§1. Théorème d'Auslander-Brumer-Faddeev Objekttyp: Chapter Zeitschrift: L'Enseignement Mathématique Band (Jahr): 30 (1984) Heft 1-2: L'ENSEIGNEMENT MATHÉMATIQUE PDF erstellt am: 25.05.2017 Nutzungsbedingungen Die ETH-Bibliothek ist Anbieterin der digitalisierten Zeitschriften. Sie besitzt keine Urheberrechte an den Inhalten der Zeitschriften. Die Rechte liegen in der Regel bei den Herausgebern. Die auf der Plattform e-periodica veröffentlichten Dokumente stehen für nicht-kommerzielle Zwecke in Lehre und Forschung sowie für die private Nutzung frei zur Verfügung. Einzelne Dateien oder Ausdrucke aus diesem Angebot können zusammen mit diesen Nutzungsbedingungen und den korrekten Herkunftsbezeichnungen weitergegeben werden. Das Veröffentlichen von Bildern in Print- und Online-Publikationen ist nur mit vorheriger Genehmigung der Rechteinhaber erlaubt. 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Les deux premiers paragraphes sont consacrés aux rappels du théorème d'Auslander-Brumer-Faddeev (qui fournit la décomposition de B^C^ ,'..., t n )) en somme directe) et de la normalisation en géométrie algébrique. Dans les paragraphes 3 et 4, on dérive la suite exacte qui détermine le groupe %(K). i<n.On On en tire au paragraphe 5 un procédé pour construire « explicitement » des algèbres simples, puis on termine en établissant au paragraphe 6 la formule finale pour Bt(C(t 1 , ..., t n j) et en montrant que ce groupe est divisible. Je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont aidé à accomplir ce travail, notamment M. Kervaire qui m'en a suggéré le thème. §1. Théorème d'Auslander-Brumer-Faddeev Ce théorème calcule la structure du groupe de Brauer d'un corps de fractions rationnelles à une variable sur un corps quelconque. En se res treignantà la caractéristique zéro pour simplifier, on va rappeler (d'après [7]) comment il découle d'un résultat classique de Tsen. Si K est un corps, on notera K' son groupe multiplicatif, 0>(K) l'en sembledes polynômes en T unitaires irréductibles à coefficients dans K et si fe&(K), K sera l'extension K[T]/(/(T)) de K. Si K est une clôture f algébrique de K, on considérera le groupe x^K) des homomorphismes Gal(K/K) -? Q/Z d'ordre fini (le groupe des homomorphismes continus pour les topologies discrète de Q/Z et naturelle de Ga\(K/K)). Comme Q/Z est abélien, si K est une autre clôture algébrique de K, %k(K) est canoniquement isomorphe à x#(^) et sera note simplement %{K). Théorème 1.1 (Auslander-Brumer [I], Faddeev [6]). Soit K un corps de caractéristique zéro. On a un isomorphisme naturel Démonstration. Tout repose sur l'interprétation du groupe de Brauer Pour cette interprétation, ainsi pourra se reporter à [14]. comme groupe de cohomologie galoisienne. que pour la notion de produit croisé, on Construction de V isomorphisme : Fixons une clôture algébrique K de K. Par le théorème de Tsen [14, Chap. 19, § 4], Br(K(tj) = 0 et donc 1) (1) où G : Si = Gal(X(0/ s'identifie à Gal(X/K). l'on écrit additivement le groupe K(t)\ la factorisation des fractions rationnelles s'exprime comme K(t)' = X' ® {®^ ek Z(t-^)}. On peut en déduire une décomposition de K(t) ' comme G-module. En effet, l'orbite par G de t e K étant l'ensemble des racines du polynôme minimal de £ sur K, on a (2) / t? f où £y eK est une racine de et #(£/) le ZG-module engendré par En substituant (2) dans (1) et en utilisant H 2 (G, K') ~ Br(K), on obtient . (3) / Le choix de la racine <^ de fournit un plongement de K dans X, sorte que le stabilisateur de 4/ est G := Ga\(K/K ) et que #(£,/) est isomorphe au G-module Z[G/G X ] sur les classes à gauche de G modulo G Considérons le Gj-module trivial Z. On peut munir Hom G/ (ZG, Z) d'une structure de G-module par (g (p) (x) = (p(xg) pour cp e Hom G/ (ZG, Z), g e G et x p ZG. f de f f f f ? Comme l'indice de G morphisme de G-modules f dans G est fini (égal à où e G/G est la classe de f [19, n° 3-7-141 on en déduit geG. En utilisant [Kf : X]), on a un iso le lemme de Shapiro (4) La suite exacte 0 -? Z -> Q -? une suite exacte en cohomologie Q/Z -? r 0 de G modules triviaux fournit où 8 est un isomorphisme, puisque H\G Q) = 0, Q étant G injectif. On vérifie enfin que H\G , Q/Z) x(^/X d'où 2 (G, O(y) X{K ). Cela fournit avec (3) 2) - f l'isomorphisme voulu. fi if - f r Natur alité de ï'isomorphisme :On montre que cet isomorphisme ne dépend choix de la racine s eK du polynôme 0>(K). pas du \ /e . Fixons K l9 K2K 2 /e 0*(K) et choisissons les plongements de Kf dans )1 , Ç 2 eK deux racines de /. Notons KetGl = G^K/K^, 2 = Gal(K/K 2 ) t)1,t G2G les stabilisateurs correspondants. Si = gK 1 a(cp)(x) 1 geG est tel que t, 2 = 9%i (d'où il induit un isomorphisme a: xC^i) -+ gG^' = cpfe" l^). Il faut et G2G = 2 ), K2K 2 P ai * montrer que les éléments de Br(K(t)) corres et oc(cp) g sont l es mêmes. On vérifie facilement que a induit un isomorphisme p:i/ 2 (G 1? Z) -^ H 2 (G 2 , Z) donné sur un cocyele c par P(c) (x, y) = c(g~ I xg, g~ I yg). Pour et fe,: Ofê,) K(0" l'inclusion. ï=1,2, notons : Z OfëJ, f(l) L'isomorphisme de (4) s'exprime à l'aide de la corestriction comme cor oy\* et s'insère dans le diagramme commutatif pondantà9e x(^i) ;4:; 4 ;f(l); =t- décrivant le plongement de H 2 (G t , Z) dans H 2 (G, K(t)'). Pour montrer que P devient l'identité dans H 2 (G, K(t)'), on peut définir 2 H 2(G 2 ,K(tY), qui prolonge p, par y: H (G 7K{tY) l - et vérifier la commutativité du carré Grâce à la définition de la cohomologie galoisienne, on se ramène à une extension galoisienne finie de K contenant K 1 et K 2 . Le carré correspondant commute alors en vertu de la compatibilité de la corestriction avec la conjugaison [19, prop. 2-4-5] et du fait qu'un automorphisme intérieur est trivial en cohomologie [19, cor. 2-3-2]. ? Remarque 1.2. En effet, si /e (p e Il est facile d'expliciter l'isomorphisme du théorème [A] e Br(K), clairement i([A]) = [A® K K(t)] x(K f\ 1.1 e Bv(K(t)) et si construire une algèbre simple repré on peut également considérons le corps fixe L de K par Kercp qui est une extension cyclique de K Si m est son degré, notons 9 le générateur de G' : = Ga^L/K/) tel que cp(0) = l/m dans Q/Z. 2 k H 2 (G , K(tY) est représentée par L'image de cp dans H (G>, Ut)') sentant1(9)e Br(K(t)). Choisissons une racine f f 2(H f cocycle Br(L(t)/ c B^X/O) la classe du produitoùcroisé II lui correspond dans cyclique A = (L(t)/Kj(t) : 9 0, r - £,) . On a alors i(cp) = cor([A]), cor: -? Br(X(0) est la corestriction. Mentionnons qu'il existe des formules explicites pour calculer la cores trictiond'une algèbre simple [16], si bien que i(cp) peut être exprimé B^K/t)) explicitement. Conséquence: Le théorème 1.1 donne une méthode pour calculer le groupe de Brauer des corps de fractions rationnelles à coefficients complexes. Sachant que Br(C) = 0 et Br(C(0) = 0 (par le théorème de Tsen), on peut faire une récurrence sur n: (5) Tout le problème est de calculer les groupes %(K) pour les corps de fonc tionscomplexes à n variables K. On va d'abord faire un rappel de géométrie algébrique. §2. La normalisation Dans tout ce paragraphe, on ne fait que rappeler une construction très standard de géométrie algébrique: la normalisation, car elle joue un rôle essentiel dans la démonstration du théorème 3.1. Toutes les variétés considérées dans ce paragraphe seront algébriques irréductibles (réduites) et le corps de base k algébriquement clos. On notera k(X) le corps des fonctions rationnelles sur une variété X, qui est égal au corps des fractions de l'anneau /c[[7] des fonctions régulières sur U, pour tout ouvert affine U de X.