Corinne Roux-Lafay
Professeure de philosophie – ESPE de Saint-Etienne
- Toi-même, c’est à toi de gérer ce qui est juste ou pas
- La justice, le juge, la police
- La justice, le juge, la police
- Les maîtres
- Les gens qui ont de l’expérience
Suggestions pour préparer la séance :
1° Partir des représentations des élèves pour opérer une discrimination conceptuelle :
*ce que la justice n’est pas (la politesse ; la justesse ; le caprice du désir : serait juste
ce qui serait à même de servir mes intérêts ; l’obéissance non critique à des lois, normes et
valeurs contraires, par exemple, au respect de la personne)
* ce que la justice est : une vertu morale irréductible à l’utilité (à articuler avec le
respect qui ne sert pas toujours mes intérêts), comme au respect des lois (problème d’une
attitude trop légaliste ; exemple des lois injustes comme la législation antijuive sous Vichy,
mais nombre d’exemples plus actuels abondent !). Problème de la désobéissance civique. Il
peut être ici intéressant de distinguer ce qui est seulement légal de ce qui est légitime
moralement, en référence à des principes de justice (ainsi, les droits de l’homme sont rappelés
dans le préambule de la Constitution et servent de référence en cas de vide juridique). La
justice est aussi la norme du droit. Le problème est alors celui de la dissonance pouvant
exister entre certaines normes personnelles de justice et celles qui sont en jeu dans la société,
de l’articulation entre la justice morale et la justice sociale. Exemples de conflits de valeurs
proposés sous forme de dilemmes moraux par Galichet, Pratiquer la philosophie à l’école.
2° Pour déterminer les critères de la justice, partir plutôt des situations d’injustice
vécues par les élèves, de manière à dégager le critère de l’universalité.
- Critère de l’universalité avancé par les élèves à travers l’idée de se mettre à la
place de l’autre. La justice doit valoir pour tous les hommes. A référer aux droits
de l’homme, en leur prétention à l’universalité. Exemple donné de la
discrimination raciale dans Goûters philo mais aussi sexiste, etc.
- Problème des valeurs culturellement déterminées : l’excision n’est-elle pas « juste"
« dans les pays où elle se pratique ? Mais alors au regard de quels critères ?
En ce qui concerne la justice sociale, il convient de distinguer une justice purement
arithmétique (« à chacun la même chose ») d’une justice proportionnelle qui a pour
nom l’équité (« à chacun selon ses besoins »), d’où l’idée de discrimination positive
(donner plus à ceux qui ont moins). Possibilité d’exploiter, pour ces problèmes de
distribution/répartition, le dilemme de la famille Gustard reproduit par Galichet p.59
3° Qui décide du juste et de l’injuste ?
Prendre ici appui sur les représentations des élèves et sur la partie « Qui décide du
juste ? » des Goûters philo. A articuler avec une réflexion sur le fait que les maîtres sont aussi
soumis aux règles qui ont force de loi (à distinguer des règles de vie négociables). Exemple
des punitions injustes parce que prises sous le coup de la colère, de la vengeance ou parce que
s’affranchissant de valeurs respectueuses des droits de l’enfant (exemple de l’oubli du maillot
de bain). Ceux qui incarnent les valeurs de justice ne sont pas nécessairement justes !
4° Pourquoi être juste ?
Exemple de l’anneau de Gygès exposé par Platon, République II (légende rappelée par
Galichet). Outre la dimension utilitariste (être juste pour rendre possible la vie sociale)
pourquoi doit-on être juste moralement (idée que la justice est avant tout un idéal).