Pharmacologie des Hormones hypophysaires et
thyroïdiennes
I. Interactions avec les hormones thyroïdiennes
A. Antithyroïdiens de synthèse
Carbimazole (Neo-mercazole®) cp à 5 et 20 mg (30 à 60 mg/j dose d’attaque puis décroissance
jusqu’à 5mg) : pro-médicament transformé en métabolite actif métamizole
Benzylthiouracile (Basdène®) cp à 25 mg (50 à 600mg/j)
Propylthiouracile (PTU) (pharmacie hospitalière) : efficacité plus rapide
Mode d’action :
Inhibe la synthèse des hormones par blocage de la thyropéroxydase. (10 à 15j de délai
d’action pas d’effet sur la sécrétion d’hormones déjà synthétisés)
Autre : immunosuppression (négativation des marqueurs d’auto-immunité)
Effet indésirables :
Leucopénie isolée transitoire bénigne (10%) agranulocytose brutales les 2 premiers mois (0,2
à 0,5 %)
Surveillance NFS en début et reprise de traitement tous les 10j pendant 2 mois et en cas de
fièvre ou d’angine
Érythème, urticaire, prurit, autres réactions allergiques (réaction allergiques assez
fréquentes)
Arthralgies, épigastralgies, hépatites (surtout PTU), Syndrome lupiques
Si Grossesse : pas d’effet tératogène avec PTU mais risque d’hypothyroïdie néonatale si
prise après 3e mois suivi très spécialisé & doses plus faibles possibles
Surdosage : passage en hypothyroïdie avec TSH augmentée, augmentation de la taille du goitre
B. Suivi biologique d’une hyperthyroïdie – traitement par antithyroïdiens de
synthèse (ATS)
- Durée totale moyenne de 18 mois
Surveillance hépatique
Surveillance NFS des plaquettes indispensable tout au long du traitement
Tous les 7j pendant les 3 1ers mois, mais agranulocytoses imprévisibles immédiat et NFS en
urgence si fièvre, infection
Puis lors de chaque contrôle de la fonction thyroïdienne tout au long du traitement
Lors de la survenue d’une infection fébrile notamment ORL
Phase d’acquisition de l’euthyroïdie :
4 semaines après instauration du traitement, T4L ou de la T3L (si hyperthyroïdie à T3)
Euthyroïdie est affirmée par la normalisation de la T4L (ou de la T3L) dont le dosage est
répété selon la clinique.
TSH inutile à cette phase du ttt
Phase d’entretien (euthyroïdie obtenue) : - - -
Si ATS (anti thyroïdien de synthèse) seul Dosage de T4L ou T3L à répéter (en fonction
données cliniques) pour adapter la dose des ATS
Si ATS à dose fixe + hormones thyroïdiennes associées (pour compenser une
hypothyroïdie iatrogène) : Doser la TSH et la T4L (ou T3L) tous les 3 à 4 mois durant toute la
période de traitement.
A long terme :
Surveillance annuelle : Clinique et Biologique si anomalie clinique (TSH T4L ou T3L)
Dans les 2-3 années suivant l’arrêt du traitement en raison du risque de récidive
C. Médicaments en cas de thyrotoxicose
Parer au plus pressé
Avis cardiologique et anticoagulant en cas d’ACFA (HBPM & relais AVK)
bloquant non cardio-sélectifs (propanolol) réduit la tachycardie et les tremblements +
inhibition de la conversion de T3 en T4 (avec respect des CI habituelles)
Sédatifs (Hydroxyzine ATARAX® si pas de CI aux anticholinergiques)
Si maladie de Basedow : antithyroïdiens de synthèse
Si thyroïdite subaiguë + AINS ou corticoïdes
D. Traitement de l’hypothyroïdie
hormones thyroïdiennes
L thyroxine +++ (levothyrox®) = T4 ++++
L triiodothyronine (Cynomel®) = T3
Tiratricol (Teatrois®) = Analogue T3 de ½ vie très courte
Interaction médicamenteuse avec la L -T4
(levothyrox) :
Induction enzymatique : Rifampicine et anticonvulsivants (phénobarbital, carbamazépine,
rifampicine, phénytoïne) induisent le métabolisme = doses plus élevées nécessaires
Interférences avec l’absorption digestive
o Cholestyramine
o Sucralfate, anti acide avec hydroxyde d’alumine
o Sulfates ferreux, carbonate de Ca, protéine de soja
o Efficacité par la grossesse ou le début d’un THS (traitement hormonal substitutif
ménopause)
o Prise à jeun, à distance d’autres médicaments (ou 2h après un repas)
Adaptation du traitement de l’hypothyroïdie :
Par la TSH uniquement - Sauf si l’hypothyroïdie est liée à un défaut de TSH (origine centrale)
doser la T4L
Suivit systématique de la TSH + TSH 6 à 8 semaines après substitution (marge
thérapeutique étroite)
HT TRH CRF GnRH GH-RH PRL-RH
HP TSH ACTH FSH LH GH Prolactine
Glandes endocrines périph T3/T4 Cortisol Œstrogène Progestérone
Testostérone
CELLULES CIBLES
II. Interactions avec l’axe hypothalamo-hypophysaire
A. Hormone somatotrope ou hormone de croissance (GH)
1. GH (somatotropine) recombinante, médicaments dits d’exception
Mode d’action :
Polypeptide obtenue par génie génétiques (r-hGH, r pour recombinante)
Structure de 191 AA propriétés de GH-humaine : stimule la croissance osseuse, effet
anabolisant et lipolytique.
Durée d’action : environ 24h après SC ou IM
Indications :
Chez l’adulte : traitement substitutif des déficits somatotropes sévères
Chez l’enfant : retard de croissance en particulier lié à : un déficit somatotrope (HT & HP),
Syndrome de Turner, insuffisance rénale chronique, déficit génétique (rare).
2. Analogue somatomédine C ou insulin-like growth factor 1 / de la GH
Somatomédine C (ou IGF1 humain recombinant = mécasermine (Increlex))
- Produit par l’ADN recombinant séquence de l’IGF-1 humain
- Risque néoplasique
Indications : traitement à long terme des retards de croissance chez l’enfant et l’adolescent
présentant un déficit primaire sévère en IGF1 (IGFD primaire)
3. Inhibiteurs de la GH - Analogues de la somatostatine naturelle
La somatostatine est un peptide inhibant la sécrétion hypophysaire de GH, les sécrétions endocrines
et exocrines pancréatiques et gastro-intestinales
Somatuline LP ® = acétate de lanréotide (IM ou SC)
Sandostatine (Broctid®) sandostatine LP® = acétate d’octréotide (IM ou SC)
Mode d’action : Peptide reproduisent l’effet de la SST, inhibant de façon prolongée la sécrétion
hypophysaire de GH + secrétions endocrine et exocrine pancréatiques et digestives et la sécrétion
biliaire.
Indications :
ttt de l’acromégalie si taux de GH et d’IGF1 restant élevés après chirurgie ou radiothérapie
ttt symptomatiques (diarrhées, flushs) des tumeurs endocrines digestives
B. Inhibiteurs de la Prolactine
Mode d’action : agonistes dopaminergiques sur R-D2 de l’hypophyse inhibe la sécrétion
hypophysaire de prolactine
Cabergoline (Dostinex®) à faibles doses 0,5 mg, 1 seule prise par semaine 1 à 2 mg/sem max
Quinagolide (Norprolac®)
Bromocriptine (Parlodel®)
Lisuride (Arolac®)
Indication : Hyper-prolactinémies idiopathiques ou liées à la présence d’un micro-adénome ou d’un
macro-adénome HP et leurs conséquences cliniques (galactorrhée, oligo ou aménorrhée chez la
femme, infertilité chez la femme, gynécomastie, impuissance chez l’homme)
Effets indésirables : (minimisés par une posologie progressive)
Tb digestifs, nausées et vomissements (40%) : Fréquent, mais transitoires pendant les 2
premières semaines du ttt
Céphalées
hypotension orthostatiques modérée (plus rare)
Pour les dérivés de l’ergot de seigle : Risque exceptionnel de valvulopathie pour dérivés de
l’ergot de seigle ayant un effet agoniste 5HT2B (limité par rapport à l’utilisation à doses
antiparkinsoniennes avec bromocriptine et Cabergoline (pas avec Lisuride = antagonistes
5HT2B)
III. Calcimimétiques
Cinacalcet (Mimpara®) calcimimétique = se fixe aux R sensibles au Ca (RCa) taux circulants
de PTH par sensibilité RCa au Ca extracellulaire.
Mode d’action :
Classe récente de médicaments capables de moduler la fonction du R-extracellulaire du
Ca (RCa) : des taux circulants de PTH par sensibilité du RCa au Ca extracellulaire (soit
agonistes soit l’effet du Ca)
RCa sur tout présent au niveau des cellules parathyroïdiennes adénomateuses ou
néoplasiques mais présent sur de nombreuses autres cellules (tubulaires rénales,
myocardiques, osseuses…)
Après activation, pour des variations de Ca-extracellulaire, freinent la sécrétion de PTH
la réabsorption tubulaire du Ca
Indication :
Dans l’hyperparathyroïdie secondaire chez l’IR terminal (dialyse) + chélateurs du
phosphore et analogue de la Vit D
Hypercalcémie dans le K de la parathyroïde ou atteinte d’hyperparathyroïdie primaire (si
échec ou CI a la parathyroïdectomie) !!! Attention : ce n’est pas une alternative à la
chirurgie, doit être en 1ere intention
Pharmacocinétique - - - : Bien absorbé si pris au cours des repas pic en 2h. Métabolisme CYP
3A4 T ½ 30-40h hyperparathyroïdie IIR 30 mg/j dose adaptée aux taux de PTH Cancer de la
parathyroïde 30 mg x2/j dose adaptée a la calcémie.
Effets indésirables :
> 10% nausées, vomissements
1-10% myalgie, malaises, crampes, hypocalcémie, éruption, œdèmes, urticaires
< 1% convulsions hypoTA, aggravation insuffisant cardiaque
Surdosage : hypocalcémie
Précaution d’emploie : Doses adaptées à la PTH et à la calcémie (1/mois)
Interactions médicamenteuses :
Est un inhibiteur puissant CYP 2D6 (métabolisme des psychotropes)
Est métabolisé par CYP 3A4 (attention aux inducteurs et aux inhibiteurs azolés, rifampicine
+++)
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