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3. B. Dosages de la thyroxine libre et de la triiodothyronine libre
La T4 circulante est plus fortement liée aux protéines de transport sériques que ne l’est la T3.
Par conséquent, la fraction de T4 libre (T4L) est très inférieure à celle de la T3 libre
(respectivement, 0,02% et 0,2%, pour T4L et T3L). Malheureusement, les techniques
physiques seules capables de séparer avec précision les hormones libres de la fraction
prédominante liée aux protéines, sont techniquement exigeantes, difficiles à utiliser et
relativement chères pour un usage de routine en biologie clinique. Ces méthodes (c.-à-d.
dialyse à l’équilibre, ultrafiltration et filtration sur gel) sont en principe uniquement
disponibles dans des laboratoires de référence.
La biologie clinique de routine utilise une variété de dosages des hormones libres. Ils estiment
la concentration des hormones libres en présence des hormones liées aux protéines. Ces
estimations des hormones libres emploient, soit, une stratégie à deux tests pour calculer un
“ index ” d’hormone libre [3.B2] ou une variété d’approche de dosages du ligand
(14,145,147). En réalité, malgré les affirmations des fabricants, la plupart, sinon tous les
dosages de la T4L et de la T3L sont, dans une plus ou moins grande mesure, dépendants des
protéines porteuses (148,149). Cette dépendance de la liaison aux protéines à un impact
négatif sur l’exactitude diagnostique des méthodes de dosage des hormones libres. Elles sont,
en effet, sujettes à une variété d’interférences qui peuvent conduire à des erreurs
d’interprétation ou à des conclusions fausses (Tableau 1). De telles interférences incluent la
sensibilité à des anomalies des protéines, aux effets in vivo ou in vitro de divers médicaments
[3.B3(c)vi], à un niveau élevé d’acides gras libres et à des inhibiteurs endogènes ou exogènes
de la liaison des hormones aux protéines, présents dans certaines conditions.
1. Nomenclature des méthodes d’évaluation de T4 Libre (T4L) et de T3 Libre (T3L)
Une confusion considérable existe dans la nomenclature des dosages d’hormones
thyroïdiennes libres. La controverse persiste quant à la validité technique des dosages eux-
mêmes et de leur utilité clinique dans des conditions associées à des anomalies des protéines
de liaison (145,147,148,150,151). Le dosage d’hormones libres en biologie clinique est réalisé
en utilisant, soit le calcul d’index qui exige deux tests séparés, soit le dosage en une étape du
ligand, soit encore en faisant appel à des méthodes par séparation physique qui isolent les
hormones libres de celles liées aux protéines avant le dosage direct d’hormone dans la
fraction libre. Les dosages sont étalonnés, soit, à partir de solutions qui contiennent des
concentrations d’hormones établies par gravimétrie, soit, ils utilisent un calibrateur avec des
valeurs assignées par une méthode de séparation physique (c.-à-d. dialyse à l’équilibre et/ou
ultrafiltration). Les méthodes par séparation physique sont uniquement manuelles,
techniquement exigeantes et trop onéreuses pour un usage clinique courant. L’évaluation des
index d’hormones libres et les dosages directs de celles-ci sont les plus communément utilisés
en biologie clinique, où ils sont généralement exécutés par des techniques automatisées
d’immuno-analyse (17).