En psychologie - Poitiers Staps Management

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Psychologie du stress
et de la motivation
Licence Sciences du Sport
2ème année
Organisation des enseignements
• Psychologie de la motivation
Enseignant : Nathalie ANDRÉ
– 10 h CM
– 6 h TD
• Psychologie du stress
Enseignant : Michel AUDIFFREN
– 8 h CM
– 4 h TD
Modalités de contrôle
100% Contrôle continu
2 notes
1 TD noté sur la Psychologie de la motivation
1 TD noté sur la Psychologie du stress
1.- Introduction
Le stress
• En physique : désigne la contrainte exercée sur
un matériau pour induire une déformation.
• En physiologie : désigne à la fois la contrainte
exercée sur l’organisme pour induire une
rupture de l’équilibre du milieu intérieur et
l’état induit par le déséquilibre.
• En psychologie, selon Sanders (1983) :
déséquilibre énergétique qui ne peut pas être
compensé par un effort.
Définition plus courante en
psychologie
• Etat de l’organisme lorsque ses
ressources ne lui permettent pas
de faire face à une situation
donnée.
Réactions de l’organisme en cas de
rupture de l’équilibre homéostatique
• Canon (1915) propose la notion d’homéostasie
et met en évidence le syndrome d’urgence
(activation de l’axe sympatho-adrénergique).
• Selye (1952) met en évidence le syndrome
général d’adaptation (activation de l’axe
corticotrope).
L’axe
corticotrope
Les deux aspects du stress
• La cause
La contrainte exercée sur l’organisme
Le facteur de stress
• La conséquence
L’état induit par l’application de la
contrainte
L’état de stress
Les deux dimensions du
comportement
• La dimension directionnelle du comportement
Liée au but à atteindre
Exemples :
Déplacement vers une source plaisir
Orientation de l’attention visuelle vers un stimulus
• La dimension énergétique du comportement
Liée à l’intensité de l’engagement
Exemple :
Quantité d’attention ou d’effort consacrée à la réalisation
d’une tâche
Deux approches du système de
traitement de l ’information
• L’approche computationnelle (dirigée par les
données) : la performance dépend de la qualité du
traitement effectué par une succession de stades
opérant des transformations de représentations (e.g.,
Sternberg, 1969).
• L’approche énergétique (dirigée par les ressources) :
la performance dépend de la quantité de ressources
allouées à une tâche (e.g., Kahneman, 1974).
2.- La dimension énergétique
du comportement
Un survol historique
Yerkes & Dodson (1908) : Mise en
évidence d’une relation curvilinéaire
entre la performance et l’activation
Moruzzi & Magoun (1949) : Mise en
évidence du rôle dynamogénique de la
formation réticulée
Les niveaux d’éveil
Kahneman (1974) : capacité
limitée et réservoir unique
• L’homme est limité dans sa capacité à
réaliser plusieurs tâches simultanément.
• La quantité de ressources qui peuvent
être allouées à une tâche à un moment
donné est limitée.
• Les ressources peuvent être allouées très
librement à différentes activités
concurrentes.
Le modèle de Kahneman (1974)
Caractéristiques des stimuli excitants
(augmentent la quantité de ressources disponibles)
• Stimulation intense
• Stimulation brusque
• Stimulation nouvelle
• Stimulation inattendue
• Stimulation possédant une charge affective,
émotionnelle ou motivationnelle
Trois déterminants de la performance
• Les ressources disponibles
Elles dépendent du niveau d’éveil du sujet.
• Les ressources nécessaires pour
réaliser une tâche
Elles dépendent de la complexité de la tâche
et du niveau d’expertise du sujet.
• Les ressources réellement allouées à
une tâche.
Elles dépendent de la stratégie du sujet.
La Fonction Performance-Ressource
(Norman & Bobrow, 1975)
Limitée
par les
ressources
Qualité
de la
performance
Limitée
par les
données
100%
Ressources investies
Nature des ressources
• Les ressources du système de traitement
de l’information sont des ressources
attentionnelles.
• Au niveau neurophysiologique, une
allocation de ressources se traduit par
l’activation de structures nerveuses par
des systèmes de neurotransmetteurs
spécifiques.
L’effort mental
• L’effort peut être conçu comme un
mécanisme énergétique de contrôle qui
alloue volontairement des ressources à
des processus cognitifs.
• L’effort peut aussi être conçu comme la
quantité de ressources attentionnelles
volontairement allouées à des activités
cognitives.
Concepts voisins de l’effort
• La charge mentale
Quantité de ressources nécessaires pour
réaliser une tâche.
• L’attention
Concept plus large
attention volontaire / attention involontaire
aspects directionnels et intensifs de l’attention
L’effort est la composante volontaire et
intensive de l’attention
Navon et Gopher (1979) :
Hypothèse des ressources multiples
• Étape 1 : Conception unidimensionnelle
Un seul réservoir de ressources.
Un seul type de ressources.
• Étape 2 : Conception multidimensionnelle
Plusieurs réservoirs
Plusieurs types de ressources
Système Noradrénergique
Système dopaminergique
Eveil et Activation:
deux systèmes catécholaminergiques centraux
Mécanisme énergétique
Eveil (Arousal)
Activation
Système de neurotransmetteurs
Noradrenaline
Dopamine
Locus ceruleus
Substantia nigra
pars compacta
Filtrage des entrées
Stimulation des
sorties motrices
P300
VNC
Localisation
Principale fonction
ERP indice
3.- Le modèle cognitivoénergétique de Sanders (1983)
Le modèle sériel discret
en quatre étapes (Sanders, 1980)
Stimuli
Prétraitement
du stimulus
Extraction des
caractéristiques
Sélection de
la réponse
TR
Ajustement
moteur
Réponse
Les mécanismes énergétiques de
McGuiness & Pribram (1980)
• L’éveil : mécanisme de base sous-tendu par le
système noradrénergique (Locus ceruleus) qui
permet à l’organisme de réagir rapidement sur une
brève période à des entrées sensorielles nouvelles,
intenses, inattendues.
• L’activation : mécanisme de base sous-tendu par
le système dopaminergique (Locus Niger pars
compacta) qui permet à l’organisme de se préparer
à répondre.
• L’effort : mécanisme supérieur sous-tendu par le
système peptidergique (ACTH, Opioïdes) qui
coordonne les deux mécanismes de base.
Modèle cognitivo-énergétique du
stress et de la performance
Sanders (1983)
Mécanisme d'évaluation
Evaluation
Effort
Mécanismes
énergétiques
Stades de
traitement
Facteurs
Computationnels
Eveil
Stimuli
Activation
Prétraitement
Extraction des
Sélection de
Ajustement
du stimulus
caractéristiques
la réponse
moteur
Intensité
Qualité du
Compatibilité
Incertitude
des stimuli
signal
S-R
temporelle
Réponse
Cinq causes de stress
• Déficit en éveil qui ne peut être compensé par un effort (e.g.,
sujet en état de privation de sommeil et réalisant une tâche de
conduite automobile sur autoroute au cours de la nuit)
• Déficit en activation qui ne peut être compensé par un effort
(e.g., sujet parkinsonien souffrant d ’une dégénérescence
précoce des neurones dopaminergiques et d ’un ralentissement
des fonctions motrices)
• Surstimulation du mécanisme de l’éveil qui ne peut être enrayé
par un effort (e.g., réaction de sursaut suite à une forte
stimulation sonore)
• Surstimulation du mécanisme de l’activation qui ne peut être
enrayé par un effort (e.g., sujet schizophrène souffrant d ’une
hyperactivité du système dopaminergique)
• L’effort investi dans une tâche complexe ne peut permettre de
résoudre le problème posé (e.g., problème mathématique
complexe lors d ’un examen).
Deux types de facteurs
• Les facteurs computationnels : ils ralentissent
ou augmentent la vitesse de traitement d’un
stade en modifiant la complexité de la
transformation à réaliser.
• Les facteurs énergétiques : ils ralentissent ou
augmentent la vitesse de traitement d’un stade
en diminuant ou en augmentant la quantité de
ressources allouée au stade.
Quatre catégories de facteurs
énergétiques
• Les facteurs liés aux conditions environnementales.
Exemples : hyper ou hypothermie, hyperbarrie, hypoxie.
• Les facteurs liés aux caractéristiques du sujet.
Exemples : privation de sommeil, pathologies
neurologiques (e.g., dépression, maladie de Parkinson).
• Les drogues psychotropes absorbées par le sujet.
Exemples : caféine, nicotine, halopéridol.
• Les facteurs liés à la tâche.
Exemples : temps passé sur la tâche, pression temporelle,
enjeu, connaissance du résultat.
Deux types d’effet
• Effet sédatif : diminution des
ressources disponibles.
• Effet stimulant : augmentation des
ressources disponibles.
4.- Le modèle de Humphreys &
Revelle (1984)
Deux approches en psychologie
• Psychologie différentielle
Elle s’intéresse aux effets des traits de personnalité et aux
différences inter-individuelles.
Études réalisées sur de larges populations de sujets (plus
de 100) avec des questionnaires.
• Psychologie cognitive
Elle développe des lois générales relatives au traitement
de l’information.
Études réalisées sur de petites populations de sujets (entre
6 et 30) en laboratoire.
Trois types de variables
• Les variables mesurées (variables dépendantes)
Ce sont des variables dont on mesure les
variations avec des instruments d’observation.
• Les variables manipulées (variables indépendantes)
Ce sont des variables dont on fait varier
le niveau. En général on fixe un nombre
limité de modalités.
• Les variables latentes (variables intermédiaires)
Ce sont des variables inobservables qui sont
déduites à partir des variations des variables
mesurées.
Les Traits de personnalité
•
Les traits de personnalité sont des caractéristiques stables de la
personnalité.
Ils sont fréquemment observées et difficilement transformables.
Ils peuvent être d’origine génétique ou provenir d’un apprentissage.
•
Ils expriment des différences individuelles.
Les individus se situent sur des continuums de personnalité.
•
Ils peuvent être utilisées pour décrire et expliquer le
comportement.
Sur le plan descriptif, ils caractérisent des comportements reproduits dans
diverses situations.
Sur le plan explicatif, ils peuvent exprimer des différences génétiques ou des
différences d’éducation.
•
Ils peuvent être considérés comme des variables latentes associées
à des corrélations entre différents comportements.
Différents comportements sont toujours observées en même temps dans
différentes situations. Exemple : sociabilité et impulsivité de l’extraverti.
Trois dimensions de la personnalité
• Motivation d’accomplissement
• Anxiété
• Impulsivité
La Motivation d’accomplissement
• Tendance individuelle à avoir besoin de relever
des défis personnels ou professionnels.
Thematic Apperception Test (TAT)
Murray (1943-1971)
Technique projective utilisant des photos et
permettant de révéler des caractéristiques
de la personnalité.
Exemple : les besoins d’accomplissement
Procédure du TAT
1.- Une photo est présentée pendant 20 secondes.
2.- Les sujets ont 4 mn pour écrire une histoire
relative à la photo qu’ils viennent de voir.
3.- Des questions guident les réponses des sujets :
Qu’est-ce qui se passe ? Qui sont ces personnes ?
4.- Un score est donné à chaque histoire (-1 à 11
points) par plusieurs juges.
5.- Le score d’accomplissement est la somme des
scores obtenus pour chaque photo.
Méthode de cotation des réponses
• Une histoire est considérée comme ayant
l’empreinte du besoin d’accomplissement
si elle fait référence à la compétition avec
un but d’excellence.
• 10 sous-catégories d’accomplissement
sont utilisées – 1 point par sous-catégorie
Exemples :
Le Besoin : « Ils veulent faire du bon travail »
L’anticipation d’atteinte de buts positifs : « Ils
pensent qu’ils réussiront »
Quelques items de Motivation
d’accomplissement Trait
• Je me fixe souvent des buts qui sont difficiles
à atteindre
• Dans mes activités je vise souvent un niveau
d'excellence
• Je prends du plaisir à réaliser des tâches
difficiles
L’Anxiété
• L'anxiété se manifeste par le développement
d'affects négatifs, de sentiments
d'appréhension et de tension, associés à un
haut niveau d'activation de l'organisme
Vealey
Burton,
1990).
• (Martens,
L’anxiété trait
est &
une
prédisposition
à
percevoir certaines situations comme plus
ou moins menaçantes et à y répondre par
des états d'anxiété plus ou moins élevés.
• Les sujets à haut niveau d'anxiété-trait
percevront plus souvent les situations
comme menaçantes, et/ou répondront à
une situation menaçante par des états
d'anxiété plus élevés (Spielberger, 1972)
L’Impulsivité
• Caractère d'une action spontanée, irréfléchie,
induite sous l'influence des impulsions.
Tendance irrésistible à l'accomplissement d'un
acte sans réfléchir à ses conséquences ou à sa
pertinence.
• L’impulsivité serait liée aux rythmes de l’éveil
diurne, les individus faiblement impulsifs ayant
un plus haut niveau d’éveil le matin que les
individus hautement impulsifs.
Les modérateurs situationnels
• La valeur incitative de la tâche
• Feedback de succès ou d’échec sur
l’atteinte du but de la tâche
• Menace de l’ego
• Moment de la journée
• Drogues stimulantes
• Temps passé sur la tâche
Menace de l’ego
• Un individu perçoit une menace de son ego
lorsque les opinions favorables qu’il a de luimême sont remises en question ou tournées en
ridicule par des agents ou des événements
externes.
• Le prototype d’une menace de l’ego correspond
à la perception d’une évaluation défavorable de
certains aspects de soi qui étaient préalablement
considérés avec une estimation favorable.
Moment de la journée
• Le niveau d’éveil d’un individu varie en
fonction du moment de la journée selon
un rythme biologique appelé rythme
circadien.
RYTHME CIRCADIEN
Rythme biologique dont la période est d'environ 24 heures
• Le cycle éveil-sommeil, chez la plupart des espèces,
est sous la dépendance du rythme nycthéméral (le
jour et la nuit).
• Ce rythme agit comme synchroniseur d’une horloge
biologique interne située dans l'hypothalamus, au
niveau des noyaux suprachiasmatiques qui reçoivent
l'information lumineuse par des voies venant de la
rétine.
• L’horloge circadienne est capable de se synchroniser
constamment sur l’alternance jour/nuit de 24 heures.
Température (déviation / à la moyenne)
1.010
1.005
1.000
0.995
0.990
Jeunes
Adultes (20-60 ans)
0.985
7
11
15
19
23
3
7
Heure
Variation de la température corporelle par tranches de 30 mn
Carrier, J. Paquet, P. Morettini, J. Touchette. E.
Scores standardisés de vigilance en fonction du
moment de la journée
et du type de sujets du matin (M) ou du soir (E)
D’après Kerkhof (1998)
Température rectale moyenne de 7 sujets du matin (M) et
7 sujets du soir (E) en fonction du moment de la journée
D’après Kerkhof et Van Dongen (1996)
Dérèglements de l’horloge
• L’horloge biologique interne, en l'absence de
synchroniseur externe (par exemple un séjour
prolongé dans un abri ou une grotte) fonctionne
“en libre cours” avec un petit retard ou une
avance sur le rythme de 24 h.
• La désynchronisation entre l'horloge circadienne
endogène et le temps réel peut entraîner, surtout si
elle est répétée souvent, des dérèglements du cycle
éveil-sommeil (endormissement invincible) et
parfois des troubles psychiatriques (dépression).
Le décalage horaire
• Le décalage horaire est une perturbation de phases
dont souffrent tous les voyageurs qui sautent
brusquement plusieurs fuseaux horaires.
• Dans un premier temps, les rythmes biologiques
continuent de se dérouler comme à l’endroit
d’origine et ne concordent donc pas avec le fuseau
de la destination.
• Sans aide, ils ne se décalent que d’une heure et
demie à deux heures par jour vers le nouveau
fuseau. Après un vol intercontinental, il faut donc
attendre environ une semaine avant que le corps
ne soit de nouveau en phase.
La mélatonine
• La mélatonine est une hormone sécrétée dans notre
cerveau par une structure soumise au rythme
circadien : la glande pinéale ou épiphyse.
• La production de la mélatonine dépend de la
luminosité ; son taux est bas pendant la journée,
lorsque le corps est à la lumière, et inversement, il
est élevé pendant la nuit.
• L’administration de la mélatonine est capable
d’entraîner l’horloge interne et de restaurer un
cycle normal. Elle est d’ailleurs utilisée pour
combattre le décalage horaire et resynchroniser le
sommeil des personnes complètement aveugles.
La glande pinéale
Les cellules pinéales
Drogues stimulantes
• Molécules augmentant la concentration
de noradrénaline ou de dopamine dans le
cerveau.
Exemples :
– Amphétamine,
– Caféine,
– Nicotine.
Effets des drogues psychotropes
• Toutes les drogues ne provoquent pas de la même façon
l’élévation du taux de dopamine dans le cerveau.
• Certaines substances imitent les neuromédiateurs naturels
et donc se substituent à eux dans les récepteurs.
– Exemple : la morphine s'installe dans les récepteurs à endorphine
et la nicotine dans les récepteurs à acétylcholine.
• Certaines substances augmentent la sécrétion d'un
neuromédiateur naturel.
– Exemple : la cocaïne augmente surtout la présence de dopamine
dans les synapses et l'ecstasy surtout celle de la sérotonine.
• Certaines substances bloquent un neuromédiateur naturel.
– Exemple : l'alcool bloque les récepteurs NMDA.
Caractéristiques d’un État de
personnalité
• Il résulte de l’interaction entre un trait de
personnalité et un modérateur situationnel.
• Il est transitoire, passager.
Deux États motivationnels
• Effort
• Arousal (Éveil / Activation)
Déterminants de l’Effort
Déterminants de l’Arousal
Deux types de processus sollicités
• Processus de transfert soutenu de l’information
• Processus de mémoire à court terme
Trois catégories de tâches
• Tâches de Transfert soutenu de l’information
– Tâches de Temps de Réaction
• Tâches de Mémoire à court terme
• Tâches complexes
Tâches de TSI
Tâches de MCT
Tâches complexes
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