La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale • n° 329 - avril-mai-juin 2012 | 15
CONGRÈS
RÉUNION
bilité et la valeur diagnostique d’un enregistrement
simplifié effectué à la maison : la polygraphie
ventilatoire, comparée à un interrogatoire ciblé.
Trente-six enfants de 3 à 8 ans, adressés pour
suspicion de SAOS, ont été inclus. Il y avait
28 garçons et 8 filles et l’âge médian était de
4 ans. Les parents ont rempli un questionnaire lors
de l’inclusion, puis à distance. L’enregistrement de
la polygraphie ventilatoire nocturne à domicile,
après mise en place de l’appareil dans le service de
neurophysiologie, n’a été de bonne qualité que dans
la moitié des cas ; dans 1/4 des cas, il était même
inexploitable. L’obstruction nasale, la respiration
buccale et les infections rhinopharyngées étaient
plus fréquentes chez les enfants qui avaient un
IAH ≥ 1/h (p < 0,05). Les enfants qui avaient un
IAH > 5/h ont eu une adéno-amygdalectomie. Chez
ces enfants, le score du questionnaire parental s’est
nettement amélioré en postopératoire par rapport
au score initial.
Valeur prédictive de l’évolution
de l’intensité du ronflement
après une première séance
de radiofréquence vélaire
D’après la communication du Dr M. Blumen
(Suresnes)
La radiofréquence vélaire est un des traitements
possibles du ronflement. Elle se fait sous anesthésie
locale, en une ou plusieurs séances. Mais comment
prédire si cela va être efficace ou pas ?
Les auteurs rapportent une série de 150 patients,
117 hommes et 33 femmes, dont l’âge moyen
était de 51 ans ; ils avaient un ronflement sonore
gênant leur conjoint, avec un IAH préopératoire
moyen de 6,6/h et un IMC moyen de 24,7 kg/m
2
.
Le conjoint évaluait l’intensité du ronflement sur
une échelle visuelle analogique (EVA) de 0 à 10.
Une EVA inférieure à 3 était considérée comme un
succès. Plus de 4/5 des patients ont été satisfaits du
traitement. La comparaison des patients qui avaient
une EVA < 3 à ceux qui avaient une EVA > 3 montre
que le niveau sonore du ronflement était significa-
tivement abaissé après la première séance dans le
groupe succès. Inversement, une EVA > 7 après la
première séance était de mauvais pronostic, avec
un taux d’échec de l’ordre de 70 %.
Neurostimulation unilatérale
du nerf grand hypoglosse
dans le SAOS
D’après les communications du Dr P. Rombaux
(Bruxelles, Belgique) et du Pr K. Hörmann
(Mannheim, Allemagne)
La contraction d’une hémilangue pendant le sommeil
par neurostimulation unilatérale du nerf grand
hypoglosse est une alternative au traitement des
SAOS chez les patients qui ne supportent pas un
appareil de ventilation nocturne nasale en pression
positive continue.
P. Rombaux (Bruxelles, Belgique) a rapporté son
expérience de stimulation continue pendant le
sommeil avec le système Aura6000™ développé
par la firme ImThera (San Diego, États-Unis) chez
15 patients atteints de SAOS modéré à sévère. Sous
anesthésie générale, une électrode active a été
implantée autour du nerf grand hypoglosse, avec
un câble sous-cutané en région cervicale connecté
au générateur électrique positionné en prétho-
racique. La recharge de la batterie se faisait tous
les 2 à 3 jours par radiofréquence. La titration de
l’électrode était réalisée en hospitalisation, pendant
une nuit, pour vérifier l’efficacité et l’absence de
douleur due à la stimulation. Le patient déclenchait
et arrêtait la stimulation par télécommande. Aucun
patient ne s’est plaint de fatigue (au niveau de la
langue). Les index polysomnographiques ont diminué
en moyenne de plus de 60 %.
Le Pr Karl Hörmann (Mannheim, Allemagne), chef
d’un service d’ORL de 100 lits – dont 20 consacrés
aux pathologies du sommeil –, président de
l’European Academy of Sleep Medicine (EASM),
utilise un système différent, avec un pacemaker qui
déclenche la stimulation du XII par une électrode
implantée à demeure, en fonction des mouvements
respiratoires. La contraction de l’hémilangue est
donc discontinue. ■
1. Vecchierini MF, Laaban JP, Desjobert M et al. Therapeutic
strategies of obstructive sleep apnea syndrome integrating
combined treatments? Rev Mal Respir 2010;27(Suppl. 3):
S166-78.
Référence bibliographique