É T A B L I S S E M E N T PUBLIC R É G I O N A L 97405 Saint-Denis Ile de la Réunion MINISTÈRE D E L'INDUSTRIE 9?, rue de Grenelle 75007 Paris ÉVALUATION DU POTENTIEL GÉOTHERMIQUE DE L'ILE DE LA RÉUNION RÉSULTAT DE LA SECONDE PHASE EXPLORATOIRE SYNTHÈSE par J. VARET BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL Département géothermie B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex Service géologique régional D E L'ILE D E LA R É U N I O N B.P, 1208 - 97484 Saint-Denis 79 SGN 824 GTH Réalisation : Déoartsrnent des Arts Graphiques Décembre 1979 RESUME On a realise une synthèse des principaux éléments, d'abord pris en compte pour une première estimation du potentiel géothermique l'île, puis acquis lors des travaux de reconnaissance pour une évaluation plus précise. En premier lieu, on a défini le type de gisement géothermique espéré et son mode d'exploitation puis on a vérifié que les conditions nécessaires pour une probabilité de découverte raisonnable et une exploitation économique rentable étaient remplies à la Réunion. Après une présentation de la stratégie suivie pour l'exploration, qui associe les apports des techniques géologiques, géochimiques et géophysiques, les résultats sont discutés sur chacune des quatre zones favorables mises en évidence. Ce sont : - La zone des cirques (Cilaos, Salazie) - La plaine des Palmistes - La région de Sainte Rose - Grand Brûlé - La région Sud Fournaise En conclusion des études faites on a pu d'une part déterminer les emplacements de cinq sondages de 200 à 300 m à faible diamètre nécessaires pour sélectionner la zone où le flux de chaleur sera jugé comme le plus favorable, d'autre part élaborer un programme de reconnaissances complémentaires en vue de l'implantation des forages profonds. S O M M A I R E page I - RAPPELS SUR LA GEOTHERMIE 1 1 - Exploration 2 2 - Prospection 2 3 - Forages de reconnaissance 2 4 - Forages d'exploitation 2 5 - Construction de la centrale 2 I I - POURQUOI LA REUNION ? 3 III - DEMARCHE SUIVIE AU COURS DES PHASES ANTERIEURES 6 IV - PRINCIPAUX RESULTATS DES PHASES EXPLORATOIRES 8 1 - Géologie 8 2 - Géochimie 8 3 - Géophysique 8 A) La région centrale des cirques Cilaos, Salazie (1) A.l. -En A.2. -En Géologie Géophysique B) La région de la plaine des Palmistes (2) B.l. -En Géologie B.2. - En Géophysique 9 9 10 10 10 11 C) La région côtière Sainte-Rose - Grand-Brûlé (3) 12 D) La région Sud-Fournaise (4) 12 V - CONCLUSIONS 13 BIBLIOGRAPHIE 14 LISTE DES FIGURES Fig. 1 : Schéma de champ Fig. 2 : Modèle volcanologique de Champ géothermique pour l'Ile de la Réunion Fig. Z : Chronologie des phases eruptives Fig. 4 : Fig. S : Coupe de la caldera du Piton des Naiges au Piton de la Fournaise Fig. 6 : Gravimétrie : anomalies de Bouguer Fig. 7 : Magnetotellurique haute fréquence zone des Cirques Fig. 8 : Carte des centres d'émission de la plaine des Palmistes Fig. 9 : Plaine des Palmistes : gravimétrie Fig. 1 Q et 10bis g. 1 1 • Fig. 1 2 • géothermique type Principales zones d'intérêt géothermique : Coupe résistivité électrique - gravimétrie, magnetotellurique à travers de la plaine des Palmistes Structure du massif du Piton de la Fournaise Magnetotellurique haute fréquence Sainte-Rose - Grand-Brûlé région cotière i - RAPPLLS SUR LA GUÏTHLRM i L. La géothermie, c'est l'exploitation de la chaleur contenue dans la croûte terrestre. Partout, la temperature croît depuis la surface vers l'intérieur de la terre. Selon les régions, l'augmentation de la temperature avec La profondeur, ou gradient géothermique, est plus ou moins forte, et varie de 3° par 100 mètres en moyenne jusqu'à 15 ou même 30 dans certaines régions. Les régions de piace-formes continentales, comme Le bassin parisien, ont des valeurs proches du premier chiffre tandis que des valeurs élevées s'observent dans les régions de volcanisme recent. La chaleur du sous-sol ne suffit pas pour justifier une operation géothermique : en plus de la température de la roche;, il importe en effet de disposer d'un fluide susceptible de transférer cette chaleur vers la surface. Tant que les techniques de fracturation artificielle des roches ne sont pas au point, il est nécessaire de disposer en profondeur d'une formation géologique poreuse appelée réservoir. Cette formation, contient de l'eau, généralement chargée en gaz et en sels minéraux que l'on appelle fluide géothermal (fig. 1). Lorsque ce fluide est atteint par forage, et quand sa temperature est suffisante (plus de I50°C par exemple), la colonne d'eau se vaporise et le puits éruptif peut être utilisé pour la production électrique après séparation de l'eau et de la vapeur. La vapeur est envoyée en turbine, et la production électrique est très régulière au cours du temps. L'eau est soit réinjectée dans le gisement, soit évacuée vers la mer. La géothermie est actuellement exploitée pour la production électrique dans plusieurs pays : Italie (600 M W ) , USA (800 M W ) , Nouvelle Zflande (200 M W ) , Japon (150 M W ) , Mexique, Philippines, Turquie, Kenya» Islande, etc. Nous ne disposons pas de site actuel lenient exploité en France quoiqu'une centrale géothermique soit actuellement en cours d'installation à la Guadeloupe (Bouillante, 5 à 7 M W ) . Nous disposons par contre d'une bonne expérience de prospection (Antilles, Djibouti, etc...). Le développement d'un site géothermique, suppose différentes phases d'études et de réalisations, qui peuvent se rapprocher à la fois de programmes de prospection pétrolière et de production hydroélectrique ; Etude géologique: et géochimique d'un ensemble vaste permettant de dé finir des zones favorables susceptibJ.es de receler source de chaleur et réservoir géothermique (en ! 977-J 978 a la Reunion, coût 300.000 F ) . 2.1, - Etude géologique et géophysique détaillée de sites retenus en (I) permettant de définir les objectifs recherches (extension, nature:, profondeur des réservoirs) (en 1978-1379 à la Réunion, coût 1,800.000 F ) . 2.2. ~ Recherche, par forages de faible diamètre, de co'trëlatiotis entre paramètres gëophysiques et température d'une part, de L'existence de certaines formations géologiques favorables (en 1979-1980 à la Réunion, coût 3.U0Ü.000 F) Forages profonds des réservoirs en divers points pour en déterminer les caractéristiques et les possibilités de production (1980-1981 à la Réunion en cas de résultats positifs en 2.2., coût 20.000,000 F ) . Compte tenu des caractéristiques des réservoirs, des forages sont implantés pour permettre une bonne exploitation du champ à long terme (1981-1983 à la Réunion, en cas de succès en 3 ) . A la suite des forages de reconnaissance, une étude technique et économique permet de fixer la puissance optimale de la centrale géothermique, qui est. construite en même temps que sont réalises les forages d'exploitation (1981 l985 a la Réunion), Les trois premières phases comportent un risque géologique élevé qui justifie qu'elles soient prises en charge par les pouvoirs publics, aux stades suivants» une opération de géothermie peut être traitée comme une opération industrielle normale, et peut faire l'objet d'investissements privés. - 3 I 1 - POURQUOI LA REUNION ? 11.1. - L'île de la Réunion possède a priori une situation favorable pour la géothermie : la présence d'un volcan actif qui garantit une source de chaleur importante à proximité de la surface. Le reste, de l'île est constitué de formations volcaniques d'âge récent (ère quaternaire) ce qui laisse présager à la fois d'une source de chaleur potentielle même dans la partie "ancienne" de i'île et de réservoirs car les laves avec leurs intercalations de. scories et de tubes constituent de bons réservoirs pour les fluides. A Hawaî, dans la région de Puna, les américains ont récemment découvert un champ géothermique ; or Hawaï a beaucoup de points communs avec, la Réunion (île volcanique basaltique, avec activité volcanique semi-permanente, etc). 11.2, - Du point de vue énergétique, la Réunion n'est pas dotée de ressources naturelles trop nombreuses, et une grande partie de la production électrique actuelle provient encore de centrales au fuel. L'aménagement hydroélectrique complété par celui de la rivière de l'Est, (en cours), ne couvrira probablement pas les besoins de l'île en électricité au delà de 1983, et il sera nécessaire des 1985 de faire des choix pour d'autres sources d'énergie. El est. donc nécessaire que la géothermie -si elle est exploitable à la Réunion- soit présente à ce prochain rendez-vous, il,'';. - Toutefois, la prospection géothermique de l'île de la Réunion pose des problèmes particuliers : - la très forte pluviosité liée "à la grande perméabilité des laves entraîne d'abondantes circulations a faible profondeur. - la forte, érosion active, qui en résulte entraîne l'existence d'un relief accidenté, posant à la fois des problèmes logistiques et des problèmes techniques pour l'interprétation des données géophysiques. - l'absence de sources thermales de haute température, et le faible débit, des quelques sources ne facilite pas l'emploi des méthodes géochiîBtques» - la nature essentiellement basaltique de l'île fait que les unités géologiques sont d'une grande monotonie. Peu de chance de trouver les bons contrastes réservoir-couverture des champs géothermiques classiques dépeints en fig.1. Fig. 1 Schéma de champ géothermique - les variations lithologiques principales découlent principalement -en dehors des variations magmatiques locales (quelques intrusions de laves différenciées, et niveaux de tufs)- de variations dans le mode de mise en place des laves. Outre les intercalations de coulées scoriacées constituant l'essentiel du flanc des volcans, les formations intrusives -dykes et sills- plus compactes et plus denses abondent dans la partie centrale des édifices et dans les zones du rift, tandis que le soubassement de l'île est fait de brèches et de tufs basaltiques sous-marins. - à ces variations de perméabilité et de porosité primaire se superposent des variations secondaires dues d'une part à l'altération hydrothermale, et d'autre part à la fracturation secondaire. II.4. - Le modèle géologique, qui peut servir de référence aux prospections en cours est donc celui d'une source de chaleur, constituée par une masse magmatique faite de dykes et sills imbriqués, soit dans la zone centrale des volcans, soit dans les zones de rift, surmontée d'un réservoir constitué soit de brèches volcaniques sous-marines, soit de coulées scoriacées; lui-même surmonté d'une zone de plus faible perméabilité, colmatée par dépots hydrothermaux, sur laquelle circulent les nappes superficielles (fig. 2). - 5 - Réservoir Hydrothermal 2000 m Injection de Sills et Dykes, formant Source de Chaleur _1000m _ Niveau de to 012. .1000 "2000 Limite de la Zone Dykes d1 alimentation Hydrothemiale Modèle Fig. 2 pour voicanologique file de la de champ Brèche Volcanique Sous-Marine géothermique Reunion La difficulté de la prospection consiste ä trouver une coïncidence de ces trois paramètres. Il n'est pas en effet évident a prévoir que les intrusions -si elles fournissent une source de chaleur- n'aient pas imperméabilisé les terrains, tandis que l'altération hydrothermale, si elle préserve les réservoirs de fuites trop importantes, risque également de colmater l'ensemble des terrains. Quand aux circulations abondantes d'eau -météoritique ou marine- si elles présentent l'avantage de réalimenter les réservoirs profonds, elles présentent également le danger d'en accélérer le refroidissement.... Les méthodes géologiques et géophysiques que nous mettons en place permettent de s'orienter vers les structures les plus favorables, mais seuls des forages permettront en fin de compte de déterminer si ces structures la sont bien productives, et susceptibles de constituer un objectif géothermique d'intérêt industriel. - 6 - Ill - DEMARCHE SUIVIE AU COURS DES PHASES ANTERIEURES La démarche du prospecteur consiste à rechercher, par études géologiques, l'analyse des eaux et des roches et études géophysiques, des zones ou seraient superposées à la fois une source de chaleur magmatique à une profondeur pas trop grande et une structure favorable à l'existence d'un réservoir géothermique . La source de chaleur peut être mise en évidence par différents critères : 1) l'âge des laves émises au cours de l'histoire passée du volcan, qu'il est nécessaire de dater par méthode radiochronologique (C »RONOLOGIE RELATIVE DES COULEES SUPERFICIELLES DES DERNIERES PHASES ERUPTIVES {MOOOOè •uj Fig. 3 , K/Ar) (fig;3) Chronologie des phas e s érup tives - 7 2) La nature rainéraloglque et chimique des laves» qui permet de déterminer la profondeur à laquelle le magma a stationné et d'estimer la durée de ce s tationnemeut, 3) La nature des altérations et des dépôts hydro thermaux, qui permet de préciser les températures auxquelles les roches ont été portées, 4) La température et la chimie des sources thermales, qui permet de préciser la température, en profondeur et les interactions entre eau et roches qui peuvent s'y produire. 5) Les méthodes gëophysiques, qui permettent de localiser la presence de masses magmatiques lourdes et conductrices en profondeur. Le réservoir potentiel peut être prospecté au moyen de méthodes semblables : 1) L'étude géologique, qui révèle les variations de porosité et de perméabilité des roches des divers horizons géologiques. 2) 1.'étude structurale, qui permet de définir les zones Les plus fracturées, susceptibles de receler une "perméabilité des fractures", les zones d'effondremeut etc. 3) Les analyses gëoehimiques qui permettent de préciser les modes de circulations des eaux en profondeur, leurs interactions avec les eaux de surface etc. 4) Les méthodes gëophysiques, qui permettent de localiser les formations les plus conductrices, donc riches en eau, ehaute et/ou minéralisée. Ces démarches ont été appliquées au cours des phases exploratoires au cours desquelles l'ensemble de l'île a été à nouveau étudie dans les perspectives énoncées ci-dessus au moyen des 'méthodes géologiques, géochiraiques et gëophysiques. IV - PRINCIPAUX RLSULTATS Di-S PHASES EXPLORATOIRE. : géoioQÎe - géophysique Au cours de deux années d'études géothermiques, les travaux suivants ont ete réalisés : 1 - CbOLOGjjl - levés géologiques de terrain dans l'ensemble de l'île ; cartographie détaillée de certaines zones d'intérêt, - études volcanologiques : mise en évidence d'une caldera, de zones de rift ou p í ton de s Ne í ge s. - étude structurale de toutes les intrusions magmatiques (dykes et sills). Analyses quantitatives dans la zone centrale et les zones de ri.ft. - échantillonnage et analyse des minéraux d'altération hydrothermale. Interprétation en zones de temperature. 2 - GLOCHli-'IL analyses de l'ensemble des sources thermales de l'île, étude des géothermomètres, des éléments fuite. - récilisation de 400 mesures gravimetriques nouvelles, et compilation de ces mesures et de 200 autres disponibles par ailleurs. - réalisation de plus de 150 mesures électriques par dispositifs "rectangle" avec lignes d'injection de 6 000 mètres, et de 5 sondages électriques Schlumburger grandes lignes. ~ exécution de 200 sondages magnétotellurique-rapide permettant de sonder les terrains dans les premiers mille mètres. - exécution de 32 sondages magnétotellurique-basses fréquences, harmonique. - exécution de. 8 km de. profils par polarisation spontannée. L'ens^emb^l^ des travaux a ctë synthétisé et a mené aux conclusions suivantes : ~ Deux types principaux de source de chaleur potentielles sont rais en évidence : Fig. 4 Principales zones d'intérêt géothermique TOPOGRAPHIE - 9 - les zones de forme circulaire correspondant aux volcans centraux du piton des Neiges (région des cirques) et de la Fournaise. - les axes volcaniques récents, linéaires, avoisinant le volcan de la Fournaise : axe Soufrière - Fournaise (région de la plaine de Scafres, plaine des Palmistes), zone active N.E., zone active S.E. - Des réservoirs peuvent exister dans les différentes zones, car elles sont toutes formées de roches volcaniques plus ou moins fracturées. La région du volcan de la Fournaise a été toutefois éliminée compte tenu de l'absence possible de réservoir géothermal (comme dans la partie supérieure du volcan de Hawaï) et du risque volcanique élevé, qui compromettrait toute l'installation industrielle. - Quatre zones d'intérêt géothermique ont été définies et étudiées en détail (fig. A) : 1 - la région centrale des cirques (Cilaos, Salazie) 2 - la région de la plaine des palmistes 3 - la région de Sainte Rose - Grand Brûlé 4 - la région Sud Fournaise. A) La région centrale des cirques Cilaos, Salazie (î), où l'on observe ; Â.l. - En Géologie - une activité volcanique très récente (moins de 30.000 ans) faisant suite à une activité antérieure intense, gage d'une pérennité de la source de chaleur. Cette activité se localise dans la zone centrale (piton des Neiges), où une caldera est mise en évidence (fig. 5 ) . PITON DE U. SE 1 ks Ocáan Índice Coupe de la caldera du Piton des Neiges et du Piton de la Fournaise ••' • • * ' Fig. 6 GRAVIMETRIE REUNION ANOMALIE DE BOUGUER Ó • 2.67 x\\ yfrvg; It jo»im*sJ - 10 - - des laves évoluées (trachytes, comandites) ayant constitué des phases explosives (ponces, tufs soudés), gages d'un stationneraent prolongé de ces laves à faible profondeur (quelques kilomètres). - une quantité importante de matériel intrusif, constituant des dykes ce des sills concencrés dans la zone centrale du volcan, indicateurs d'une source de chaleur superficielle abondante. Jusqu'à 80 a 100 % de matériel intrusif s'observe dans la zone? centrale du 'volcan, sous 1 500 m «Je couverture aujourd'hui ërodee » - des zones d'altération (dépôts de. zeolites), marquant des isothermes anciens ayant atteint plus de 300°C dans la région centrale soit sous moins de 1 500 m de couverture (paléo-gradients de. l'ordre de 20° par 100 mètres d'âge relativement récent de l'ordre de quelques dizaines de milliers d'années). T.e calcul montre qu'avec la vitesse d'érosion observée aujourd'hui, If. gradient actuel doit être égal ou supérieur à ce paJéogradient dans cette région. - des sources thetrraominérales associées aux intrusions récentes, et dont La chimie traduit un cheminement lent et laborieux, donc un niveau Imperméabilisé par dépôts hydro thermaux. A , 2, - En ^>éo - une forte anomalie de Bouguer positive, traduisant l'existence d'intrusions magmatiques lourdes sous la zone centrale du volcan du piton des Neiges (fig. 6) . - la présence de terrains superficiels peu épais (quelques centaines de mètres) et relativement peu résistants surmontant des terrains très conducteurs, traduisant la présence probable de fluides minéralisés et chauds (?) (fig. 7 ) . La cote de l'interface résistant/conducteur est au-dessus de la mer (+ 700 m ) . B) La région de la plaine des Palmistes (2) B. - cette partie du flanc N.E. du volcan du piton des Neiges a été affectée par une tectonique et une érosion récentes, puis a été le siege d'un re couvrement par coulées de laves issues de l'axe volcanique récent Fournaise Neige (fig. 8 ) . Sa ST DENIS STE Fig. 7 MARIE yAGNETCTELLURiQUE HAU Î ES -FCQLILNCES ZONE DES CIRQUES RESISTANT I XX ! CONDUCTEUR YY NIVEAU DE LA MER i y ECHELLE 2 3 S 9 6 ZONE BELOUVEPLAINE DES PALMISTES PLAINE DES PALMISTES I 10 »m reí du Bélaurc-^ ) / ^ / CARTE VOLCANOLOGIQUE ET DES CENTRES ° ' - W V D1 EMISSION RECENTS DE LA ' ' : ^" "^ PLAINE DES PALMISTES ET SES BORDURES [ •') Ctntre d émission ^-^ Fissurt «mlstlv« Effondrtment Coulie d« lav« tt tent d'4coul«m«nt Fig. 8 (t Fig. Fig. 10 10 bis LA PLAINE TOPOGRAPHIE DES PALMISTES ET IMPLANTATION Coupe résistivité électrique -gravimétrie, magnétotelluriqueà travers la plaine des Palmistes - II - cette région est située à proximité du piton de la Fournaise, et au contact de l'axe volcanique récent Fournaise - Neige, donc au voisinage de sources de chaleurs potentielles. - la source thermale du Bras Cabot est parmi les plus riches en silice, compte tenu de la température de la source, et indique des températures d'équilibre profond dépassant I00°C. B.2. - En Géophysique - un axe gravimétrique lourd traverse la zone de la plaine des palmistes, selon la direction N.W. parallèle aux dykes et zones d'émissions observées en surface le long de l'axe Fournaise - Neiges (fig. 9 ) . Fig. 9 LA PLAINE GRAVIMETRIE DES PALMISTES ANOMALIE DE BOUGUER RESIDUELLE - les données électriques indiquent la présence de terrains très conducteurs, sous des terrains existants d'épaisseur variable. Des zones de remontée des terrains conducteurs s'observent dans la partie Sud Ouest de la plaine au flanc de l'axe lourd (fig. 10 et 10 bis). Fig. 11 STRUCTURE DU MASSIF DU PITON DE LA FOURNAISE d'ef ronrtrPf*?"t Centres 6runtHs ct fissures Z o n e s d(? V Ç - les profils de poJarisatiori spontanné.e indiquent des anomalies cor™ rélables avec les precedentes. C) La région côlière Sainte-Rosa - Grand-Brûlé (3) - cette zone a été initialement sélectionnée pour son analogie avec celle de Puna, à Hawaï, où un forage géothermique productif a été réalisé. Les formations volcaniques sous marines constituent en effet des brèches de grandes porosité et perméabilité tandis que l'axe du rift fournit La source de chaleur- - du point de vue géologique, on observe bien un axe volcanique actif, de direction N.E. (fig. 11) alimentant plusieurs éruptions récentes dont deux historiques. - du point de vue géophysique, cette zone est marquee par un fort gradient dans les anomalies de Bouguer, traduisant une situation tectonique instable au voisinage d'une niasse magmatique lourde située: eu mer, au large, de grand Brûlé. - l'interface résistant superficiel -conducteur profond se trouve systématiquement sous le niveau de la mer à des cotes variables de -400 à -900 tn (fig. 12). D) La région Sud Fournaise (4) Négligée dans un premier temps, cette zone est apparue au cours de la dernière phase de prospection comme n'étant pas ä négliger : elle se situe sur le flanc du piton de la. Fournaise et constitue la zone se rapprochant le plus près, par érosion du centre volcanique accif. (fig- 4 ) . Du point de vue géologique, la zëoiitisation y affecte des laves d'âge très récent. La géophysique indique une anomalie de Bouguer positive, et la présence de terrains profonds de très forte conductivité électrique. Fig. 12 ST HAU Tí"-': DF. LA Mí;^ Fí L" S • ' -. T V ; "* E f0 Région cotíère C h rr; \ Saínte-Rose - Grand-Brûlé rí * 1 I "î Pi_AINE DES PALMISTES -1 if ff :: 20ME NORD-FOURNAISE J! ' 4^ \ it i ZONE EST-FOURNAISE i Í ZONE CENTRE-FOURNAISE \ 114 ZONE SUD-FOURNAISE i i .. - 1 -4- g ST PHILIPPE / • - ECHELLE |ST JOSEPH """ i, „J "™" V -C Sous les quatre zones favorables retenues on peut espérer qu'il existe des remontées magmatiques entraînant des effets thermiques qui peuvent atteindre des couches géologiques accessibles par forage. Les anomalies géophysiques de conductivité d'origine profonde qui ont été détectées peuvent correspondre à des pièges géothermiques, mais également avoir une origine liée à d'autres facteurs, tels une porosité élevée, ou une circulation d'eau de mer froide, il convient donc de contrôler que les anomalies diverses se superposent. bien à la présence d'un flux de chaleur anormal. C'est pourquoi des mesures de flux et de gradient doivent être réalisées sur les secteurs actuellement considérés comme potentiellement favorables en raison des anomalies observées. Nous proposons donc l'éxecution en première priorité d'un programme de forages de 200 à 300 m dans le cirque de Salazie (région de Roche Plate), dans la Plaine des Palmistes, la région de Grand Brûlé - Sainte Rose et du Sud de la Fournaise (Saint Philippe). une fois l'intérêt thermique d'un secteur confirmé par les mesures dans les sondages, le repérage extrêmement serré des zones de circulation profonde des fluides devra être effectué. En effet, les pians de faille sont généralement curvilignes, ce qui peut les mener à s'infléchir en profondeur. L"exemple de la Plaine des Palmistes où les méthodes électriques et magnètoteiluriques ont montré l'alternance complexe de zones conductrices et résistantes, est à ce sujet frappant quant à la complexité de détail des anomalies profondes. Nous proposons donc de réaliser des levés à mailiage serré sur les autres zones anomaliques : Grand Pays, Salazie et Cilaos, et de compléter éventuellement le mailiage de la Plaine des Palmistas, dès que l'intérêt d'une ou de plusieurs de ces régions sera confirmé en forage. - 14 - B I B L I O G R A P H I E BILLARD G. 1972 RODDIER A. 1975 Carte géologique à 1/50 000 de l'Ile de La Réunion. Notice explicative Les sources thermonimerales de Cialos, Département de La Réunion. Trav. Publics Fr. 109, n° 1005, p 13-26. BILLARD G. Analyse de thermographies de l'Ile de La Réunion WEECKSTEEN G. pour recherches d'anomalies géothermiques. 1976 VARET J. Rapport BRGM 76 REU 07. Etude du potentiel et développement des ressources 1977 de 1'Ile de La réunion. Rapport BRGM 77 SGN 163 GTH. LOPOUKHINE M. Evaluation du potentiel géothermique de l'Ile de STIELTJES L. La Réunion. 1ère phase exploratoire : géologie et 1978 géochimie des eaux. Rapport BRGM 78 SGN 467 GTH. GERARD A. 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