La Réserve fédérale menottée

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La Réserve fédérale menottée
POINTS DE VUE
SUR LES MARCHÉS
Deuxième trimestre 2016
EN RÉSUMÉ
•Le resserrement de la
situation financière coupe
l’herbe sous le pied de
la Réserve fédérale des
États‑Unis et limite sa
marge de manœuvre.
•Les politiques monétaires
du monde entier demeurent
exceptionnellement
accommodantes et les
politiques budgétaires sont
plus souples que prévu.
•Malgré des signes de
tension, les marchés
du crédit ne sont pas
annonciateurs d’une
récession selon nous.
Dans les années 1970, les paroles de la célèbre chanson des Eagles disaient : « Vous pouvez libérer
la chambre n’importe quand, mais vous ne pourrez jamais partir de l’Hôtel California. » C’est bien
la situation dans laquelle la Réserve fédérale des États-Unis semble se trouver à l’heure actuelle.
Après des années d’un expansionnisme
Figure 1 : Le dollar, principal facteur d’influence
extraordinaire, la Réserve voudrait bien
normaliser sa politique monétaire. Mais dès
qu’elle prend une mesure dans ce sens ou
VIGUEUR
qu’elle en manifeste l’intention, les marchés
DU $ US
Prix du pétrole
Écarts de taux
(politiques
se replient aussitôt, provoquant des remous
et des produits
des obligations
divergentes)
de base
d’État
sur l’ensemble de l’économie mondiale.
La Réserve bat alors en retraite et maintient
Perspectives
Écarts de taux
sa politique accommodante pour apaiser les
de croissance
des obligations
des pays
à rendement
fragiles marchés.
émergents
élevé
Alors que la plupart des autres banques
Flux de capitaux
Pressions
centrales pratiquent la détente monétaire, la
à l’échelle mondiale
déflationnistes
Réserve fédérale est pour ainsi dire la seule à
vouloir resserrer le jeu. Ces volontés contraires
ont généralement pour effet de renforcer le
dollar, ce qui comprime la situation financière mondiale. À son tour, le resserrement de la situation
financière sape les prix des produits de base, ce qui est désastreux pour les marchés émergents,
puisque beaucoup sont des exportateurs de ces produits de base. L’effet domino ne s’arrête pas là :
on assiste en plus à des fuites de capitaux hors des fonds souverains et des réserves de change des
pays émergents, ce qui entraîne des pressions déflationnistes sur l’économie mondiale. Les écarts
s’élargissent sur les marchés du crédit et les valorisations boursières se rétractent. Finalement, une
véritable crise du marché force la Réserve fédérale à freiner à fond et à contenir ses aspirations.
Un peu de répit pendant le flottement – mais pour combien de temps?
Que font les marchés lorsque la Réserve fédérale hésite? Ils poussent ensemble un soupir de
soulagement et regagnent le territoire cédé précédemment. C’est là que nous en sommes en
ce début de deuxième trimestre. La réaction de la Réserve fédérale – que certains estiment
démesurée – devant les convulsions qui ont secoué les marchés financiers au début du premier
trimestre de 2016 s’est traduite par un redressement des marchés. Ce qui avait chamboulé les
marchés, ce n’était pas tant le relèvement de 25 points de base décidé à la mi-décembre, mais
l’annonce de quatre nouvelles hausses prévues pour 2016.
De toute évidence, la Réserve fédérale a tenté de préparer le terrain pour un retrait nettement
plus décisif de ses mesures de détente monétaire, mais les marchés ne l’entendaient pas de cette
oreille. Lentement, le FOMC (le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale) a été forcé
d’adapter ses intentions aux prévisions des investisseurs. Depuis le milieu de 2015, où la prévision
médiane des membres du FOMC était de six hausses d’ici la fin de 2016, la médiane du fameux
« graphique à points » de la Réserve fédérale ne cesse d’être révisée à la baisse. Pendant cette
période, les marchés ont pris en compte tout au plus trois hausses d’ici la fin de 2016, et à l’heure
actuelle c’est même moins d’un relèvement qui est prévu. Les marchés saisissent parfaitement
que l’oscillation constante entre la tolérance et l’aversion au risque limite la liberté d’action de la
Réserve fédérale et pourrait l’empêcher de réaliser même son objectif le plus bas qui est de relever
les taux deux fois d’ici la fin de 2016. Les marchés et la Réserve se sont engagés dans un long bras
de fer, et il semble que la victoire appartiendra aux marchés.
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Deuxième trimestre 2016
Figure 2 : Influence des marchés
1,75 %
Réunion
du FOMC
Contrats à terme sur fonds fédéraux
1,50 %
Médiane
de la Fed –
fin de 2016
1,25 %
1,00 %
2 hausses
0,75 %
Déc.
2016
0,50 % 1 hausse
0,25 %
Mai 2015
Juin
2016
Juin 2015 Juill. 2015 Août 2015 Sept. 2015 Oct. 2015 Nov. 2015 Déc. 2015 Janv. 2016 Févr. 2016 Mars 2016
Source : Bloomberg, au 24 mars 2016. Les lignes noires verticales indiquent le premier jour de chaque réunion prévue
du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (FOMC).
Erik Weisman
Économiste en chef
Bien que le dollar américain aille en s’appréciant depuis le milieu de 2014, c’est en 2015 que
sa vigueur a été le plus marquée comparativement à celle de plusieurs devises des marchés
émergents. La production économique des pays émergents a donc été réduite sous l’effet du
durcissement des conditions monétaires. L’hésitation de la Réserve fédérale à normaliser sa
politique vient en partie de ce phénomène qui entrave la croissance mondiale. Depuis que la
Réserve a repoussé les attentes de nouvelles hausses des taux en janvier et en mars, le dollar
s’est déprécié et les conditions financières se sont un peu assouplies, ce qui a favorisé la tolérance
au risque manifestée ces deux derniers mois.
Figure 3 : Si simple que ça?
95
Parallèle entre le Brent et le dollar US
150 $
100
125 $
105
100 $
110
75 $
115
50 $
25 $
0$
Déc. 2013
120
125
Prix au comptant du pétrole brut de qualité Brent (à gauche)
Cours du dollar américain pondéré en fonction des échanges (inversé, à droite)
Mars 2014
Juin 2014
Sept. 2014
Déc. 2014
Mars 2015
Juin 2015
Niveau de l’indice
« Le marché a des attentes
incompatibles avec les
intentions de la Réserve
fédérale, et il a l’impression
qu’il aura le dessus. »
Sept. 2015
Déc. 2015
130
Mars 2016
Source : Bloomberg, au 24 mars 2016.
Emprise du dollar sur les pays émergents
À l’image de la dynamique de dépendance qu’entretiennent le dollar et les pays émergents,
il existe depuis quelques années une étroite relation entre le dollar et les produits de base. Le Brent
et le dollar sont si bien corrélés ces derniers temps que, a posteriori, il est difficile de dire si le recul
de la demande et l’accroissement de l’offre provenant de l’Iran ou du pétrole de schiste américain
sont bien les principaux facteurs à l’origine de l’effondrement des prix pétroliers.
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SUR LES MARCHÉS
Deuxième trimestre 2016
Dernièrement, un certain retrait du dollar a réduit les pressions exercées sur les pays émergents et les
produits de base. Les prix du pétrole ont repris de la vigueur, quittant les 20 $ pour atteindre le bas
de la fourchette des 40 $. Voilà qui éclaircit le paysage pour les producteurs de produits de base des
pays émergents, donne un coup de pouce aux producteurs d’énergie à haut rendement et contribue
à adoucir la conjoncture des marchés – effets fort appréciés après le parcours en dents de scie des six
premières semaines de l’année. La baisse récente du dollar et le redressement des biens industriels ont
relâché la situation financière des pays émergents et resserré les écarts de taux des obligations d’État.
Les marchés émergents représentent à l’heure actuelle environ 50 % du PIB mondial; pourtant, ils ne
sont toujours pas maîtres de leur destin. En général, leur demande intérieure ne suffit pas à relever
assez leurs conditions économiques pour leur permettre de se découpler d’une conjoncture mondiale
anémique. De plus, l’endettement de l’administration publique et des sociétés d’État dans bon nombre
de ces pays demeure terriblement élevé. Le contexte reste difficile après deux ans de faiblesse sur le
plan de la croissance mondiale, de la production industrielle et des échanges commerciaux.
Le resserrement des conditions financières incite la Réserve fédérale à reporter la normalisation de
sa politique monétaire, ce qui ravive la tolérance au risque des investisseurs, qui à son tour rassure la
Réserve fédérale quant à un relèvement des taux, et les marchés retombent dans un nouveau marasme...
Il sera très ardu de rompre ce cercle vicieux. Pour y parvenir, il faudrait que la croissance mondiale se
synchronise, mais les indices d’un dynamisme économique suffisant se font rares à l’horizon.
Quelques surprises macroéconomiques
Si le contexte mondial reste difficile, le paysage macroéconomique des pays développés réserve
néanmoins quelques surprises. En plus de la détente monétaire adoptée par la zone euro, la
Scandinavie, le Japon, la Chine et d’autres régions, la politique budgétaire s’est aussi assouplie
davantage que prévu. L’accroissement des dépenses gouvernementales aux États-Unis après la fin des
compressions budgétaires automatiques, à la fin de l’an dernier, était prévisible; mais nous assistons
aussi à une décontraction budgétaire dans la zone euro, au Royaume-Uni et en Chine. Le Canada et
la Norvège, tous deux producteurs de pétrole, ont adopté d’imposantes mesures budgétaires dans le
but de compenser en partie l’effet de l’effondrement des prix des produits de base sur l’économie.
Ces mesures sont les bienvenues, d’autant qu’on s’attendait plutôt à une politique budgétaire assez
serrée après des années d’austérité un peu partout dans le monde. Mais même si des sommes
plus imposantes sont injectées dans le système, il faudra encore d’autres mesures de relance pour
maintenir l’économie à flot, et encore plus pour qu’elle ait le vent dans les voiles. Le coup de pouce
budgétaire a renforcé la tolérance au risque actuelle des investisseurs, mais le contexte mondial reste
désespérément perclus par la faiblesse de la croissance.
Figure 4 : « Pas pendant mon mandat! »
Politique monétaire
plus accommodante que prévu
•
•
•
•
•
•
•
•
US
Zone euro
Chine
Actions japonaises
Actions du Royaume-Uni
Suède
Nouvelle-Zélande
Norvège
Politique budgétaire
plus généreuse que prévu
•
•
•
•
•
•
US
Zone euro
Chine
Actions japonaises
Actions du Royaume-Uni
Norvège
En comparaison de l’anémie qui perdure à l’échelle mondiale, la croissance médiocre réalisée aux
États-Unis (entre 2,0 % et 2,5 %) ne fait pas si mauvaise figure. Le marché de l’emploi tient bon,
la demande du secteur privé est saine et la production de revenu réel progresse. La croissance aux
États-Unis est relativement solide si on la compare à celle de l’Europe, du Japon et de bon nombre
d’autres régions, et même en regard du taux de croissance de la Chine si l’on tient compte des
chiffres récents, qui font contraste.
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POINTS DE VUE
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Deuxième trimestre 2016
Replacer la correction dans son contexte
La crise financière mondiale avait entraîné une récession dont les États-Unis ont émergé en
juillet 2009; le pays connaît depuis une croissance économique moyenne de 2,0 % à 2,5 %. Cette
croissance est inférieure à la moyenne de 3,5 % enregistrée depuis la fin de la Deuxième Guerre
mondiale. Certaines tendances structurelles au chapitre de la démographie et du crédit opposent
de sérieux obstacles à la croissance.
Mais la lenteur de l’économie va-t-elle jusqu’à interdire les rendements sur les actions, les
instruments de créance ou les obligations? L’expansion dure maintenant depuis près de sept ans,
le cycle montre-t-il des signes d’essoufflement? Et pourquoi faut-il tenir compte de la période?
Surveiller les éventuels excès, mais sans inquiétude immédiate
« La récession actuelle
concerne les bénéfices,
pas l’économie dans
son ensemble. Pour moi,
les actions constituent
un bon placement. »
James Swanson
Chef des stratégies de placement
Il est vrai que l’économie américaine est aux prises avec des difficultés, aussi bien intérieures
qu’extérieures, mais les actions américaines, en particulier celles des sociétés à grande capitalisation,
figurent à l’heure actuelle parmi les placements les plus prometteurs pour les investisseurs selon nous.
L’économie américaine, ainsi que nous l’avons souligné, poursuit sa modeste croissance, soutenue
par les hausses salariales, l’allongement de la semaine de travail et la régression du chômage. Aucun
signe, sur le marché, des excès de fin de cycle qui se manifestent généralement vers la fin des périodes
d’expansion. L’épanouissement du crédit dans le secteur privé n’est pas exagéré, et les marchés
de l’emploi ne surchauffent pas. Les stocks se sont élevés ces derniers temps, mais pas de manière
inquiétante, et aucune bulle d’actifs ne point encore à l’horizon. Les activités de fusion et d’acquisition
s’intensifient, car les entreprises cherchent à acquérir de l’envergure, mais rien n’est encore alarmant
de ce côté-là non plus. La courbe de rendement arbore quant à elle une saine pente positive et, si les
profits en pourcentage du PIB diminuent de manière préoccupante, en revanche la chute de rentabilité
des derniers trimestres semble imputable essentiellement à la dégringolade des secteurs de l’énergie et
des matières. Cela dit, la baisse des bénéfices mérite qu’on s’y attarde, car elle a tendance à s’accentuer
environ un an avant l’arrivée d’une récession. Lorsque les bénéfices reculent, les embauches et les
dépenses en immobilisations ont tendance à faire de même : il s’agit donc d’un des plus importants
indicateurs de fin de cycle à surveiller. La croissance au ralenti sur les marchés émergents retient
la croissance aux États-Unis, mais probablement pas assez pour y provoquer une récession, car les
exportations nettes comptent pour une assez faible part du PIB américain. Considérés tous ensemble, ces
indicateurs suggèrent que la croissance modeste enregistrée depuis le milieu de 2009 est faite pour durer.
Faut-il tenir compte de la période? Oui, dans la mesure où la baisse moyenne du marché boursier en
temps de récession aux États-Unis est supérieure à 26 %. Un recul des cours similaire s’observe aussi
sur le marché des obligations à rendement élevé.
Figure 5 : Les corrections subies par l’indice S&P 500 remises en contexte
Nombre
Recul moyen
Rendement moyen dans Rendement moyen dans
les 6 mois suivants
les 12 mois suivants
Dégagements de 5 % à 10 %
50
-7,1 %
10,8 %
15,5 %
Correction de 10 % ou plus (sans récession
dans les 12 mois suivants)
19
-17,0 %
18,9 %
24,3 %
Correction de 10 % ou plus (avec récession
dans les 12 mois suivants)
11
-26,4 %
22,9 %
31,0 %
Source : Deutsche Bank, au 24 mars 2016.
La figure 5 montre que la plupart des corrections de 10 % ou plus survenues depuis 1957 n’étaient
pas annonciatrices d’une récession. En effet, il y a eu 30 corrections de cette importance pendant cette
période; 19 d’entre elles n’ont pas débouché sur une récession, contre 11 qui l’ont fait. En général, dans
les 6 à 12 mois suivant la correction, les marchés ont regagné le terrain perdu et dégagé des rendements
positifs. Nous sommes d’avis que la correction récente est l’un de ces épisodes. Les bénéfices sont
frappés par une récession, mais il ne s’agit pas d’une récession économique généralisée, et le marché
boursier pourrait receler prochainement d’intéressantes occasions de placement.
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Deuxième trimestre 2016
Des signes de tension, mais pas de récession
L’élargissement démesuré des écarts sur les obligations à rendement élevé de la fin de 2015 et du
début de 2016 présagerait normalement une récession prochaine. Mais si l’on excepte les secteurs
de l’énergie et des matières, les plus accablés, il n’y a pas à craindre de récession imminente
d’après le marché des titres à rendement élevé. L’élargissement des écarts est bel et bien signe
d’un stress systémique, mais nous croyons qu’il n’est pas annonciateur d’une récession.
Figure 6 : Répartition sectorielle des écarts ajustés en fonction des options sur les
obligations américaines à rendement élevé
2 000
Énergie
Mines et métaux
Obligations américaines
à rendement élevé
hors énergie
1 800
1 600
1 400
1 200
Pb
POINTS DE VUE
SUR LES MARCHÉS
1 000
800
600
400
200
0
2006
2008
2010
2012
2014
2016
Source : Barclays, au 21 mars 2016.
Les bénéfices et le chiffre d’affaires des sociétés représentées dans l’indice S&P 500 ont subi le
contrecoup de la chute du secteur de l’énergie. Les revenus ont nettement baissé, plongeant
même en territoire négatif au quatrième trimestre l’an dernier. Si l’on excepte l’énergie, encore
une fois, les revenus sont pourtant parvenus à grappiller un gain de 0,3 % sur douze mois.
Figure 7 : Descente des revenus
Croissance du chiffre d’affaires (variation sur quatre trimestres, en %)
5%
4,5 %
4,3 %
4%
3,1 %
3%
2%
2,1 %
2,7 %
2,1 %
1,5 %
1,8 %
2,1 %
1,5 %
1%
1,1 %
0,3 %
0%
-1 %
-2 %
-3 %
-4 %
Indice S&P 500
Indice S&P 500 hors énergie
-3,2 %
-3,5 %
-4,1 %
-3,9 %
-5 % T1 2013 T2 2013 T3 2013 T4 2013 T1 2014 T2 2014 T3 2014 T4 2014 T1 2015 T2 2015 T3 2015 T4 2015
Source : RBC, au 2 mars 2016.
Pour ce qui est du bénéfice par action (BPA), la situation est tout autre. Si l’on ne tient pas compte
du secteur de l’énergie, le BPA a augmenté de 3,8 %. Nous sommes d’avis qu’il s’agit là d’une
croissance assez solide de milieu ou de fin de cycle. Les sociétés qui ne participent pas directement
au secteur de l’énergie se comportent très bien pour le moment. En outre, nous pensons que la
chute des prix de l’énergie aura un effet à la hausse sur les bénéfices des entreprises de fabrication
vers la fin de 2016, puisque l’énergie est un intrant pour la plupart d’entre elles.
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POINTS DE VUE
SUR LES MARCHÉS
Deuxième trimestre 2016
Figure 8 : Le BPA reste solide
16 %
Croissance du BPA (variation sur quatre trimestres, en %)
Indice S&P 500
Indice S&P 500 hors énergie
12 %
11,1 %
11,0 %
9,7 %
8%
8,9 %
8,1 %
7,3 %
6,5 %
4,7 %
6,3 %
5,3 %
5,1 %
3,8 %
4%
3,6 %
1,5 %
0%
-0,5 %
-2,2 %
-4 %
T1 2013 T2 2013 T3 2013 T4 2013 T1 2014 T2 2014 T3 2014 T4 2014 T1 2015 T2 2015 T3 2015 T4 2015
Source : RBC, au 2 mars 2016.
Les sociétés axées sur le marché intérieur dament le pion aux multinationales
« Certaines zones des
pays émergents ont un
potentiel de réévaluation;
c’est le cas par exemple
de la consommation de
base et des titres cycliques
en Chine et du secteur
financier en Inde et
en Thaïlande. »
Sanjay Natarajan
Gestionnaire de portefeuille
institutionnel d’actions
La vigueur du dollar – malgré sa perte de vitesse récente – exerce des pressions sur le bénéfice
par action des multinationales. L’écart est énorme entre la croissance du BPA des sociétés axées
sur le marché intérieur et celle des multinationales. Les sociétés tournées vers le commerce
américain supplantent sans contredit les autres. Le chiffre d’affaires, les bénéfices et les
marges de profit continuent de monter, ce qui est assez inattendu pour une septième année
d’expansion économique.
Et plus encore que les marges de profit en hausse, la croissance des flux de trésorerie disponibles
est déterminante.
Figure 9 : Le gazon, plus vert chez soi?
18 %
Différence entre le taux de croissance du BPA
des sociétés de l’indice S&P 500 axées sur le marché intérieur
et celui des multinationales
16 %
14 %
12 %
16,0 %
14,1 %
11,3 %
12,1 %
11,5 %
12,0 %
11,7 %
10 %
8,1 %
8%
6,9 %
6%
4%
3,5 %
2%
0%
0,8 %
1,4 %
T1 2013 T2 2013 T3 2013 T4 2013 T1 2014 T2 2014 T3 2014 T4 2014 T1 2015 T2 2015 T3 2015 T4 2015
Source : RBC, au 2 mars 2016.
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Deuxième trimestre 2016
Les flux de trésorerie disponibles sont le maître mot
Les flux de trésorerie disponibles des sociétés à grande capitalisation, secteurs de l’énergie, des
matières et des produits industriels exceptés, avoisinent les plus hauts sommets jamais enregistrés.
C’est pourquoi nos perspectives à l’égard des actions américaines demeurent solides par rapport
à celles du Japon, où les mesures du gouvernement de Shinzō Abe n’obtiennent pas les résultats
escomptés, et à celles d’Europe, où le coût de la main-d’œuvre demeure obstinément élevé et où
le rendement des capitaux propres est inférieur à la moyenne.
Aux États-Unis, les flux de trésorerie disponibles après versement des dividendes ont constamment
surpassé ceux de toutes les autres régions du monde. La composition même du marché
américain – l’importance accordée aux entreprises de technologie et à celles qui emploient la
technologie pour accroître leur efficience, le taux élevé de rotation de l’actif et la faible intensité
du capital ainsi que l’utilisation de capitaux hors frontières par le biais de la mondialisation des
sociétés à grande capitalisation – favorise le dégagement de flux de trésorerie solides qui devraient
récompenser les investisseurs dotés de portefeuilles d’actions en 2016.
Dans un contexte où les conditions financières sont susceptibles de s’adoucir dans un avenir
proche, nous sommes globalement plus optimistes à l’égard des actifs à risque élevé. Les
investisseurs qui cherchent à réintégrer une part de risque à leur portefeuille ont intérêt à
se tourner vers les actions et les obligations à rendement élevé et à consulter des analyses
fondamentales ascendantes sérieuses.
Points à retenir pour le reste de 2016
1) La récession n’est pas à nos portes. La crainte d’une récession est restée présente pendant
la quasi-totalité du présent cycle économique. La fermeture temporaire du gouvernement aux
États-Unis, les crises de la dette en Europe, les référendums sur l’indépendance en Écosse et
en Espagne, le ralentissement de la croissance en Chine et le grave glissement du secteur de
l’énergie sont autant de facteurs auxquels on a voulu faire dire que la récession était proche.
Apparemment, aucun n’a été assez convaincant.
2) Les pressions mondiales se sont estompées dernièrement. Le baril de pétrole a
récemment repassé la barre des 40 $ et le dollar a quitté les sommets où il était allé se perdre.
Ces facteurs pourraient donner naissance à des occasions de placement en actions de sociétés
américaines à grande capitalisation.
3) Toute stratégie de placement devrait éviter de viser les gains faciles. Les flux de trésorerie
disponibles dégagés, qui sont indépendants des décisions de la Réserve fédérale, restent au cœur
de toute bonne stratégie, et c’est sur les marchés américains que c’est le plus évident.
4) Les occasions sont plus intéressantes parmi les titres à rendement élevé. Les titres
américains à rendement élevé, maintenant qu’ils ont approché des niveaux qui, par le passé,
ont toujours été suivis par de solides rendements totaux, constituent un point d’entrée
intéressant pour les investisseurs privilégiant une stratégie à long terme. Des valorisations
attrayantes se présentent aussi sur le marché des titres de créance des pays émergents, mais il
faut les choisir avec circonspection, car nombre de sociétés et d’économies de ces pays sont aux
prises avec diverses difficultés. En dépit du resserrement récent, les valorisations des obligations
américaines de premier ordre seront probablement intéressantes à plus long terme étant donné
l’absence de récession que nous prévoyons.
5) Il faut choisir avec soin les actions de pays émergents. S’il est difficile de traiter tous
les pays émergents comme s’il s’agissait d’une seule région, car ils ne partagent pas tous
les mêmes contextes politiques, une économie semblable ni des fondamentaux identiques,
nous n’en apercevons pas moins des zones prometteuses dans certains secteurs précis des
marchés boursiers émergents. La consommation de base et les titres cycliques en Chine, par
exemple, ou les services financiers en Inde et en Thaïlande sont des secteurs dignes d’attention.
L’assouplissement de la situation financière, s’il se poursuit, pourrait aplanir les obstacles qui
nuisent aux actions des pays émergents.
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Deuxième trimestre 2016
Nous parcourons le monde en effectuant nos propres recherches, en évaluant les équipes de
direction des entreprises et en analysant l’environnement concurrentiel. Nous écoutons les
banques centrales et d’autres dirigeants pour nous faire une idée de la direction des économies.
Nous collaborons sur l’ensemble de la plateforme de recherche mondiale pour partager
des idées.
James T. Swanson, CFA
Ben Kottler, CFA
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Entré au service de MFS en 1985
Gestionnaire de portefeuille institutionnel d’actions
Entré au service de MFS en 2005
William J. Adams, CFA
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Entré au service de MFS en 1997
Gestionnaire de portefeuille quantitatif
Entré au service de MFS en 2001
Kevin Beatty
Sanjay Natarajan
Chef des placements, Actions mondiales
Entré au service de MFS en 2002
Gestionnaire de portefeuille institutionnel d’actions
Entré au service de MFS en 2007
Robert M. Almeida, Jr.
Robert Spector, CFA
Gestionnaire de portefeuille institutionnel d’actions
Entré au service de MFS en 1999
Gestionnaire de portefeuille institutionnel
de titres à revenu fixe
Entré au service de MFS en 2005
Robert M. Hall, Jr.
Gestionnaire de portefeuille institutionnel
de titres à revenu fixe
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Erik S. Weisman, Ph. D.
Économiste en chef et gestionnaire de portefeuille,
Titres à revenu fixe
Entré au service de MFS en 2002
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document. Publié au Royaume-Uni par MFS International (UK) Limited (« MIL UK »), société privée à responsabilité limitée inscrite en Angleterre et au pays
de Galles sous le numéro 03062718, dont les activités de placement sont autorisées et réglementées par la UK Financial Conduct Authority. Le siège social
de MIL UK, une filiale indirecte de MFS, se trouve au One Carter Lane, Londres (EC4V 5ER), au Royaume-Uni. La société fournit des produits et services de
placement à des investisseurs institutionnels du monde entier. Le présent document est réservé aux investisseurs professionnels (dans la mesure où les
organismes de réglementation locaux le permettent). Il ne doit pas être distribué à certaines personnes, et ces dernières ne doivent pas se fier à l’information
qu’il contient, si cela contrevient à la réglementation locale. Publié à Hong Kong par MFS International (Hong Kong) Limited (« MIL HK »), société privée à
responsabilité limitée inscrite auprès de la Hong Kong Securities and Futures Commission (« SFC ») et réglementée par celle-ci. MIL HK est une filiale indirecte
en propriété exclusive de Massachusetts Financial Services Company, conseiller en placement et promoteur de fonds établi aux États-Unis et inscrit auprès de
la US Securities and Exchange Commission. MIL HK est autorisée à exercer des activités réglementées liées à la négociation de titres et à la gestion d’actifs et
peut fournir certains services de placement à des « investisseurs professionnels » au sens de la Securities and Futures Ordinance (« SFO »). Publié à Singapour
par MFS International Singapore Pte. Ltd., société privée à responsabilité limitée inscrite à Singapour sous le numéro 201228809M, dont les activités sont
autorisées et réglementées par la Monetary Authority of Singapore. Publié en Amérique latine par MFS International Ltd. Investisseurs de l’Australie : MFSI et
MIL UK sont dispensées de l’exigence d’obtenir un permis pour la prestation de services financiers en Australie en vertu de la Corporations Act 2001, à l’égard
des services financiers qu’elles offrent. Investisseurs de l’Australie et de Nouvelle-Zélande : MFSI est régie par la US Securities and Exchange Commission, en
vertu des lois américaines et MIL UK est régie par la UK Financial Conduct Authority, en vertu des lois britanniques, qui diffèrent des lois australiennes et
néo-zélandaises.
MFSE-MKTINS-NL-4/16
20566.69
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