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Sénologie : “spécialité à la croisée des spécialités”... Ainsi sommes-nous nombreux à nous intéresser au sein et nombreux sont les
sociétés savantes ou groupes de travail qui consacrent publications et congrès à ce thème. Vous trouverez ici, régulièrement, des
nouvelles des différentes sociétés savantes, chacune pouvant s’y exprimer et donner des informations ou des avis concernant la
spécialité.
Afin que toutes les idées puissent être exprimées, les auteurs s’engageront personnellement sur le fond et sur la forme et le comité
de rédaction n’exercera aucune censure. Merci de nous adresser vos communications, ainsi que les programmes des congrès ou
des manifestations que vous voulez annoncer.
Anne Lesur-Schwander
• La Société Française de Mastologie et d’Imagerie du Sein
(SOFMIS) a changé de président : le professeur J.L. Lamarque,
qui en est le président-fondateur, a été remplacé par le professeur Y. Grumbach (Amiens).
La SOFMIS a la responsabilité, avec le professeur Grumbach,
d’organiser les séances concernant l’imagerie mammaire des
prochaines Journées Françaises de Radiologie. Ces réunions
auront lieu les lundi 26 et mardi 27 octobre 1998 au Palais des
Congrès à Paris.
Le professeur Grumbach est également le premier président de
la nouvelle Société Européenne d’Imagerie du Sein (EUSOBI)
dont la première réunion se tiendra à Amiens les 11 et 12 septembre 1998 sur le thème des cancers manqués.
Pour des informations complémentaires concernant cette séance,
on pourra s’adresser au secrétariat du professeur Grumbach,
département de radiologie, CHU Hôpital Nord, 80054 Amiens
Cedex 1 (tél. : 03 22 66 84 07).
J. Stines
Centre Alexis-Vautrin, Vandœuvres-lès-Nancy
• La Société Française de Cancérologie Privée a tenu son
10e congrès à Paris en janvier dernier. Il y avait une session
consacrée au sein, dont vous trouverez ici le compte rendu
rédigé par L. Aimard et D. Serin.
La première matinée du 10e congrès de la SFCP s’est ouverte
sur une session consacrée aux innovations dans le traitement
du cancer du sein et à une table ronde sur le traitement hormonal substitutif après cancer du sein. Elle a été le reflet d’une
priorité absolue souhaitée par les acteurs de la pratique quotidienne en cancérologie que nous sommes, à savoir assurer
l’unité dans une collaboration de tous au service du patient.
La douleur, composante essentielle depuis toujours de la
condition humaine, devient l’intérêt contemporain. L’évolution
des mentalités a permis le rejet des valeurs de souffrance et
d’héroïsme si longtemps exaltées par notre civilisation judéochrétienne. Jusqu’au début du XXe siècle, la thérapeutique a
été essentiellement symptomatique, puis la qualité de vie est
devenue une préoccupation majeure : illustrant ce tournant,
La Lettre du Sénologue - n° 1 - juin 1998
Daniel Serin a rapporté la méthodologie et les objectifs d’une
enquête nationale lancée par le laboratoire Astra dans
75 centres en France, portant sur un échantillon de 500 à
700 patientes et gérée par la SOFRES ; l’objectif est d’apprécier la réalité et de quantifier la douleur liée à la répétition des
actes médicaux invasifs en cancérologie afin d’évaluer ainsi
les perturbations physiques et psychologiques entretenues par
ces gestes ; il est aussi de connaître les réactions, les attitudes
et les comportements des médecins et du personnel infirmier
face à ce vécu.
L’évaluation ganglionnaire subit des innovations en matière
d’imagerie et d’approche chirurgicale : P. Peltier a souligné les
faiblesses du bilan d’extension ganglionnaire par l’examen clinique et les bilans paracliniques usuels, et a proposé l’analyse
du creux axillaire au cours de la mammoscintigraphie MIBI T
c 99 m, offrant une grande valeur prédictive dans plus de 90 %
des cas lors d’un envahissement ganglionnaire, notion informative susceptible d’influencer le schéma diagnostique et thérapeutique, en discutant, par exemple, l’intérêt de la chimiothérapie néoadjuvante.
R. Salmon a défini le rôle et la mise en évidence du ganglion
sentinelle, lors d’un curage axillaire pour cancer du sein, premier relais lymphatique axillaire du sein permettant de limiter
l’extension de ce curage et, par conséquent, sa morbidité. Dans
son expérience, le ganglion sentinelle a été mis en évidence
dans 91 % des cas et son statut se montrait représentatif du
curage. La mise en évidence du ganglion sentinelle serait donc
une alternative au curage ganglionnaire axillaire.
L’évaluation des ganglions axillaires reste le facteur pronostique essentiel dans le cancer du sein : F. Suzane a proposé
une voie nouvelle par l’aspiration de la graisse et le prélèvement endoscopique des ganglions, offrant une technique sans
morbidité, mais répondant aux deux buts pronostique et thérapeutique exigés par le curage.
Les évolutions liées aux progrès techniques des ordinateurs et
des logiciels ont révolutionné la démarche préparatoire du traitement du cancer en radiothérapie. L’imagerie scanner volumique et la dosimétrie tridimensionnelle ouvrent des perspectives dans l’irradiation mammaire, affinant le choix de la balistique. D. Franck, R. Garcia et P. Martin ont rapporté leurs
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expériences respectives (toulousaine, avignonnaise et lyonnaise)
à l’approche virtuelle de la simulation concourant à l’optimisation de la couverture des volumes cibles, de la dosimétrie tridimensionnelle avec une meilleure homogénéité dans la distribution de la dose et, en conséquence, un meilleur respect des
organes à risque avoisinants. Confortant le souci de moindre
morbidité dans la pratique de l’irradiation mammaire,
P. Romestaing s’est interrogée devant l’absence de réel
consensus concernant le rôle du boost dans le lit tumoral après
traitement conservateur. Cet essai prospectif randomisé à l’initiative de l’équipe lyonnaise exprime une réduction significative
du taux de récidive locale par le boost, sans affecter le résultat
esthétique global et sans différence en termes de survie globale.
Par ailleurs, afin de mieux préciser l’impact de l’irradiation de
la chaîne mammaire interne sur la survie des patientes présentant un cancer du sein après mastectomie, il a été présenté un
essai prospectif randomisé multicentrique ayant pour objectif
de démontrer un bénéfice de 10 % à 10 ans sur la survie globale
des patientes irradiées sur la chaîne mammaire interne. Les
inclusions sont closes depuis décembre 1997 et les premiers
résultats sont attendus courant 1998.
Enfin, une table ronde concernant le traitement hormonal substitutif, très attendue compte tenu de ses enjeux, ne nous a pas
déçus en termes de courage, en bousculant les idées reçues, en
bravant les tabous, et en termes de joutes oratoires interactives
illustrant la discussion finale. Nous félicitons les orateurs pour
l’expression de leur démarche tant exhaustive qu’intelligente,
et leur point de vue émanant des spécialités qu’ils représentaient alternativement ; R. Salmon a précisé les caractéristiques
cliniques biologiques éventuelles différentes des cancers
observés chez les patientes ayant suivi un traitement hormonal
substitutif de la ménopause. A. Travade a réalisé une overview
faisant état d’un pronostic non aggravé du cancer du sein
découvert chez des patientes sous estrogénothérapie substitutive.
Tour à tour, l’oncologue médical E. Vuillemin, le psychooncologue I. Piollet-Calmette, le chirurgien oncologue
J.L. Guillet et le gynécologue oncologue A. Lesur-Schwander
ont su afficher une attitude mesurée et réfléchie face aux paradoxes souvent rencontrés dans l’évolution du cancer du sein,
face aux conclusions hâtives des publications, freinant toute
réaction d’enthousiasme inappropriée dans la prise en charge
de la patiente au quotidien dans ce cas de figure précis.
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Les oncologues, quelle que soit leur origine, ont exprimé leurs
capacités de résistance au “consensus mou”.
• La Société Française de Cancérologie Privée, en partenariat
avec l’Amicale des Médecins Cancérologues Marocains, ainsi
que la Société Royale Marocaine de Gynécologie, la Société
Marocaine d’Urologie et le 2e Collège Marocain de Chirurgie,
organise des Journées Franco-Marocaines de Cancérologie les
19 et 20 juin 1998 à Marrakech, avec, le vendredi 19 juin, un
atelier sénologique basé sur des cas cliniques commentés.
E. Chirat
Meudon-la-rorêt
• La Fédération des Centres de Lutte Contre le Cancer
(FNCLCC) a un groupe de travail “sein” qui se réunit deux à
trois fois par an et qui est dirigé par le docteur H. Roché (Toulouse), secondé par le docteur B. Cutuli. Le docteur Cutuli
nous fait part d’une étude à la fois rétrospective et prospective,
débutée il y a quelques mois dans le but de colliger tous les cas
de myélodysplasie et de leucémie secondaire, survenus après
traitement d’un cancer du sein, quelles qu’en soient les modalités thérapeutiques. Cette étude est d’autant plus importante
que l’on s’oriente vers une escalade des doses en chimiothérapie, qu’elle soit adjuvante ou néoadjuvante, et qu’il y a de plus
en plus d’associations étroites avec la radiothérapie.
Le but principal de ce travail est, à terme, d’essayer de découvrir les possibles “facteurs de risque” de ces leucémies secondaires et d’en quantifier au mieux l’importance. Cette étude est
très largement ouverte et a reçu le soutien de la Société Française de Cancérologie Privée.
Pour tous renseignements complémentaires, prière de s’adresser à Bruno Cutuli, Centre Paul-Strauss, Strasbourg.
Tél. : 03 88 25 24 89. Fax : 03 88 76 81 08.
• La Société Française de Sénologie et de Pathologie Mammaire tiendra son congrès annuel à Grenoble les 22, 23 et
24 octobre 1998. Vous trouverez ci-joint le détail du programme
“Du dépistage au diagnostic précoce, le cancer du sein
aujourd’hui : diagnostic, pronostic, traitement.”
Pour tous renseignements complémentaires, s’adresser au
secrétariat du professeur Bolla à Grenoble. Tél. : 04 76 76 54 36.
XXes Journées Nationales de la Société Française de Sénologie et de Pathologie Mammaire
Avec la participation des XVes Journées Grenobloises de Cancérologie
22, 23, 24 octobre 1998
Du dépistage au diagnostic précoce :
le cancer du sein aujourd’hui
diagnostic, pronostic, traitement
Organisateurs : M. Bolla, F. Vincent
Secrétariat et renseignements : Béatrice Woitellier, Patricia Bettig
Unité de concertation et de recherche pour le traitement des affections cancéreuses
CHU A.-Michallon, BP 217, 38043 Grenoble cedex 9.
Tél. : 04 76 76 54 36. Fax : 04 76 54 17 82.
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La Lettre du Sénologue - n° 1 - juin 1998
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