Chapitre 15
Applications de l’électrolyse
R´ R´ ´
Électrolyse L’électrolyse est la transformation électro-
chimique forcée qui se produit lorsqu’un géné-
rateur externe débite un courant dans une cuve
contenant un électrolyte et deux électrodes : la
cathode où se produit la réduction et l’anode où
se produit une oxydation.
Le Faraday Le Faraday est la charge d’une mole d’él-
ectrons :
1F=NA· |−e|=9,65·104C.mol−1
Quantité d’électricité La quantité d’électricité Qqui
a circulé pendant la durée ∆tde l’électrolyse est
reliée à l’intensité Idu courant continu débité par
l’alimentation et à la quantité de matière d’élec-
trons échangés n(e−) :
Q=I·∆t=n(e−)· F
Protection de l’acier On dépose sur une pièce d’acier
à protéger un métal M (étain, zinc comme lors
du TP no18, or, nickel, chrome, argent). La pièce
à protéger sert de cathode. L’électrolyte est une
solution d’ions Mn+du métal M à déposer. La
demi-équation de la réduction ayant lieu à la ca-
thode est :
Mn+
(aq) +n e−=M(s)
Production de l’aluminium Cette application, parti-
culièrement importante, est tombée au bac natio-
nal en 2005. Elle se décompose en deux étapes :
1. purification de la bauxite, minerai d’alu-
minium, pour obtenir de l’alumine
Aℓ2O3(s) pure ;
2. électrolyse de l’alumine en aluminium Aℓ(s).
Anode soluble Ce moyen d’affinage électrolytique
(ou purification d’un métal par électrolyse) est
aussi particulièrement important.
M ´
Électrolyse
Anode
Cathode
Protection des métaux
Anode soluble
Affinage électrolytique
E
Données : couples oxydant-réducteur utiles pour
les exercices : (Aℓ3+/Aℓ) ; (O2/O2−) ; (H+/H2) ;
(O2/H2O) ; (Cu2+/Cu) ; (Ni2+/Ni) ; (Fe2+/Fe) ;
(Au3+/Au) ; (Ag+/Ag) ; (Zn2+/Zn).
15.1 Électrolyse de l’alumine
L’alumine est un composé solide ionique formé d’ions
aluminium (III) Aℓ3+et d’ions oxyde O2−. Sa tempéra-
ture de fusion est très élevée (2 040oC). L’addition de
cryolithe (Na2AℓF6) à l’alumine abaisse la température
de fusion du mélange à 950oC. Ce mélange constitue
l’électrolyte qui, du point de vue de l’électrolyse, est
modélisé par (2 Aℓ3++3 O2−).
Les anode et cathode de l’électrolyseur sont en car-
bone, soumises à une tension de 4 V. L’intensité du
courant peut atteindre 300 kA, maintenant ainsi le mé-
lange en fusion à 950oC.
L’aluminium obtenu est liquide Aℓ(ℓ).
a. Quel est l’intérêt d’utiliser des électrodes en car-
bone ?
b. Quel effet explique que le mélange alumine +cryo-
lithe soit maintenu à sa température de fusion de
950oC, sans chauffage extérieur ?
c. Écrire les demi-équations des réactions ayant lieu
à l’anode et à la cathode, et en déduire l’équation
globale de transformation de l’alumine.
d. Calculer la puissance puis l’énergie consommée par
l’électrolyseur :
P´eℓ=UI et E´eℓ=P´eℓ·∆t
pour produire une tonne d’aluminium.
15.2 Anodisation de l’aluminium
L’aluminium présente à sa surface une mince couche
d’alumine qui le protège de l’oxydation (passivation).
Mais cette couche très fine est insuffisante à protéger
totalement le métal, on augmente donc son épaisseur
par une électrolyse appelée anodisation :
– la cathode, en plomb, est inerte ;
– l’anode est la pièce d’aluminium à anodiser ;
– l’électrolyte est une solution d’acide sulfurique ;
À la cathode, on observe un dégagement gazeux de
dihydrogène.
À l’anode, l’aluminium est transformé en ion alumi-
nium (III) Aℓ3+(aq), qui réagit avec l’eau pour donner
l’alumine selon la réaction d’équation :
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