Pourquoi et comment surveiller ?
III. 1 Les objectifs de ce suivi
Le nombre de femmes surveillées après traitement d’un cancer du sein a considérablement
augmenté. Si l’on accepte un rapport de dix entre incidence et prévalence, il y aurait environ
500 000 femmes suivies après un cancer du sein en France. [35]
Le suivi post-thérapeutique du cancer du sein permet de dépister d’éventuelles récidives le plus
précocement possible. 50% des femmes atteintes d’un cancer du sein non métastatique vont
présenter une récidive dans les dix ans qui suivent le diagnostic ; dans 25 % il s’agit de récidives
locales, et dans 75% de récidives métastatiques. La plupart des récidives tumorales surviennent
dans les cinq premières années, des récidives très tardives étant tout de même possibles.
La surveillance des femmes atteintes d’un cancer du sein reste plus que jamais d’actualité,
plusieurs questions restant en suspend : quelles femmes surveiller ? qui doit surveiller ? de quelle
manière et à quel rythme ?
III. 2.Les différents acteurs du suivi
III. 2. 1. Une prise en charge pluridisciplinaire
La prise en charge du cancer du sein est pluridisciplinaire, associant radiologues, chirurgiens,
gynécologues, oncologues, radiothérapeutes et médecins généralistes.
Si ces derniers jouent un rôle important dans le dépistage de la maladie, ils sont également les
professionnels de santé auxquels la patiente aura le plus souvent recours tout au long de sa
maladie. En effet, ils sont en première ligne pour assurer un soutien psychologique,
diagnostiquer une récidive locorégionale ou métastatique, dépister et traiter, dans la limite de
leurs compétences, les effets secondaires des thérapeutiques utilisées et parfois même encadrer
la fin de vie.
La loi HPST, portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires,
promulguée en juillet 2009, conforte le rôle « pivot » du médecin généraliste en termes de soins
de premier recours, en assurant la prévention, le dépistage, le diagnostic, le traitement et le suivi
des maladies ainsi que l’éducation pour la santé.
III. 2. 2 L’interface ville-hôpital et l’apport des réseaux
La pluridisciplinarité de la prise en charge de cette maladie nécessite une coopération entre les
différents intervenants et suppose un transfert efficace d’information entre ville et hôpital.
Les réseaux régionaux de cancérologie, créés par le premier Plan Cancer (mesure 29), paraissent
être une solution à ce problème, en jouant le rôle d’interface ville-hôpital.
Certains établissements de santé mettent en place des modalités de surveillance alternée ou
déléguée et dispensent une information régulière aux médecins sur la prise en charge et le suivi
de la maladie.
Deux réseaux « ville-hôpital », spécialisés dans le suivi des femmes atteintes d’un cancer du sein,
existent actuellement dans l’Est parisien, le réseau Saint-Louis réseau sein et le réseau
Gynécomed.
48 L’objectif de ces réseaux est de confier le suivi de ces patientes aux médecins de ville qui le
souhaitent, d’harmoniser les pratiques médicales - grâce au partage de l’information et à
l’utilisation de référentiels validés - et la formation continue, et de décloisonner la ville et
l’hôpital.
En pratique, à l’issue du traitement initial, le médecin hospitalier propose à la patiente d’être
suivie en ville dans le cadre du réseau. Une fois son consentement recueilli, elle reçoit une
explication précise sur le fonctionnement du réseau. En cas de rechute ou de complication, la
patiente peut être ré-adressée à tout moment vers l’hôpital d’origine pour avis ou prise en
charge.
III. 3 Les différentes étapes du suivi
Le suivi post-thérapeutique consiste à diagnostiquer une éventuelle rechute locale, un cancer
controlatéral ou une atteinte métastatique, mais aussi à prendre en charge les éventuelles
complications iatrogènes, dépister et traiter les complications psychiques et aider à la réinsertion
des patientes dans leur vie socioprofessionnelle.
III. 3. 1 Suivi sénologique
Le taux de survie à cinq ans chez les patientes traitées, en situation non métastatique, est
d’environ 90 %. [36]
Au cours des cinq années qui suivent le diagnostic de la maladie, le suivi sénologique peut avoir
lieu en milieu hospitalier, de façon exclusive ou en alternance avec les médecins de ville
(gynécologues, généralistes).
Le rythme de cette surveillance clinique est de trois fois par an pendant les trois premières
années, puis tous les 6 mois pendant deux ans, puis au moins une fois par an au delà.
L’intensité de cette surveillance doit bien entendu être adaptée aux critères de rechute
locale propres à chaque patiente.
Ce suivi locorégional est à la fois clinique et radiologique.
III. 3. 1. 1 Diagnostic d’une récidive locorégionale et d’un cancer controlatéral
III. 3. 1. 1. 1 Surveillance clinique
Le risque de récidive local est de 1% par an et est généralement continu. [36]
Une surveillance régulière permet de détecter précocement une récidive locale potentiellement
curable. Le pronostic de cette récidive locale est fonction de la date à laquelle elle survient par
rapport au traitement de la tumeur initiale.
L’examen clinique doit être rigoureux, comprenant l’inspection et la palpation du sein traité, de
la cicatrice de mastectomie en cas de traitement chirurgical radical, du sein controlatéral et des
aires ganglionnaires axillaires, sus et sous claviculaires.
Les facteurs de risque de récidive locale doivent être connus afin d’adapter l’intensité de la
surveillance, le risque de récidive étant déterminé par les caractéristiques de la tumeur (berges
envahies, taille tumorale, grade histo-pronostique, composante intra-canalaire extensive), l’âge
de la patiente et la présence d’un envahissement ganglionnaire en cas de mastectomie.
49 60 à 80 % des récidives locales surviennent dans la zone d’exérèse initiale de la tumeur.[39] Faire
le diagnostic d’une récidive locale est d’autant plus difficile qu’elle se situe dans une zone de
remaniement, plus ou moins prononcée par d’éventuelles complications postopératoires
(hématome, cytostéatonécrose, lymphocèle) et séquelles post-radiques. Pouvoir disposer de
l’ensemble du dossier d’imagerie est, dans cette situation, indispensable pour établir le
diagnostic.
La suspicion d’une récidive doit conduire à la réalisation de biopsies et d’un bilan d’extension à
la recherche de lésions secondaires, environ 10 % des patientes présentant des métastases
synchrones à la récidive locale. [36]
Classiquement, le traitement chirurgical d’une récidive intra-mammaire est la mastectomie.
Après un traitement par mastectomie, le risque de récidive sur la paroi thoracique varie de 0,5 à
1,5 % par an et de 3 % à 10 ans. [39] Ces récidives se manifestent fréquemment sous la forme de
nodules de perméation, souvent multiples et confluents, enchâssés dans le muscle pectoral à
proximité de la cicatrice de mastectomie, ou par des signes inflammatoires traduisant une
lymphangite carcinomateuse. La récidive pariétale est généralement confirmée par l’échographie
et par la réalisation de micro-biopsies en cas de récidive nodulaire et biopsie cutanée en cas de
nodule de perméation.
Ces patientes présentent par ailleurs un risque de 1 %, par année de suivi, de développer un
cancer du sein controlatéral. On parle d’atteinte synchrone lorsque le cancer est bilatéral de
façon simultanée ou avec un délai inférieur à 6 mois et métachrone si le délai qui sépare les deux
diagnostics est supérieur à six mois.
III. 3. 1. 1. 2 Surveillance radiologique
Seule la mammographie doit être réalisée de façon systématique.
L’échographie, la tomodensitométrie et l’imagerie par résonnance magnétique (IRM)
mammaires ne sont pas recommandées de façon systématique au cours de la surveillance.
La mammographie :
La mammographie bilatérale standard comprend deux incidences de base (face, ou craniocaudale, et oblique externe) pouvant éventuellement être complétées par d’autres incidences
(compression localisée, agrandissement).
Dans le cadre du suivi sénologique du cancer du sein, la première mammographie, dite « de
référence », se fait en général six à douze mois après la fin de la radiothérapie, les signes
inflammatoires transitoires secondaires à la radiothérapie pouvant, avant ce délai, donner des
résultats faussement inquiétants. La surveillance mammographique est ensuite annuelle pendant
au moins dix ans, puis adaptée au cas par cas au-delà.
Les clichés doivent être comparés entre eux au cours du temps afin de faciliter le diagnostic de
récidive.
50 Il est par ailleurs nécessaire de connaître les divers aspects mammographiques postthérapeutiques, notamment les modifications radiologiques normales après tumorectomie et
radiothérapie en raison de leur fréquence :
§ épaississement du plan cutané et augmentation diffuse de la densité mammaire après
radiothérapie, ce phénomène régressant progressivement dans le temps,
§ distorsion architecturale
cicatrice postopératoire,
dans
le
foyer
de
tumorectomie
et
formation
d’une
§ micro-calcifications d’allure bénigne,
§ lésions de cytostéatonécrose dans le foyer de tumorectomie.
L’étiologie de la cytostéatonécrose après traitement conservateur est multifactorielle :
traumatisme chirurgical, radiothérapie, son aspect étant différent selon l’ancienneté des
lésions :
o à un stade précoce : image claire ronde ou ovale (kyste huileux), finement cerclée,
circonscrite, à contours nets.
o à un stade plus tardif : apparition de calcifications fines arciformes (en coquille d’œuf)
puis confluentes, formant alors des macro-calcifications.
Toutes ces modifications post-thérapeutiques sont classées ACR 2 dans la classification
BI-RADS.
L’Echographie :
Il s’agit d’un examen souvent indissociable de la mammographie, réalisée de façon quasisystématique après traitement conservateur.
Elle trouve également toute son utilité dans l’exploration de la cicatrice de mastectomie et dans
le diagnostic des complications post-opératoires immédiates.
L’échographie dite de second look permet de mettre en évidence une anomalie diagnostiquée à
l’IRM et non descellée lors de la première échographie, l’objectif étant de pouvoir réaliser des
prélèvements biopsiques écho-guidés.
L’IRM :
L’intérêt de l’IRM dans la surveillance des cancers du sein réside dans sa sensibilité (cancers in
situ et infiltrants) et sa valeur prédictive négative très élevées (> 90 %). Sa faible spécificité est
cependant pourvoyeuse de nombreux faux positifs, source d’explorations complémentaires
inutiles et d’anxiété pour les patientes. Ce taux de faux positifs peut être réduit en limitant la
prescription de cet examen aux situations à risque élevé de cancer ou dans un contexte
d’anomalie radiologique non résolue après bilan d’imagerie standard complet afin de distinguer
une récidive locale d’une séquelle post-thérapeutique.
Elle doit, dans l’idéal, être réalisée à distance (> 18 mois) de toute thérapeutique (radiothérapie,
chimiothérapie).
51 Les principales indications de l’IRM mammaire sont :
§
§
§
§
§
la recherche d’une multifocalité (cancer lobulaire infiltrant),
la suspicion d’une récidive locale après traitement conservateur,
la discordance entre mammographie et échographie,
la maladie de Paget,
l’indication à la chimiothérapie néo-adjuvante et l’évaluation de la réponse à cette
chimiothérapie,
§ le suivi des femmes porteuses d’une mutation génétique (BRCA1, 2),
§ l’exploration des prothèses mammaires en silicone.
La TEP-TDM :
Elle est indiquée dans le bilan locorégional et métastatique des tumeurs invasives, et peut
également être utilisée en cas de suspicion de récidive locale ou métastatique.
III. 3. 1. 2 Diagnostic d’une récidive à distance
Le risque de récidive métastatique est de 3 % par an pendant les dix premières années, avec un
pic trois ans après la prise en charge initiale. [36]
Les sites de récidive à distance sont par ordre de fréquence l’os, le foie, le poumon, la peau, la
moelle osseuse et le cerveau, avec certaines particularités cependant, liées au profil des tumeurs :
les cancers lobulaires rechutant plus souvent au niveau des séreuses (estomac, ovaires), les
cancers hormonosensibles donnant plus volontiers des métastases osseuses, ganglionnaires et
cutanées, les tumeurs dépourvues de récepteurs hormonaux donnant des métastases hépatiques,
pulmonaires et cérébro-méningées, les cancers surexprimant HER2 présentant plus
fréquemment des métastases cérébrales.
Les lésions osseuses, ostéolytiques, sont le plus souvent localisées au niveau du pelvis, du rachis
lombaire, des côtes et du fémur.
La recherche d’une atteinte métastatique passe par un interrogatoire et un examen clinique
minutieux.
L’examen clinique doit rechercher la présence de métastases, en particulier osseuses (douleurs,
déficit neurologique, fracture), pleuro-pulmonaires (toux, dyspnée, pneumopathie), hépatiques
(ictère, hépatomégalie, troubles digestifs) et du système nerveux central (déficit neurologique,
céphalées, diplopie, troubles cognitifs ou du comportement). Seul l’examen clinique est
recommandé, au rythme de la surveillance locorégionale.
Les examens complémentaires (calcémie, bilan hépatique, dosage du CA 15.3, radiographie de
thorax, échographie abdominale, scintigraphie osseuse, scanner cérébral) ne doivent être
prescrits qu’en présence de signes d’appel cliniques et jamais de façon systématique chez les
patientes asymptomatiques.
Le carbohydrate 15-3 ou CA 15-3, est un des marqueurs biologiques du cancer du sein avec
l’antigène carcino-embryonnaire (ACE). La valeur seuil du CA 15-3 la plus fréquemment admise
est de 30 U/mL, or ce seuil est atteint et dépassé dans 5 % de la population générale indemne
de toute pathologie tumorale. Il n'est d’autre part spécifique ni de cancers ni de pathologies
mammaires, son taux pouvant de ce fait être augmenté dans différentes pathologies cancéreuses
52 (ovaire, foie, appareils respiratoire et digestif) ou non (pathologies digestives inflammatoires,
pulmonaires, gynécologiques).
Dans le cancer du sein, le taux de CA 15-3 est tout de même corrélé au stade de la maladie.
Les principaux facteurs de risque de récidive métastatique sont :
§
§
§
§
§
§
§
l’envahissement ganglionnaire,
la taille tumorale,
l’âge jeune,
le grade histologique élevé,
la présence d’emboles vasculaires péri-tumoraux,
l’absence de récepteurs hormonaux,
la surexpression de HER2.
III. 3. 1. 3 Diagnostic et prise en charge des éventuelles complications des traitements
La surveillance du cancer du sein traité ne se résume pas à la recherche d’une récidive
locorégionale ou d’un cancer controlatéral. Ce champ du suivi ne saurait être dissocié de la
recherche concomitante d’éventuelles complications des traitements utilisés, qu’ils soient
terminés (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie) ou en cours (hormonothérapie).
Une évaluation clinique des séquelles post-thérapeutiques cutanées, au niveau du sein traité ou
des aires ganglionnaires, ou fonctionnelles devrait être réalisée lors de chaque consultation.
III. 3. 1. 3. 1 Complication des traitements locorégionaux
III. 3. 1. 3. 1.1 Complications de la chirurgie
w Complications de la chirurgie mammaire :
v
Chirurgie conservatrice :
Bien que moins délétères, les traitements conservateurs du cancer du sein peuvent tout de
même entraîner des séquelles thérapeutiques.
-­‐ Séquelles post opératoires immédiates :
Elles sont peu fréquentes : hématome, surinfection, lymphocèle.
-­‐ Séquelles morphologiques et esthétiques :
Des séquelles esthétiques peuvent survenir dans 15 à 20 % des cas après traitement
conservateur du cancer du sein, souvent à distance de l’intervention chirurgicale. [6] Ce sont
essentiellement des cicatrices disgracieuses, une asymétrie mammaire (déformations du sein,
53 rupture du galbe), une déformation et désorientation de la plaque aréolo-mamelonnaire. Les
déformations sont d’autant plus marquées que le volume d’exérèse est important, et sont
fonction de la localisation tumorale (plus fréquentes au niveau des quadrants inférieurs).
Elles peuvent être évitées grâce au remodelage réalisé en peropératoire, après la
tumorectomie, ou corrigées par les techniques de chirurgie plastique. [42]
Les règles d’oncoplastie doivent donc être appliquées pour le traitement de ces tumeurs de
petite taille, le versant esthétique ne devant pas être négligé par les chirurgiens sénologues.
-­‐ Séquelles sensitives et douloureuses :
Ÿ Séquelles sensitives :
La sensibilité des seins est complexe ; elle dépend de nombreux facteurs, à la fois
physiologiques et psychologiques. La sensibilité tactile est la plus importante du fait de sa
participation à la stimulation érogène.
Des phénomènes de dysesthésie cutanée à type de picotements, de fourmillement et de brûlures
peuvent être observés au moment de la repousse des rameaux nerveux sectionnés au cours de
l’intervention.
Ÿ Séquelles douloureuses :
Ce sont essentiellement des douleurs de type neuropathique.
-­‐ Le lymphœdème du sein :
Le lymphœdème du sein, beaucoup moins médiatisé que celui du membre supérieur, n’en
demeure pas moins fréquent et invalidant. Il concernerait 30 à 40 % des patientes, en fonction
des séries, ayant bénéficié d’un traitement conservateur. [40-64] Les seins volumineux sont plus
prédisposés à cette complication.
On distingue deux stades évolutifs : le lymphœdème précoce, postopératoire, et le lymphœdème
de survenue tardive. La classification de Clarke permet une gradation clinique : [40]
o Stade I : léger œdème avec épaississement cutané, le sein gardant une taille à peu près
normale,
o Stade II : l’œdème est plus volumineux et les pores dilatés, réalisant le tableau de « peau
d’orange », dont le siège électif se situe au niveau des quadrants inférieurs. Le signe du godet
apparaît par empreinte du soutien gorge.
o Stade III : il est cliniquement superposable au stade II mais la douleur est au premier plan.
54 Le traitement du lymphœdème du sein fait appel au drainage lymphatique manuel et à la
cryothérapie (vessie de glace) par ses effets antalgiques, anti-inflammatoires et vasoconstricteurs.
La lutte contre le surpoids permet d’améliorer l’œdème et le port d’un soutien-gorge adapté de
ne pas entraver le drainage du sein ainsi que la circulation de suppléance du membre inférieur.
-­‐ Erysipèle du sein :
Le traitement conservateur du cancer du sein peut se compliquer, dans les semaines ou les mois
qui suivent l’intervention, d’un érysipèle, dont la fréquence est estimée à 4,4 % et dont
l’évolution se fait souvent sur un mode récidivant. [41]
Son origine est multifactorielle certains facteurs de risques étant décrits : lymphocèle,
microtraumatismes, radiothérapie, diabète. Le lymphœdème semble être le facteur de risque le
plus important, la stase lymphatique constituant un milieu propice au développement bactérien.
v
Chirurgie radicale
-­‐ Complications précoces :
Ÿ Complications locales :
Ce sont surtout des complications à type d’hématome, d’abcès, d’œdème de paroi, ou de
désunion de cicatrice.
L’œdème de paroi se traite par drainage lymphatique manuel selon la technique dite « en étoile »,
permettant un drainage vers toutes les directions où le liquide lymphatique est susceptible d’être
résorbé. La mobilisation régulière de la cicatrice de mastectomie est indispensable, que ce soit au
cours de mouvements de l’épaule ou manuellement, par mobilisation digitale transversale.
Ÿ Paralysies posturales :
Elles sont décrites dans le cadre de positions peropératoires. Le bras étant en général positionné
en hyper-abduction, le plexus brachial peut être déficitaire au réveil, de façon transitoire.
Ÿ Douleurs musculo-squelettiques :
Il s’agit de contractures douloureuses des muscles trapèze ou deltoïde, secondaires à des
étirements de l’épaule en période peropératoire. Les amplitudes articulaires concernées sont
habituellement la rotation interne, la flexion et l’abduction.
Non dépistées, elles peuvent être à l’origine d’un défaut d’utilisation de l’épaule, pouvant aller
jusqu’à un véritable syndrome épaule-main ou une épaule gelée.
Le traitement de ces douleurs repose sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
administrés par voie orale et par la réalisation de séances de rééducation scapulo-brachiale,
précocement après l’intervention, initialement sous la surveillance d’un kinésithérapeute puis de
façon autonome.
55 -­‐ Complications à distance :
Les douleurs chroniques sont fréquentes après chirurgie carcinologique du sein. Selon les
études, l’incidence des douleurs résiduelles à un an est comprise entre 20 et 50 %. [43]
Ÿ Douleur cicatricielle :
Au cours de la réalisation d’une mastectomie, la section des filets nerveux cutanés est inévitable.
Des douleurs neuropathiques peuvent alors survenir au niveau du site opératoire, dans les
semaines qui suivent l’opération.
Ces douleurs sont généralement traitées par application de topiques locaux ou par
neurostimulation transcutanée.
Ÿ Douleur du sein fantôme :
La perception de la présence du sein opéré après mastectomie est une sensation normale liée à
la persistance d’une activité au niveau de la zone corticale représentant le sein, on parle
d’hallucinose, d’algo-hallucinose si cette perception est douloureuse. Ce phénomène touche 13 à
17 % des patientes opérées et survient dans les trois mois qui suivent l’intervention. [44]
Sa prise en charge fait appel aux traitements médicamenteux, plus rarement à la neurochirurgie,
par stimulation corticale.
56 w
Complications de la chirurgie axillaire :
-­‐ Complications précoces :
•
Retard de cicatrisation locale et infections souvent favorisées par la présence de
comorbidités (obésité, diabète).
•
La Lymphorrhée :
Elle est définie par un écoulement persistant de lymphe.
Il s’agit d’une complication difficilement évitable, liée au fait que les canaux lymphatiques sont
dépourvus de membrane basale et que leur ligature ne peut empêcher l’extravasation de lymphe
en amont.
Contrairement au sang, la lymphe n’a aucune tendance à coaguler, elle va ainsi remplir les
espaces de décollement et entrainer une désunion de la cicatrice en l’absence de drainage
aspiratif au niveau de l’aisselle.
La lymphorrhée est aggravée par la mobilisation précoce et intempestive de l’épaule, l’âge élevé,
l’obésité, l’hypertension artérielle et par des sein volumineux.
La Lymphocèle :
•
Il s’agit du comblement de l’espace de décollement chirurgical par de la lymphe, pouvant
générer un épanchement lymphatique de la région axillaire. C’est la première complication d’une
lymphorrhée mal drainée ; elle survient dans 9 à 40 % des cas. [31-40]
Le principal risque étant infectieux, le traitement consiste en une ponction évacuatrice rapide à
l’aiguille, suivie de l’application d’un pansement compressif, la rééducation active devant être
suspendue. L’évolution peut se faire vers la fibrose en l’absence de traitement, l’aspect clinique
étant alors celui d’une masse axillaire plus ou moins volumineuse.
•
Le déficit fonctionnel de l’épaule:
Il s’agit essentiellement d’une limitation des amplitudes articulaires (abduction, antépulsion) et
de l’enraidissement de l’épaule, secondaires à la cicatrisation du curage axillaire et à la relative
immobilisation du membre supérieur laissé au repos. Cette limitation fonctionnelle s’installe le
plus souvent en post-opératoire immédiat et peut se chroniciser, entrainant alors une altération
de la qualité de vie et des difficultés sur le plan professionnel.
La rééducation post-opératoire précoce, en l’absence de contre indication, permet de conserver
ou de restaurer les amplitudes articulaires du membre supérieur, de limiter le risque de survenue
de complications lymphatiques et de mobiliser la cicatrice de curage axillaire. L’auto-rééducation
est indispensable et quotidienne, débutant dès la sortie d’hospitalisation.
57 •
Les thromboses lymphatiques superficielles :
Elles se présentent sous la forme de rétractions douloureuses rectilignes sous-cutanées, pouvant
siéger au niveau du creux axillaire et au pli du coude, réalisant alors le signe de la corde de
guitare. [40] Elles apparaissent généralement dans les semaines qui suivent l’intervention, parfois
plus précocement.
Un drainage lymphatique manuel précoce et spécialisé, réalisé avec la pulpe des doigts, permet
d’éviter la survenue d’une raideur et d’une perte de la fonction de l’articulation.
-­‐ Complications à distance :
•
Le lymphœdème du membre supérieur:
Il s’agit d’une augmentation de volume du membre supérieur du fait d’une insuffisance
lymphatique.
Il reste la complication majeure du curage axillaire mais peut également survenir après
réalisation de la technique du ganglion sentinelle.
Le délai d’apparition du lymphœdème est variable, la médiane de survenue étant de deux ans.
Les facteurs de risque de survenue du lymphœdème sont le curage axillaire, et notamment le
nombre de ganglions prélevés, la radiothérapie externe, le surpoids, le type de chirurgie et la
réalisation de « piqûres » sur le membre dans les huit jours qui suivent l’intervention
chirurgicale.
Le lymphœdème débute en général au niveau proximal puis descend progressivement vers la
main, le phénomène inverse étant possible mais plus rare.
Lors de la phase d’installation, les patientes peuvent ressentir une tension cutanée puis une
lourdeur et une fatigabilité du membre supérieur. La présence de douleurs doit faire rechercher
un autre diagnostic de type plexopathie, pathologie de l’épaule ou syndrome du canal carpien.
La survenue d’un syndrome du canal carpien peut par ailleurs être secondaire au lymphœdème,
le traitement chirurgical étant alors possible, dans les mêmes conditions qu’en l’absence de
lymphœdème.
Les principales mesures préventives sont le contrôle du poids, le maintien d’une activité
physique quotidienne afin de ne pas déconditionner le membre supérieur, la rééducation
précoce de l’épaule et le massage de la cicatrice, afin d’éviter les adhérences.
Une fois le lymphœdème installé, le traitement, essentiellement physiothérapique, consiste à
réduire le volume du bras par la réalisation de bandages peu élastiques multicouches quotidiens
pendant une à quatre semaines puis en traitement d’entretien. Le drainage lymphatique manuel
est surtout utile en cas de lymphœdème proximal (sein, thorax).
Le maintien du volume réduit après bandages nécessite le port d’une compression élastique
quotidienne (manchon).
Les principales complications du lymphœdème sont psychologiques, fonctionnelles, infectieuses
(érysipèle), ou tumorales (maladie de Stewart Treves ou lymphangiosarcome du bras).
58 Douleurs chroniques : Situé à proximité du plexus brachial, il est aisé d’imaginer la multiplicité des potentielles lésions
du système nerveux périphérique pouvant survenir au cours du curage axillaire. o le syndrome douloureux post-mastectomie (SDPM) ou syndrome postdissection axillaire :
•
La fréquence de ce syndrome est de l’ordre de 20 à 60 % et son origine est multifactorielle. [31]
Il fait généralement suite à une lésion du deuxième nerf inter-costo-brachial, qui naît d’une
branche perforante latérale du deuxième nerf intercostal, assure l’innervation sensitive du creux
axillaire et est anastomosé avec le nerf cutané médial du bras qui innerve la peau de la face
médiale du bras.
Ce nerf sensitif peut être lésé par un simple étirement peropératoire, mais c’est essentiellement
au cours du curage ganglionnaire axillaire qu’il est le plus exposé et donc à risque d’être
sectionné.
La section de ce nerf est à l’origine de douleurs neuropathiques axillaires, mais également
thoraciques et brachiales, du fait des anastomoses décrites précédemment.
Le diagnostic du SDPM repose sur les critères de Watson, purement cliniques :
§ douleur de type neuropathique, homolatérale, thoracique antérieure et/ou axillaire et/ou
siégeant à la partie supérieure et antéro-interne du bras,
§ allodynie et/ou d’une hyperesthésie et/ou de paresthésies,
§ évoluant depuis au moins 3 mois.
Les examens complémentaires ne sont justifiés qu’en cas de doute diagnostique, en particulier
pour éliminer un diagnostic différentiel : compression plexique, hématome axillaire, lymphocèle,
infection locale, récidive locale ou locorégionale ganglionnaire, névralgie cervico-brachiale. La
prise en charge thérapeutique du SDPM doit être la plus précoce possible, les patientes ayant
bénéficié d’une chirurgie mammaire associée à un curage axillaire devant faire l’objet d’une
attention toute particulière lors du suivi.
Traitement du SDPM :
o Traitement médicamenteux :
-­‐ Les antidépresseurs ont une action sur le fond douloureux permanent.
L’amitriptyline est l’antidépresseur tricyclique le plus souvent prescrit en première intention.
La venlafaxine est également efficace dans le traitement de ce type de douleurs
-­‐ Les antiépileptiques sont efficaces sur la composante paroxystique.
La gabapentine est l’une des molécules les plus étudiées dans cette situation.
-­‐ Le tramadol.
-­‐ Les traitements locaux (lidocaïne, capsaïcine) peuvent être utiles si la surface cutanée
douloureuse reste limitée, notamment en cas d’intolérance médicamenteuse ou d’allodynie.
59 En cas de réponse insuffisante après une prise en charge bien conduite, les patientes doivent
être adressées vers un centre antidouleur.
o Traitement physique :
Il fait appel au drainage lymphatique manuel, technique de référence pour ses effets antioedemateux, antalgique, anti-inflammatoire et sédatif. Les premières séances s’intéressent
uniquement au thorax, en commençant par les faces antérieure et postérieure de
l’hémithorax controlatéral à la chirurgie, afin de traiter l’oedème thoracique à distance des
zones d’allodynie. Le rapprochement vers l’hémithorax homolatéral se fait de façon très
progressive. Une fois l’œdème thoracique réduit de manière satisfaisante et le contact
supportable pour la patiente, le drainage devient plus complet, comprenant à chaque séance
le drainage du thorax et du membre supérieur homolatéral.
•
Douleurs liées aux autres lésions nerveuses :
Ce sont essentiellement les atteintes des nerfs intercostaux et du plexus brachial.
60 III. 3. 1. 3. 1. 2 Complications de la radiothérapie
Si la radiothérapie a prouvé son efficacité en termes de diminution des taux de mortalité et de
récidive, elle reste responsable d’une morbidité non négligeable.
w
Effets secondaires précoces :
-­‐ Réactions cutanées :
Par analogie aux brûlures, on peut distinguer trois degrés d’intensité croissante pour les radioépithélites.
§
Radio-épithélite du premier degré ou érythème :
Il s’agit d’un érythème net, homogène, parfois associé à un œdème, - rapidement régressif à
l’arrêt du traitement - à une desquamation, à une dépilation transitoire et, parfois, à une
pigmentation post-inflammatoire plus ou moins prolongée. La ré-épithélialisation débute en
général sept à dix jours après la fin de l’irradiation. Cette complication cutanée survient dans
plus de 50 % des cas et apparaît dès que la dose totale dépasse 10 à 12 Gy, chez les sujets de
phototype clair notamment. [45] Elle est quasi-constante au cours de la troisième semaine de
traitement, pour une dose cumulée de 25 à 30 Gy.
§
Radio-épithélite exsudative :
Elle peut faire suite au stade précédent si l’irradiation est poursuivie, survenant plus volontiers
lorsque le sein est volumineux et ptosé. Elle est caractérisée par une érosion suintante et
douloureuse débutant fréquemment au niveau du sillon sous mammaire. La cicatrisation est
progressive, pouvant laisser des séquelles à type de troubles de la pigmentation (hyper ou
hypochromie).
Le meilleur traitement de ces complications cutanées aiguës consiste en une prévention
rigoureuse. Il est en effet nécessaire d’informer les patientes sur les diverses précautions à
prendre et notamment sur la nécessité d’utiliser des savons naturels sans parfums ni alcool,
d’éviter les crèmes et les déodorants ainsi que les vêtements en matières synthétiques.
L’exposition solaire doit également être limitée.
En ce qui concerne les radio-épithélites du premier degré, le traitement consiste en des soins
locaux (hygiène rigoureuse, pommades émollientes). Dans certaines situations, le recours aux
dermocorticoïdes en cure courte peut s’avérer nécessaire.
Le stade de radio-épithélite exsudative impose l’arrêt de l’irradiation mammaire. L’utilisation
d’antiseptiques doux ou de colorants asséchants, associés à des tulles à base de corticoïdes,
permet de contrôler l’inflammation locale et les exsudats. Un traitement à base de vaseline peut
ensuite être utilisé.
61 §
Radio-épithélite nécrosante :
Cette complication rare apparaît surtout en cas d’irradiation accidentelle massive et brutale.
Elle se manifeste par un érythème cutané douloureux, prurigineux, parfois cartonné, voire
ecchymotique, associé à des phlyctènes et à des ulcérations nécrotiques. La cicatrisation est lente
et laisse souvent des séquelles.
-­‐ Oesophagite :
Elle apparaît à la deuxième semaine de traitement, lorsque l’œsophage est inclus dans le champ
d’irradiation, et se manifeste par une dysphagie plus ou moins importante.
Elle cicatrise plus rapidement que la radio-épithélite et peut être traitée par l’administration
d’antiacides.
-­‐ Pneumopathie aiguë :
Elle peut survenir deux à quatre mois après la fin de la radiothérapie. Souvent asymptomatique
et de découverte fortuite, elle peut tout de même s’accompagner de signes fonctionnels (toux,
dyspnée, fièvre).
Un tableau de pneumopathie interstitielle diffuse peut survenir dans les cas les plus sévères.
-­‐ Fatigue :
Avec une prévalence de 70 à 100 %, la fatigue est un symptôme extrêmement fréquent en
oncologie, notamment au cours de la phase thérapeutique et en particulier pendant la
radiothérapie. [46-60-61]
La fatigue liée au cancer est un « symptôme subjectif et désagréable, intégrant l’ensemble des
sensations corporelles, allant de la lassitude à l’exténuation, créant un état général tenace
affectant les capacités de fonctionnement normal de l’individu ».
Elle est très souvent multifactorielle, pouvant être liée à la maladie en elle-même mais également
aux effets secondaires des traitements (chimiothérapie, radiothérapie).
Du fait de son important retentissement sur la qualité de vie des patientes, la fatigue doit être
systématiquement recherchée.
w Effets secondaires tardifs :
-­‐ Séquelles cutanées et sous-cutanées :
Les séquelles de la radiothérapie deviennent visibles en moyenne un an après le traitement et
progressent pendant les cinq premières années.
62 §
Les dyschromies :
L’exposition à de faibles doses, en particulier s’il s’agit d’irradiations répétées, provoque une
pigmentation cutanée. Cette pigmentation s’explique par une augmentation du nombre de
mélanocytes, de l’activité tyrosine kinase dans les cellules et du transfert de la mélanine vers les
cellules épidermiques.
Des doses d’irradiation plus élevées détruisent les mélanocytes, provoquant alors une
dépigmentation.
§
Dépigmentation, déformation et désorientation de la plaque aréolo-mamelonnaire.
§
L’asymétrie mammaire :
La fibrose du tissu sous-cutané peut être responsable d’une rétraction du sein, source
d’asymétrie mammaire, de déformation et d’induration.
La rétraction du sein s’installe essentiellement lors des trois premières années suivant le
traitement puis se stabilise.
§
Les radiodermites :
Elles apparaissent dans un délai variable, en moyenne vingt ans.
On décrit trois stades évolutifs :
o Radio-dystrophie, associant à des degrés divers, télangectasies, dyschromies, dépilation,
atrophie et sécheresse cutanée.
o Radiodermite scléro-atrophique, caractérisée par une sclérose importante, allant jusqu’au
tissu sous-cutané, avec rétractions et adhérences aux plans profonds et risque de
compressions vasculo-nerveuses.
o Radionécrose tardive, caractérisée par la survenue d’ulcérations douloureuses et
profondes.
Aux stades radio-dystrophique et scléro-atrophique l’application de pommades émollientes peut
être utile. En cas d’ulcérations superficielles, la cicatrisation se fait par l’application de
pansements hydro-cellulaires. Au stade de radionécrose, le traitement chirurgical s’avère souvent
nécessaire.
-­‐ Lymphœdème du membre supérieur :
Surtout après irradiation axillaire.
-­‐ Toxicité pulmonaire :
L’atteinte pulmonaire post-radique est devenue rare avec les techniques d’irradiation actuelles.
Elle se manifeste par une dyspnée et une altération progressive des fonctions respiratoires
secondaires à la sclérose.
Un syndrome interstitiel peut être visible à la radiographie de thorax.
63 -­‐ Fractures costales :
Elles restent rares, même si le cancer du sein est la première cause de fracture costale d’origine
radique.
-­‐ Toxicité cardiaque :
Essentiellement : cardiopathie ischémique, insuffisance cardiaque et valvulopathies.
Cette toxicité survient en cas d’irradiation de la chaîne ganglionnaire mammaire interne à des
doses élevées.
-­‐ Artériopathie post-radique :
C’est une complication rare.
-­‐ Cancer radio-induit :
L’incidence des cancers radio-induits est très faible.
Il s’agit de cancers de type histologique différent du cancer primitif : cancer du poumon, de
l’œsophage, leucémie, sarcome des tissus mous.
Les sarcomes radio-induits ont un mauvais pronostic, leur diagnostic étant souvent fait à un
stade tardif et leur localisation fréquemment située dans des régions inaccessibles à la chirurgie.
-­‐ Dysthyroïdie radio-induite :
Il s’agit en général d’une hypothyroïdie, secondaire à l’irradiation des aires ganglionnaires sus et
sous-claviculaires.
Une surveillance biologique régulière permet de dépister les formes infra-cliniques.
-­‐ Toxicité neurologique : les plexopathies radiques
La radiothérapie exerce une toxicité directe sur les terminaisons du plexus brachial entrainant
une dégénérescence wallérienne par sclérose du tissus conjonctif neural et atteinte de la
vascularisation du nerf. La fibrose secondaire qui en résulte réalise une compression, accentuant
le déficit neurologique.
Les manifestations cliniques débutent souvent par une atteinte distale, notamment dans le
territoire du nerf ulnaire.
§
Plexopathie précoce transitoire :
Son incidence est comprise entre 1,2 et 1,6 % des cancers du sein traités par radiothérapie, les
premiers symptômes apparaissant généralement entre 2 et 14 mois. [31]
La phase d’installation se manifeste par des paresthésies touchant l’avant bras et la main,
associées à des douleurs de type neuropathique.
64 L’apparition ou l’aggravation d’un déficit moteur caractérise la phase d’état, pouvant durer trois
à six mois. L’électromyogramme (EMG) retrouve alors un bloc de conduction au niveau du
plexus brachial.
L’évolution est progressivement favorable, confirmée par l’EMG, des paresthésies séquellaires
pouvant cependant persister.
§
Plexopathie tardive progressive :
Le délai moyen d’apparition des premiers symptômes est de quarante mois, pouvant se
prolonger jusqu’à vingt ans. [31]
Les manifestations cliniques débutent par des paresthésies et des douleurs neuropathiques
modérées. Les troubles moteurs s’installent secondairement, s’aggravant progressivement.
La présence d’une plexopathie peut aggraver un lymphœdème du membre supérieur déjà
présent.
Le traitement de ces complications est préventif (contrôle des paramètres de la radiothérapie et
éviction de charges lourdes) et symptomatique.
Le traitement chirurgical ne donne pas de bons résultats.
Une récidive métastatique de la maladie peut également se manifester par une atteinte plexique.
Elle constitue le principal diagnostic différentiel.
III. 3. 1. 3. 2 Complications des traitements systémiques
III. 3. 1. 3. 2. 1 Complications de la chimiothérapie
w Liées à la voie d’abord (cathéter veineux central, chambre implantable):
-­‐ Infection,
-­‐ Complications thromboemboliques,
-­‐ Nécrose cutanée par extravasation de solutés cytotoxiques
w Liées aux chimiothérapies elles-mêmes :
Il existe plusieurs types de toxicités liées à la chimiothérapie : la toxicité par effet antiprolifératif,
la toxicité spécifique au type de drogue et la toxicité retardée.
65 v
Toxicité précoce :
-­‐ Fatigue
-­‐ Prise de poids
-­‐ Toxicité par effet antiprolifératif :
La chimiothérapie est toxique pour les tissus se renouvelant rapidement : moelle osseuse,
muqueuses, peau, phanères, gonades.
•
Toxicité cutanéo-muqueuse et des phanères :
§ Erythrodysesthésie palmo-plantaire ou « syndrome mains-pieds » :
Il s’agit d’une réaction inflammatoire caractérisée par une fragilité micro-vasculaire au niveau
des mains et des pieds. Elle survient en moyenne 5 à 8 semaines après le début du traitement,
les principales molécules responsables étant le 5-FU, les taxanes et les anthracyclines.
Cliniquement, ce syndrome se manifeste par des paresthésies douloureuses, à type de piqûres ou
de brûlures intenses, au niveau des extrémités, entrainant des difficultés à la marche et à la
réalisation des gestes fins. [47] La peau devient érythémateuse, œdémateuse ou pigmentée, et
peut parfois desquamer (photo 1). L’intensité des douleurs est souvent telle que l’arrêt prématuré
de la chimiothérapie s’avère nécessaire.
Peu de traitements sont efficaces sur ces douleurs. L’acupuncture qui obtient certains résultats
semble être une voie prometteuse.
Photo 1 : syndrome mains-pieds.
§ Alopécie :
L’alopécie est l’un des effets secondaires les plus redoutés de la chimiothérapie. Touchant l’un
des symboles de la féminité elle peut entrainer une profonde altération de l’image corporelle, au
même titre que la mastectomie.
66 Quasi systématique, la perte des cheveux débute généralement à partir de la deuxième semaine
de traitement pour être quasiment complète en 4 à 8 semaines et pendant toute la durée de la
chimiothérapie.
L’alopécie est en générale réversible, la repousse débutant dès la quatrième semaine suivant la
fin du traitement. Lors de la repousse, l’aspect et la couleur des cheveux peuvent être modifiés.
Les molécules les plus alopéciantes, dans le cadre du cancer du sein, sont le cyclophosphamide,
la doxorubicine et les taxanes, ces derniers pouvant également être responsables d’une chute des
cils, des sourcils ainsi que des poils pubiens.
§ Troubles unguéaux :
o onychodystrophie liée au taxotère® et qui peut être prévenue par l’application de
vernis protecteur et le port de gants réfrigérés,
o douleurs,
o troubles de la pigmentation.
•
Toxicité muqueuse :
§ La mucite :
Cette destruction des cellules muqueuses épithéliales se révèle, au niveau oro-pharyngé, par des
ulcérations de petite taille pouvant évoluer en plaques confluentes entrainant alors un risque de
surinfection voire de dénutrition.
Le 5-FU et la doxorubicine sont les molécules les plus incriminées.
La réalisation de bains de bouche associant bicarbonate, antifongique et antalgiques permet de
limiter la survenue de ces lésions.
A visée curative, le traitement associe un pansement digestif, des bains de bouches et des
antalgiques, une hospitalisation pouvant parfois s’avérer nécessaire.
§ Troubles digestifs :
o Nausées et vomissements :
Malgré le fait que les traitements préventifs et curatifs des nausées et vomissements chimioinduits aient beaucoup progressé ces dernières années, ces effets secondaires persistent à altérer
la qualité de vie des patientes et leur adhésion aux traitements.
Le délai d’apparition permet de classer ces troubles en quatre catégories :
-­‐ précoces, au cours des 24 heures qui suivent la perfusion ;
-­‐ retardés, débutant plus de 24 heures après l’administration du traitement et pouvant persister
pendant plusieurs jours ;
-­‐ anticipatoires, débutant deux à trois jours avant la cure ;
-­‐ différés, survenant plusieurs jours après la cure et souvent en lien avec un effet secondaire :
mucite oesophagienne ou gastrique.
67 Le traitement de ces symptômes fait appel au métoclopramide. En cas de nausées et de
vomissements différés on utilise les antagonistes des récepteurs sérotoninergiques HT3, ou
sétrons, ou les corticoïdes. En cas de nausées et de vomissements aigus ou retardés on peut
avoir recours aux antagonistes de la substance P.
Ces traitements nécessitent souvent d’être associés, par exemple : métoclopramide, sétrons et
corticoïdes.
En cas de vomissements mal contrôlés, il est possible d’utiliser des neuroleptiques tels que la
chlorpromazine (Largactil®) ou l’halopéridol (Haldol®), les benzodiazépines pouvant être utiles
pour le traitement des nausées et vomissements anticipatoires.
o Diarrhées et constipation :
Des diarrhées peuvent être rencontrées sous taxotère® et 5-FU, la constipation étant, quant à
elle, le plus souvent liée aux traitements associés (morphiniques, antiémétiques).
•
Toxicité hématologique :
La leucopénie avec neutropénie est fréquente dans les suites d’une cure de chimiothérapie, le
nadir se situant entre sept et quinze jours après la cure. Elle est généralement de courte durée et
son intensité varie en fonction de la molécule utilisée.
Une discrète leucopénie résiduelle post-chimiothérapie sans conséquence peut parfois être
observée.
•
Gonadotoxicité :
Une aménorrhée chimio-induite est retrouvée chez 60 à 100 % des femmes non ménopausées,
la fréquence et la durée de cette aménorrhée dépendant essentiellement de l’âge et du type de
chimiothérapie utilisée. [48]
Cette gonadotoxicité de la chimiothérapie se manifeste par des symptômes de survenue rapide
(aménorrhée, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, dyspareunies, troubles de l’humeur,
troubles du sommeil) et retardée, liés à une carence prolongée en estrogènes (ostéoporose,
complications cardio-vasculaires).
Les alkylants sont les molécules les plus incriminées, leur toxicité étant dose-dépendante et
fonction de l’âge de la patiente. Le cyclophosphamide induit, quant à lui, une diminution du
stock folliculaire et une fibrose du tissu ovarien, responsables d’une ménopause prématurée.
L’effet délétère n’étant pas immédiat, la fonction ovarienne peut persister pendant quelques
mois ou années après la fin du traitement.
Une information claire sur les effets gonadotoxiques de la chimiothérapie doit être délivrée aux
patientes jeunes avant le début du traitement, afin de leur permettre de prendre les dispositions
nécessaires en cas de désir de grossesse ultérieure (cryopréservation).
-­‐
Œdèmes :
Localisés ou généralisés, on les rencontre surtout chez les patientes sous taxotère®. Une
prémédication systématique par corticoïdes permet de limiter leur survenue.
68 -­‐ Cardiotoxicité :
Angor et infarctus peuvent être observés sous anthracyclines et 5FU, troubles du rythme et de
la conduction sous anthracyclines et paclitaxel.
Les anthracyclines sont également responsables de cardiomyopathies pouvant se compliquer
d’une insuffisance cardiaque irréversible, cette toxicité étant dose-dépendante et cumulative.
L’utilisation d’anthracyclines et de 5-FU nécessite une surveillance régulière de la fonction
cardiaque pendant toute la durée du traitement, la mesure de la fraction d’éjection du ventricule
gauche (FEVG) étant mesurée toutes les trois cures en général, jusqu’à la dose cumulée de 450
mg/m2 pour la doxorubicine. Ces complications cardiaques peuvent quelquefois apparaître
plusieurs années après la fin du traitement.
En l’absence de symptôme cardiaque et de facteur de risque particulier, une consultation de
cardiologie comprenant un électrocardiogramme et une échocardiographie est souhaitable à six
mois de la fin de la chimiothérapie, puis de façon plus espacée : une fois par an pendant cinq
ans puis tous les deux ans. Il n’existe actuellement pas de recommandation officielle concernant
ce suivi.
-­‐ Neuropathies périphériques :
La toxicité neurologique du cyclophosphamide et du 5-FU s’exprime sous la forme d’une polyneuropathie de survenue précoce, touchant les grosses fibres sensitives et régressant
généralement en quelques mois.
v
Toxicité tardive :
Outre les manifestations immédiates directement liées à l’administration du traitement, la
chimiothérapie est également responsable d’une toxicité cumulative d’expression retardée. -­‐ Troubles cognitifs :
La chimiothérapie, indépendamment des doses et des protocoles utilisés a des effets délétères
sur la mémoire et peut altérer la capacité de concentration.
-­‐ Cancers secondaires :
Leucémie aiguë myéloïde et myélodysplasie peuvent survenir dans une période de deux à dix
ans après la fin d’une chimiothérapie à base d’alkylants.
69 III. 3. 1. 3. 2. 2 Complications de l’hormonothérapie
w Effets secondaires des anti-estrogènes :
-­‐ Prise de poids, bouffées de chaleur :
La prise de poids est une complication retrouvée dans un cas sur deux, très certainement
d’origine multifactorielle (effets secondaires des traitements, désorganisation du rythme de vie
habituel).
La promulgation de conseils hygiéno-diététiques et la surveillance régulière du poids font partie
intégrante du suivi de ces patientes.
Chez les femmes non ménopausées, le tamoxifène agit comme un anti-œstrogène, à l’origine de
l’apparition d’un syndrome climatérique.
Chez les femmes ménopausées, il exerce un effet protecteur « œstrogène-like » sur le tissu
osseux, en agissant comme agoniste des récepteurs aux estrogènes.
-­‐ Leucorrhées
-­‐ Troubles hépatiques :
Perturbations du bilan hépatique, stéatose hépatique, hépatite.
-­‐ Troubles oculaires :
Uvéite, kératite, baisse de l’acuité visuelle, rétinopathie.
-­‐ Cancer de l’endomètre :
La prédominance d’un effet « œstrogène-like » paradoxal du tamoxifène au niveau endométrial
peut être à l’origine de diverses pathologies de l’endomètre telles que : polypes, parfois de haut
grade de malignité, hyperplasie, adénocarcinome et plus rarement sarcomes. On estime que le
risque d’adénocarcinome est augmenté d’un facteur de l’ordre de 2 à 3 chez les femmes
ménopausées. [50]
La surveillance à effectuer n’est pas clairement définie. De surcroît, le tamoxifène pouvant
induire une atrophie glandulo-kystique se manifestant échographiquement par un aspect
d’endomètre épaissi, l’échographie pelvienne ne constitue pas un bon examen pour cette
surveillance. Au contraire, souvent source d’inquiétude, elle conduit à la réalisation d’examens
invasifs inutiles (IRM, hystéroscopie).
La recherche de métrorragies à l’interrogatoire couplée à un examen clinique gynécologique
régulier constitue la base du suivi des patientes sous tamoxifène, une hystéroscopie devant être
réalisée au moindre doute.
70 -­‐ Tératogénicité et induction de l’ovulation:
Ces complications justifient, à double titre, la nécessité d’une contraception efficace chez les
femmes non ménopausées.
-­‐ Augmentation modérée du risque thromboembolique et d’accidents vasculaires cérébraux :
Le tamoxifène entraine une diminution de l’activité de l’antithrombine III.
Cette complication reste néanmoins rare.
w Effets secondaires des inhibiteurs de l’aromatase :
Le profil des effets indésirables des inhibiteurs de l’aromatase est très différent de celui du
tamoxifène.
-­‐ Arthralgies et douleurs musculo-tendineuses :
L’origine précise de ces douleurs est mal connue ; elles surviennent souvent précocement, après
quelques semaines de traitement.
Elles sont en général périphériques et péri-articulaires touchant par ordre de fréquence
décroissante, les mains, les poignets, les genoux, le rachis lombaire et les épaules.
L’imagerie est souvent pauvre et le bilan biologique généralement normal, sans syndrome
inflammatoire ni anomalie immunologique.
Le traitement de ces douleurs est essentiellement symptomatique et doit être débuté
précocement. Il relève des antalgiques ou des AINS, par voie locale ou générale, qui suffisent
souvent à soulager les formes mineures. Une infiltration locale d’un dérivé cortisonique peut
être utile dans le traitement des formes rebelles, tout comme l’utilisation de corticoïdes per os.
Ces douleurs régressent en moins de six mois pour la moitié des patientes.
En cas d’échec des traitements symptomatiques, l’inhibiteur de l’aromatase peut être changé,
l’arrêt du traitement pouvant toutefois être nécessaire dans 5 % des cas.
Un avis rhumatologique peut être utile en cas de persistance des symptômes à l’arrêt du
traitement ou en présence d’anomalies radiologique ou biologiques, afin d’éliminer un
rhumatisme inflammatoire, susceptible d’apparaître lors de la mise en route du traitement.
-­‐ Risque osseux :
La baisse du taux d’estrogènes occasionnée par ces traitements expose à une diminution rapide
de la masse osseuse et à un risque de fracture.
Une évaluation du risque ostéoporotique doit idéalement être effectuée pour chaque patiente,
avant le début du traitement, en recherchant d’éventuels facteurs de risque d’ostéoporose :
§
§
§
§
indice de masse corporelle (IMC) < 18 kg/m2 ;
tabagisme actif;
antécédent d’hypogonadisme : anorexie mentale, retard pubertaire, aménorrhée
prolongée, traitement par agonistes de la LHRH ;
antécédents personnels ou familiaux de fracture ostéoporotique ;
71 §
§
§
corticothérapie prolongée ;
pathologies générales et endocriniennes à risque: hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie,
syndrome de Cushing, insuffisance rénale ;
ménopause précoce.
Une ostéodensitométrie « de référence » doit également être réalisée, pour toutes les patientes,
avant la mise en route du traitement.
En l’absence d’ostéoporose (Tscore > -2,5), d’ostéopénie (Tscore > -1) et de facteur de
risque personnel, aucun traitement anti-ostéoporotique n’est nécessaire. Un contrôle est
cependant souhaitable 18 à 24 mois plus tard.
En cas d’ostéopénie associée à des facteurs de risque, un traitement anti-ostéoporotique à visée
préventive doit être proposé, notamment par des bisphosphonates.
En présence d’ostéoporose (Tscore ≤ -2,5) ou d’antécédent de fracture ostéoporotique avant
l’initiation du traitement, l’indication à débuter un traitement visant à réduire le risque
fracturaire est formelle.
Un bilan étiologique minimaliste, à la recherche d’une ostéoporose secondaire, doit être réalisé :
bilan phosphocalcique, 25OHD3, parathormone (PTH), électrophorèse des protéines (EPP) ; la
découverte d’une ostéoporose d’origine secondaire nécessitant alors une prise en charge
spécifique.
Les bisphosphonates sont les plus puissants inhibiteurs de la résorption osseuse utilisés en
pratique clinique.
Ils constituent le traitement anti-ostéoporotique de première intention, en prise quotidienne
(alendronate 10 mg, risédronate 5 mg), hebdomadaire (alendronate 70 mg, risédronate 35 mg)
ou mensuelle (ibandronate 150 mg).
Ces molécules sont contre-indiquées en cas d’oesophagite et d’insuffisance rénale.
Leur prise doit avoir lieu en dehors des repas, la position debout ou assise devant être
maintenue pendant au moins 30 minutes, afin d’en favoriser l’absorption et de prévenir le risque
d’oesophagite.
D’autres anti-ostéoporotiques peuvent être utilisés comme le Ranélate de Strontium en prise
quotidienne de 2 grammes, ou encore la parathormone.
Il convient également de supplémenter les patientes en vitamine D pendant les mois de faible
ensoleillement, une carence en vitamine D non supplémentée limitant l’efficacité des
bisphosphonates. Le maintien d’un apport calcique suffisant, équivalent à un gramme par jour,
ainsi qu’une activité physique régulière comme la marche sont également vivement conseillés.
-­‐ Prise de poids
-­‐ Bouffées de chaleur
72 -­‐ Dyslipidémie :
L’élévation du cholestérol, en particulier des LDL, est fréquente sous anti-aromatases, ces
molécules bloquant le métabolisme de l’androstenedione et de la testostérone, eux mêmes
dérivés du cholestérol.
Un bilan lipidique doit être réalisé avant la prescription d’un traitement par anti-aromatases et
répété à 6mois puis de façon annuelle. Il est préférable de poursuivre le traitement en cas de
dyslipidémie initiale modérée ou d’élévation des LDL sous anti-aromatase, la prise en charge
médicamenteuse des troubles du métabolisme lipidique sous inhibiteurs de l’aromatase étant
identique à celle réalisée dans la population générale.
III. 3. 1. 3. 2. 3 Toxicité de la thérapie ciblée
La tolérance du trastuzumab est généralement bonne, des réactions d’hypersensibilité pouvant
survenir comme pour tous les traitements à base d’anticorps monoclonaux.
La potentielle toxicité cardiovasculaire de ce traitement (hypotension, diminution de la fraction
d’éjection ventriculaire, cardiomyopathie avec insuffisance cardiaque congestive, troubles du
rythme à type de bradycardies), nécessite cependant la mise en place d’une surveillance
rigoureuse.
Une évaluation écho-cardiographique avec mesure de la FEVG est systématiquement réalisée
avant le début du traitement, puis renouvelée tous les 3 mois pendant toute sa durée et à 6, 12 et
24 mois après l’arrêt du traitement. Si des signes de toxicité cardiaque sont diagnostiqués au
cours du traitement, la surveillance cardiaque sera renforcée, toutes les six à huit semaines. Une
FEVG inférieure à 50 % ou ayant diminué d’au moins 10 %, impose alors de suspendre le
traitement pour une durée de trois semaines. En cas d’aggravation ou en l’absence
d’amélioration de la FEVG après ce délai, l’arrêt du traitement doit être envisagé, à moins que le
bénéfice individuel attendu pour le patient soit supérieur aux risques encourus.
73 III. 3. 2 Suivi psychologique
Au cours de sa prise en charge, une femme atteinte d’un cancer du sein est amenée à traverser
des moments particulièrement difficiles tant sur le plan physique que psychique : annonce du
diagnostic, début des traitements et de leurs effets secondaires, annonce d’une récidive.
L’annonce du diagnostic de cancer génère un profond bouleversement dans la trajectoire de vie
de chaque individu, remettant en cause le fantasme d’immortalité propre à chacun. La qualité de
cette annonce conditionne l’acceptation de la maladie par la patiente et le bon déroulement du
traitement.
Les répercussions psychiques du cancer du sein sont donc d’une part liées à la maladie en ellemême et à la connotation funèbre qu’elle véhicule, mais aussi à l’organe qui est ici touché et à
toute la symbolique qu’il véhicule : identité féminine, sexualité, maternité.
III. 3. 2. 1 Répercussions psychiques du cancer du sein
Environ un quart des femmes traitées pour un cancer du sein vont présenter des troubles
d’ordre psychologique. [67] Ces réactions psychologiques peuvent être très diverses, le plus
souvent de type réactionnel.
L’adaptation psychologique à la maladie et aux traitements dépend de la personnalité de la
patiente, de ses ressources psychologiques, du soutien médical, familial et social qu’elle peut
recevoir, et enfin du stade de la maladie.
III. 3. 2. 1. 1 Facteurs de risque de survenue d’une complication psychique
Il est important de les connaître afin de pouvoir repérer les patientes à risques.
o antécédent personnel de syndrome dépressif ;
o âge jeune ;
o isolement socio-familial et précarité financière ;
o agressivité des traitements reçus (mastectomie, chimiothérapie) ;
o retentissement fonctionnel de la maladie et des traitements ;
o mauvais contrôle des symptômes ;
o prise de poids ;
74 III. 3. 2. 1. 2 Principaux troubles psychiques rencontrés
Le cancer du sein doit être considéré comme une situation particulièrement à risque sur le plan
psychique, les patientes étant exposées à des complications psychologiques, voire psychiatriques
pour certaines d’entre elles. De par leurs répercussions en termes de qualité de vie et de
compliance aux soins, ces complications doivent être systématiquement recherchées au cours du
suivi en médecine générale. Le médecin pourra alors s’aider d’échelles d’auto-évaluation de type
HAD (Hospital Anxiety and Depression scale) pour le diagnostic des états dépressif et anxieux.
w Troubles anxieux :
Les manifestations anxieuses sont fréquentes dans le contexte de cette maladie, la chirurgie et la
chimiothérapie majorant le risque de survenue de troubles anxieux. Parmi ces troubles anxieux,
on distingue l’état de stress post traumatique, l’anxiété anticipatoire et le trouble panique.
v
Etat de stress post-traumatique :
L’état de stress post-traumatique est un terme employé de façon récente, en remplacement de
celui de névrose traumatique. Il s’agit d’un tableau clinique occasionné par un traumatisme
psychique, présent chez 5 à 10 % des femmes atteintes d’un cancer du sein. [51-54] Les
symptômes débutent en général dans les trois mois qui suivent le traumatisme, le délai
d’apparition pouvant parfois atteindre plusieurs années.
Ses deux principales caractéristiques sont le syndrome de répétition ou de reviviscence
(hallucinations, cauchemars, flash-back), caractéristique de cette pathologie, et l’évitement de
tout ce qui pourrait rappeler le traumatisme (évitement cognitif, émotionnel, parfois de certains
lieux), pouvant mener à une agoraphobie et compromettre alors fortement la prise en charge
thérapeutique (refus de retourner à l’hôpital, de poursuivre les traitements). [51-54-89]
On peut également retrouver des symptômes non spécifiques de type psychosomatiques,
troubles de la personnalité et de la conduite
Cet état est qualifié d’aigu si les symptômes durent moins de 3 mois et chronique si les
symptômes persistent trois mois ou plus.
Une comorbidité dépressive est souvent associée à ce syndrome, pouvant également compliquer
la reprise des investissements antérieurs.
v
Anxiété anticipatoire :
Elle est caractérisée par l’apparition de symptômes anxieux dans les jours qui précédent un
événement redouté (chimiothérapie, radiothérapie). Elle peut se manifester par des symptômes
anticipatoires de type nausées/vomissements dans les jours qui précèdent la chimiothérapie.
75 v
Trouble panique :
Le diagnostic peut être porté si la patiente présente, dans ses antécédents, trois attaques de
panique au moins.
Les attaques de panique surviennent en général de façon brutale, associant un sentiment
d’angoisse massive à un sentiment de type catastrophique (impression de mort imminente, de
devenir fou). La durée d’un épisode est assez brève, de quelques minutes à une heure. Certains
facteurs déclenchant peuvent être retrouvés (claustrophobie), pouvant mener à des conduites
d’évitement.
w Troubles de l’adaptation :
Il s’agit d’une entité psychiatrique « intermédiaire » qui se définit par l’apparition de symptômes
émotionnels et comportementaux en réaction à un facteur de stress.
Ce sont les troubles les moins sévères et les plus fugaces, apparaissant au cours des trois mois
suivant le facteur déclenchant et ne persistant pas plus de six mois. Ils se manifestent par une
fluctuation du comportement (agressivité excessive, violence inhabituelle) ou de l’humeur. Les
femmes jeunes y sont plus particulièrement exposées.
w Troubles de l’humeur et syndrome dépressif:
Faire le diagnostic de syndrome dépressif peut parfois s’avérer complexe chez ces patientes, la
maladie et ses traitements mimant tous deux la symptomatologie physiques des troubles
dépressifs : perte de poids, fatigue, ralentissement psychomoteur et troubles du sommeil.
De manière générale, chez les femmes atteintes d’un cancer du sein, le taux de dépression est
quatre fois supérieur à celui de la population générale avec 10-15 % de dépression sévère et 30 à
40 % de troubles dépressifs mineurs à modérés. [52-53]
La prévalence est maximale durant les semaines qui suivent le diagnostic avec une tendance à
diminuer spontanément tout en conservant des taux plus élevés que dans la population
générale, et cela, même plusieurs années après le diagnostic.
Réciproquement la dépression peut, comme pour les autres troubles, interférer avec l’évolution
du cancer en altérant l’adhésion au traitement médical.
L’évolution de ce trouble de l’humeur est rarement spontanément favorable ; l’impact délétère
qu’il peut avoir sur la qualité de vie et la survie globale suggère l’importance de le détecter, au
cours du suivi, et de le traiter précocement.
w Troubles de la vigilance :
Ces troubles sont le plus souvent secondaires à un trouble métabolique ou à une toxicité
médicamenteuse.
Dans les formes évoluées de la maladie, ces états, dont le diagnostic précoce est difficile,
peuvent être confondus avec des manifestations dépressives pour les formes léthargiques, ou
anxieuses pour les formes agitées.
76 w Risque suicidaire :
Le risque de suicide chez les patients souffrants d’un cancer est 1,5 à 2 fois plus fréquent que
dans la population générale. [54]
Ce risque est majoré en cas de troubles psychiques associés, de pronostic défavorable et de
symptômes mal contrôlés, notamment douloureux.
Les antécédents personnels et familiaux de tentative de suicide ou de suicide accompli doivent
être recherchés.
III. 3. 2. 2 Prise en charge de ces complications psychiques
w Les traitements antidépresseurs :
Si le traitement d’un épisode dépressif majeur de la femme atteinte d’un cancer du sein nécessite
la mise en place d’un traitement antidépresseur, cette prescription n’impose pas le recours
systématique à un psychiatre en première intention.
La classe des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) et inhibiteurs de la recapture de
la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN) et les antidépresseurs de la classe « autres
antidépresseurs » sont les plus utilisées en pratique quotidienne, en raison de leur meilleure
tolérance et de leur plus grande facilité d’utilisation.
Il est important de garder à l’esprit que la prescription d’antidépresseurs peut avoir un
retentissement non négligeable sur la sexualité déjà fragilisée de ces patientes, ou sur leur poids,
l’utilisation d’antidépresseurs dépourvus d’effets secondaires sur ces deux paramètres devant
être privilégiée.
Ainsi la tianeptine (Stablon®), certains IRSN tels que le chlorydrate de milnacipran (Ixel®) ou
venlafaxine (Effexor®) peuvent être utilisés en première intention.
La doluxetine (Cymbalta®) donne très peu de troubles sur la sexualité et l’escitalopram
(Séroplex®) allie rapidité d’action, absence de prise de poids et faible risque de troubles sexuels.
La mirtazapine (Norset®) n’entraine pas de perturbation sur le plan sexuel mais est souvent à
l’origine d’une prise de poids, cet effet secondaire pouvant s’avérer intéressant chez les femmes
cherchant à reprendre du poids.
Si un effet sédatif est recherché, la miansérine (Athymil®) et l’amitryptiline (Laroxyl®) peuvent
être utilisées ; la venlafaxine et la fluoxetine (Prozac®) ont plutôt un effet psychostimulant.
Afin d’éviter toute rechute précoce, le traitement antidépresseur est généralement prescrit pour
une durée minimale de six mois, les rechutes dépressives favorisant la résistance au traitement,
l’évolution vers la chronicisation, et augmentant le risque suicidaire. Chez certaines patientes
âgées, il peut parfois être nécessaire de débuter le traitement à une dose diminuée de moitié, afin
d’optimiser la tolérance du traitement.
De manière générale, aucun bilan pré-thérapeutique n’est nécessaire si l’on prescrit un IRS, un
IRSN ou un antidépresseur de la classe « autre antidépresseurs ». Seule une surveillance
tensionnelle est recommandée avant un traitement par venlafaxine.
77 Il est toutefois recommandé, en cas de cancer évolutif, d’effectuer un bilan biologique minimal
associant une numération formule sanguine, un ionogramme sanguin, un dosage de l’urée et de
la créatinine et un bilan hépatique, ces différents paramètres devant être surveillés en cours du
traitement :
o contrôle du taux de plaquettes : des syndromes hémorragiques ayant été rapportés sous
IRS (ecchymoses, hématomes, saignements gynécologiques).
o surveillance de la natrémie, en particulier chez les patientes âgées, en raison du risque
d’hyponatrémie sous IRS par sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique.
o adaptation posologique en cas de fonction rénale ou hépatique altérée ou choix d’une
molécule adaptée. La sertraline (Zoloft®) et la miansérine n’exigent aucune précaution
rénale, le milnacipran et la sertraline aucune précaution hépatique.
o
ECG de référence avant toute prescription d’antidépresseurs imipraminiques.
Les premiers symptômes qui vont régresser sont l’anxiété et le sommeil, après quelques jours de
traitement, puis le ralentissement psychomoteur et les idées suicidaires au bout d’une à deux
semaines, et enfin l’humeur proprement dite, après deux à quatre semaines.
Toutes les classes d’antidépresseurs exposent au risque de survenue d’un syndrome
sérotoninergique, ce risque étant augmenté en cas d’association avec certaines molécules
(tramadol notamment).
Certains effets indésirables sont liés à la maladie dépressive en elle même : levée de l’inhibition
psychomotrice avec risque de passage à l’acte suicidaire, inversion de l’humeur avec apparition
d’épisodes maniaques, réactivation d’un délire chez les patientes psychotiques, manifestations
paroxystiques d’angoisse. Un traitement par anxiolytique peut être co-prescrit pour une période
courte, notamment lorsque la composante anxieuse est au premier plan.
En fonction de la tolérance et de l’efficacité observées, une augmentation de doses ou un
changement de molécules pourront être envisagés au bout de quelques semaines et
nécessiteront dans tous les cas l’avis d’un psychiatre.
L’arrêt du traitement se fait de manière très progressive afin de limiter le risque de réactivation
anxieuse ou la réapparition de troubles du sommeil.
Certains antidépresseurs, notamment sérotoninergiques, peuvent être prescrits en cas de
troubles anxieux.
w Les anxiolytiques :
Leurs principales indications sont l’anxiété réactionnelle et les situations d’anxiété anticipatoire.
S’il est généralement recommandé de les prescrire pour une courte durée, leur renouvellement
se fait souvent de manière systématique, sans réévaluation clinique de la patiente.
Pris de façon prolongée, les anxiolytiques peuvent masquer d’authentiques symptômes
dépressifs, tout en majorant les troubles cognitifs et la sensation de fatigue chez des patientes
déjà vulnérables en raison de la maladie et des traitements.
78 III. 3. 3 Réhabilitation après un cancer du sein
Si les complications physiques et psychologiques du cancer du sein sont connues et recherchées,
les répercussions familiales, professionnelles, financières et sociales ne doivent par être
négligées.
La réhabilitation nécessite de pouvoir accepter la maladie et les divers traumatismes subis.
Elle a pour objectif de réinsérer la patiente dans son statut antérieur à la maladie, par une prise
en charge globale.
III. 3. 3. 1 Réadaptation gynécologique
Une fois passés le choc de l’annonce et la période initiale des traitements, il très important de
pouvoir aborder les thèmes de la sexualité et de la fertilité avec les femmes jeunes, mais pas
seulement…
III. 3. 3. 1. 1 Réadaptation sexuelle et contraception
Les troubles de la sexualité après un cancer du sein restent difficiles à évoquer en consultation
en raison de la gêne que peuvent ressentir les patientes, mais aussi les médecins. Des facteurs
culturels, sociaux et psychologiques peuvent altérer la sexualité des patientes pendant et après la
phase thérapeutique.
Les différents traitements, chirurgie et chimiothérapie notamment, ont des conséquences
parfois très variables d’une femme à l’autre.
Plus d’un tiers des patientes se plaignent d’une altération de la qualité de leur vie sexuelle à un
an du diagnostic et plus d’un quart des couples reconnaissent des problèmes dans ce domaine,
ces difficultés apparaissant liées :
§
à des facteurs somatiques liés aux effets secondaires des traitements : sécheresse vaginale,
bouffées de chaleur, prise de poids, asthénie, nausées ;
§
à l’existence de difficultés d’ordre sexuel ou conjugal préalables, le retentissement
psychosexuel de la maladie étant fonction de la qualité de vie conjugale avant la maladie ;
§
à des facteurs psychologiques, parmi lesquels on retrouve au premier plan l’image de soi
et la confiance en son corps, potentiellement investi comme objet de désir, et les
conséquences psychologiques liées au diagnostic de cancer, qui peuvent constituer une
entrave évidente à la libido.
Aborder la question de la sexualité à un moment propice du suivi, permet de lui reconnaître
une légitimité et d’éviter l’apparition d’attitudes dysfonctionnelles dans le couple, l’impact
psychologique de la maladie sur le conjoint ne devant pas non plus être négligé.
Les analogues de la LH-RH, la chimiothérapie, le tamoxifène sont à l’origine de bouffées de
chaleur de survenue brutale et souvent invalidantes.
La prise en charge du syndrome climatérique peut s’avérer complexe du fait de la contreindication formelle de certaines molécules sur ce terrain.
Les traitements non hormonaux sont à privilégier, même si leur efficacité est moindre
comparativement au THS classique ou à la tibolone.
79 La tibolone (Livial®) est un progestatif stéroïde de synthèse, possédant une efficacité sur le
traitement des bouffées de chaleur. Certaines études ont cependant retrouvé une augmentation
significative du risque de récidive de cancer du sein chez les femmes traitées par tibolone. [55-56]
La prescription de tibolone n’est donc actuellement pas recommandée chez ces patientes, et
reste limitée au cas par cas.
Les IRSN et IRS permettent de limiter les bouffées de chaleur, l’augmentation des taux de
sérotonine exerçant un effet « stabilisateur » au niveau du centre de la thermorégulation. La
venlafaxine, la paroxétine (Deroxat®) et la fluoxétine sont les molécules les plus utilisées dans
ce contexte, la posologie efficace sur les troubles vasomoteurs étant inférieure aux posologies
habituellement nécessaires pour le traitement du syndrome dépressif.
La prescription de ces molécules, dans cette seule indication, se fait, en France, hors
autorisation de mise sur le marché (AMM). L’effet thérapeutique survient en moyenne après
une à deux semaines de traitement pour la venlafaxine et la paroxétine, et à partir de trois
semaines pour la fluoxétine. [55-57]
Cependant, en cas de traitement par tamoxifène, l’Afssaps et l’INCa recommandent de ne pas
utiliser la fluoxétine ou la paroxétine, ces deux antidépresseurs étant de puissants inhibiteurs de
l’enzyme CYP2D6, indispensable à la synthèse du métabolite actif du tamoxifène. [55-58]
La gabapentine (Neurontin®) a également démontré son efficacité dans le traitement des
bouffées de chaleur chez les femmes atteintes d’un cancer du sein, la prescription se faisant hors
AMM.
La bêta-alanine (Abufène®) est un acide aminé pur, dont l’efficacité sur les bouffées de chaleur
s’expliquerait par une action sur la vasodilatation périphérique. Son action sur les bouffées de
chaleur est toutefois extrêmement modeste.
Les techniques de relaxation, l’activité sportive, l’arrêt du tabac, de l’alcool et des aliments épicés
ne doivent pas être négligés, tout comme l’homéopathie et l’acupuncture.
Pour ce qui est du traitement des dyspareunies secondaires à une ménopause induite, les
traitements locaux à base d’estrogènes (crème ou ovules) ont prouvé leur efficacité mais restent
théoriquement contre-indiqués en cas de cancer estrogéno-dépendant. Ils peuvent toutefois être
proposés aux patientes souhaitant en bénéficier, en limitant alors la fréquence des applications.
La Colpotrophine® est le traitement le plus utilisé dans ce contexte, son principe actif, le
promestriène, ayant un passage systémique extrêmement faible.
L’utilisation de lubrifiants hydrosolubles à base de polycarbophile, de glycérine et d’acide
ascorbique constituent une alternative aux traitements locaux à base d’hormones mais ne sont
pas remboursés.
Si la chimiothérapie est fréquemment gonadotoxique chez les femmes jeunes, cet effet
secondaire est le plus souvent transitoire, posant alors le problème du choix d’une
contraception chez ces patientes.
Toute contraception estro-progestative est strictement contre-indiquée chez les patientes
atteintes d’un cancer du sein, les micro et macro-progestatifs étant également fortement
déconseillés. Le dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre reste le type de contraception à
privilégier chez ces patientes. Les DIU à base de progestatifs de type Mirena® ne sont pas
recommandés, mais ne doivent pas faire l’objet d’un retrait en urgence une fois le diagnostic de
cancer du sein établi.
La stérilisation tubaire reste une autre alternative pour les femmes qui ne souhaitent plus de
grossesse et qui tolèrent mal les autres moyens de contraception disponibles.
80 Les moyens de contraception locaux (préservatifs, diaphragmes, spermicides) restent des
moyens de contraception efficaces.
III. 3. 3. 1. 2 Avenir gravidique et allaitement
w Avenir gravidique :
Du fait de l’augmentation de l’incidence du cancer du sein chez les femmes jeunes et du recul de
l’âge de la première grossesse, de plus en plus de femmes sont amenées à envisager une
grossesse après le traitement du cancer, cette grossesse n’étant malheureusement pas toujours
possible du fait de la toxicité des thérapeutique employées. Les publications internationales
rapportent que seulement 3 à 7 % des femmes en âge de procréer au moment du diagnostic
débuteront une grossesse. [59]
Le désir de grossesse dans le contexte d’un cancer du sein est une situation à laquelle le médecin
généraliste va se retrouver de plus en plus souvent confronté. Son rôle consiste essentiellement
à informer la patiente du possible retentissement de la maladie sur la fertilité, et de l’impact que
peut avoir une grossesse sur le pronostic, celle-ci devant dans l’idéal être programmée.
v
Conséquences du cancer sur la fertilité et la grossesse :
Les différentes molécules utilisées dans le traitement du cancer du sein peuvent avoir, on l’a vu,
des conséquences sur la fonction ovarienne des femmes jeunes en âge de procréer.
La chimiothérapie est responsable d’une aménorrhée plus ou moins définitive en fonction de
l’âge et des doses utilisées, les analogues de la LH-RH créent une ménopause chimique
transitoire, et la prescription de tamoxifène, pour une durée théorique de cinq ans, conduit à
repousser une éventuelle grossesse à un âge où la réserve folliculaire est moindre.
Malgré tout, un antécédent de cancer du sein traité et guéri, n’entraine pas de retentissement
particulier sur la grossesse, qui ne doit pas être considérée comme une grossesse à risque, le
suivi obstétrical étant identique à celui d’une femme sans antécédent. L’âge moyen de ces
femmes lors de leur première grossesse étant plus élevé, certaines complications obstétricales
peuvent cependant être plus fréquentes : fausses couches, prématurité, difficultés à
l’accouchement.
v
Conséquence de la grossesse sur l’évolution du cancer :
Pendant de nombreuses années, la grossesse était totalement déconseillée après un cancer du
sein, de peur que l’imprégnation estrogénique ne favorise une récidive.
Les recommandations actuelles ne contre-indiquent pas la grossesse chez les patientes en
rémission complète, le pronostic maternel étant lié à la gravité initiale du cancer.
Le choix d’une grossesse nécessite cependant la détermination d’un « délai de prudence
individualisé», tenant compte de nombreux paramètres : âge de la patiente, type de cancer, stade
évolutif, intervalle entre le cancer et la conception, durée de l’hormonothérapie, existence d’une
mutation BRCA1 ou BRCA2. Ce délai est généralement préconisé en raison du risque de
81 récidive précoce, le pic de récidive du cancer du sein survenant entre deux et quatre ans, et de la
nécessité de terminer les traitements adjuvants, l’hormonothérapie notamment.
Afin d’éviter tout risque tératogène, il est d’usage d’attendre au moins une année après la
dernière cure de chimiothérapie et deux mois après l’arrêt du tamoxifène, avant d’envisager une
grossesse.
Un bilan sénologique complet sera réalisé au décours de la grossesse, pouvant aisément être
différé de quelques mois si la patiente choisit d’allaiter.
w Allaitement :
Il n’existe actuellement pas de données épidémiologiques objectivant un effet délétère de
l’allaitement pour les patientes antérieurement traitées pour un cancer mammaire lorsque celuici est en rémission complète.
Les traitements du cancer du sein peuvent cependant entraver la capacité d’allaitement :
§
§
§
la chirurgie conservatrice, de par ses incisions péri-aréolaires, peut diminuer la lactation
par ligature partielle ou totale des canaux galactophores ;
la radiothérapie, en provoquant une fibrose et une sténose des canaux galactophores, peut
diminuer le potentiel fonctionnel du sein traité. Elle peut également affecter l’élasticité du
mamelon rendant la tétée plus difficile pour le nourrisson ;
en cas de mastectomie unilatérale ou d’hypogalactie au niveau du sein traité, l’allaitement
d’un seul sein n’est en théorie pas compromise.
III. 3. 3. 1. 3 Reconstruction mammaire et alternatives
Depuis les années 1980, les techniques de reconstruction mammaires se sont considérablement
développées, la reconstruction mammaire faisant aujourd’hui partie intégrante du traitement du
cancer du sein.
Elle devrait être, idéalement, systématiquement proposée aux femmes qui doivent ou ont subi
une chirurgie radicale, dont seulement 20 % y ont recours (réticence personnelle, manque
d’information de la part des professionnels de santé, préjugés négatifs, mauvaise publicité).[65]
Ces patientes doivent dans tous les cas être informées du fait que ces techniques chirurgicales
ne modifient ni le risque de rechute, ni le pronostic de la maladie.
w Techniques de reconstruction :
Il existe différentes techniques chirurgicales, les plus couramment utilisées étant les techniques
de reconstruction par mise en place de prothèse rétro-pectorale, ou par lambeau musculocutané de grand droit ou de grand dorsal avec ou sans prothèse.
Le choix du type de reconstruction dépend de l’âge et de la morphologie de la patiente, du
volume du sein, de l’existence ou non de facteurs de risque de complications postopératoires
(tabac, diabète, surpoids) ou de comorbidités, des indications thérapeutiques et du choix de la
patiente.
82 La reconstruction vise à refaire un volume et une forme de sein, tout en assurant une symétrie
avec le sein controlatéral.
Elle peut être réalisée en même temps que la mastectomie : on parle alors de reconstruction
mammaire immédiate (RMI), proposée en l’absence de radiothérapie post-mastectomie, ou dans
un second temps, après la fin des traitements adjuvants : on parle alors de reconstruction
mammaire différée (RMD). Dans ce cas, elle est généralement réalisée six mois après la fin de la
radiothérapie, cette dernière pouvant altérer les résultats de la reconstruction.
En cas de reconstruction par prothèse, il est important d’informer la patiente que cette
technique vieillit moins bien que les lambeaux, nécessitant souvent une correction après
quelques années.
Le lipomodelage du sein, ou « filling », n’est pas une technique de reconstruction mammaire,
mais une méthode peu invasive permettant d’améliorer le résultat esthétique en corrigeant un
galbe ou en augmentant un volume. De la graisse est prélevée par lipoaspiration sur la face
interne des genoux, des cuisses ou le ventre puis réinjectée au niveau de la glande mammaire.
Les indications de cette technique sont multiples :
§ avant une reconstruction par prothèse, elle permet d’augmenter l’épaisseur des tissus qui
recouvriront la prothèse, et, semble-t-il, d’améliorer la qualité des tissus abîmés par la
radiothérapie ;
§ après une reconstruction par prothèse, elle permet d’épaissir les tissus recouvrant la prothèse
ou de corriger le galbe du sein;
§ après une reconstruction par lambeau, elle permet d’augmenter le volume ou de regalber un
quadrant de la reconstruction.
w Alternatives à la reconstruction :
Si la patiente ne souhaite pas bénéficier d’une reconstruction mammaire, il est tout de même
possible, après une mastectomie et en cas d’hypertrophie mammaire, de réduire le volume du
sein controlatéral. Ce geste chirurgical permet de réduire l’asymétrie et de limiter ainsi la
survenue de dorsalgies.
Le port d’une prothèse externe permet également de retrouver une silhouette équilibrée.
83 III. 3. 3. 2 Réinsertion socio-professionnelle
III. 3. 3. 2. 1 Réinsertion sociale
La réhabilitation sociale dépend des capacités de la patiente à assumer ou non les contraintes
liées à son état de santé et de sa faculté à retrouver une identité sociale.
La famille, les relations amicales, associatives, le voisinage, sont des soutiens majeurs dans le
processus de réinsertion.
Afin de permettre cette réinsertion, la patiente et sa famille peuvent bénéficier d’aides multiples
notamment pour la prise en charge :
§
des soins :
La couverture sociale dépend de la situation professionnelle de la patiente, du secteur
d’activité, des conventions collectives et des assurances privées.
Une patiente salariée peut bénéficier d’indemnités journalières pour une durée de trois ans
dans le cadre de l’affection de longue durée (ALD).
La demande de prise en charge en ALD doit être datée du jour de la découverte de
l’anomalie (généralement date de la mammographie, échographie) et non pas à la date où la
patiente commence à être prise en charge sur le plan thérapeutique. Elle est valable pour une
durée de cinq ans et peut être renouvelée au cas par cas.
En 2002, 50 000 admissions en ALD pour cancer du sein ont été effectuées en France,
représentant 40 % des admissions en ALD pour cancer. [31]
§
des transports :
Les frais de transport sont pris en charge par la sécurité sociale, lorsqu’ils sont en rapport
avec des soins effectués dans le cadre de l’ALD.
Pour un trajet de plus de 150 km, une entente préalable doit être conclue avec la caisse de
sécurité sociale de la patiente.
§
d’aides à domicile :
Au-delà de l’atteinte à la féminité, il y a aussi l’atteinte fonctionnelle : faire ses courses, son
ménage, sa lessive, porter des charges lourdes sont des actes simples de la vie courante qui
peuvent parfois nécessiter une aide temporaire.
L’importance de cette perte d’autonomie peut être variable d’une patiente à l’autre, en
fonction de l’âge et des comorbidités.
§
d’une aide financière :
Etre atteint d’un cancer entraîne une diminution des ressources financières, ainsi que des
difficultés à se voir accorder un crédit pour une part significative des malades
Les critères d’attribution d’une assurance décès, dans le cadre de la couverture d’un prêt
bancaire, dépendent de l’âge de la patiente, de la localisation et du stade de la tumeur et du
84 traitement reçu. Les ajournements ou les refus sont hélas nombreux, pouvant être vécus
comme une discrimination.
La convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) permet,
sous certaines conditions, d’obtenir un prêt bancaire, les prêts à la consommation ne
nécessitant pas d’assurance décès.
§
de la médiation auprès des organismes sociaux :
La ligue contre le cancer, les centres d’Accueil Cancer et centres d’actions sociales de la ville
de Paris, le service social de la CRAMIF, ou le service social hospitalier si la patiente est
suivie dans un hôpital de l’assistance publique de Paris, sont un exemple d’organismes
sociaux pouvant venir en aide aux patientes souffrant d’un cancer du sein.
III. 3. 3. 2. 2 Réinsertion professionnelle
La loi du 10 juillet 1987, portant sur l’obligation pour les entreprises d’employer au minimum
6% de travailleurs handicapés, a permis une meilleure réinsertion professionnelle pour de
nombreux patients guéris.
Le cancer du sein est celui qui touche le plus souvent les femmes en âge de travailler.
Cependant, plus de huit femmes sur dix atteintes d’un cancer du sein au cours de leur vie
professionnelle reprennent leur travail, après une absence médiane de dix mois en France.
Les conséquences de la maladie sur le plan professionnel sont variables, les obstacles étant plus
nombreux pour les catégories sociales les plus défavorisées dont le revenu était initialement
moins élevé, le statut professionnel souvent moins protecteur et la maladie souvent plus grave.
Les facteurs influençant le maintien de l’activité professionnelle sont d’une part liés à la gravité
de la maladie et aux traitements effectués, la reprise du travail étant souvent plus simple après
un traitement conservateur, au travail lui-même d’autre part, un emploi sollicitant le membre
supérieur traité de façon répétitive pouvant nécessiter un aménagement de poste ou un
reclassement professionnel.
L’ambiance de travail et l’intérêt porté au travail en lui même sont des facteurs pouvant
également influencer la reprise d’activité.
Ces difficultés pouvant être rencontrées lors de la reprise d’une activité professionnelle, doivent
être connues et anticipées par le médecin généraliste, afin d’améliorer les conditions et la qualité
de cette réinsertion.
w
Aménagement de poste, reclassement professionnel :
En cas de difficultés à la reprise du travail, c’est généralement vers l’employeur que se tourne
initialement le médecin, avec l’accord de la patiente et dans le respect du secret médical.
L’objectif est de pouvoir effectuer un aménagement ou un changement de poste de travail en
prenant en compte l’éventuel déficit fonctionnel de la patiente.
85 Un partenariat entre médecin traitant, médecin conseil de la sécurité sociale et médecin du
travail et la sensibilisation de chaque acteur, y compris des salariés et du monde de l’entreprise,
aux difficultés rencontrées lors de la réintégration puis du maintien dans l’emploi des femmes
après un cancer du sein s’avère être la clé d’une réinsertion professionnelle réussie.
La visite de pré-reprise, encore trop rarement utilisée, est une étape pourtant capitale. Elle
permet en effet d’anticiper la reprise et de remettre la personne dans une dynamique d’emploi.
Elle est normalement prévue en amont de la reprise, afin de faire le point sur l’état de santé de
la patiente, les traitements en cours et évaluer les séquelles éventuelles dont la fatigabilité, le
lymphœdème et les douleurs. Elle permet de décider si un aménagement de poste, d’horaires,
voire un reclassement professionnel sont nécessaires à la reprise, le médecin du travail s’assurant
par la suite de la bonne adaptation du poste de travail, de la qualité de la réinsertion de la
salariée dans le collectif de travail et de l’absence d’aggravation d’éventuels symptômes.
w
Mise en invalidité :
Le médecin généraliste doit également être en mesure de suggérer une démarche de
reconnaissance de la qualité de « travailleur handicapé », pouvant se montrer utile par rapport à
un aménagement de poste durable dans certaines situations.
En effet, la reconversion peut parfois être difficile pour les personnes qui ont une activité
nécessitant des mouvements de bras, d’épaule, surtout si le niveau d’étude ne permet pas
d’envisager une formation, la mise en invalidité restant souvent la seule solution dans ce cas de
figure.
Pour les salariés, le montant de la pension de sécurité sociale varie selon la catégorie d’invalidité
attribuée, le montant et la durée des cotisations.
Ainsi, l’absence de reprise de travail ou de reconversion professionnelle possible pour ces
patientes peut rapidement mener à une précarité financière.
86 IV : Etude épidémiologique
IV. 1 Matériel et méthodes
IV. 1. 1 Type d’étude
Il s’agit d’une étude épidémiologique descriptive, de type audit de pratique, menée auprès d’un
échantillon de médecins généralistes de l’Est Parisien, dans le but de connaître leur rôle dans le
suivi des femmes atteintes d’un cancer du sein non métastasé.
IV. 1. 2 Population étudiée et modalités de sélection
Pour cette étude, nous avons décidé d’inclure tous les médecins généralistes des 11ème, 12ème et
20ème arrondissements de Paris. La sélection de la population s’est faite à partir de la liste des
médecins généralistes de ces trois arrondissements de l’édition 2012 de l’annuaire des Pages
Jaunes.
Ce choix a été motivé par la présence de centres de référence en sénologie à proximité du lieu
d’exercice de ces médecins, notamment l’hôpital Tenon et l’hôpital Saint Louis, tous deux
détenteurs d’un réseau ville-hôpital : le réseau Gynécomed pour l’hôpital Tenon et le réseau
Saint-Louis réseau sein pour l’hôpital Saint Louis.
IV. 1. 3 Méthode
Nous avons choisi d’utiliser la méthode de l’enquête par questionnaire.
Au total, 290 médecins généralistes ont été contactés par téléphone. Après un bref exposé de
l’objectif de l’appel et obtention de leur accord pour participer à l’étude, le choix leur était laissé
de répondre au questionnaire par voix postale ou en ligne sur internet via le site :
https://docs.google.com/spreadsheet/embeddedform?formkey=dGlBbDF4czJYSHpLZFVv
MC1JakpQWWc6MA,et après avoir recueilli leur adresse mail.
En l’absence de réponse au bout de trois appels téléphoniques, les médecins étaient exclus de
l’étude. La constitution de l’échantillon s’est faite tout au long du mois d’avril 2012.
Les questionnaires ont été envoyés à la fin du mois d’avril 2012. Dans le but de sensibiliser les
médecins n’ayant pas répondu, une première relance par mail a été effectuée en juin puis une
seconde en août. Aucune relance n’a été effectuée pour les médecins ayant choisi de répondre
par voie postale.
87 IV. 1. 4 Questionnaires
L’évaluation des pratiques de ces médecins dans le domaine du suivi du cancer du sein s’est faite
à l’aide d’un questionnaire élaboré spécialement pour l’étude, comprenant vingt-quatre
questions au total, les questions fermées ou à choix multiples étant privilégiées aux questions
ouvertes (Annexe V).
Ce questionnaire est composé de trois parties :
-
la première partie permet de recueillir des informations sur les médecins (âge, sexe), sur
les caractéristiques de leur exercice (mode et lieu d’exercice) ainsi que sur leur niveau de
formation et leur pratique quotidienne en gynécologie.
-
La deuxième partie évalue l’implication et le type de suivi réalisé par ces médecins chez les
femmes atteintes d’un cancer du sein non métastasé.
-
La dernière partie évalue le retentissement des mesures prises par la loi HPST et le Plan
Cancer 2009-2013, concernant la pratique quotidienne des médecins généralistes dans le
domaine de la cancérologie.
La version électronique du questionnaire a été réalisée à l’aide du logiciel Google Documents, la
version papier sur Word.
IV. 1. 5 Analyse
Nous avons réalisé une analyse descriptive, les résultats étant exprimés sous forme de
pourcentages.
IV. 2 Résultats
Sur les 290 médecins contactés par téléphone, 232 ont accepté de participer à l’étude, les
justifications des médecins ayant refusé étant diverses et variées (médecine générale à
orientation secondaire, manque de temps, manque d’intérêt, problèmes de santé).
201 médecins ont accepté de répondre au questionnaire en ligne, les autres, ne souhaitant pas
communiquer leur adresse mail ou n’étant pas informatisés, ont préféré répondre par voie
postale ; une enveloppe pré-timbrée leur était alors fournie pour la réponse.
Au total, 100 médecins ont répondu au questionnaire (86 médecins en ligne, 14 par voie
postale), établissant le taux de participation à 43 %. Trois questionnaires ont cependant été
renvoyés par voie électronique sans avoir été complétés préalablement. Ne pouvant pas être
exploités, ils n’ont pas été pris en compte dans l’analyse statistique.
88 IV. 2. 1 Caractéristiques démographiques des médecins et de leur mode d’exercice
Parmi les 97 médecins généralistes qui ont répondu au questionnaire, on compte 63 %
d’hommes, la moyenne d’âge des participants était de 54 ans (cf. figure I).
Les caractéristiques démographiques des médecins sont résumées dans le tableau I.
Figure I : Répartition des médecins par âge (en %).
Tableau I : caractéristiques démographiques des médecins généralistes.
Sexe :
Homme
Femme
Lieu d’exercice (94 réponses) :
11e
12e
20e
Mode d’exercice :
Cabinet individuel
Cabinet de groupe
Centre de santé/dispensaire
Nb
%
61
36
63
37
30
31
33
31,9
33
35,1
38
57
2
39,2
58,7
2,1
Cinquante huit pour cent des participants exercent une activité gynécologique dans leur pratique
quotidienne et 17,5 % d’entre eux ont bénéficié d’une formation complémentaire en
gynécologie. Il s’agissait d’une formation individuelle, dans le cadre de la Formation Médicale
Continue (FMC), dans 94 % des cas, et d’une formation universitaire (CES, DU, DIU) dans 3
% des cas, certains médecins ayant bénéficié des deux types de formation.
89 IV. 2. 2 La prise en charge des femmes atteintes d’un cancer du sein par les médecins
généralistes
IV. 2. 2. 1 Généralités
Sur les 96 médecins qui ont répondu à la question 7 du questionnaire : « Avez-vous dans votre
patientèle, des femmes qui ont, ou ont eu un cancer du sein ? », tous ont reconnu avoir au
moins une patiente aux antécédents de cancer du sein, le nombre de patientes étant variable
d’un médecin à l’autre :
-
< 5 patientes : 10,3 % des médecins,
-
6 à 10 patientes : 28,5 % des médecins,
-
11 à 15 patientes : 23,5 % des médecins,
-
> 15 patientes : 37,7 % des médecins.
53,1 % de ces médecins disent participer assez souvent au suivi de ces patientes, 16,6 %
souvent, 29,1 % de façon peu fréquente et 1,2 % n’y participent jamais.
La fréquence de participation des médecins en fonction des différents champs du suivi est
résumée dans la figure II.
Figure II : les différents domaines du suivi (en %)
90 IV. 2. 2. 2 Soutien/suivi psychologique
L’anxiété anticipatoire et le syndrome dépressif sont les principaux troubles d’ordre
psychologique rencontrés au cours du suivi de ces patientes (cf. Tableau II).
Tableau II : Fréquence des principaux troubles psychiques rencontrés au cours du suivi (en %).
Syndrome dépressif :
Jamais
1
Peu fréquemment
22,7
Assez souvent
49,5
Souvent
26,8
Anxiété anticipatoire :
4,2
19,1
44,7
32
Troubles du sommeil :
1,1
27,8
52,6
18,5
Troubles
de l’adaptation :
3,4
35,5
39,8
21,5
Stress
Post-traumatique :
10,8
55,9
19,3
14
IV. 2. 2. 3 Réadaptation gynécologique
L’altération de l’image corporelle est une complication d’origine multifactorielle à laquelle les
médecins de cette étude sont souvent confrontés.
Parmi les complications d’ordre gynécologique, les troubles de la sexualité et les problèmes de
couple qui peuvent en résulter sont les situations les plus fréquemment rencontrées au cours de
la surveillance (cf. Tableau III).
Tableau III : Fréquence des principales difficultés pouvant être rencontrées par les médecins généralistes au
cours du suivi, sur le plan gynécologique (en %).
Altération de l’image corporelle :
Troubles de la sexualité :
Problèmes de
couple, séparation :
Choix de la contraception chez les
femmes non ménopausées :
Désir de grossesse
chez les femmes jeunes :
Troubles de l’allaitement
après Chirurgie mammaire :
Jamais
5,6
Peu fréquemment
34
Assez souvent
37,3
Souvent
23,1
17,4
51
25
6,6
29
59,1
8,6
3,3
37.7
40
18.9
3,4
57
33,3
5,4
4,3
83,6
15,2
1,2
0
91 IV. 2. 2. 4 Soutien socioprofessionnel
La demande de prise en charge à 100 % au titre de l’ALD 30, a constitué la principale
intervention des médecins dans le domaine socioprofessionnel, suivie de l’aide à la reprise du
travail (cf. Tableau IV).
Tableau IV : fréquence de l’implication des médecins dans le domaine socio-professionnel (en %).
Demande d’ALD :
Jamais Peu fréquemment
3,1
3,1
Assez souvent Souvent
13,4
80,4
Mise en place d’aides à domicile :
13,9
39,3
26,6
20,2
Orientation vers des
services spécialisés :
25,2
51,5
15,8
7,5
Aide à la reprise du travail :
2,2
26
44,8
27
IV. 2. 2. 5 Suivi sénologique
En ce qui concerne le suivi sénologique des patientes en période post-thérapeutique, 42,3 % des
médecins ont déclaré y participer de façon peu fréquente, 36 % assez souvent et 15,5 % souvent
ou « toujours », comme certains l’ont précisé par écrit. 6,2 % des médecins ont déclaré ne jamais y
participer.
Parmi les médecins qui ont déclaré participer assez souvent ou souvent au suivi sénologique, 85,4
% le font en alternance avec les médecins hospitaliers sans faire partie d’un réseau ville-hôpital,
11 % y participent en étant membre d’un réseau, le réseau le plus fréquemment cité étant le
réseau Saint Louis Réseau Sein. 3,6 % des médecins assurent seuls ce suivi.
Les médecins qui assurent peu fréquemment ou jamais le suivi sénologique, l’explique surtout par
le fait que ce suivi se fait en général par un gynécologue en milieu hospitalier (cf. Figure III).
Figure III : explications données par les médecins qui ne participent jamais ou
peu fréquemment au suivi sénologique de leurs patientes (en %).
92 Dans le cadre du suivi sénologique, 43,6% des médecins effectuent un examen clinique
mammaire et des aires ganglionnaires à un rythme annuel, 32 % plus d’une fois par an et 24,4 %
le font moins d’une fois par an.
95 % des médecins ont déclaré rechercher des signes cliniques en faveur d’une récidive à
distance.
Parmi eux :
- 23,3 % les recherchent souvent,
- 42,7 % assez souvent,
- 29 % peu fréquemment.
89,4 % des médecins ont reconnu prescrire des examens complémentaires dans le cadre de ce
suivi (cf. Figure IV). Les principaux examens prescrits ainsi que leur fréquence de prescription
sont résumés dans la figure V.
Figure IV : Fréquence de la prescription d’examens
complémentaires (en %)
Figure V : Principaux examens complémentaires prescrits au cours du suivi
sénologique et leur fréquence de prescription (en %).
93 Au cours du suivi sénologique, les médecins sont amenés à être confrontés à diverses
complications et séquelles post-thérapeutiques (cf. Figure VI).
Figure VI : Fréquence des principales complications et séquelles post-thérapeutiques
rencontrées au cours du suivi sénologique.
En ce qui concerne le sujet de la reconstruction mammaire, 56 % des médecins disent l’aborder
souvent ou assez souvent, 37 % peu fréquemment et 7 % ne le font jamais.
94 IV. 2. 2. 6 Plan Cancer 2009-2013 et loi HPST
49,5 % des médecins généralistes estiment avoir été informés des différentes mesures de l’actuel
Plan Cancer et de la Loi HPST, visant à impliquer davantage les médecins généralistes dans la
prise en charge des patients atteints de cancer (cf. Figure VII).
Figure VII : Qualité de l’information des médecins sur les objectifs
du Plan Cancer 2009-2013 et de la Loi HPST (en %)
Dans le contexte de ce Plan Cancer, 57,7 % des médecins se sont vus proposer de participer à
des séances de formation médicale continue (FMC), 29,5 % ont été sollicités pour devenir
membre d’un réseau ville-hôpital ; le réseau de l’hôpital Saint Louis étant, là encore, le plus
fréquemment cité, et 21,9 % d’entre eux ont déjà été invités à assister à une réunion de
concertation pluridisciplinaire (RCP).
56,8 % de l’ensemble des médecins généralistes ayant participé à l’étude souhaiteraient pouvoir
bénéficier d’une formation complémentaire en oncologie mammaire.
95 IV. 3 Discussion
Cette enquête nous permet de nous faire une idée sur la qualité et le type de suivi
actuellement réalisé par les médecins généralistes de l’Est Parisien, chez leurs patientes
atteintes d’un cancer du sein non métastatique.
Comme nous avons pu le voir précédemment, le suivi post-thérapeutique du cancer du sein
est loin de se limiter à une simple surveillance sénologique, ce champ du suivi étant déjà
extrêmement complexe à lui seul. La prise en charge de ces patientes doit se faire de
manière globale, le retentissement du cancer pouvant être physique et/ou psychologique,
mais également familial, professionnel, social, et financier.
D’une manière générale, le médecin généraliste est souvent très présent, que ce soit au début
de la maladie, lors du diagnostic, ou après la phase hospitalière, lorsque la patiente retrouve
sa vie antérieure, guérie mais avec des séquelles ; voire quelquefois en phase palliative,
nécessitant alors un accompagnement adapté.
Un taux de participation de 42 % reste satisfaisant pour ce type d’étude, quand on connaît
les difficultés que rencontrent les internes en médecine pour obtenir l’adhésion des
médecins.
La moyenne d’âge des médecins de cette étude est assez représentative de celle des médecins
français, venant illustrer le vieillissement de la population médicale. Ce vieillissement des
médecins en activité est l’une des explications données à la profonde crise que traverse
actuellement la médecine libérale. Le vieillissement des médecins et les départs à la retraite
insuffisamment remplacés conduisent à une démographie médicale de plus en plus
préoccupante. Cette réalité peut nous laisser réfléchir sur l’avenir du suivi des femmes
atteintes d’un cancer du sein, toujours plus nombreuses, lorsque le nombre de médecins
généralistes en activité ne cesse de diminuer.
Dans cette étude, la surveillance effectuée par les médecins généralistes porte essentiellement
sur l’accompagnement psychologique. Grâce à une connaissance souvent longitudinale de
leurs patientes, on peut aisément penser qu’ils sont les plus à même et les plus sollicités pour
venir en aide à celles-ci en cas de difficultés d’ordre psychologique.
De manière quelque peu surprenante, on constate que l’anxiété anticipatoire fait partie des
troubles psychiques auxquels les médecins généralistes sont le plus souvent confrontés avec
les troubles de l’humeur. Ces chiffres peuvent sembler évidents lorsque l’on imagine le
traumatisme que peut représenter cette maladie pour une femme et l’anxiété qu’elle peut
ressentir à chaque consultation spécialisée.
Dans notre société moderne, le cancer du sein touche très souvent des femmes actives
professionnellement, pouvant mener à une précarisation rapide (baisse des revenus, perte
d’emploi). Il n’est donc pas surprenant de voir que près de la moitié des médecins
généralistes interviennent également dans la prise en charge d’éventuelles difficultés socioprofessionnelles.
Le fait que les médecins soient si peu nombreux à assurer un véritable suivi sénologique peut
s’expliquer par la forte densité de gynécologues libéraux et hospitaliers dans ces trois
arrondissements de Paris, le suivi pouvant alors être entièrement confié à ces spécialistes. Les
médecins n’interviennent dans ce cas que pour les divers problèmes intercurrents.
Il aurait pu être intéressant de comparer leurs pratiques à celles de médecins exerçant en
milieu rural, où la densité des gynécologues est nettement moins élevée. Du fait du manque
de formation sur la maladie d’autre part, certains médecins peuvent se sentir réticents ou mal
à l’aise pour exercer ce suivi qui ne peut s’improviser. Cependant, de par son rôle de médecin
96 de proximité, le médecin généraliste se situe tout de même en première ligne dans la prise en
charge des nombreuses complications post-thérapeutiques du cancer du sein.
Nous avons vu que les complications gynécologiques de la maladie ainsi que les différentes
possibilités en termes de reconstruction mammaire étaient insuffisamment prises en
considération par les médecins. On peut supposer plusieurs explications à cela : le manque
de compétences dans ce domaine, la réticence à aborder un sujet aussi délicat pouvant être
assimilé par les patientes à une intrusion dans leur vie privée, ou encore le manque de
disponibilité, la prise en charge de ces complications pouvant être extrêmement
chronophage pour des médecins déjà débordés.
Si un faible pourcentage de médecins connaît le souhait actuel du gouvernement d’impliquer
davantage les médecins généralistes dans la prise en charge des patients souffrant de cancers,
ils sont plus de la moitié, dans cette étude, à exprimer le souhait de pouvoir bénéficier d’une
formation complémentaire en oncologie mammaire. On constate ainsi une volonté nette de
leur part, d’être davantage considérés comme des partenaires à part entière par leurs
confrères spécialistes et de pouvoir mieux répondre aux sollicitations de leurs patientes.
Comme toutes les enquêtes épidémiologiques conduites auprès de médecins en activité, cette
étude présente plusieurs biais difficiles à éviter.
Un biais de sélection tout d’abord, en raison d’une participation des médecins reposant
uniquement sur la base du volontariat. Certains médecins ont pu choisir d’y participer ou
non en fonction de l’intérêt qu’ils portent au sujet abordé. D’autres facteurs tels que le
volume d’activité, l’âge ou le sexe ont également pu jouer dans le souhait de participer ou
non, et ont pu conduire à un échantillon sélectionné.
Notre échantillon, essentiellement parisien, peut, d’autre part, ne pas être représentatif de la
population générale française des médecins généralistes.
Le biais lié à toute étude déclarative et également difficile à éviter ; s’agissant de déclarations
et non de pratiques véritablement observées, les résultats de cette étude doivent être
nuancés.
L’amélioration de la qualité du suivi des femmes atteintes d’un cancer du sein non
métastatique en médecine générale nécessite de redéfinir précisément la place du médecin
généraliste et de chacun des différents acteurs de santé. Cet objectif constitue l’une des
priorités de l’actuel Plan Cancer, qui vise à améliorer la qualité de la prise en charge des
patients souffrant d’un cancer et la coordination des soins en impliquant d’avantage le
médecin généraliste pendant la phase active du traitement et lors de la période de
surveillance (mesure 18).
Une expérimentation visant à évaluer le parcours personnalisé des patients pendant et dans
la phase de « l’après cancer » est actuellement en cours, en vue de définir les conditions du
déploiement de la surveillance par les médecins traitants. Le rôle « pivot » du médecin
généraliste en terme de coordination des soins, de respect des protocoles pour les affections
nécessitant des soins prolongés et, en termes de synthèse, des informations transmises par
les différents professionnels de santé, est également mis en exergue par la loi HPST.
L’amélioration de la qualité du suivi nécessite également une meilleure information des
médecins sur la pathologie en elle-même, et sur les différents champs qui en constituent le
suivi. Comme cette étude le met en évidence, la qualité de la surveillance dans la période de
l’après cancer est actuellement extrêmement variable d’un médecin à l’autre, allant de
l’absence de suivi au suivi irréprochable. Les guides et recommandations de la HAS et de
l’INCa sont une aide à la réalisation d’un suivi plus complet et permettent d’éviter la dérive
fréquente quant à la prescription d’examens complémentaires. Suffisent-ils à permettre aux
97 médecins de se sentir parfaitement à l’aise ? nous pouvons en douter, même s’ils constituent
l’unique guide disponible à l’heure actuelle.
La FMC est un autre moyen qu’a le médecin généraliste d’acquérir une formation
complémentaire sur le sujet, mais à sa propre initiative…
On parle beaucoup de l’importance de la communication entre professionnels de santé
hospitaliers et libéraux en matière de cancer. Ce partage d’informations médicales, par
courrier ou par le biais des RCP, est indispensable, permettant au médecin généraliste de
disposer de l’ensemble des éléments qui lui sont nécessaire pour assurer pleinement une
prise en charge globale de proximité des patientes et atténuer l’isolement relatif d’un médecin
généraliste face à sa patiente.
98 CONCLUSION
La découverte d’un cancer du sein marque le début d’un long et lourd processus de soins et
de surveillance, auquel les médecins généralistes se voient de plus en plus associés, du fait
d’un souhait gouvernemental et de difficultés structurelles.
Les résultats obtenus dans cette étude confirment la réelle implication des médecins
généralistes dans le suivi des femmes atteintes d’un cancer du sein non métastatique,
notamment sur les plans psychologique, sénologique et socioprofessionnel. Certains champs
du suivi, comme les répercussions gynécologiques de la maladie, ne sont cependant que
partiellement pris en compte par les médecins, pouvant alors laisser penser que le suivi est
incomplet.
Ce suivi peut toutefois s’avérer relativement complexe, voire obscur, les médecins
généralistes pouvant manquer d’expérience pour faire face à certaines situations. Il nécessite,
en effet, de prendre en charge chaque patiente dans sa globalité mais également de s’adapter
à chacune d’elles, l’histoire personnelle et les caractéristiques du cancer étant variables d’une
patiente à une autre.
Si l’implication des médecins généralistes est indispensable pour assurer un suivi de
proximité à ces patientes toujours plus nombreuses, elle nécessiterait pourtant la création de
référentiels plus précis et plus pratiques mais également une meilleure circulation des
informations entre les différents acteurs de cette prise en charge.
Nous pouvons espérer que les études pilotes actuellement menées dans certaines régions,
dans le cadre du Plan Cancer, concernant notamment le dossier communicant de
cancérologie (DCC), s’avèreront prometteuses et que ce service spécialisé du dossier médical
partagé (DMP) contribuera à faciliter la continuité de la prise en charge des patientes et la
coordination des soins entre les différents intervenants.
99 ANNEXES
Annexe I : Densité mammographique selon les classifications BI-RADS de
l’ACR et de Wolfe
BI-RADS
WOLFE
Type 1 : Sein graisseux homogène
- presque totalement graisseux ;
- < 25 % de glande;
- 5 à 10 % des seins après 50 ans.
N1
Type 2 : Sein graisseux hétérogène
- quelques densités fibroglandulaires
dispersées ;
- 25 à 50 % de glande;
- 50 % des seins après 50 ans.
Type 3 : Sein dense hétérogène
- tissu mammaire dense ;
- 51 à 75 % de glande ;
- 34 à 40 % des seins après 50 ans.
Type 4 : Sein dense homogène
- sein extrêmement dense ;
- > 75 % de glande ;
- 5 à 10 % des seins après 50 ans.
P1
P2
DY
100 Annexe II : Classification en sept catégories des images mammographiques en
fonction du degré de suspicion de leur caractère pathologique.
Correspondance avec le système BI-RADS de l’ACR
(Source : classification BI-RADS de l’ACR adaptée par l’ANAES (2002))
ACR 0 : (classification d’attente)
Investigations complémentaires nécessaires : comparaison avec les documents antérieurs, incidences
complémentaires, clichés centrés comprimés, agrandissement de micro-calcifications, échographie,
etc.
ACR 1 :
Mammographie normale.
ACR 2 :
Anomalies bénignes, ne nécessitant ni surveillance ni examen complémentaire :
- opacité ronde avec ma-crocalcifications (adénofibrome ou kyste),
- ganglion intramammaire,
- opacité(s) ronde(s) correspondant à un/des kyste(s) typique(s) en échographie,
- image(s) de densité graisseuse ou mixte (lipome, hamartome, galactocèle, kyste huileux),
- cicatrice(s) connue(s) et calcification(s) sur matériel de suture,
- macro-calcifications sans opacité (adénofibrome, kyste, adiponécrose, ectasie canalaire
sécrétante, calcifications vasculaires, etc.)
- micro-calcifications annulaires ou arciformes, semi-lunaires, sédimentées, rhomboédriques,
- calcifications cutanées et calcifications punctiformes régulières diffuses.
ACR 3 :
Anomalie probablement bénigne pour laquelle une surveillance à court terme est conseillée
(VPP de cancer < 5 %) :
- micro-calcifications rondes ou punctiformes régulières ou pulvérulentes, peu nombreuses, en
petit amas rond isolé,
- petit(s) amas rond(s) ou ovale(s) de calcifications amorphes, peu nombreuses, évoquant un
début de calcification d’adénofibrome,
- opacité(s) bien circonscrite(s), ronde(s), ovale(s) ou discrètement polycyclique(s) sans microlobulation, non calcifiée(s), non liquidienne(s) en échographie,
- asymétrie focale de densité à limites concaves et/ou mélangée à de la graisse.
ACR 4 :
Anomalie indéterminée ou suspecte, qui indique une vérification histologique
(VPP de cancer 5-50 %) :
- micro-calcifications punctiformes régulières nombreuses et/ou groupées en amas aux
contours ni ronds, ni ovales,
- micro-calcifications pulvérulentes groupées et nombreuses
- micro-calcifications irrégulières, polymorphes ou granulaires, peu nombreuses,
- image(s) spiculée(s) sans centre dense,
- opacité(s) non liquidienne(s) ronde(s) ou ovale(s) aux contours lobulés, ou masqués, ou ayant
augmenté de volume,
- distorsion architecturale en dehors d’une cicatrice connue et stable,
- asymétrie(s) ou surcroît(s) de densité localisé(s) ) limites convexes ou évolutif(s)
101 ACR 5 :
Anomalie évocatrice de cancer (VPP de cancer > 95 %) :
- micro-calcifications vermiculaires, arborescentes ou micro-calcifications irrégulières,
polymorphes ou granulaires, nombreuse et groupées,
- groupement de micro-calcifications quelle que soit leur morphologie, dont la topographie est
galactophorique,
- micro-calcifications associées à une anomalie architecturale ou à une opacité,
- micro-calcifications groupées ayant augmenté en nombre ou micro-calcifications dont la
morphologie et la distribution sont devenues plus suspectes,
- opacité mal circonscrite aux contours flous et irréguliers,
- opacité spiculée à centre dense.
ACR 6 :
Cancer prouvé par biopsie.
La classification tiendra compte du contexte clinique et des facteurs de risque. La comparaison avec
des documents anciens ou le résultat d’investigations complémentaires peuvent modifier la
classification d’une image : une opacité ovale régulière classée ACR 3 mais présente sur des
documents anciens peut être classée ACR 2, quelques calcifications résiduelles après prélèvement
percutané contributif bénin d’un amas classé ACR 4 peuvent être reclassées ACR 2, etc.
102 Annexe III : Classification TNM des cancers du sein
Tumeur Primitive (T)
Tx
T0
Tis
T1
la tumeur primitive ne peut être évaluée
absence de tumeur primitive décelable
carcinome in situ
T1 mic
micro-invasion ≤ 0,1 cm dans sa plus grande dimension
Soit ≤ 2 cm dans saT1a
0,1 cm < T ≤ 0,5 cm dans sa plus grande dimension
plus grande dimensionT1b
0,5 cm < T ≤ 1 cm dans sa plus grande dimension
T1c
1 cm < T ≤ 2 cm dans sa plus grande dimension
T2
T3
T4
2 cm < T ≤ 5 cm dans sa plus grande dimension
T > 5 cm dans sa plus grande dimension
T4a
extension à la paroi thoracique sans inclusion du muscle pectoral
Soit, tumeur de toute
T4b
œdème (y compris peau d’orange) ou ulcération de la peau du sein
taille avec extension
ou nodule de perméation cutané localisé sur le même sein
directe à la paroi
T4c
association T4a et T4b
thoracique ou à la peau T4d
carcinome inflammatoire
Adénopathies régionales (N)
Nx
les adénopathies régionales ne peuvent être évaluées
N0absence d’adénopathie régionale métastatique
N1
adénopathie(s) métastatique(s) axillaire(s), homolatérale(s) mobile(s)
N2
N2a
adénopathies métastatiques axillaires homolatérales fixées entre elles ou à une autre structure
adénopathies
N2b
métastatiques
axillaires homolatérales
fixées entre elles ou indurées
adénopathies métastatiques mammaires internes homolatérales mis en évidence au travers des
techniques d’imagerie
N3
N3a
adénopathies
métastatiques
infra-claviculaires
homolatérales
N3b
N3c
adénopathies métastatiques infra-claviculaires homolatérales avec ou sans adénopathies métastatiques
axillaires ou adénopathies métastatiques mammaires internes
adénopathies métastatiques mammaires internes homolatérales avec adénopathies métastatiques axillaires
adénopathies métastatiques supra-claviculaires homolatérales
Métastases à distance (M)
Mx
les métastases à distance ne peuvent être évaluées
M0
absence de métastases à distance
M1
existence de métastases à distance
103 Annexe IV : Grade histo-pronostique de Scarff-Bloom-Richardson
Il combine 3 paramètres, cotés de 1 à 3 :
- l’architecture ou différenciation glandulaire,
- le pléïomorphisme nucléaire,
- le nombre de mitoses.
Architecture :
- 1 : bien différenciée (tubes > 75 % de la surface tumorale)
- 2 : moyennement différenciée (10 % < tubes < 75 %)
- 3 : peu différenciée (tubes < 10 % de la surface tumorale)
Pléïomorphisme nucléaire :
- 1 : noyaux réguliers entre eux et dont la taille est inférieure à deux fois la taille des noyaux de
cellules normales,
- 3 : noyaux réguliers entre eux mais dont la taille est supérieure à trois fois celle des noyaux de
cellules normales, avec nucléole proéminant Ou noyaux de tailles irrégulières variant de une
à trois fois celle d’un noyau de cellule normale,
- 2 : tout ce qui est ni 1 ni 3.
Nombre de mitoses (pour un champ de 0,48 mm de diamètre, le compte mitotique s’établit
ainsi) :
- 1 : 0 à 6 mitoses,
- 2 : 7 à 12 mitoses,
- 3 : > 12 mitoses.
Le score obtenu permet de distinguer :
- grade I : score de 3 à 5,
- grade II : score de 6 à 7,
- grade III : score de 8 à 9.
104 Annexe V : Questionnaire adressé aux médecins généralistes dans le cadre de
l’étude épidémiologique
Le suivi des femmes atteintes d’un cancer du sein non métastasé en
médecine générale : étude menée dans l’Est parisien
Renseignements généraux :
1) Votre sexe : Homme
2) Votre âge :
Femme
ans
3) Votre lieu d’exercice : 11ème arr
12ème arr
20ème arr
4) Votre mode d’exercice : Seul Cabinet de groupe Centre de santé/dispensaire
5) Avez-vous une activité de gynécologie dans votre pratique quotidienne ? Oui
6) Avez-vous une formation spécifique en gynécologie : Oui
Non
Non
Si oui la(les)quelle(s) :
Formation universitaire (CES, DU, DIU),
Formation plus individuelle, dans le cadre de la FMC
Autre :
Suivi du cancer du sein :
7) Avez-vous dans votre patientèle, des femmes qui ont, ou ont eu un cancer du sein ?
Oui Non
8) Si oui, quel est leur nombre (approximatif) ?
1 à 5 6 à10
11 à 15 > 15
9) Participez-vous, de quelque manière que ce soit, au suivi de leur cancer ?
Jamais
Peu fréquemment
Assez souvent Souvent
10) Sur quel(s) plan(s) ?
Soutien/suivi psychologique
Réadaptation gynécologique
Soutien socioprofessionnel
Suivi sénologique
105 11) Soutien/suivi psychologique :
Vous intervenez dans les situations suivantes :
Syndrome Dépressif
Jamais
Peu fréquemment
Assez souvent
Souvent
Anxiété anticipatoire
Jamais
Peu fréquemment
Assez souvent
Souvent
Troubles du sommeil
Troubles de l’adaptation
Jamais
Jamais
Peu fréquemment
Peu fréquemment
Assez souvent
Assez souvent
Souvent
Souvent
Stress Post-traumatique
Jamais
Peu fréquemment
Assez souvent
Souvent
(symptômes anxieux les jours précédant un
événement redouté : chimiothérapie, radiothérapie)
(troubles du comportement, de l’humeur en
réaction à un facteur de stress)
(intrusion : flash-back, cauchemars et évitement)
12) Réadaptation gynécologique :
Vous avez été confronté aux difficultés suivantes:
Altération de l’image corporelle :
Troubles de la sexualité :
Jamais
Jamais
Peu fréquemment
Peu fréquemment
Assez souvent
Assez souvent
Souvent
Souvent
Problèmes de couple, séparation :
Choix de la contraception chez les
femmes non ménopausées :
Désir de grossesse chez
les femmes jeunes :
Troubles de l’allaitement après
chirurgie mammaire :
Jamais
Jamais
Peu fréquemment
Peu fréquemment
Assez souvent
Assez souvent
Souvent
Souvent
Jamais
Peu fréquemment
Assez souvent
Souvent
Jamais
Peu fréquemment
Assez souvent
Souvent
13) Réinsertion socio-professionnelle :
Vous intervenez dans :
L’aide à la prise en charge des
soins en établissant la demande
d’ALD :
La mise en place, quand cela est
nécessaire, d’aides à domicile :
L’orientation des patientes vers
des organismes spécialisés en cas
de
difficultés
financières,
administratives ou sociales :
Jamais
Peu fréquemment
Assez souvent
Souvent
Jamais
Peu fréquemment
Assez souvent
Souvent
Jamais
Peu fréquemment
Assez souvent
Souvent
L’aide à la reprise du travail quand
cela est nécessaire (mi-temps
thérapeutique,
adaptation
de
poste…) :
Jamais
Peu fréquemment
Assez souvent
Souvent
106 14) Suivi sénologique :
Vous y participez : Jamais
Peu fréquemment Assez souvent
Souvent
Pour chaque patiente, vous effectuez un examen clinique mammaire et des aires ganglionnaires :
Plus d’une fois par an
Une fois par an
Moins d’une fois par an
15) Vous recherchez des signes en faveur d’une récidive à distance :
Jamais
Peu fréquemment
Assez souvent
Souvent
16) Vous prescrivez des examens complémentaires dans le cadre du suivi :
Jamais
Peu fréquemment
Assez souvent
Souvent
Lesquels,
précisez :…………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
….
17) Si vous avez répondu « Assez souvent » ou « Souvent » à la question 14, de quelle façon procédezvous ?
Vous assurez seul(e) le suivi, les médecins hospitaliers étant joignables en cas de problème ;
Vous assurez le suivi en alternance avec les médecins hospitaliers, sans faire partie d’un réseau
de soins ;
Vous faites partie d’un réseau de soins Ville-Hôpital.
Si oui lequel (avec quel hôpital):…………………………………………………………
18) Si vous avez répondu « Jamais » ou « Peu fréquemment » à la question 14, comment l’expliquezvous ?
Le suivi sénologique se fait en milieu hospitalier exclusivement, vous n’êtes pas sollicité ;
Du fait d’une formation insuffisante dans ce domaine, vous ne vous en sentez pas capable mais
ne seriez pas contre l’idée ;
Vous ne souhaitez pas participer au suivi sénologique, les spécialistes (gynécologues,
sénologues) étant suffisamment nombreux dans l'Est parisien ;
Refus de la part des patientes qui préfèrent être suivies en milieu hospitalier.
107 19) Quelle(s) complication(s) et séquelle(s), des traitements locorégional et systémique, avez vous déjà
rencontrée(s) (et peut-être même pris en charge) ?
Lymphocèle (épanchement lymphatique axillaire ou cicatriciel)
Radiodermite (érythème cutané post radiothérapie)
Alopécie
Troubles digestifs hauts (nausées, vomissements )
Fatigue
Lymphoedème du membre supérieur
Infection de la cicatrice, hématome
Incapacité fonctionnelle du membre supérieur
Mucite
Troubles intestinaux(constipation, diarrhées)
Fièvre sous chimiothérapie
Douleurs articulaires et musculaires(sous
Douleurs chroniques séquellaires (neuropathiques)
Cancer
hormonothérapie : antiaromatase)
de
l’endomètre
(sous
hormonothérapie :
antioestrogènes)
☐Hypothoïdie post-radique
Leucémie chimio-induite
Cardiopathie post-radique (coronaropathie, péricardite)
Ostéoporose (sous hormonothérapie)
20) Vous abordez le sujet de la reconstruction mammaire chez les patientes qui ont subi une
mammectomie ?
Jamais Peu fréquemment Assez souvent
Souvent
Plan Cancer 2009-2013 et loi HPST :
21) Avez-vous été informé des différentes mesures du Plan Cancer 2009-2013 et de la loi « Hôpital,
Patients, Santé, Territoire » (HPST), visant à impliquer davantage les médecins généralistes dans
la prise en charge des personnes atteintes d’un cancer ?
Pas du tout
Plus ou moins
Tout à fait
22) Vous-a-t-on proposé :
- De participer à des séances de Formation Médicale Continue sur le thème du cancer du sein:
Oui
Non
- D’assister à des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire (RCP), dans le cadre de la prise
en charge de vos patientes :
Oui
Non
- De faire partie d’un réseau de soins Ville-Hôpital :
Oui
Non
Si oui, lequel :…………………………………………………………………………
23) Souhaiteriez-vous bénéficier d’une formation complémentaire en oncologie mammaire ?
Oui
Non
Un grand MERCI pour votre participation !
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114 Suivi des femmes atteintes d’un cancer du sein non métastatique en médecine
générale : Etude menée dans l’Est Parisien.
RESUME :
En France, en 2012, le cancer du sein constitue la première cause de mortalité par cancer chez la femme. Du fait des
progrès médicaux réalisés ces dernières décennies, le nombre de femmes en rémission et nécessitant un suivi médical
prolongé ne cesse d’augmenter, posant de véritables difficultés organisationnelles. Le suivi de ces femmes se voit
actuellement de plus en plus confié aux médecins généralistes.
L’objectif de ce travail de thèse a été de décrire l’implication des médecins généralistes de trois arrondissements de
l’Est parisien, dans le suivi post-thérapeutique de leurs patientes atteintes d’un cancer du sein non métastasé.
Nous avons pour cela choisi de mener une étude descriptive basée sur le volontariat, incluant 232 médecins généralistes.
Le taux de participation a été de 43 %. Si la totalité des médecins généralistes interrogés ont reconnu avoir au moins
une femme atteinte d’un cancer du sein dans leur patientèle, 53,1 % d’entre eux déclarent participer assez souvent au
suivi post-thérapeutique. Cette participation se fait principalement sur les plans du soutien psychologique et de l’aide à la
réinsertion socioprofessionnelle. Seulement 51,5 % de ces médecins déclarent participer assez souvent ou souvent au
suivi sénologique en lui-même.
Cette étude nous a permis de constater la grande hétérogénéité qui existe dans le suivi des femmes atteintes d’un
cancer du sein en médecine générale, certains champs du suivi, pourtant essentiels, n’étant que très rarement abordés.
Une définition plus claire du rôle du médecin généraliste dans le suivi de cette maladie et la création d’un référentiel
pourraient sans doute améliorer la surveillance complexe de ces patientes.
MOTS CLES : SEIN-CANCER, MEDECINS GENERALISTES, CANCEREUX-SURVEILLANCE,
STATISTIQUE-MEDICALE
115 
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