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même origine et elles se ramènent à la connaissance de la nature de l’espace et de l’espace-
temps.
En effet, une nouvelle théorie développée ces dernières années, la théorie des cordes
cosmiques2, semblerait apte à expliquer le type de relation qui existe entre les lois physiques
gouvernant les phénomènes à l'échelle quantique (ou de l’ “infiniment petit”, comme on le
disait autrefois) et la physique des phénomènes cosmologiques (ou de “l'infiniment grand”).
Si les idées acceptées à l'heure actuelle concernant l'unification des forces fondamentale et le
Big Bang sont correctes, alors l'Univers aurait connu, dans la première fraction d'une
seconde après sa naissance, une série de transitions de phases. De même que pour ce qui
s'est passé dans le cas mieux connu des transitions de phases dans les systèmes de matière
condensée, ces transitions quantiques pourraient être à l'origine de défauts topologiques
d'un certain type comme, par exemple, les cordes ou les vortex, ou bien les monopoles, ou
bien encore une combinaison de certains d'entre eux. Dans quelques cas, ces défauts sont
stables pour des raisons relatives à la topologie de l'espace-temps, et certains d'entre eux ont
par conséquent pu survivre jusqu'à nos jours. S'ils existaient réellement, il serait possible de
mieux comprendre ce qui a pu se passer dans la première phase, hautement énergétique, de
formation de notre univers. Les cordes cosmiques auraient des propriétés qui pourraient se
révéler intéressantes en particulier pour expliquer d'autres éventuels types d'interactions ou
les rapports entre la gravitation et les autres forces connues. Ce sont des objets très massifs,
qui pourraient avoir eu un rôle important dans la formation de certaines structures de notre
Univers comme les galaxies.
Tout ce qui précède semble graviter autour de la question suivante : est-ce que l’espace-
temps est uniquement une structure géométrique formelle (un modèle mathématique)
régissant, grâce à quelques principes généraux d’invariance, les forces et les interactions
entre ces mêmes forces, ou bien, renferme-t-il en même temps un principe réel
d’engendrement des phénomènes physiques, de sorte qu’il paraîtrait raisonnable de penser,
dans ce cas, que la structure de l’espace-temps est sujette aux mêmes changements et
fluctuations de ces phénomènes, dont elle est censée d’ailleurs déterminer les propriétés
essentielles ? D’autre part, quel rapport existe-t-il entre les propriétés physiques des corps (et
des objets), leurs qualités phénoménales et leur étendue dans l'espace ? D’une manière
générale, on peut affirmer qu'une réponse à ces questions fondamentales et une explication
des apories fondatrices qui en sont la base, telles que continu/discret, ponctuel/non ponctuel,
2 Un excellent exposé de ce sujet se trouve dans M.B. Hindmarsh et T.W.B. Kibble, « Cosmic strings »,
Reports on Progress in Physics, vol. 58, n. 5 (1995), pp. 477-562.