abc pratique quotidienne Ann Biol Clin 2006 ; 64 (4) : 331-4 Une étiologie d’hypothyroïdie à ne pas méconnaître : l’hypothyroïdie centrale associée au traitement par bexarotène (Targretin®) Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Central hypothyroidism associated with bexarotene therapy C. Martin1 K. Bach-Ngohou1 B. Perrin2 D. Masson1 1 Service de biochimie spécialisée, Unité d’hormonologie et de RIA, <[email protected]> 2 Service d’endocrinologie, CHU de Nantes Résumé. Nous rapportons le cas d’une patiente atteinte d’un lymphome cutané T épidermotrope de type Sézary traitée par bexarotène (Targretin®), analogue synthétique de l’acide rétinoïque et agoniste spécifique de RXR. Sous traitement, la patiente développe une dyslipidémie mixte et une hypothyroïdie centrale sévère caractérisée par un effondrement de la TSH et de la T4 libre. Seule la fonction thyréotrope hypophysaire est atteinte. Le Targretin® est maintenu avec une prise en charge des effets indésirables : fénofibrate (Lipanthyl®) pour la normalisation du bilan lipidique et traitement substitutif par L-thyroxine (Lévothyrox®) à posologie élevée associé à une surveillance biologique par dosage de T4 libre pour l’hypothyroïdie centrale. Mots clés : hypothyroïdie centrale, bexarotène, agoniste de RXR Abstract. We report the case of a patient with cutaneous T-cell lymphoma treated by bexaroten (Targretin®), a synthetic retinoid analog with specific affinity for retinoid X receptor. The treatment induced mixed hyperlipidemia and severe central hypothyroidism characterized by reduced TSH and thyroxine serum levels. Only the pituitary thyreotrope function was affected. Targretin® therapy can be maintained. Adverse drug events may be managed by fenofibrate (Lipanthyl®) for dyslipidemia and high dose L-thyroxin (Lévothyrox®) requiring serum free thyroxin level measurement for central hypothyroidism. Article reçu le 13 janvier 2006, accepté le 29 avril 2006 Key words: central hypothyroidism, bexarotene, RXR agonist L’observation Une patiente de 57 ans consulte en 1998 en dermatologie pour des lésions cutanées de type érythrodermie, associées à des adénopathies inguinales et axillaires. Suite aux résultats anatomo-pathologiques (infiltrat lymphocytaire dermique péricapillaire), le diagnostic de lymphome cutané T épidermotrope de type Sézary (LCTE) est retenu. Un premier traitement est instauré en mai 1998 : Soriatane® (acitrétine) et Roféron® (interféron alfa-2b) en association. En octobre 2003, suite à l’aggravation de l’état cutané de la patiente (prurit constant, érythrodermie, infiltration cutanée et xérose), ce traitement est arrêté et remplacé par le Targretin® (bexarotène) à la posologie de 300 mg/m2 (soit 450 mg/j). Un bilan thyroïdien réalisé à ce Ann Biol Clin, vol. 64, n° 4, juillet-août 2006 moment se révèle normal. Dès le premier mois de traitement, une hypertriglycéridémie et une hypercholestérolémie apparaissent (cholestérol : 3,29 g/L et triglycérides : 2,49 g/L). Un traitement par Elisor® (pravastatine) est alors débuté. Sous traitement par Elisor® la concentration en cholestérol total se normalise mais l’hypertriglycéridémie s’aggrave (triglycérides : 4,22 g/L). L’Elisor® est alors remplacé par du Lipanthyl® (fénofibrate). En juillet 2004, alors que la patiente poursuit son traitement par Targretin® à la même posologie, un bilan thyroïdien révèle une hypothyroïdie centrale importante (TSH : 0,02 mUI/L et T4 libre : 2,6 pg/mL). Devant ce tableau biologique, un bilan hypophysaire (biologique et imagerie) est réalisé. Les examens biologiques reflétant le fonctionnement des axes corticotrope, gonadotrope, somatotrope et lactotrope 331 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. pratique quotidienne sont normaux (tableau 1). L’IRM hypophysaire ne rend compte d’aucune anomalie. Ainsi, seul l’axe thyréotrope est touché. Il s’agit d’une insuffisance thyréotrope sévère d’origine iatrogène consécutive au traitement par Targretin®. Celle-ci nécessite un traitement substitutif par L-thyroxine (Lévothyrox®) et une surveillance par le dosage de la T4 libre. Chez cette patiente, malgré le traitement substitutif par L-thyroxine à la posologie initiale de 125 lg/j, la T4 libre reste trop basse (tableau 1). La posologie du Lévothyrox® est alors adaptée à 162,5 lg/j (2,90 lg/kg/j) et le traitement par bexarotène est maintenu. Le point de vue du clinicien Le bexarotène, agoniste du RXRc est utilisé en médecine depuis une dizaine d’années, pour ses effets antiprolifératifs sur les cellules tumorales, notamment dans les lymphomes cutanés des cellules T [1]. Sherman et al. [2] ont étudié, en 1999, la fonction thyroïdienne d’une cohorte de 27 patients traités par de fortes posologies de bexarotène (posologie > 300 mg/m2/j) ; 70 % de ces patients présentaient une hypothyroïdie centrale sévère secondaire au traitement, avec une TSH diminuant de 2,2 mUI/L à 0,05 mUI/L et une T4 libre passant de 10 pg/mL à 4,5 pg/mL sous bexarotène [2]. Cliniquement, cette hypothyroïdie est peu symptomatique : asthénie isolée ou associée à une intolérance au froid, ce qui était le cas de notre patiente. Biologiquement, l’atteinte de l’axe thyréotrope est sévère avec une diminution marquée du taux de TSH et des hormones libres [3]. Par ailleurs, le degré de sup- pression de la sécrétion de TSH est dose-dépendant, le taux de TSH étant plus faible lorsque la posologie de bexarotène est élevée [2]. Sur le plan thérapeutique, il n’est pas indispensable d’interrompre le traitement par bexarotène. Les symptômes des patients sont améliorés par l’instauration d’un traitement hormonal substitutif par L-thyroxine à forte posologie : le double de la posologie habituellement utilisée pour traiter les principales étiologies d’hypothyroïdie. Du point de vue biologique, sous L-thyroxine, l’objectif thérapeutique est d’obtenir une T4 libre dans les limites hautes de la normale et une T3 libre normale, quelle que soit la valeur de TSH. L’euthyroïdie biologique est obtenue à l’arrêt du traitement par béxarotène ; l’atteinte de l’axe thyréotrope est, en effet, réversible [3]. Les autres principaux effets secondaires dus au traitement par bexarotène consistent en une xérodermie, une dyslipidémie, principalement sous forme d’hypertriglycéridémie (avec risque de pancréatite en cas d’hypertriglycéridémie majeure) et des réactions hématologiques (anémie, leucopénie) [4]. Ces toxicités peuvent être prises en charge soit en diminuant la posologie de bexarotène ou en l’associant, si besoin, à d’autres thérapeutiques oncologiques, soit en instaurant un traitement adapté (hypolipémiant adapté en cas de dyslipidémie). La surveillance consiste en la réalisation d’un bilan sanguin préalable, comportant, entre autres, une numération formule sanguine et un dosage des index thyroïdiens (TSH et hormones libres) ; ce bilan sera contrôlé de manière hebdomadaire le premier mois de traitement puis de manière mensuelle. Une surveillance des concentrations de T4 libre sera nécessaire, en cas d’hypothyroïdie centrale substituée, afin d’adapter la posologie de L-thyroxine. Tableau 1. Évolution du bilan biologique de Madame M. Date Traitement Janvier 1998 Soriatane® Roféron® Bilan thyroïdien Octobre 2003 Arrêt du Soriatane® Arrêt du Roféron® Targretin® 450 mg/j TSH : 1,01 mUI/L (0,2-4) T4 l. : 8,5 pg/mL (8,5-18) Juillet 2004 Targretin® 450 mg/j Lévothyrox® 125 µg/j TSH : 0,02 mUI/L T4 l. : 2,6 pg/mL Janvier 2005 Targretin® 450 mg/j Lévothyrox® 150 µg/j TSH < 0,01 mUI/L T4 l. 6,8 pg/mL Septembre 2005 Targretin® 375 mg/j Lévothyrox® 162,5 µg/j TSH < 0,01 mUI/L T4 l. 6,3 pg/mL Bilan hypophysaire Cortisol 8h : 201 ng/mL (120-250) IGF1 : 158,6 ng/mL (90-370) LH : 1,4 mUI/L* FSH : 3,8 mUI/L* Prolactine : 26,2 ng/mL (2,4-20) Valeurs de références entre parenthèses.* Valeurs obtenues sous traitement hormonal substitutif (Climaston®). 332 Ann Biol Clin, vol. 64, n° 4, juillet-août 2006 Hypothyroïdie et Targretin® Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Le point de vue du biologiste La situation décrite est l’illustration d’une hypothyroïdie centrale sévère acquise d’origine médicamenteuse qui requiert un traitement adapté par L-thyroxine. Le médicament responsable est le Targretin® (bexarotène). Il est indiqué dans le traitement des manifestations cutanées des lymphomes cutanés T épidermotropes (LCTE), au stade avancé et réfractaires à au moins un traitement systémique [4, 5]. La patiente développe les principaux effets indésirables décrits pour ce médicament, à savoir une dyslipidémie mixte et une hypothyroïdie centrale sévère. L’exploration hypophysaire par imagerie et biologie confirme l’intégrité de l’antéhypophyse, mais aussi celle des axes corticotrope, gonadotrope, somatotrope et lactotrope (tableau 1). Chez cette patiente, la prolactine est sensiblement augmentée (26 ng/mL). Cette augmentation peut être secondaire au traitement hormonal substitutif (Climaston®) et/ou à une stimulation par la TRH d’origine hypothalamique. La patiente bénéficie d’un traitement par L-thyroxine à posologie élevée (162,5 lg/j) et d’un suivi biologique par dosage de la T4 libre. La dyslipidémie sévère requiert un traitement par Lipanthyl®. Le mode d’action du béxarotène, analogue synthétique de l’acide rétinoïque, explique l’atteinte exclusive de l’axe thyréotrope. Il s’ajoute ainsi à la liste des principaux médicaments potentiellement responsables d’une hypothyroïdie, à savoir le carbonate de lithium, l’amiodarone et l’interféron a [6]. Pour ces derniers médicaments, l’hypothyroïdie provoquée est périphérique. Ainsi le carbonate de lithium (Théralithe®) est fréquemment responsable de dysthyroïdies (goître, 20 à 50 % ; hypothyroïdie fruste, 20 %). Le mécanisme semble impliquer un défaut de l’hormonosynthèse par diminution du couplage de la 3 mono-iodotyrosine (MIT) et de la 3, 5 di-iodotyrosine (DIT), mais aussi de la protéolyse de la thyroglobuline. Avant l’instauration du traitement, il semble que la présence d’anticorps anti-thyroperoxydase ait une valeur prédictive de l’apparition d’une hypothyroïdie habituellement infraclinique. Dans le cas de l’amiodarone (Cordarone®), l’hypothyroïdie est la conséquence d’un défaut du système d’autorégulation thyroïdienne. Le blocage de l’organification iodée intrathyroïdienne associée à l’absence d’échappement à l’effet Wolf-Chaikoff dû à l’apport massif d’iode, interrompt la synthèse et la libération hormonale. Enfin, dans le cas de l’immunothérapie par interféron alpha (Introna®, Viraferonpeg®) chez les patients atteints d’hépatite C chronique, d’hémopathies ou de mélanome, l’induction ou l’exacerbation d’une dysthyroïdie autoimmune est fréquente (5 à 20 %). Plus fréquemment observée chez les patients qui ont des auto-anticorps antithyroïdiens détectables avant le début du traitement, la dysthyroïdie (hypothyroïdie, thyroïdite biphasique silenAnn Biol Clin, vol. 64, n° 4, juillet-août 2006 cieuse et plus rarement maladie de Basedow) est transitoire ou définitive. Le bexarotène se distingue de ce groupe de médicaments. Il est le seul à l’origine d’une hypothyroïdie centrale. Le principe actif du Targretin®, le bexarotène, est un rétinoïde de synthèse antinéoplasique, agoniste sélectif du récepteur X rétinoïdes (RXRc). Ce facteur de transcription ainsi activé régule l’expression de gènes impliqués dans la différenciation, la prolifération et l’apoptose [4, 5]. Avant l’octroi d’une autorisation de mise sur le marché, les essais cliniques avaient démontré un taux de réponse important chez les patients atteints de LCTE, mais avaient souligné les effets indésirables les plus fréquents, à savoir l’hypertriglycéridémie et l’hypothyroïdie centrale. Le mécanisme impliqué dans cette hypothyroïdie centrale est désormais caractérisé. Les cellules thyréotropes de l’antéhypophyse subissent un rétrocontrôle négatif exercé par la T3. Les récepteurs des hormones thyroïdiennes (TR) activés par la T3 entraînent, par liaison aux éléments de réponse aux hormones thyroïdiennes (TRE), une diminution de l’expression du gène codant pour la chaîne b de la TSH. Cette action implique une interaction des TR avec des facteurs nucléaires tels que les récepteurs X rétinoïdes (RXR), des coactivateurs et des corépresseurs. Il a été ainsi récemment démontré que c’est l’isoforme RXRc qui est impliqué dans la régulation négative du promoteur du gène codant pour la chaîne b de la TSH. Cette régulation fait ainsi physiologiquement intervenir un hétérodimère TR/RXRc. Cependant, des agonistes sélectifs de RXRc, comme le bexarotène, peuvent également induire une inhibition de l’expression de la TSH, indépendamment de la T3. L’expression du gène codant pour RXRc est limitée à certains tissus (muscle squelettique, cerveau et antéhypophyse). Au sein de l’anté-hypophyse, seules les cellules thyréotropes expriment RXRc, ce qui explique l’atteinte exclusive de cet axe [2, 7]. L’hypothyroïdie centrale provoquée par le Targretin® est transitoire. L’euthyroïdie est en effet restaurée après arrêt du traitement. Cette situation est remarquable car l’insuffisance thyréotrope est rarement isolée. La traduction clinique d’une hypothyroïdie centrale, bien qu’analogue à celle de l’hypothyroïdie périphérique, est généralement plus discrète. Elle est exceptionnellement isolée et plus généralement noyée dans un tableau plus complexe d’hypopituitarisme. C’est pourquoi l’exploration des autres axes est nécessaire. La cortisolémie de base à 8 heures, les dosages d’estradiol ou de testostérone associés à ceux de la LH et de la FSH et enfin le dosage de la somatomédine C (IGF1) constituent les éléments les plus contributifs à l’exploration des axes corticotrope, gonadotrope et somatotrope. Les principales causes d’hypopituitarisme sont : 1) les tumeurs hypothalamo-hypophysaires (craniopharyngiomes, adénomes hypohysaires...) ; 2) les causes vasculaires 333 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. pratique quotidienne (syndrome de Sheehan, apoplexie hypophysaire...) ; 3) les causes iatrogènes (chirurgie, radiothérapie) ; 4) les traumatismes ; 5) les causes inflammatoires et infiltratives [6]. La prise en charge thérapeutique de l’hypothyroïdie centrale sous bexarotène est également remarquable. En effet, lors d’une thérapie substitutive par la L-thyroxine de l’hypothyroïdie primaire, une euthyroïdie est habituellement atteinte pour une dose moyenne de 1,6 lg/kg/j. Un taux de TSH compris entre 0,5 et 2 mUI/L est alors généralement considéré comme la zone thérapeutique optimale pour un traitement substitutif de l’hypothyroïdie primaire. Dans le cas d’une hypothyroïdie centrale due à une insuffisance hypophysaire ou hypothalamique, le critère d’évaluation thérapeutique du traitement substitutif repose alors sur le dosage de la T4-libre sérique qui doit être amené dans le tiers supérieur de l’intervalle de référence [3, 8]. Pour notre patiente, la posologie nécessaire atteint 162,5 lg/j, soit 2,9 lg/kg/j. fonction du pronostic de la pathologie sous-jacente et du bénéfice attendu sur celle-ci. Le Targretin® est généralement maintenu et ses effets secondaires pris en charge. Références 1. Lee HY, Dawson MI, Walsh GL, et al. Retinoic acid receptor and retinoid X receptor-selective retinoids activate signalling pathways that converge on AP-1 and inhibit squamous differentiation in human bronchial epithelial cells. Cell Growth Differ 1996 ; 7 : 997-1004. 2. Sherman SI, Gopal J, Haugen BR, et al. Central hypothyroidism associated with retinoid X receptor-selective ligands. N Engl J Med 1999 ; 340 : 1075-9. 3. Sherman SI. Etiology, diagnosis, and treatment recommendations for central hypothyroidism associated with bexarotene therapy for cutaneous T-cell lymphoma. Clin Lymphoma 2003 ; 3 : 249-52. 4. Farol LT, Hymes KB. Bexarotene : a clinical review. Expert Rev Anticancer Ther 2004 ; 4 : 180-8. 5. Lowe MN, Plosker GL. Bexarotene. Am J Clin Dermatol 2000 ; 1 : 245-50. Conclusion 6. Roberts CG, Ladenson PW. Hypothyroidism. Lancet 2004 ; 363 : 793803. La situation décrite illustre l’hypothyroïdie centrale sévère fréquemment induite par le Targretin®. Celui-ci s’ajoute à la liste des médicaments susceptibles de provoquer une hypothyroïdie. La prise en charge des patients nécessite une posologie adaptée en L-thyroxine et un suivi par dosage exclusif de la T4-libre sérique. Comme pour toute dysthyroïdie iatrogène, le problème du maintien du traitement responsable de l’hypothyroïdie doit être résolu en 7. Asteria C. Treatment with retinoid X receptorgamma-selective ligand (bexarotene) may cause iatrogenic central hypothyroidism. Eur J Endocrinol 2000 ; 142 : 324-5. 334 8. Carayon P, Conte-Devolx B, Ruf J, et al. L’exploration biologique dans le diagnostic et la surveillance des maladies de la glande thyroïde. Recommandations de consensus dans la pratique des explorations biologiques en médecine. Traduction de l’édition en langue anglaise du document réalisé par la National Academy of Clinical Biochemistry. Sur http ://www.santor.net/pdf/endocrino/nacb_resume.pdf. Ann Biol Clin, vol. 64, n° 4, juillet-août 2006