29/10/2013 BOUAZIZ Lisa BMCP Pr. A. MARGOTAT 24

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BMCP – Régulation de l’expression des gènes (2)
29/10/2013
BOUAZIZ Lisa
BMCP
Pr. A. MARGOTAT
24 pages
Régulation de l’expression des gènes (2)
Plan :
A.
B.
Eléments cis distaux, facteurs de transcription spécifiques et corégulateurs
Généralités sur les facteurs de transcription
I.
Les domaines des facteurs de transcription
II.
Les domaines de fixation à l’ADN
C.
Cas des récepteurs nucléaires
I.
Description du mécanisme général
II.
Les ligands des récepteurs nucléaires
III.
Dans quelle voie métabolique et mécanisme biologique les récepteurs nucléaires sont
impliqués
IV.
Une superfamille : des molécules très conservées, d’origine ancienne
V.
Les domaines fonctionnels des récepteurs nucléaires
VI.
Classification fonctionnelle
D.
Corépresseurs et coactivateurs
I.
Les corépresseurs
II.
Les coactivateurs
III.
CBP/p300 cointégrateurs
IV.
Mécanisme incluant les corégulateurs
E.
Application à une pathologie : exemple du syndrome de résistance aux hormones
thyroïdiennes
I.
Le système thyroïdien
II.
Principales caractéristiques du syndrome de résistance aux HT
III.
Evolution
IV.
Causes
V.
Altération fonctionnelle de TRβ du à la présence de mutations
F.
Un autre mode de régulation : l’interférence ARN
I.
Découverte
II.
Mécanismes
III.
Qu’est qui est transcrit, sous quelle forme, dans quelle région du génome ?
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A. Eléments cis distaux, facteurs de transcription spécifiques et corégulateurs
Dans les gènes régulés, en plus des éléments précités, on trouve d’autres éléments (« cis ») capables de fixer un
grand nombre de facteurs différents.
Suivant les cas, sont recrutés des histones acétylases ou des histones désacétylases, activant ou inhibant la
transcription de l’ADN : grande diversité des corégulateurs.
Facteurs de transcription (« trans ») spécifiques = autres que « généraux »
L’élément cis (élément de réponse) sur lequel ils se fixent peut être très éloigné du promoteur.
• Quand ils sont activateurs, ils sont indispensables pour que la transcription soit efficace.
• Ils peuvent aussi être inhibiteurs et alors ils empêchent toute activation de la transcription.
Ils sont extrêmement nombreux (+ de 2000 entrées dans Transfac) mais chaque cellule en possède un jeu plus
ou moins important.
Si dans une cellule un élément de réponse libre ne trouve pas un facteur capable de s’y fixer, le gène régulé par
cet élément ne sera pas transcrit très efficacement (ou même pas du tout).
Les facteurs de transcription se fixent généralement sur l’ADN sous forme de dimères qui peuvent être :
− des homodimères (2 molécules semblables)
− des hétérodimères (2 molécules différentes d’une même famille)
Les récepteurs nucléaires sont des facteurs de transcription dont l’activité est dépendante de la fixation d’un
ligand (souvent une hormone ou un métabolite hydrophobe).
Les récepteurs nucléaires peuvent se fixer sur des éléments même si ceux-ci sont inclus dans une séquence
d’ADN fortement associée à un nucléosome.
 Les éléments CIS (ex : boîte àTATAA) sont donc des parties de l’ADN plus ou moins proches du
promoteur donc du site d’initiation de la transcription. Ils sont reconnus par des facteurs de
transcription.
 Les éléments TRANS sont des protéines qui se fixent sur les éléments CIS de l’ADN pour réguler la
transcription.
B. Généralités sur les facteurs de transcription
I.
Les domaines des facteurs de transcription
Ces facteurs de transcription sont des molécules multifonctionnelles comprenant plusieurs domaines :
− Un domaine de fixation à l’ADN
− Un domaine d’activation ou de répression
− Un domaine de dimérisation (car ils agissent le plus souvent sous forme de dimères)
− Un domaine de fixation du ligand (cas des récepteurs nucléaires)
II.
Les domaines de fixation à l’ADN
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Les différents domaines de fixation à l’ADN que l’on peut rencontrer dans les différents facteurs de
transcription sont :
− Les structures en doigts de zinc
− Les structure en « helix-turn-hélix » (hélice - tour - hélice)
− Les structures « helix-loop-helix » (hélice – boucle - hélice)
Cependant dans de nombreux cas, il est difficile de catégoriser le domaine de fixation.
C.
Cas des récepteurs nucléaires
Les récepteurs nucléaires sont des facteurs de transcription activés par des ligands gouvernant l’activité de
« gènes cibles ».
I.
Description du mécanisme général
Exemple du récepteur nucléaire aux hormones thyroïdiennes : petites molécules hydrophobes (ce ne sont pas
des protéines, ni des peptides)
1) L’hormone T, qui a été produite par la glande T, est transportée dans le sérum par une protéine de
transport.
2) Lorsqu’elle arrive sur sa cellule cible elle est transportée activement au travers de la membrane puis
prise en charge par une autre protéine dans le cytoplasme.
3) Elle accède au noyau et se fixe sur son récepteur nucléaire.
4) L’ensemble hormone – récepteur va se fixer sur l’élément de réponse pour permettre la transcription du
gène.
5) L’ensemble des protéines produites suite à cette première transcription correspond à la réponse à la
stimulation hormonale
II.
Les ligands des récepteurs nucléaires
Ce mode de signalisation par une hormone petite et hydrophobe est un mode commun à plusieurs
métabolismes. Ces ligands nucléaires sont une famille de molécules qui se ressemblent toutes : molécules
petites et hydrophobes.
Les récepteurs nucléaires sont des facteurs de transcription qui se trouvent généralement dans le noyau et sont
activés par des molécules hydrophobes.
Exemple de ligands de récepteur nucléaire ci-dessous : œstradiol, testostérone, progestérones, etc.
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Ils sont tous de petite taille et comportent un noyau hydrophobe : ces caractéristiques permettent de les
transporter à travers les membranes facilement.
III.
Dans quelle voie métabolique et mécanisme biologique les récepteurs nucléaires sont
impliqués
III.a.
La signalisation endocrine
Cas des récepteurs aux androgènes, œstrogènes, glucorticoïdes, etc.
III.b.
L’homéostasie lipidique et le métabolisme
Les récepteurs nucléaires intervenant ici sont présents en grand nombre dans le tissu adipeux et représentent
une cible pour les médicaments contre le diabète.
Ils sont sensibles aux acides biliaires, aux oxystérols et aux acides gras. Leur action dans les cellules est
d’activer la fabrication de transporteurs spécifiques des lipides et des protéines de transport des AG et des
enzymes de métabolisation.
L’acide lithocholique est un produit final toxique de dégradation des lipides que l’on trouve dans l’intestin.
Pour être éliminé, elle utilise le signal VDR qui active les enzymes et protéine nécessaire à la détoxification.
III.c.
La différenciation et prolifération cellulaire
PPAR, VDR, TR, …
On a dénombré chez l’homme 48 récepteurs nucléaires humains.
IV.
Une superfamille : des molécules très conservées, d’origine ancienne
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Toutes les protéines qui remplissent une fonction importante
sont conservées dans l’évolution : on trouve des
correspondances entre les différentes espèces (ici entre
l’homme, le ver et la drosophile).
Tous ces récepteurs sont membres de la même superfamille
comme le montre cet arbre phylogénétique. Ils ont un
ancêtre commun et se sont différenciés à partir de lui sans
tout de même s’éloigner beaucoup entre eux.
C’était un facteur de transcription à l’origine et il s’est
différencié dans les différentes espèces jusqu’à acquérir la
capacité de reconnaître un ligand : c’est un facteur de
transcription plus évolué que les autres.
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Quelques récepteurs nucléaires alignés par le domaine de liaison à l’ADN : structure en domaine des RNs
Ces récepteurs nucléaires ont une structure particulière divisée en domaines, ou structures. On peut aligner ces
protéines pour les comparer en alignant le domaine C qui est le domaine de fixation à l’ADN.
− Le domaine AB est très différent en taille et nature entre les différents récepteurs
− Le domaine C est le domaine de fixation à l’ADN
− Le domaine D est un domaine charnière entre les domaines C et E
− Le domaine E est spécifique : il va reconnaître l’hormone dont il est le ligand
C’est la possibilité d’aligner ces protéine en utilisant en particulier le domaine de liaison à l’ADN qui permet de
les reconnaitre comme récepteurs nucléaires lorsqu’on cherchait à les identifier (on les connait tous
maintenant).
Rq : Le récepteur de la vitamine D et le récepteur aux hormones thyroïdiennes ont une structure très proche.
V.
Les domaines fonctionnels des récepteurs nucléaires
Il y a 4 familles de fonctionnement.
V.a.
Famille 1
C’est le modèle des récepteurs aux œstrogènes, glucocorticoïde et hormones thyroïdiennes.
1) Le récepteur se trouve dans le cytoplasme. Lorsqu’il n’y a pas d’hormone, il est lié à des protéines
chaperonnes (Hsp) qui le maintiennent dans une conformation nécessaire à la reconnaissance du ligand
et le protège de la dégradation.
2) Quand l’hormone arrive dans le cytoplasme, elle rencontre son récepteur et engendre une
transformation allostérique.
3) Les protéines Hsp sont libérées
4) L’ensemble hormone-récepteurs sous forme de monomère ou dimère va gagner le noyau.
5) Presque toujours sous forme de dimère, il va se fixer sur son élément de réponse sur l’ADN. Cet élément
de réponse est une séquence consensus : AGAACA ou AGGTCA (très conservée).
V.b.
Famille 2
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On ne trouve pas le récepteur dans le cytoplasme, on ne le trouve que dans le noyau.
L’hormone doit arriver dans le noyau pour rencontrer son récepteur.
Il peut agir comme homo-dimère mais la plupart du temps il agit sous forme d’hétéro-dimère et dans ce cas
toujours en association avec RXR (récepteur de l’aide rétinoïque).
Dans cette catégorie, les hémisites consensus correspondent à : A/G GGT C/ G A
Les éléments de réponse ne sont pas toujours exactement dans la même disposition. On peut trouver :
− Des palindromes inversé : AGGTCA voire séparé par un ou plusieurs nucléotides
− Des répétitions directes
− Des palindromes
V.c.
Famille 3
On trouve les récepteurs de cette catégorie dans le cytoplasme et dans le noyau.
Ils agissent sous forme de monomères mais peuvent aussi agir sous forme de dimère.
On ne connait pas la plupart des ligands des récepteurs de cette catégorie. On peut cependant les classer dans la
catégorie des récepteurs nucléaires par l’étude de leur structure.
On les dit orphelins car on ne connait pas leur ligand (quand on découvre leur ligand, ils deviennent adoptés)
V.d.
Famille 4
Elle contient uniquement le récepteur HNf-4 qui agit sous forme de dimère.
On ne connait pas sont ligand.
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Séquences « cis » consensus : exemple des séquences d’ARN identifiées comme élément de réponse à T3 dans
les gènes cibles.
VI.
Classification fonctionnelle
Ci-dessus la protéine d’un récepteur nucléaire.
On peut déterminer des régions impliquées par exemple :
• Dans la dimérisation
• Dans la liaison au ligand qui sont celles qui ne sont pas impliquées dans la dimérisation
• Dans la transactivation : lorsque le récepteur est lié avec son ligand, il déclenche la transcription du
gène. C’est ce qu’on appelle la transactivation. 2 zones de transactivation sont importantes.
o AF1 : la plus N terminale. Elle est indépendante du ligand, ce qui signifie qu’un récepteur sans
ligand peut avoir une faible activité.
o AF2 : la plus C terminale. Elle est dépendante du ligand.
VI.a.
Le domaine A/B
Il comprend AF1 et quelques séquences d’adressage, c’est à dire des séquences qui permettent que le récepteur
soit dirigé vers le noyau.
Cette région est très variable en taille et en séquences.
Elle peut interagir avec TF II D via TBP (TATA binding protéin)
Elle permet l’adressage nucléaire par les séquences d’adressage.
Elle est capable d’interagir avec des coactivateurs (CBP/p300, SRC-1)
C’est un site potentiel de phosphorylation (activation pour certains).
VI.b. Le domaine C
C’est le plus conservé au travers des membres de la superfamille des récepteurs nucléaires.
C’est le domaine de liaison à l’ADN.
Ce sont des domaines en doigts de zinc qui reconnaissent l’ADN qui lui confère une certaine rigidité.
Les 2 hélices H1 et H2 permettent de se positionner dans l’espace sous forme d’hélices perpendiculaires et H1
va pouvoir s’introduire dans le grand sillon de l’ADN et reconnaitre la séquence AGGTCA.
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Les boucles sont spécifiques de chaque récepteur nucléaire et aident à reconnaitre AGGTCA.
Les récepteurs nucléaires viennent se fixer grâce à leur domaine C sur l’ADN mais sur des sites distants par
rapport au gène à transcrire. De plus, ils peuvent y accéder lorsque l’ADN est toujours enroulé autour d’un
nucléosome. Ainsi, même si la région où ils se fixent est éloignée du gène, avec la compaction il y a peu de
distance réelle entre ces 2 sites.
Le zinc est coordonné par 4 cystéines, ce qui donne de la rigidité à la protéine. Dans les encadrés bleu ciel, on a
les hélices H1 et H2. Or on voit la boîte p et la boîte d :
La p-box est la séquence qui reconnait les bases de l’ADN : si on redessine tout cela en 3D, les doigts de zinc
rigidifient la structure et font en sorte que H1 et H2 se retrouvent perpendiculaires et puissent glisser dans
l’ADN.
Les bases AGGTCA sont accessibles par reconnaissance par P et D qui se trouvent à côté de ces hélices.
VI.c.
Le domaine D ou domaine charnière (Hinge)
Il comporte un signal de localisation nucléaire et des sites de liaison à des cofacteurs.
Ce domaine a une grande importance dans la fixation des dimères sur leurs séquences consensus. En effet, les
sites consensus peuvent être des palindromes, ce qui signifie que les domaines de reconnaissance de l’ADN
peuvent être dans des sens différents.
La partie de la molécule qui se lie à l’ADN et celle qui se lie au ligand sont toutes les deux fixes. Il faut donc
qu’entre ces 2 parties de la molécule un domaine du récepteur comme une souplesse à celui-ci afin qu’il
s’adapte à la séquence à reconnaitre. C’est le rôle du domaine D ou charnière.
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VI.d. Le domaine E
C’est le domaine le plus important de liaison à l’hormone. Il est spécifique à chaque récepteur. C’est le
domaine le plus terminal.
On y trouve :
− Le site de liaison spécifique au ligand
− Le site d’homo ou d’hétéro-dimérisation
− Une activité d’activation et de répression transcriptionelle dépendante du ligand.
Sans hormone (schéma a) les hélices sont reliées entre elles : il y a 12 régions α hélice. Elles sont enroulées en
« 3 épaisseurs ». La dernière de ces hélices qui porte le domaine AF-2 (activation dépendante du ligand) se
trouve à l’extérieur de cette structure. Au centre, on trouve une poche hydrophobe qui va reconnaitre le ligand.
Lorsque le ligand (non représenté) se fixe (schéma b) il induit une transconformation et l’hélice H12 vient se
replier vers l’intérieur et vient bloquer le ligand pour le fixer dans ce site.
VI.e.
Le domaine F
Il n’existe pas dans tous les récepteurs nucléaires.
Il est variable en taille et en séquence.
Il doit peut être permettre une modulation des effets agonistes/antagonistes suivant les récepteurs nucléaires
(on ne connait pas très bien son rôle).
D.
Corépresseurs et coactivateurs
Exemple : élément de réponse TRE
Lorsque l’hormone thyroïdienne n’est pas présente, l’hétérodimère peut se fixer sur son élément de réponse.
Cependant, il y a une impossibilité de transcrire car il y a un recrutement d’un corépresseur qui empêche la
transcription.
Lorsque l’hormone T3 arrive :
1- Elle se fixe sur son récepteur
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2- Cette fixation induit une transconformation de ce domaine ce qui modifie la surface d’interaction avec le
corépresseur.
3- Le corépresseur se détache du récepteur nucléaire
4- Un coactivateur est activé ce qui va permettre d’activer la transcription du gène en aval
I.
Les corépresseurs
Les deux plus importants sont : N-CoR et SMRT
• Ce sont 2 protéines différentes mais voisines
• Ce sont de grandes protéines
• Elles ont un grand nombre de domaine
Ces domaines sont des régions d’interaction avec beaucoup d’autres partenaires comme avec les facteurs de
transcription (en clair sur le schéma) qui servent à réprimer l’action du récepteur nucléaire.
 RD1 à 4 sont des domaines de répression
 DAD (déactylase activating domaine) est un domaine qui va permettre aux corepression de recruter des
désacétylases qui vont interdire la transcription en compactant la chromatine.
 N1 à N3 et S1 sont des sites d’interaction avec les Rns.
II.
Les coactivateurs
P300 et CBP sont 2 protéines différentes mais très semblables au point qu’on parle souvent de CBP/p300
Lorsque le corépresseur va être libéré, une séquence va être libérée : LXXLL.
Les coactivateurs vont recruter des protéines nécessaires à l’activation de la transcription.
Ces coactivateurs comportent :
− Un domaine qui permet de reconnaitre le domaine LXXLL du récepteur nucléaire lorsque son ligand est
à l’intérieur.
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− Un bromo domaine : domaines qui apparaissent sur les histones lorsqu’elles sont acétylés et qui va
donc permettre de se lier aux histones.
− Un domaine acétyl-transférase : (l’inverse des désacétylase) : les histones vont être acétylées pour
permettre l’interaction entre l’ADN et les histones
− Un domaine CREB (CREB est une protéine ubiquitaire agissant comme du FRT)
− Un domaine SRC (un coactivateur)
− Un domaine qui lie la polymérase II et TFIIB.
Le coactivateur reconnait le RN lié à son ligand et recrute des protéines qui vont aider à la transcription parmi
lesquelles des acétyl-transférase notamment (modification de la chromatine).
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Représentation 3D du domaine E du RN
Tant que l’hélice H12 n’est pas repliée, il y a un motif de reconnaissance de corépresseurs.
Lorsque le ligand vient se fixer, l’hélice H12 se replie et fait apparaitre un domaine que reconnaissent les
coactivateurs LXXLL.
Après leur liaison à ce domaine, une cascade d’évènement permet d’activer la transcription (recrutement de
protéine).
III.
CBP/p300 : un « cointégrateur »
CBP = CREB Binding protein
III.a.
Structure
CBP et p300 sont 2 protéines différentes mais très semblables, alors on les représente comme une seule entité
définie comme un coativateur et appelé aussi cointégrateur.
On retrouve sur ce cointégrateur :
− Un site de reconnaissance des RN
− Un site de reconnaissance de TBP (TATA Box binding protéine)
− Un domaine de liaison à CREB (CREB binding protéin)
− Un bromo domaine pour reconnaitre le bromo domaine des histones actéylées
− Un domaine HAT (histone acétylase) qui reconnait TFIIB
Dans cette protéine in retrouve des sites de liaisons pour pratiquement tous les éléments qui permettent
d’activer la transcription.
III.b.
Rôle
Lorsqu’une cellule doit répondre à une stimulation hormonale, elle le fait en intégrant tous les signaux pour que
la réponse soit conforme à toutes les informations reçues : signaux qui viennent de la membrane et signaux qui
viennent de l’hormone.
Pour cela, il faut des molécules d’intégration comme CBP/p300.
A partir d’un récepteur membranaire, il y aura production d’un ou plusieurs signaux cellulaire qui via des
phosphorylations vont activer des molécules qui elles même vont activer ou réprimer la transcription.
Intégration avec les autres voies de signalisation
Rq 1 : SREBp (stérol régulator binding protéine) : régule la quantité de cholestérol dans les cellules.
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Rq 2 : la voie la plus à droite du schéma représente une hormone qui va directement dans le noyau pour activer
son récepteur nucléaire.
Différents processus :
→ Phosphorylation directe
→ Phosphorylation ou protéolyse
→ Niveau de 2nd messager
→ Libération par la protéolyse à la membrane plasmique.
Ce schéma montre l’intégration de la voie des récepteurs nucléaires avec les autres voies de signalisation grâce
à des cointégrateurs comme CBP/p300.
L’activité de la polymérase 2 va être dépendante de l’intégration de TOUS les signaux par l’intermédiaire de
CBP/p300.
IV.
Mécanisme incluant les corégulateurs
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En absence de ligand, le récepteur nucléaire rencontre des corépresseurs : l’ensemble désacétyle les histones et
réprime la transcription.
Lorsque le ligand se lie à son récepteur, les corépresseurs sont éjectés et des coactivateurs et cointégrateurs sont
recrutés : grâce à eux, tous les éléments recrutés permettant la transcription s’agrègent. Il y a acétylation des
histones (décompaction de la chromatine qui la rend l’ADN accessible à la transcription) et la polymérase II est
activés. La transcription a lieu.
Modèle de promoteur (vitellogénine BI de Xénope)
E.
Application à une pathologie : exemple du syndrome de résistance aux hormones
thyroïdienne
Ce syndrome correspond à une diminution de la réponse fonctionnelle des tissus cibles à une stimulation
hormonale physiologique.
I.
Le système thyroïdien
BMCP – Régulation de l’expression des gènes (2)
L’hypothalamus synthétise le TRH (hormone peptidique) qui agit sur l’hypophyse qui va synthétiser la TSH
(hormone peptidique) TSH agit sur la glande thyroïde qui synthétise les hormones T3 et T4 (hormone
thyroïdienne)
Lorsque les hormones T3 et T4 sont produites, elles sont transportées dans la circulation par des protéines
spécifiques puis passent les membranes activement grâce à un transporteur.
T4 est la protéine qui circule essentiellement. Une 5’D désiodase va enlever l’iode en 5’ de T4 ce qui la
transforme en T3 qui est l’hormone active car elle a plus d’affinité pour le récepteur que T4.
T3 est transporté jusqu’au noyau et rencontre la situation où ses gènes cibles sont inhibés par un corépresseur.
T3 se fixe, éjection du corépresseur, recrutement des coactivateurs et la polymérase 2 transcrit le gène concerné.
Le taux de T3 et T4, s’il augmente, exerce un rétrocontrôle négatif sur la production de TRH et TSH ce qui
permet l’homéostasie thyroïdienne.
II.
Principales caractéristiques du syndrome de résistance aux HT
Lors du syndrome de résistance :
− T3/T4 sont élevés
− TSH est normale : c’est inapproprié par rapport au taux élevé de T3 et T4 : il n’y a pas de rétrocontrôle
négatif
− Absence de symptôme en corrélation avec un taux de T3 élevé (pas de signe d’hyperthyroïdie)
− Un goitre apparaît (augmentation de volume= hyperstimulation de la glande thyroïde)
Ce syndrome est donc bien une résistance : les patients ont un statut thyroïdien inapproprié mais pas de
symptôme caractéristiques.
Mais cependant, il y a des signes périphériques variables et dissociés, non spécifiques.
Les causes habituelles de consultation sont :
 Goitre
 Déficit d’attention/hyperactivité
 Tachycardie
 Retard de croissance
 Difficulté d’apprentissage
On effectue un dépistage chez les enfants dont les parents sont porteurs.
III.
Evolution
Elle est variable dans le temps et suivant le sujet.
Le goitre est récurrent après excision que l’on pratiquait anciennement.
BMCP – Régulation de l’expression des gènes (2)
Dans un seul cas, un enfant homozygote est mort à l’âge de 7 ans.
C’est une pathologie rare et familiale : dans 85% des cas, plus d’un membre de la famille est atteint.
La transmission se fait sur le mode de transmission autosomique DOMINANT (sauf dans un cas particulier :
récessif).
Ce syndrome a été caractérisé en 1967 par S. Refetoff.
IV.
Causes
Depuis 1987, on sait que cette pathologie est liée à des mutations du gène c-erbAβ codant pour le récepteur
aux hormones thyroïdiennes de type β (TRβ).
Il y a 2 types de récepteurs pour les hormones thyroïdiennes : α et β. Leur fonction est semblable mais leur
répartition dans les tissus est différente (dans l’antéhypophyse on trouve des β).
Comme vu précédemment, toutes les mutations liées à la résistance thyroïdienne se trouvent dans le gène TRβ.
Les mutations ne se retrouvent que dans le domaine qui lie l’hormone : T3-binding.
Elles sont regroupées dans 3 régions particulières : des clusters séparés par des régions sans mutations
correspondant aux régions impliquées dans la dimérisation.
Il y a un grand nombre de mutations différentes possibles et non une seule mutation pour tous les patients.
A ce jour, une seule mutation dans TRα a été identifiée, mais le phénotype est différent. La pathologie n’est en
faite pas la même : il ne s’agit pas d’un syndrome de résistance aux hormones thyroïdiennes.
Cependant dans 15% de cas bien étudiés, on ne trouve pas de mutation de TRβ (ni TRα). Des mutations on été
recherchées dans de nombreux autres gènes (corégulateurs, etc) mais aucune n’a été identifiée.
Pourtant sur des souris on arrive à reproduire la résistance en introduisant des mutations sur des corégulateurs
comme SRC-1.
V.
Altération fonctionnelle de TRβ du à la présence de mutations
On observe :
• Diminution de liaison de l’hormone
• Conservation liaison à l’ADN et dimérisation
• Diminution de l’activité transcriptionelle avec ou sans diminution de l’affinité pour T3
• Effet dominant négatif : les parents sont hétérozygotes et même si un seul allèle est muté, l’allèle sain
ne permet pas de corriger la perte de fonction de l’allèle muté (sauf 1 cas exceptionnel homozygote).
Pour qu’un récepteur muté soit dominant négatif, il faut :
→ Conservation de la liaison à l’ADN
→ Conservation de l’homo ou hétéro-dimérisation
o pour créer un effet de compétition avec les récepteurs sains
BMCP – Régulation de l’expression des gènes (2)
Ceci peut expliquer pourquoi on ne « voit » pas de mutation ailleurs que dans les régions « hot spot », de liaison
à l’hormone : elles seraient silencieuses.
Il existe un cas de délétion complète de TRβ (exon 5 à 10) : la transmission est récessive, les hétérozygote sont
normaux, le seul individu homozygote présente des signes modéré.
A l’inverse, l’individu porteur de la mutation (∆T337) homozygote était lourdement atteint : Il n’a plus que les
récepteurs α qui fonctionnent.
Si on produit un récepteur muté qui reconnait l’ADN et des partenaires : il y a compétition de liaison sur les
TRE et compétition de liaison avec les cofacteurs. Cela explique la dominance.
Il va ensuite empêcher les récepteurs sauvages de se fixer et cela entraîne une compétition qui induit une
diminution de la réponse hormonale. L’organisme a donc tendance a fabriquer plus de T3 et T4 pour compenser
et augmenter la réponse.
F.
Un autre mode de régulation : l’interférence ARN
I.
des
Découverte
Les premiers microARN qui ont été découverts sont impliqués
dans la régulation de la chronologie du développement de
l’embryon chez C.elegans.
Lorsqu’on a criblé les gènes impliqués dans le développement en
réalisant une analyse du comportement de mutant, les chercheurs
ont trouvé le gène « lin-4 » qui régule négativement l’expression
d’un autre gène : le gène « lin-14 ».
Curieusement le gène lin-4 ne code pas pour une protéine mais
pour un petit ARN non codant et complémentaire de la séquence 3’ non
traduite (3’UTR) de l’ARNm de lin-14.
Six ans plus tard sur le même modèle biologique, on découvre un
autre ARN : let-7 dont la séquence semble être conservé dans
le règne animal.
Lin-4 et let-7 sont les premiers membres fondateurs de la
superfamille des microARN.
II.
Mécanismes
Le schéma classique est un gène transcrit en ARNm qui sort du
noyau et est traduit en protéine.
Parallèlement, il existe une autre catégorie de gène qui code pour
ARN qui ne codent pas pour des protéines :
1)
Transcription d’un pri-microARN qui se replie en forme
d’épingle à cheveux
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2) Maturation en pré-microARN : le pri-microARN est clivé par une RNase de type III (drosha) en
présence de DGCR8 pour donner un précurseur (pré-microARN) d’environ 70 pb.
3) Exportation dans le cytoplasme
4) Le pré-microARN rencontre DICER qui le clive et qui permet d’obtenir un micro ARN mature de 22pb
5) Association de microARN avec RISK
6) L’ensemble va reconnaitre la partie 3’UTR de son ARNm cible et va bloquer sa traduction.
Chez l’homme, 575 miARN sont décrit à ce jour. Leurs fonctions restent à définir mais plusieurs jouent un rôle
dans certains cancers (oncogènes ou anti-oncogène)
→ Plusieurs miRNA peuvent réguler le même gène
→ Un miRNA peut régule plusieurs gène (notion de réseau, spécificité large)
→ Un même gène peut être régulé par plusieurs miRNA
40% des miRNA se situent dans des introns.
Environ un tiers des gènes humains pourraient être partiellement au moins régulés par des miRNA.
L’expression des miRNA est elle-même régulée par des RNs.
III.
Qu’est qui est transcrit, sous quelle forme dans quelle région du génome ?
Grace à des méthodes nouvelles (« tilling microarrays »), on peut étudier l’ensemble de tous les ARNs
synthétisés dans une cellule : seuls 2% de ces ARNs correspondent à des séquences exoniques ! (parmi les
microARN)
En outre au moins 5% des gènes « classique » sont transcrits sous forme de longs ARNs recouvrant plusieurs
gènes (des transcrits polygéniques).
Les gènes sont parfois regroupés en « clusters ». La régulation de leur expression peut être coordonnée.
Les clusters sont séparés par de longues régions intergéniques. Des ARNs non-codants, long ou courts, avec ou
sans polyA sont transcrit de l’un ou l’autre brin.
 L’épissage alternatif a lieu sur 75% des gènes : ces gènes produisent chacun plus d’une protéine pour un
gène.
 20% des gènes ont des promoteurs alternatifs ce qui permet aussi de produire plusieurs protéines
différentes.
Les transcrits chevauchants sont parfois très long sur les 2 brins dans les introns ou les exons. Les parties
codantes peuvent être transcrites en sens inverse pour deux gènes différents sur la même séquence d’ADN.
La transcription peut être bidirectionnelle.
Au voisinage des points d’initiation et de terminaison de la transcription on découvre des :
− Des ARN d’initiation de transcription
− Des ARN d’association au promoteur
TiRNAs : transcription initiation RNAs
TSS : transcription star site
PASRs : promoteur associated short RNAs
TASR : termini associated short RNAs
BMCP – Régulation de l’expression des gènes (2)
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