Ganglion sentinelle et cancer du sein
Revue de l’ACOMEN - 2000 - vol.6 - n°3
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3 %, 17 % et 32 %. Dans les tumeurs
T2 la prévalence augmente à 44 % et
peut être estimée à 60 % pour les tu-
meurs T3.
Ces valeurs ont une grande impor-
tance dans la décision de pratiquer
une exérèse complète axillaire pre-
nant en compte l’analyse du GS. Ainsi
dans beaucoup de travaux cette tech-
nique est recommandée avec une
marge de sécurité acceptable dans les
tumeurs T1 (< 2 cm) [5,6,7], en recon-
naissant qu’il existe une controverse
dans les tumeurs T2 (2 à 5 cm) [8].
Dans les tumeurs plus importantes,
supérieures à 5 cm, un consensus
semble exister sur le défaut de sécu-
rité de la technique.
Dans les tumeurs multifocales (dis-
tance interfocale supérieure à 3 cm)
la technique est réellement contre
indiquée en raison de la haute pro-
babilité de rencontrer une diffusion
métastatique. Il est, de plus, pratique-
ment impossible d’être sûr que le
drainage de zones relativement éloi-
gnées confluent vers le même gan-
glion sentinelle.
Chez les patients ayant eu préalable-
ment une biopsie exérèse, des diffi-
cultés ont été rencontrées dans la vi-
sualisation du GS, sans que cela en-
traîne l’apparition de résultats faux
négatifs [6].
Chez les patients qui ont subi une
chimiothérapie ou une radiothérapie,
il existe un doute sur l’utilité de la
technique.
Un critère d’exclusion apparaît dans
quelques travaux : il concerne les tu-
meurs non palpables. Cependant,
d’après notre expérience, l’injection
intra ou péri-tumorale du traceur sous
guidage échographique ou par des
techniques de mammographie stéréo-
taxiques a un indice de détection et
une sécurité identique à celle de l’in-
jection conventionnelle.
Finalement, les tumeurs qui se pré-
sentent déjà avec des ganglions cli-
niquement suspects ne sont pas sus-
ceptibles de bénéficier de cette tech-
nique.
REALISATION DE LA LYMPHO-
GAMMAGRAPHIE ET DE LA DETEC-
TION DU GANGLION SENTINELLE
ðLe traceur peut être administré de
trois manières différentes : en intra-
tumoral, en péri-tumoral ou en intra-
dermique. Il existe incontestable-
ment une controverse et différents
groupes sont défenseurs de l’une ou
de l’autre technique.
L’injection intradermique permet une
visualisation plus précoce du GS sans
observer de différences sensibles avec
l’injection péri-tumorale [9].
En ce qui nous concerne , nous pen-
sons que l’objectif de la technique
est de mettre en évidence le drainage
axillaire d’une aire bien concrète du
sein : celle de la tumeur. L’injection
nous semble donc devoir être réali-
sée le plus près possible de cette tu-
meur. Si l’on administre le traceur en
intradermique sous la peau (même
dans le quadrant correspondant à la
tumeur), il n’est pas totalement sûr
de la correspondance entre le flux
lymphatique subcutané et celui des
structures plus profondes. Nous con-
sidérons que la technique intrader-
mique est seulement valable dans le
cas d’une tumeur superficielle.
Il est nécessaire de réaliser des ima-
ges tardives, au delà de 2 heures, pour
visualiser le GS [10,11] ; l’utilité d’une
étude dynamique n’est pas évidente.
En ce qui concerne le volume d’in-
jection, on s’accorde à penser que des
volumes élevés (3-4 ml) peuvent pro-
voquer des pressions élevées sur le
site d’injection qui collabent les vais-
seaux lymphatiques : ce phénomène
peut entraîner un ralentissement du
drainage [9]. Cependant, en augmen-
tant le volume d’injection, on aug-
mente également le pourcentage de
ganglions détectés [12]. L’activité de
ces ganglions est plus élevée, ce qui
facilite leur détection per-opératoire.
En définitive, un volume trop élevé
du traceur peut masquer les gan-
glions les plus proches de l’apex
mammaire dans les tumeurs des qua-
drants externes du sein. La détection
inter-opératoire de ces ganglions est
rendue plus difficile en raison de la
proximité du foyer d’injection entraî-
nant un diffusé important. Nous pen-
sons qu’un volume de 2-3 ml est un
bon compromis entre la quantité de
traceur injecté et les dommages qui
s’ensuivent au foyer d’injection.
En ce qui concerne l’acquisition des
images, deux incidences au mini-
mum sont nécessaires : incidence
antérieure et incidence latérale. Cette
dernière permet de visualiser les gan-
glions masqués par le foyer d’injec-
tion. Les images obliques sont très in-
téressantes pour identifier le ganglion
dans des situations difficiles et elles
permettent de repérer sur la peau sa
projection. Cette procédure de mar-
quage cutané facilite l’abord chirur-
gical au bloc opératoire. Les caracté-
ristiques d’acquisition des images
dans le cancer du sein sont résumées
dans le tableau Itableau I
tableau Itableau I
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néoplasies du sein.néoplasies du sein.
néoplasies du sein.néoplasies du sein.
néoplasies du sein.
GAMMACAMERAGAMMACAMERA
GAMMACAMERAGAMMACAMERA
GAMMACAMERA
Grand champ si possible
Collimateur basse énergie normal ou haute résolution
IMAIMA
IMAIMA
IMAGES STGES ST
GES STGES ST
GES STAA
AA
ATIQTIQ
TIQTIQ
TIQUESUES
UESUES
UES
1-2 heures après l’injection
Incidences multiples : généralement antérieures , latérales, obliques.
Acquisition des images dans la même position que celle qui sera prévue au bloc
opératoire. Temps minimum par image : 180 s.
Matrice : 256 x 256.
REFERENCES REFERENCES
REFERENCES REFERENCES
REFERENCES ANAN
ANAN
ANAA
AA
ATT
TT
TOMIQOMIQ
OMIQOMIQ
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UESUES
UES
Source planaire de 57Co ou de 99mTc
Crayon de 57Co ou de 99mTc.