Radiothérapie conformationnelle avec modulation d`intensité

Radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité
dans le cancer du col de l’utérus
Janvier 2015
TEXTE COURT DU RAPPORT D’EVALUATION TECHNOLOGIQUE
Ce texte court a été validé par le Collège de la Haute Autorité de santé en janvier 2015.
© Haute Autorité de santé janvier 2015
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RCMI dans le cancer du col utérin - Texte court
HAS / Service évaluation des actes professionnels / janvier 2015
3
Sommaire
1. Introduction .......................................................................................................................... 4
2. Contexte ............................................................................................................................... 5
3. Méthode d’évaluation .......................................................................................................... 9
4. Résultats de l’évaluation ................................................................................................... 13
4.1
Analyse des données d’efficacité et de sécurité ............................................................................ 13
4.2
Recommandations relatives à la RCMI dans le cancer du col de l’utérus..................................... 18
4.3
Position du groupe de travail .......................................................................................................... 19
4.4
Position des parties prenantes ....................................................................................................... 23
5. Conclusion et perspectives .............................................................................................. 27
6. Participants ........................................................................................................................ 31
Fiche descriptive ........................................................................................................................... 33
RCMI dans le cancer du col utérin - Texte court
HAS / Service évaluation des actes professionnels / janvier 2015
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1. Introduction
Dans le cadre du plan cancer 2009-2013
1
, la Haute Autorité de Santé (HAS) a été saisie par la
Société française de radiothérapie oncologique (SFRO)
2
, afin d’actualiser les indications de « La
radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI) » en vue de leur inscription à
la CCAM.
La RCMI a déjà fait l’objet d’une première évaluation technologique en 2006 par la HAS {Haute
Autorité de Santé, 2006 117 /id}, qui avait émis un avis :
favorable pour l’inscription de l’acte dans les indications suivantes : tumeurs de la tête et du
cou, tumeurs de la prostate, tumeurs du rachis, irradiation crânio-spinale, tumeurs rébrales-
base du crâne, et irradiation corporelle totale ;
défavorable pour l’inscription de l’acte dans les indications suivantes
3
: irradiation médullaire
totale, tumeurs des poumons, tumeurs rétro-péritonéales et des membres, tastases os-
seuses multiples, tumeurs en pédiatrie, tumeurs du sein, tumeurs pelviennes (endomètre, col
utérin, rectum), tumeurs du pancréas et des voies biliaires, et tumeurs hépatiques.
L’objectif initial de cette demande de la SFRO était une réactualisation, au regard d’éventuelles
nouvelles données disponibles depuis le rapport de 2006, de l’évaluation de l’ensemble des indica-
tions de la RCMI,
Compte tenu du champ étendu de cette demande, un premier travail de centrage concerté entre la
HAS, l’INCA et la DGOS a identifié les deux indications les plus pertinentes qui pouvaient faire
l’objet d’une évaluation : les cancers du col de l’utérus et du canal anal.
La radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI) est une procédure de haute
technicité. Elle consiste à faire varier la forme du faisceau d’irradiation au cours d’une même
séance pour s’adapter aux contraintes de forme et de volume de l’organe à traiter. Cette technique
représente un avantage pour les régions difficiles à traiter du fait de la complexité des structures
anatomiques voisines et/ou de la proximité de tissus très sensibles les tumeurs sont très
proches d’organes vitaux, et parfois les entourent.
Dans le cas des cancers pelviens, la RCMI présenterait les principaux intérêts suivants :
optimiser la répartition de la dose pour un volume complexe ;
épargne des tissus sains (intestins, rectum, vessie, peau et os pelvien) ;
diminuer le taux d’effets secondaires pendant l’irradiation.
L’objectif de ce rapport est l’évaluation de la sécurité et de l’efficacité cliniques de la RCMI dans le
traitement du cancer du col de l’utérus. Le comparateur étant la radiothérapie conformationnelle en
trois dimensions (RTC-3D)
4
.
1
Plan Cancer 2009-2013 (Mesure 22.3) : actualiser les recommandations de bonnes pratiques concernant les tech-
niques de traitement en radiothérapie et leurs indications.
http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Synthese_plan_cancer_2009_2013.pdf.
2
Avec le soutien de l’INCa, la DGOS et de la Cnamts.
3
Certaines indications listées ici étaient considérées comme validées mais ont fait l’objet d’un service attendu insuffisant
en raison d’une absence et/ou d’un manque de littérature. D’autres indications étaient considérées comme non validées
mais pouvant faire l’objet de recherche et d’une réévaluation ultérieure, dont les cancers pelviens.
4
La note de cadrage pour ce rapport d’évaluation est disponible en ligne (http://www.has-
sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-03/note_de_cadrage_rcmi.pdf).
RCMI dans le cancer du col utérin - Texte court
HAS / Service évaluation des actes professionnels / janvier 2015
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2. Contexte
Cancer du col de l’utérus
Le cancer du col utérin résulte le plus souvent (70 % des cas) d’une infection persistante par les
virus HPV (human papillomavirus) transmis par contact sexuel, il met en moyenne entre 10 et
15 ans pour se développer. La classification anatomopathologique distingue trois types : les carci-
nomes épidermoïdes qui représentent 80 à 95 % des tumeurs malignes du col, les adénocarci-
nomes et les tumeurs rares (sarcomes, mélanomes, autres cancers)
D’après les chiffres de 2012 de l’institut de veille sanitaire, le cancer du col de l’utérus est le dou-
zième cancer le plus fréquent chez la femme (3028 cas) et le quinzième cancer le plus meurtrier
avec 1102 décès.
La survie des femmes ayant un cancer du col de l’utérus dépend de différents facteurs pronos-
tiques dont le stade du cancer, l’atteinte ganglionnaire, la présence de métastases, la précocité du
traitement. Le taux de survie relative à 5 ans en fonction du stade FIGO (Fédération internationale
de gynécologie et d’obstétrique) est de :
84 % à 93 % pour les cancers diagnostiqués au stade I ;
73 % à 75 % au stade II ;
59 % à 68 % au stade III ;
35 % au stade IV.
Le traitement de première ligne du cancer du col repose essentiellement sur la chirurgie ou la
radiothérapie, parfois sur une combinaison des deux. La chimiothérapie n’est pas utilisée comme
traitement de première ligne, mais peut être utilisée parallèlement à la radiothérapie.
En 2010, la HAS et l’Inca ont élaboré un document qui définit la stratégie thérapeutique du cancer
du col utérin selon le stade de classification clinique de la FIGO
5
. La radiothérapie constitue :
une des options de traitement possible, en association avec la chirurgie, pour les cancers de
stade IB1 ;
le traitement de référence, en association avec la chimiothérapie, pour les stades compris IB2
à IVA ;
une des options possible avec la chimiothérapie dans le cas des cancers de stade IVB (métas-
tases à distance) ;
une des options possibles en cas de récidive locorégionale ou métastatique.
La radiothérapie conformationnelle
La radiothérapie utilise les radiations ionisantes pour le traitement locorégional des tumeurs,
l’enjeu pour optimiser le traitement étant :
d’augmenter la dose délivrée à la tumeur afin de cibler la destruction des cellules cancéreuses
tout en diminuant le risque de récidive,
de réduire la dose délivrée aux tissus sains et aux organes à risque à proximité de la tumeur
pour diminuer la toxicité et les risques de cancers radio-induits ;
de personnaliser le traitement de chaque patient en tenant compte de sa morphologie, de sa
pathologie et de sa radiosensibilité.
Les progrès technologiques en radiothérapie visent à répondre à ces différents objectifs.
Au cours des dernières décennies, plusieurs progrès technologiques dont l’imagerie 3D combinée
aux collimateurs multilames motorisés dont le mouvement et la position sont contrôlés par ordina-
teur ont permis l’avènement de la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle RTC-3D.
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La classification de la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique catégorise le stade du cancer d’après
la taille de la tumeur et son extension au pelvis et aux organes distants.
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