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b r è v e4
.On pourrait sauver
onze millions d’enfants
par an
Onze millions d’enfants,
dont huit millions
de nourrissons, meurent
chaque année de maladies
faciles à éviter ou à traiter.
Le Fonds des Nations unies
pour l’enfance (Unicef)
et l’Organisation mondiale
de la santé (OMS)ont lancé
une campagne mondiale
pour diminuer
cette hécatombe.
La pneumonie, la diarrhée,
le paludisme, la rougeole,
le sida et la malnutrition
sont les causes de mortalité
les plus fréquentes, ont
souligné l’Unicef et l’OMS.
Selon elles, 60 % de tous
les décès d’enfants sont liés
à la malnutrition.
Les agences de l’ONU ont
édité une série de recom-
mandations simples,
“Savoir pour sauver”,
sur la maternité sans
risques, l’allaitement
maternel, le développement
de l’enfant, les maladies les
plus fréquentes. L’objectif
est de donner aux familles
les moyens de se prendre
en charge.
L’Unicef souligne qu’on
peut traiter la pneumonie
avec des antibiotiques à bon
marché, la diarrhée avec des
sels de réhydratation orale
pour un coût modique
de 0,40 euro par traitement.
On peut éviter la rougeole
grâce à un vaccin qui
revient à 0,30 euro la dose.
Si tous les enfants de moins
d’un an étaient vaccinés
contre la rougeole, plus
de 600 0 0 0 décès pourraient
être évités dans le monde.
Moyennant la prophylaxie
contre le paludisme, des
moustiquaires imprégnées
d’insecticide et la mise à
disposition d’un traitement
à domicile, on pourrait
sauver les 900 0 0 0 e n f a n t s
qui succombent chaque
année au paludisme.
I N F O T R A I T E M E N T S N ° 1 0 0 M A I 2 0 0 2
1. .h t t p : / / w w w . t h o r n e . c o m / a l t
m e d r e v / . f u l l t e x t / h i v 4 - 6 . h t m l
.h t t p : / / w w w . t h o r n e . c o m /
a l t m e d r e v / . f u l l t e x t / 5 - 1 . h t m l
.h t t p : / / w w w . t h o r n e . c o m / a l t
m e d r e v / . f u l l t e x t / 5 / 4 / 2 9 0 . h t m l
vitamine. La vitamine B12 et les fo-
lates sont tous deux impliqués dans
la production de matériel génétique.
Les manques en vitamine B6 peuvent
survenir suite à l’administration de
certains médicaments, tel que l’iso-
niazide (pour la tuberculose). Elle
semble affecter la fonctionnalité des
lymphocytes T et la capacité des cel-
lules NK à détruire les agents infec-
tieux chez les séropositifs au VIH. Les
carences en vitamine B6 ont aussi été
associées à un risque accru de cer-
tains cancers.
La vitamine E joue un rôle clé en
tant qu’antioxydant dans les mem-
branes cellulaires. Cela lui vaut d’être
considérée comme un nutriment
“antiviral”, même s’il s’agit d’un ré-
sultat in vitro, et non clinique. L’ap-
port combiné en vitamines E et A
chez les animaux a démontré une
amélioration de la fonction des neu-
t r o p h i l e s ( 9 ) à détruire les agents infec-
tieux. Le déficit en vitamine E est ra-
rement constaté, bien que des
concentrations sanguines basses
aient été observées chez des per-
sonnes vivant avec le VIH.
Minéraux et immunité
Les résultats d’études concernant
les oligo-éléments dans l’infection à
VIH sont souvent contradictoires.
Parmi elles, certaines constatent
que le zinc, le sélénium et le magné-
sium sont diminués. On a même
montré qu’une faible baisse du zinc
pouvait réduire la production et l’ac-
tivité du thymus( 1 0 ), entraîner une
baisse des CD4, nuire à la fonction
des cellules T, des cellules NK et des
neutrophiles, accentuer la mort des
cellules, détériorer la capacité des cel-
lules à tuer les agents infectieux, et
gêner la production de cytokines.
Une augmentation des cellules im-
munitaires a été observée lors de la
supplémentation par le zinc et par la
vitamine A. Cependant, celle-ci est
controversée, puisque le niveau
sanguin de zinc chez une personne
infectée ne reflète pas de façon pré-
cise la quantité globale de celui-ci
stockée dans l’organisme. En outre, à
cause des interactions complexes
entre les nutriments dans l’orga-
nisme, la consommation excessive
de zinc peut interférer avec l’ab-
sorption de cuivre.
Le rôle du magnésium dans le sys-
tème immunitaire est loin d’être
c l a i r ; cependant, des niveaux de ma-
gnésium bas sont fréquemment re-
trouvés chez les séropositifs au VIH.
La complémentation par le fer n’est
pas recommandée chez les per-
sonnes présentant une pathologie vi-
rale (VIH, virus de l’hépatite C)
puisqu’elle favorise la prolifération
de nombreux agents infectieux.
Le sélénium est un antioxydant cel-
lulaire important. La déficience en sé-
lénium permet la prolifération de
nombreux virus. Chez l’animal, un
déficit en sélénium et en cuivre ou
en fer diminue la fonctionnalité des
neutrophiles et l’élimination des
agents infectieux. L’apport en sélé-
nium pourrait s’avérer protecteur
contre les pathologies cancéreuses.
La supplémentation en sélénium blo-
querait la réplication virale de VIH
dans les lymphocytes T et diminue-
rait la production des cytokines pro-
i n flammatoires. Certaines études ont
évoqué un lien entre la déficience en
sélénium et la progression de l’in-
fection à VIH, plus que pour tout
autre nutriment.
Autres substances nutritives
et immunité
Certains acides gras( 1 1 ) (oméga 3 ou
n-3), normalement trouvés dans des
huiles de poisson, ont un effet sur la
fonction immunitaire, particulière-
ment deux acides gras, l’EPA (acide
eicosapentanoïque) et le DHA
(acide docosahexanoïque), qui dimi-
nuent l’inflammation en modulant la
production des cytokines par les lym-
phocytes T. L’acide alpha-lipoique,
un antioxydant qui a été beaucoup
étudié dans l’infection à VIH,
semble être capable de régénérer les
vitamines C et E, augmentant leur
effet antioxydant. Des acides aminés,
particulièrement la glutamine et
l’arginine, jouent un rôle important
dans l’immunité. La glutamine est
impliquée dans la structure de la
paroi intestinale, et, par là, empêche
la migration des organismes infec-
tieux dans le courant sanguin. L’ar-
ginine contribue à la production
d’oxyde nitrique, jouant un rôle dans
l’élimination des agents infectieux.
C o n c l u s i o n
Les relations innombrables et com-
plexes entre l’alimentation, les nu-
triments spécifiques et le système
immunitaire sont un champ inté-
ressant d’étude dans le domaine de
la recherche biomédicale. Les per-
sonnes ayant une bonne alimenta-
tion seront mieux préparées immu-
nologiquement pour se battre contre
les micro-organismes. Plusieurs mi-
crosubstances nutritives ont des
rôles significatifs dans les fonctions
du système immunitaire. Il est clair
que maintenir un bon statut nutri-
tionnel et une réserve adéquate de
micronutriments dans l’organisme
permet une réponse immunitaire
efficace aux infections opportu-
nistes. Cependant, la recherche doit
encore identifier des recommanda-
tions spécifiques pour les per-
sonnes infectées. En attendant, un
régime bien équilibré et diversifié,
incluant toutes les vitamines et les
minéraux, semble être le meilleur
conseil à l’heure actuelle.
Jennifer Muir Bowers
Copyright © 2002-ARIA Update.
Vol. 11 No. 2 spring 2002,
published by AIDS Community
Research Initiative of America
(ACRIA). Reproduced
with permission.
Traduction et adaptation :
Eugène Rayess
et Marek Korzec.
responsable de la cohésion des tissus.
7 .P h a g o c y t o s e . Capture, ingestion et destruction
par une cellule de particules ou d’autres cellules.
8 .Cellule ou lymphocyte NK (Naturel Killer).Cellule lymphoïde
dépourvue de compétence immunitaire.
9 .N e u t r o p h i l e s . Variété de polynucléaires à noyau très irrégu-
lier, capables de phagocytose( 7 ) et jouant donc un rôle
important dans la lutte contre les infections bactériennes.
1 0 .T h y m u s .Petite glande située dans le thorax,
devant la trachée, et dont la fonction est de produire
des lymphocytes T.
1 1 .Acide gras.Acide organique que l’on rencontre
dans les lipides sous forme d’esters du glycérol
ou triglycérides.
Un régime bien équilibré et diversifié,
incluant toutes les vitamines et
les minéraux, semble être le meilleur
conseil à l’heure actuelle.