Communiquer pour mieux guérir Imaginez, pendant un instant : vous vous réveillez dans un lit d’hôpital, plusieurs machines bruyantes sont autour de vous, plusieurs personnes s’agitent autour de vous. Vous reconnaissez enfin un visage familier. Vous voulez lui demander ce qui se passe, mais il vous est impossible de parler : vous avez un tube dans la bouche qui vous en empêche. Cette situation est vécue par des patients, tous les jours, à l’hôpital. Le personnel explique alors la situation au patient qui comprend qu’il est aux soins intensifs et qu’une machine l’aide à respirer, mais que cette machine fait en sorte qu’il ne peut pas parler… Comment faire alors pour demander aux médecins si mes chances de survie sont grandes? Comment leur dire que j’ai peur? Comment dire à mon infirmière que ce tuyau me fait mal? Comment dire aux membres de ma famille que je les aime? Comment dire à mes enfants que le testament est dans le deuxième tiroir du bureau? Comment dire … Toute personne privée de la parole devrait se voir offrir d’autres moyens de communication. C’est la raison pour laquelle l’équipe d’orthophonistes du CHUM travaille à mettre en place le projet intitulé Communication aux soins intensifs qui vise à offrir des moyens de communication adaptés aux patients des soins intensifs dont la communication verbale est souvent entravée par des interventions médicales (intubation, trachéotomie) ou par des déficits associés. Le projet consiste à former le personnel aux différentes stratégies favorisant la communication et à d’autres moyens de communication. Pour chaque patient qui le nécessite, un formulaire d’évaluation de la communication permet de recenser les moyens de communication efficaces avec lui. Pour chaque patient, le but visé est d’au moins lui offrir la possibilité de dire « oui » ou « non », et ce, même s’il est privé de la parole, même si ses membres ne bougent pas, même si sa tête ne bouge pas. D’ailleurs, les études démontrent que lorsque la communication est rétablie (même partiellement), les patients se sentent moins anxieux et plus considérés. Ils deviennent alors de meilleurs partenaires de soins. Préparé par le Service d’audiologie et d’orthophonie du CHUM