Scuola delle Scienze Economiche, Aziendali, Giuridiche e Sociologiche
Cattedra di Francese
Prof.ssa Liliane Vitullo
Clec (2-3cfu) Testo 1
http://www.alternatives-economiques.fr/2014--crise-ou-reprise_fr_art_1268_66359.html
2014 : crise ou reprise ?
Il y a plus de cinq ans maintenant que
la chute de Lehman Brothers a déclenché la
plus grave et la plus longue crise depuis 1945.
L'année qui s'ouvre sera-t-elle enfin celle de la
lumière au bout du tunnel pour une Europe,
devenue depuis 2010 la zone la plus affectée
par cette crise ? La plupart des prévisionnistes
annoncent certes un retour de la croissance en
France et en Europe, mais les incertitudes à ce
sujet restent nombreuses. De plus le niveau de
cette reprise ne devrait pas permettre de faire
reculer le chômage.
Les Etats-Unis se sont jusqu'ici moins
mal débrouillés de la crise que l'Europe,
même s'ils sont très loin d'être tirés d'affaire.
Républicains et démocrates viennent de
trouver un compromis inattendu sur le budget
pour éviter la poursuite des blocages
politiques à répétition. De nombreux sujets de
tensions persistent cependant et l'incertitude
reste forte sur la capacité de la Réserve
fédérale à limiter sa politique monétaire
expansionniste sans déstabiliser l'économie
américaine. Le risque d'un krach financier
constitue d'ailleurs une sérieuse menace cette
année, avec le gonflement de bulles
spéculatives alimentées par les liquidités
abondantes distribuées par les banques
centrales. Quant aux pays émergents, dont le
dynamisme avait permis de maintenir
l'économie mondiale à flot après 2008, ils
sont entrés à leur tour dans une phase de
ralentissement marqué, alimenté notamment
par de fortes incertitudes sociales et politiques
en Chine. Bref, le contexte extérieur n'est pas
excessivement porteur.
L'Europe devrait pourtant sortir de la
récession, en particulier les pays qui ont été
les plus touchés par la crise ces dernières
années. On aurait cependant tort de considérer
que, parce qu'ils ont enfin atteint un palier
dans leur descente aux enfers, l'Europe serait
tirée d'affaire. Le chômage atteint toujours des
niveaux dramatiques en Europe du Sud et la
reprise anticipée actuellement dans ces pays
ne suffira pas à le faire disparaître d'un coup
de baguette magique. Alors même que la
sortie de récession risque d'aiguiser les
revendications. Dans ce contexte, la politique
européenne du nouveau gouvernement
allemand constitue une des inconnues
majeures de 2014 : le gouvernement Merkel
III marquera-t-il un changement suffisant
pour commencer à panser les plaies infligées
à l'Europe par les blocages à répétition de
Merkel II ?
La France, quant à elle, figure
désormais parmi les pays les plus fragilisés de
la zone euro : son économie a été asphyxiée
par une politique budgétaire très restrictive et,
du coup, ses dirigeants sont affaiblis, tant en
interne que sur la scène européenne. On prédit
certes le retour d'un peu de croissance en
France en 2014, mais il est douteux que cela
suffise à la sortir du marasme. On n'est
cependant jamais à l'abri d'une bonne surprise.
Heureusement !
Guillaume Duval, Alternatives Economiques n° 331 - janvier 2014