LE SYNDROME DES APNEES DU SOMMEIL Le syndrome des apnées obstructives du sommeil (SAOS) se définit comme l’association de signes cliniques et d’événements respiratoires en rapport avec une occlusion partielle (hypopnée) ou complète des voies aériennes supérieures (apnée). Il s’agit d’une pathologie fréquente dont l’incidence est évaluée à 4 à 5 % de la population générale mais beaucoup plus fréquente dans certaines populations comme par exemple les patients hypertendus, les insuffisants cardiaques. Les apnées obstructives, les plus fréquentes, correspondent à un collapsus partiel ou complet des voies aériennes au niveau du pharynx pendant l’inspiration. Les apnées centrales, sans effort inspiratoire, sont plus fréquentes en cas d’insuffisance cardiaque ou de pathologie neurologique. On rencontre fréquemment des formes mixtes obstructives et centrales. Le syndrome des apnées obstructives du sommeil est responsable d’épisodes répétés d’hypoxie et d’hypercapnie entraînant des microéveils, une élévation de la tension artérielle, une réaction de stress et des troubles métaboliques. Quels sont les signes cliniques rencontrés ? Pendant le sommeil (signalés par le conjoint) Ronflements, apnées, réveils nocturnes multiples, nycturie (envies d’uriner nocturnes) Pendant la journée Hypersomnolence diurne, asthénie, céphalées à prédominance matinale, troubles de la concentration, du comportement, de la libido, sommeil non réparateur Quelles sont les conséquences du SAOS ? Hypertension artérielle : fréquemment rencontrée chez le patient apnéique, il s’agit souvent d’une hypertension nocturne, d’une hypertension résistante aux traitements. Athéroslérose précoce, coronaropathies Troubles du rythme cardiaque (fibrillation auriculaire, hyperexcitabilité auriculaire ou ventriculaire) Syndrome métabolique véritable facteur de risque cardiovasculaire (associe troubles lipidiques, glycémique, surpoids avec augmentation de la répartition de la graisse viscérale) et résistance à l’insuline (diabétiques) Accidents vasculaires cérébraux Dysfonction cardiaque Le syndrome des apnées du sommeil est un facteur de risque cardiovasculaire Comment le dépister ? 4 questions simples peuvent orienter: Ronflez-vous? Vous réveillez vous pendant la nuit? Pourquoi? Nycturie Êtes-vous en forme le matin au réveil? « Docteur je suis plus fatigué(e) en me levant que le soir en me couchant » Avez-vous envie de dormir dans la journée? Votre médecin peut utiliser une échelle de somnolence telle que le questionnaire d’EPWORTH Autres signes moins suggestifs (troubles du rythme cardiaque nocturnes, céphalées matinales, troubles de la libido, courbatures matinales…) Comment confirmer le diagnostic ? En cas de symptômes évocateurs il faut en parler à votre médecin traitant. Vous pouvez évaluer votre somnolence diurne à l’aide du questionnaire de l’échelle d’EPWORTH présent dans le site (rubrique : Mon Guide Prévention/Dépistage). Un test négatif n’élimine pas le diagnostic si la symptomatologie est évocatrice. Le diagnostic sera confirmé par un médecin spécialiste du sommeil, il s’agit souvent d’un pneumologue. Deux examens permettent de faire le diagnostic en ambulatoire ou bien lors d’une nuit hospitalisation : - La polygraphie respiratoire - La polysomnographie Quels sont les traitements ? La Ventilation par Pression Positive Continue : il s’agit du traitement de référence et de première intention Orthèse d’avancée mandibulaire : peut être une alternative au précédant traitement postural Prise en charge diététique d’importance majeure d’autant plus que le syndrome s’accompagne souvent d’une surcharge pondérale, de modification des lipides, de la glycémie Sont à proscrire: l’alcool, les hypnotiques qui aggravent le SAOS traitement chirurgical (rarement) Le traitement du syndrome des apnées du sommeil a un effet bénéfique important sur la qualité de vie. Il permet de diminuer la pression artérielle du patient hypertendu de façon significative et d’améliorer le pronostic. CONCLUSION Le syndrome des appelés du sommeil est une pathologie fréquente sousévaluée. Il retentit sur la qualité de vie, il est responsable d’une comorbidité importante. Le dépistage et le traitement sont simples. Parlez-en à votre médecin si vous présentez des symptômes évocateurs, une hypertension artérielle résistante à plusieurs thérapeutiques.