électrolyse, réaction d’oxydoréduction provoquée par l’application d’un courant électrique, se produisant dans le sens inverse de la réaction spontanée observée entre deux couples rédox mis en présence.
Les réactions électrolytiques sont connues depuis le début du XIXe siècle. C’est grâce notamment à Michael Faraday, Alessandro Volta et Hermann Kolbe que se développent les électrolyses et la compréhension de cette transformation d’énergie
électrique en énergie chimique par la réaction rédox (voir électrochimie). Les exemples de préparations industrielles de métaux commencent avec l’avènement de la « houille blanche » dans les Alpes, à savoir l’hydroélectricité développée par Aristide
Bergès dès le milieu du XIXe siècle. La préparation de l’aluminium par électrolyse ignée de l’alumine, en présence de fluorure de calcium (CaF2) et de cryolite (Na3AlF6) jouant le rôle de fondants, est mise au point indépendamment en 1886 par les
chimistes Charles Hall (États-Unis) et Paul Héroult (France) — les électrodes étant constituées par de l’acier et du graphite pour la cathode (électrode négative) et du graphite seul pour l’anode (électrode positive).
PRINCIPE DE L’ÉLECTROLYSE
La réaction d’oxydoréduction ayant lieu dans la cellule d’électrolyse est endoénergétique (c’est-à-dire qu’elle absorbe de l’énergie) et nécessite donc l’utilisation d’un générateur de courant électrique. L’électrolyse est localisée à la surface des
électrodes : à l’anode se produit l’oxydation du réducteur le plus fort présent dans la solution ; à la cathode se produit la réduction de l’oxydant le plus fort présent dans la solution.
En fonction de la composition de la solution à électrolyser, on observera au voisinage de l’anode soit l’oxydation des anions de l’électrolyte, soit l’oxydation de l’anode elle-même, soit encore l’oxydation des molécules d’eau ou du solvant si on est en
milieu non aqueux. Parallèlement, on observera au voisinage de la cathode soit la réduction des cations de l’électrolyte, soit la réduction des molécules d’eau ou du solvant si on est en milieu non aqueux.
Il faut se garder néanmoins de faire une généralisation : il arrive que des anions soient électroréductibles (comme le ferrocyanure, l’iodate ou le persulfate) ; de même, certains cations sont électro-oxydables (comme les ions de thallium ou de
chrome).
Les lois de l’électrolyse ont été énoncées par Michael Faraday en 1833.
1ère loi : la quantité d’électrons mise en jeu à l’anode est rigoureusement la même que celle mise en jeu à la cathode.
2e loi : la quantité de matière d’une substance formée ou consommée respectivement par la réduction à la cathode ou par l’oxydation à l’anode est proportionnelle à la quantité d’électricité qui a traversé la cellule électrolytique au cours de la réaction.
Cette proportionnalité, démontrée par Faraday au XIXe siècle, est énoncée alors sous forme de loi entre la quantité d’électricité Q (exprimée en coulombs) et la différence de potentiel aux électrodes ΔE, soit : Q = - nFΔE (où n est le nombre d’électrons
échangés et F la constante de Faraday égale à 96 500 coulombs par mole d’électrons).
APPLICATIONS DE L’ÉLECTROLYSE
Les applications de l’électrolyse sont nombreuses et touchent de nombreux domaines compte tenu de la grande pureté des composés obtenus et de la simplicité de mise en œuvre. Cependant, l’électrolyse reste une technique onéreuse que l’industrie
utilise quand les autres techniques sont trop peu sélectives, trop difficiles à développer, trop dangereuses ou quand la séparation et la purification des différents composés est trop complexe. Les entreprises qui développent l’électrolyse à l’échelle
industrielle se sont implantées dans les zones où le courant électrique n’est pas trop difficile à obtenir, comme les vallées alpines en France.
L’électrolyse est très utilisée dans l’élaboration de matériaux, où elle permet de fabriquer des alliages (cobalt-nickel, cobalt-tungstène, cuivre-étain, etc.) et de préparer des métaux purs (comme l’aluminium). De même, de nombreuses poudres sont
élaborées par électrolyse (poudres métalliques de cuivre, béryllium, manganèse, tantane, titane, etc.), ainsi que des métaux alcalins et des composés inorganiques (chlorates, bromates, oxydes de manganèse, dihydrogène, dioxygène, etc.).
L’électrolyse constitue également une réaction de choix pour la purification des métaux, notamment par les techniques dites d’anodes solubles, qui permettent d’obtenir, à des degrés de pureté élevée, l’argent, l’or, le cadmium, le titane (très utilisé
dans l’aéronautique), l’indium, le zirconium (utilisé dans les technologies nucléaires), etc.
Le procédé d’anode soluble permet la purification par oxydation de l’anode : par exemple, une anode constituée de cuivre impur baigne dans une solution d’ions cuivriques ; en imposant un potentiel suffisant, le cuivre s’oxyde en ions cuivriques qui
sont réduits à leur tour en cuivre pur à 99,99 p. 100 ; puis, ce cuivre extrêmement pur se dépose sur la cathode elle-même en cuivre.
Par ailleurs, ces techniques électrolytiques sont encore utilisées pour concentrer et séparer des métaux dans des mélanges d’ions.