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Examen : Bac séries technologiques
Epreuve : Philosophie
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LA PROBLEMATIQUE DU SUJET
A première vue on peut penser que la loi définit ce qui est juste, au sens où la loi définit le droit,
et permet de juger les faits. Par exemple, si je constate dans les faits que les hommes sont inégaux, je
peux considérer que ce fait est injuste, du moment que la loi établit l’égalité entre les hommes. Si la loi
n’existait pas il serait impossible de faire la différence entre ce qui est juste et ce qui est injuste.
Cependant cela suppose de considérer comme juste uniquement ce qui est conforme à la loi. Or
on sait, d’une part, qu’il peut y avoir des lois injustes, d’autre part, que certains actes justes ne
correspondent pas à des obligations légales. Par exemple, les lois de Vichy sont injustes, et la charité
peut être considérée comme juste, même si aucune loi n’oblige à pratiquer la charité envers son
prochain.
On peut donc se demander si la loi définit véritablement ce qui est juste, et sinon comment on
pourrait faire cette distinction entre le juste et l’injuste.
Cette distinction est-elle strictement relative ? Si c’est le cas, rien ne me permet de juger un acte
car ce qui est juste ou injuste dépend de chacun et ne peut être défini de manière objective.
LA BOITE A OUTILS
- Dans un premier temps, on peut défendre l’idée selon laquelle la loi permet de distinguer parmi
les faits ceux qui sont justes et ceux qui sont injustes. Pour cela il est pertinent de se référer à la
distinction entre le droit et le fait. Le fait, c’est ce qui peut être observé dans la réalité, ce sont les
événements, ou les actes tels qu’ils existent. Par exemple, un individu s’empare d’un bien qui est en la
possession d’un autre, c’est un fait. Si la loi n’a pas défini un droit de la propriété privée, ni attribué à une
personne en particulier la propriété de ce bien, ce fait ne peut être qualifié de juste ou d’injuste. Dans un
état sans loi, rien n’est injuste.
- Cela peut conduire à développer l’idée que l’état de nature, dans lequel il n’y a pas de loi ni de
pouvoir pour la faire respecter, tout est permis. De ce fait rien n’est « injuste ».
- D’ailleurs l’étymologie du terme « juste », du latin jus qui signifie « droit », implique bien l’idée
qu’il n’y a de justice que dans un état de droit, c’est-à-dire un état ou règne la loi.