Corrigé 21
Applications de l’électrolyse
E
21.1 Électrolyse de l’alumine
a. Les électrodes de carbone sont inertes, elles ne par-
ticipent pas à la réaction. De plus, elles conduisent
très bien le courant.
b. C’est l’effet Joule, dû au passage du courant dans
l’électrolyte, qui présente une résistance électrique
non nulle, qui explique le fort échauffement de
l’électrolyte, apte à le maintenir en fusion.
c. Espèces chimiques présentes : Aℓ3+, O2−.
Couples en jeux (cf données) : (Aℓ3+/Aℓ) ;
(O2/O2−).
Oxydation à l’anode :
2 O2−=O2(g) +4 e−
Réduction à la cathode :
Aℓ3++3 e−=Aℓ(ℓ)
Trois fois la première plus quatre fois la seconde :
4 Aℓ3++6 O2−→4 Aℓ(ℓ)+3 O2(g)
Si on prends l’alumine en fusion comme réactif de
départ :
2 Aℓ2O3(ℓ)→4 Aℓ(ℓ)+3 O2(g)
En pratique, l’aluminium liquide, plus dense que
l’alumine, coule au fond de l’électrolyseur, et le di-
oxygène se dégage en grosses bulles à la surface,
évitant que les deux produits se rencontrent et ne
donnent immédiatement lieu à la réaction inverse,
spontanée (ce qui ne manquerait pas de faire ex-
ploser l’usine au passage, car cette réaction serait
explosive à une telle température).
d. Puissance consommée :
P´eℓ=UI =4×300·103=1,2 MW
Lors de la réaction précédente, il se forme 4 moles
d’aluminium pour n(e−)=12 moles d’électrons
échangés. On en déduit la durée de fonctionnement
de l’électrolyseur :
I·∆t=n(e−)· F ⇔ ∆t=n(e−)F
I
Application numérique :
∆t=12 ×96 500
300·103=3,86 s
On en déduit l’énergie électrique consommée :
E´eℓ=P´eℓ·∆t=1,2·106×3,86 =4,6 MJ
L’aluminium est très onéreux car il nécessite une
grande quantité d’énergie pour sa fabrication.
21.2 No2 p. 166 : Anodisation de l’aluminium
1. Espèces chimiques présentes : Aℓ(s) , puisque la
mince couche d’alumine a été initialement dissoute
par l’acide sulfurique de l’électrolyte (voir don-
nées) ; H2O(ℓ); H+(aq) ; SO2−
4(aq).
Couples en jeux : (Aℓ3+/Aℓ) ; (O2/H2O) ; (H+/H2).
Réduction à la cathode :
2 H+(aq) +2 e−=H2(g)
Oxydations à l’anode :
2 H2O(ℓ)=O2(g) +4 H+(aq) +4 e−
Aℓ(s) =Aℓ3+(aq) +3 e−
Rien n’est dit sur l’oxydation de l’eau à l’anode, on
suppose que la tension appliquée à l’électrolyseur
est suffisamment faible pour l’éviter. Idem en ce
qui concerne les ions sulfate, en l’absence de couple
donnés on les ignore.
2. Bilan de l’électrolyse :
2 Aℓ(s) +6 H+(aq) →2 Aℓ3+(aq) +3 H2(g)
3. L’alumine est un (piètre) isolant électrique. Pour
cette raison, il est essentiel d’éliminer cette première
fine couche avant d’en créer une seconde bien plus
épaisse.
4. Si le milieu n’était pas acide, l’anodisation n’aurait
pas lieu, car la réaction d’électrolyse consomme des
ions oxonium H3O+(aq).
5. C’est l’aluminium de l’anode qui est utilisé pour for-
mer l’alumine, on ne peut donc pas considérer qu’il
s’agit d’un dépôt comme lors d’un étamage ou d’un
zingage. C’est la corrosion profonde de l’aluminium
qui assure la formation de la précieuse couche anti-
corrosion !
6. Lors de la formation de x=2 moles d’alumine,
sont consommés n(e−)=6 moles d’électron, donc le
triple.
La quantité de charge nécessaire à l’anodisation
dont il est question ici vaut :
Q=I·∆t=n(e−)· F ⇔ n(e−)=I·∆t
F
Application numérique :
⇒n(Aℓ2O3)=30,35 ×10 ×60
96 500 =6,5·10−3mol
Masse d’alumine correspondante :
m(Aℓ2O3)=n(Aℓ2O3)·M(Aℓ2O3)
⇒m(Aℓ2O3)=6,5·10−3×102,0=0,67 g
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