rendements à l’hectare, exprimés en valeur, étaient les plus élevés: ils
représentaient deux fois et demie les rendements obtenus en Italie. C’était
également aux Pays-Bas et en Belgique que le décalage des revenus des
agriculteurs par rapport aux autres secteurs était le plus faible : il n’atteignait
même pas la moitié du décalage enregistré en Allemagne, en France et au
Luxembourg.
Une idée tenace mais fausse
Parmi les idées fausses 100 fois répétées et qui sont devenues des
certitudes, se trouve l'affirmation que la politique agricole commune a été ce
qu'elle était parce que la nouvelle Communauté était déficitaire en produits
agricoles.
Le tableau ci-dessous est plus que plein d'enseignements.
• En moyenne 1956/1958, les taux d'autosuffisance dépassaient ou
atteignaient 100% pour les produits laitiers, les pommes de terre et les
légumes.
• Durant la même période, le blé, le sucre, la viande, les œufs, se situaient
déjà entre 90et 100%.
• Les vrais produits déficitaires étaient les fruits, les céréales secondaires et
les matières grasses.
Les Organisations Communes de Marchés les plus interventionnistes
couvraient des produits tels que le lait, le blé, les céréales secondaires
qui figurent dans les trois groupes. Les fruits et les légumes, dans deux
groupes tout à fait différents, ont eu une OCM commune.
On peut donc conclure que la situation excédentaire ou déficitaire d'un
produit à l'aube du marché commun n'explique pas le caractère plus ou
moins dirigiste et interventionniste de son organisation commune de
marché.