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POINTS DE VUE
SUR LES MARCHÉS
Deuxième trimestre2016
Replacer la correction dans son contexte
La crise nancière mondiale avait entraîné une récession dont les États-Unis ont émergé en
juillet2009; le pays connaît depuis une croissance économique moyenne de 2,0% à 2,5%. Cette
croissance est inférieure à la moyenne de 3,5 % enregistrée depuis la n de la Deuxième Guerre
mondiale. Certaines tendances structurelles au chapitre de la démographie et du crédit opposent
desérieux obstacles à la croissance.
Mais la lenteur de l’économie va-t-elle jusqu’à interdire les rendements sur les actions, les
instrumentsde créance ou les obligations? L’expansion dure maintenant depuis près de sept ans,
lecycle montre-t-il des signes d’essoufement? Et pourquoi faut-il tenir compte de la période?
Surveiller les éventuels excès, mais sans inquiétude immédiate
Il est vrai que l’économie américaine est aux prises avec des difcultés, aussi bien intérieures
qu’extérieures, mais les actions américaines, en particulier celles des sociétés à grande capitalisation,
gurent à l’heure actuelle parmi les placements les plus prometteurs pour les investisseurs selon nous.
L’économie américaine, ainsi que nous l’avons souligné, poursuit sa modeste croissance, soutenue
par leshausses salariales, l’allongement de la semaine de travail et la régression du chômage. Aucun
signe, sur le marché, des excès de n de cycle qui se manifestent généralement vers la n des périodes
d’expansion. L’épanouissement du crédit dans le secteur privé n’est pas exagéré, et les marchés
de l’emploi ne surchauffent pas. Les stocks se sont élevés ces derniers temps, mais pas de manière
inquiétante, et aucune bulle d’actifs ne point encore à l’horizon. Les activités de fusion et d’acquisition
s’intensient, car les entreprises cherchent à acquérir de l’envergure, mais rien n’est encore alarmant
de ce côté-là non plus. La courbe de rendement arbore quant à elle une saine pente positive et, si les
prots en pourcentage du PIB diminuent de manière préoccupante, en revanche la chute de rentabilité
des derniers trimestres semble imputable essentiellement à la dégringolade des secteurs de l’énergie et
des matières. Cela dit, la baisse des bénéces mérite qu’on s’y attarde, car elle a tendance à s’accentuer
environ un an avant l’arrivée d’une récession. Lorsque les bénéces reculent, les embauches et les
dépenses en immobilisations ont tendance à faire de même : il s’agit donc d’un des plus importants
indicateurs de n de cycle à surveiller. La croissance au ralenti sur les marchés émergents retient
la croissance aux États-Unis, mais probablement pas assez pour y provoquer une récession, car les
exportations nettes comptent pour une assez faible part du PIB américain. Considérés tous ensemble, ces
indicateurs suggèrent que la croissance modeste enregistrée depuis le milieu de 2009 est faite pour durer.
Faut-il tenir compte de la période? Oui, dans la mesure où la baisse moyenne du marché boursier en
temps de récession aux États-Unis est supérieure à 26%. Un recul des cours similaire s’observe aussi
sur le marché des obligations à rendement élevé.
Figure5: Les corrections subies par l’indiceS&P500 remises en contexte
Nombre Recul moyen
Rendement moyen dans
les 6mois suivants
Rendement moyen dans
les 12mois suivants
Dégagements de 5% à 10% 50 -7,1% 10,8% 15,5%
Correction de 10% ou plus (sans récession
dans les 12mois suivants) 19 -17,0% 18,9% 24,3%
Correction de 10% ou plus (avec récession
dans les 12mois suivants) 11 -26,4% 22,9% 31,0%
Source: Deutsche Bank, au 24mars 2016.
La gure5 montre que la plupart des corrections de 10% ou plus survenues depuis 1957 n’étaient
pas annonciatrices d’une récession. En effet, il y a eu 30corrections de cette importance pendant cette
période; 19 d’entre elles n’ont pas débouché sur une récession, contre 11 qui l’ont fait. En général, dans
les 6 à 12mois suivant la correction, les marchés ont regagné le terrain perdu et dégagé des rendements
positifs. Nous sommes d’avis que la correction récente est l’un de ces épisodes. Les bénéces sont
frappés par une récession, mais il ne s’agit pas d’une récession économique généralisée, et le marché
boursier pourrait receler prochainement d’intéressantes occasions de placement.
« La récession actuelle
concerne les bénéces,
pas l’économie dans
sonensemble. Pour moi,
les actions constituent
unbonplacement.»
James Swanson
Chef des stratégies de placement