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I
Le Problème
Réfutant ou récusant l’apathie morale, c’est-à-dire
l’idée qui veut que la qualité et les implications des actes
anéthiques ne concernent guère ou en aucune manière leur
auteur, dans la mesure où celui-ci prétend préserver ou
garder une distance intérieure à l’égard de ses pratiques
immorales voire amorales, l’enquête philosophique ici
menée s’est constituée autour d’un paradigme inédit : Nuire
à autrui, c’est se nuire à soi-même ; comme faire du tort à
autrui, c’est se causer du tort à soi-même. N’est-ce pas soi-
même qu’on méprise en prononçant un faux sermon ? C’est
le principe de l’injustice transsubjective dont on peut
accorder la paternité à Socrate et Platon selon lequel je
souffre ce que j’inflige. Que reste-t-il de l’âme humaine
quand elle s’abaisse à l’injustice ? En effet, la malfaisance
confine à l’injustice puisqu’elle dénote d’une âme basse :
l’humain s’abaisse toujours (au sens d’un abaissement
moral), c’était l’avis de Socrate, lorsqu’il est injuste envers
autrui ou agit à l’encontre de la justice car l’intempérance se
définit comme infériorité à soi. La sagesse exige que le sujet