Objectifs de la formation en médecine de soins intensifs chez l`enfant

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Objectifs de la formation en
médecine de soins intensifs chez l’enfant
2005
Ces objectifs de la formation s’appliquent à ceux qui entreprennent une résidence à compter
du 1er juillet 2005 ou après.
(Voir également les « Politiques et modalités. »)
DÉFINITION
La médecine de soins intensifs chez l’enfant constitue un domaine multidisciplinaire où l’on
s’intéresse aux nourrissons, aux enfants et aux adolescents qui ont subi ou risquent de subir
une défaillance d’un seul ou de plusieurs organes qui est attribuable à la maladie ou à un
traumatisme et qui met leur vie en danger. La médecine de soins intensifs chez l’enfant vise
à répondre à ses besoins par des observations et des interventions immédiates et continues
de façon à lui redonner la santé et à prévenir les complications. Le spécialiste en médecine
de soins intensifs chez l’enfant est un médecin ou chirurgien qui a les compétences
nécessaires pour gérer tous les aspects de la reconnaissance et de la prise en charge
d’enfants en phase critique entraînant une défaillance systémique d’un seul ou de plusieurs
organes qu’il faut surveiller et soutenir.
BUTS
À cause de l’expansion rapide des connaissances en ce qui a trait au traitement des patients
en phase critique, de l’arrivée continue de nouvelles techniques de maintien des fonctions
vitales et d’enjeux sociétaux plus complexes (légaux, moraux, déontologiques), il faut des
spécialistes qui ont appris à reconnaître et prendre en charge les patients de ce sous-
groupe. Afin de former de tels spécialistes, les programmes de résidence doivent se
concentrer sur les connaissances, les compétences spécialisées et les attitudes pertinentes
aux compétences et aux rôles attendus du spécialiste en médecine de soins intensifs chez
l’enfant.
La formation en résidence dans le contexte interactif sans pareil où l’on prend en charge les
patients en phase critique doit respecter les droits du patient et des membres de sa famille
et reconnaître l’importance de l’âge, du sexe, de la culture et de l’origine ethnique.
COMPÉTENCES EN MÉDECINE DE SOINS INTENSIFS CHEZ L’ENFANT
Après avoir terminé sa formation, le résident aura acquis les compétences suivantes et sera
efficace dans les rôles suivants :
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Expert médical/décideur clinique
Exigences générales
Le résident en médecine de soins intensifs chez l’enfant doit démontrer :
1. les techniques de diagnostic et de traitement nécessaires pour prodiguer aux patients
en phase critique des soins efficaces et conformes à l’éthique;
2. sa capacité de consulter et d’utiliser les renseignements pertinents à la pratique des
soins intensifs;
3. qu’il donne des services de consultation efficaces en ce qui a trait au soin et à
l’éducation du patient, ainsi qu’à la formulation d’avis d’ordre juridique.
Exigences spécifiques
Le résident en médecine de soins intensifs chez l’enfant doit démontrer :
1. sa connaissance détaillée des aspects généraux et spécialisés des maladies en phase
critique;
2. l’utilisation sécuritaire du matériel, une surveillance attentive, l’utilisation judicieuse de
médicaments et la prestation coordonnée de soins multidisciplinaires pour supporter
efficacement un système organique;
3. sa capacité de pouvoir reconnaître, ranimer et stabiliser les patients qui sont ou
risquent d’être victimes d’un arrêt cardiopulmonaire ou d’autres troubles qui mettent
leur vie en danger;
4. une connaissance de la physiologie clinique appliquée et de l’homéostasie et pouvoir
reconnaître, prévenir et traiter l’insuffisance d’un seul ou de plusieurs organes;
5. une compréhension fondamentale de la physiologie, de la pathophysiologie et de la
pharmacologie qui ont trait aux patients en phase critique;
6. sa compréhension des aspects particuliers du développement du nourrisson, de l’enfant
et de l’adolescent, y compris une compréhension générale de la physiologie du
développement et des maladies reliées à l’âge, de la pharmacologie du développement,
ainsi que des besoins psychosociaux de ces patients et des membres de leur famille;
7. une connaissance à la fois fondamentale et appliquée des dysfonctions suivantes
décrites ci-dessous.
7.1. Dysfonction respiratoire
7.1.1. La capacité de déterminer la présence d’une insuffisance respiratoire,
d’intervenir d’urgence et d’établir un plan d’action pour faire enquête par la
suite et prendre en charge le problème.
7.1.2. Démontrer sa connaissance :
7.1.2.1. de l’anatomie normale de l’appareil respiratoire;
7.1.2.2. de la physiologie de l’unité d’échange gazeux, ainsi que de la mécanique
du poumon et de la paroi thoracique;
7.1.2.3. de la dynamique des voies aériennes et du contrôle de la respiration;
7.1.2.4. de la pathophysiologie des états morbides qui entraînent une
insuffisance respiratoire;
7.1.2.5. de l’imagerie pulmonaire du patient aux soins intensifs;
7.1.2.6. des principes et de la théorie de la ventilation artificielle et d’autres
méthodes d’assistance respiratoire;
7.1.2.7. des problèmes respiratoires et de leur prise en charge à la suite
d’interventions chirurgicales; de la physiologie et de la pathophysiologie
du développement de l’appareil respiratoire pendant la croissance et le
développement depuis le stade intrautérin jusqu’à l’âge adulte;
7.1.2.8. des processus morbides reliés aux différents stades du développement
de l’appareil respiratoire chez l’enfant.
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7.2. Dysfonction cardiovasculaire
7.2.1. La capacité de reconnaître le problème d’un patient en phase critique qui a
une dysfonction cardiaque, d’intervenir d’urgence pour maintenir les
fonctions vitales et d’entreprendre un programme de diagnostic et de prise
en charge.
7.2.2. Démontrer sa connaissance :
7.2.2.1. des méthodes et de l’application des techniques de « soins avancés en
réanimation pédiatrique » (SARP);
7.2.2.2. des méthodes et de l’application des techniques des « soins avancés en
réanimation néonatale » (SARN);
7.2.2.3. de la surveillance hémodynamique effractive et non effractive;
7.2.2.4. de la pathophysiologie et du traitement de l’insuffisance cardiaque chez
les nouveau-nés, les nourrissons, les enfants et les adolescents, y
compris de la pharmacologie des médicaments utilisés pour traiter ces
problèmes;
7.2.2.5. des arythmies cardiaques fondamentales et complexes, y compris de la
prise en charge pharmacologique et électrique;
7.2.2.6. des syndromes de choc et principalement des événements
pathophysiologiques qui causent des états de choc et qui en découlent;
7.2.2.7. des interactions cœur-poumons;
7.2.2.8. des malformations congénitales de l’appareil vasculaire qui entraînent
l’insuffisance cardiaque ou l’hypoxémie;
7.2.2.9. des problèmes associés aux interventions chirurgicales chez les enfants
qui ont une cardiopathie.
7.3. Dysfonction neurologique
7.3.1 La capacité de reconnaître le problème d’un patient en situation de crise du
système nerveux central (SNC) ou dont le niveau de conscience est altéré,
d’intervenir sur-le-champ pour maintenir les fonctions vitales, de procéder à
l’examen neurologique approprié, de poser un diagnostic différentiel et de
continuer de prendre des mesures appropriées de diagnostic et de maintien
des fonctions vitales.
7.3.2 Démontrer sa connaissance :
7.3.2.1 des causes toxiques, métaboliques, structurelles et infectieuses de
l’altération de la conscience;
7.3.2.2 de l’hypertension intracrânienne (pathophysiologie, investigation,
techniques de surveillance, traitement);
7.3.2.3 de l’état de mal épileptique (pathophysiologie, investigation,
conséquences métaboliques systémiques, prise en charge
pharmacologique);
7.3.2.4 du diagnostic clinique de mort cérébrale et des investigations de
confirmation en cause;
7.3.2.5 de la psychopathologie environnementale et pharmacologique associée à
une maladie en phase critique (anxiété, troubles du sommeil,
hallucinations et retrait);
7.3.2.6 de la prise en charge périopératoire d’interventions neurochirurgicales
majeures.
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7.4 Dysfonction Neuromusculaire
7.4.1 La capacité de reconnaître la gravité du problème d’un patient qui a un
trouble neuromusculaire aigu ou chronique, de prendre des mesures de
maintien des fonctions vitales et d’élaborer un programme de diagnostic
définitif, de soutien et de traitement en particulier.
7.4.2 Démontrer sa connaissance :
7.4.2.1 du soutien physiologique spécifique (soutien des organes vitaux, de la
circulation, de la respiration, de la nutrition, de l’appareil intestinal, de la
vessie, et soins de la peau);
7.4.2.2 de la maladie neuromusculaire aigue (troubles de la plaque motrice,
myopathie et polyneuropathie chez le malade en phase critique,
syndromes de la moelle épinière), y compris des investigations et des
traitements possibles;
7.4.2.3 des facteurs médicaux, administratifs et déontologiques associés à
l’établissement et au maintien de la ventilation artificielle de longue
durée;
7.4.2.4 des services de soutien qui font partie intégrante de la prise en charge
des patients atteints de maladies neuromusculaires (physiothérapie,
ergothérapie, orthésie, services sociaux).
7.5 Dysfonction rénale
7.5.1 La capacité de reconnaître les problèmes d’un patient atteint d’oligurie ou les
signes d’insuffisance rénale en évolution ou établie, de prendre des mesures
afin de préserver la fonction rénale qui reste et de prévoir un diagnostic
précis, des mesures de soutien adéquates et une thérapie appropriée.
7.5.2 Démontrer sa connaissance :
7.5.2.1 de la pathophysiologie et de la prise en charge, à la fois médicale et
chirurgicale, de l’insuffisance rénale aigue (insuffisance prérénale, rénale
et sous-rénale);
7.5.2.2 de la pharmacodynamique et des néphrotoxines;
7.5.2.3 des problèmes périopératoires, de la prise en charge pharmacologique et
des complications possibles chez le patient qui a subi une greffe de rein1.
7.6 Dysfonction gastro-intestinale
7.6.1 La capacité d’évaluer la nature de la maladie d’un patient qui se présente en
état de crise gastro-intestinale (GI), de prendre sur-le-champ des mesures
de maintien des fonctions vitales et d’établir un plan de diagnostic et de
traitement.
7.6.2 Démontrer sa connaissance :
7.6.2.1 de l’étiologie, du diagnostic et de la prise en charge de l’abdomen aigu;
7.6.2.2 de l’étiologie, du diagnostic et de la prise en charge d’une dysfonction de
viscères creux (occlusion, ischémie, perforation, dysmotilité);
7.6.2.3 de l’étiologie, du diagnostic et de la prise en charge du saignement du
tractus GI supérieur et inférieur;
7.6.2.4 des complications d’une chirurgie et d’un traumatisme abdominal;
7.6.2.5 du diagnostic et de la prise en charge de l’enfant qui se présente avec
des malformations congénitales de l’appareil GI.
1 Connaissance seulement, et non expérience réelle avec un patient si la formation spécialisée n’est pas disponible
à l’établissement qui offre le programme.
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7.7 Dysfonction hépatique
7.7.1 La capacité de reconnaître le problème d’un patient qui a une jaunisse ou
une insuffisance hépatique manifeste, de prendre sur-le-champ des mesures
de maintien des fonctions vitales et d’établir un plan de diagnostic et de
traitement.
7.7.2 Démontrer sa connaissance :
7.7.2.1 de la pathophysiologie et de la prise en charge de l’hépatite aigue et
chronique;
7.7.2.2 des rôles du foie dans la biosynthèse, l’immunologie et la détoxification;
7.7.2.3 du patient qui a reçu une greffe du foie, y compris des problèmes
périopératoires, de la prise en charge pharmacologique et des
complications possibles1.
8. Démontrer une connaissance à la fois fondamentale et appliquée des troubles suivants
décrits ci-dessous :
8.1 Troubles hématologiques/oncologiques
8.1.1 La capacité de reconnaître le problème d’un patient qui a une tumeur
maligne, une thrombose ou un trouble de la thrombolyse, qui saigne, a une
neutropénie ou une anémie, de prendre toute mesure indiquée de maintien
des fonctions vitales et de suivre un plan ordonné d’investigation, de prise
en charge, de surveillance continue et de soutien.
8.1.2 Démontrer sa connaissance :
8.1.2.1 de la pathogénèse et de la prise en charge de la thrombocytopénie, de
l’anémie et de la neutropénie;
8.1.2.2 de la pathogénèse et de la prise en charge des urgences en oncologie;
8.1.2.3 de la pathogénèse et de la prise en charge des maladies hémolytiques et
des occlusions vasculaires;
8.1.2.4 de la séquence de la coagulation, de la voie fibrinolytique et de leurs
troubles connexes;
8.1.2.5 du traitement des composants du sang et des solutions de rechange
disponibles;
8.1.2.6 des traitements aux agents anticoagulants et fibrinolytiques.
8.2 Troubles métaboliques – endocriniens
8.2.1 La capacité de reconnaître la nature et la gravité des problèmes d’un patient
qui a des anomalies du métabolisme ou du système endocrinien, des liquides
ou des électrolytes, de poser un diagnostic différentiel et d’entreprendre un
programme de diagnostic définitif, de traitement et de surveillance continue
et de soutien.
8.2.2 Démontrer sa connaissance :
8.2.2.1 du diagnostic et de la prise en charge des troubles des liquides ou des
électrolytes;
8.2.2.2 de la pathophysiologie, du diagnostic et du traitement des troubles
acidobasiques;
8.2.2.3 de la pathophysiologie, du diagnostic et du traitement des urgences
endocriniennes;
8.2.2.4 de la régulation normale et anormale de la température du corps et de
ses troubles connexes, et surtout des exigences imposées aux nouveau-
nés et aux tout-petits pendant la thermorégulation normale;
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